Nevada, tome 3 : Blue Canyon

Le dénouement de Route 99 nous avait laissé sur une porte ouverture, facile à emprunter. Ce n'est pourtant pas dans cette direction que se dirige la suite des aventures de Nevada.

Certes, il tentera bien de saisir la piste qui lui est offerte pour tenter de retrouver Carlsen mais par la force des choses, et surtout grâce à un scénario particulièrement inspiré, voici Carlsen qui vient à Nevada dans le cadre d'une intrigue bien ficelée et particulièrement nerveuse.

Plusieurs personnages, tirés des précédents volumes seront ici de la partie ce qui rend leur lecture préalable particulière recommandée, au risque de se voir frustrer d'un certain nombre de révélations indispensables ou sinon justifiées. Il suffira d'avoir leur développement général à l'esprit, sans pour autant les connaître sur le bout des doigts.

Nous retrouvons ici le milieu du cinéma mais également les plaines de l'ouest sauvage, de nouvelles connaissances de Nevada (charismatiques et à fort potentiel, il faut bien le reconnaître). Tout cela est immersif et plaisant à suivre.

Les dessins sont toujours aussi bons, même si ici l'ambiance générale reste assez sombre. A l'image d'une intrigue et d'un dénouement guère réjouissant. Voici assurément une lecture à laisser de côté si l'on cherche à se remonter le moral.

L'impression d'assister à la fin d'un monde (celui du western ? du cinéma muet ?) est ici omniprésent et particulièrement bien retranscrite.

Ce troisième volume est intéressant à suivre, se lit d'un seul tenant, semble clôturer quelque chose pour mieux relancer quelque chose d'autre.

Plusieurs pistes sont laissées pour un quatrième volume qui s'annonce des plus intéressants. Affaire à suivre !

Une tuile de plus pour Louise sur le tournage de son dernier film, Sammy Glover, engagé dans le rôle du shérif de son western, a fait une attaque cardiaque en plein milieu d'une scène.

C'est donc résignée et acculée qu'elle doit faire la dernière chose dont elle aurait eu envie : téléphoner à John Mac Nabb, surnommé "L'étoile du désert" pour reprendre le rôle.

John Mac Nabb est une star du cinéma certes, mais un personnage imbuvable tant il est arrogant et méprisant.

D'ailleurs, avant même.de commencer, il pose déjà une condition loufoque pour accepter l'offre de Louise.

Il veut rejoindre le lieu du tournage, en plein désert, à cheval, en compagnie de Nevada Marquez seulement, pour, dit-il, s'imprégner au mieux de son personnage. Nevada ayant des origines indiennes, il en profiterait aussi pour lui poser autant de questions que possible.

Une ballade de trois jours qui n'enchante guère Nevada, mais il ne peut rien refuser à Louise, son amie d'enfance.

Mais la maffia de Chicago a été mise au courant de cette petite balade équestre au beau milieu du désert, et comme.Mac Nabb leur doit un beau paquet de fric, ils chargent une vieille connaissance de Nevada, Carlsen, son ennemi juré, de lui mettre la main dessus et de le ramener au plus vite dans la cité des vents.

Pas sûr que le désert reste encore très longtemps aussi calme et silencieux qu'à son habitude...

Nevada doit une nouvelle fois servir de garde du corps à McNab, acteur célébre pour son rôle de cowboy solitaire et perclus de dettes de jeu, qu'il doit conduire à Monument Valley sur un nouveau tournage produit par Louise, son associée.
Sauf que l'acteur s'est attiré la colère de son créancier, entrepreneur à Chicago, qui envoie une équipe menée par Carlsen, ennemi de Nevada, pour le récupérer vivant mais sans préciser le statut de ses accompagnants.
C'est donc assiégé sur le lieu du tournage que Nevada va affronter son ennemi tandis que McNab, personnage imbuvable, va s'avérer être encore plus minable et mauvais que prévu.
On a ici tous les attributs du western avec ville assiégée, duels sanglants, méchants trés méchants, sauf que cela se passe dans un décor naturel splendide et dans une reconstitution de toc des westerns d'autrefois. La police est représentée par un indien (police tribale) au grand dépit de Mc Nab. Bref, une histoire pleine d'action mais aussi avec de nombreux clins d'oeil au genre. A déguster.

Encore un tome dans la même veine que les précédents... à un détail prêt, l'ennemi commun du personnage principal et de sa patronne, se retrouve sous les verrous... Ca fait beaucoup de chose en quelques pages : avant se tome, il n'était même pas visible.
Donc comme la série est en cours, j'imagine que la suite sera l'occasion d'une évasion rocambolesque.
Ce tome, est aussi l'occasion de présenter encore quelques décors assez sympathiques à l'oeil.

Entre deux mondes

Ancrée dans ce genre très codifié qu'est le western Nevada est une série particulièrement enthousiasmante menée par les trois vieux briscards du neuvième art que sont Jean-Pierre Pécau, Fred Duval et Colin Wilson.

Mis en scène de façon on ne peut plus convaincante et solidement charpenté autour du personnage de Nevada Marquez, sorte de cowboy moderne qui a troqué son mustang contre une Harley Davidson, ce troisième opus nous entraîne une fois encore dans les coulisses du cinéma, à cette époque où le tournage d'un western pouvait être en lui-même une aventure…

Mafiosi, trafics, amour et jalousie sont au programme de ce récit en cinémascope écartelée entre deux époques… Nevada est décidemment une série à grand spectacle particulièrement enthousiasmante !
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