Sylvia se pencha sur son tricot pour dissimuler son émotion. Elle était aussi touchée qu'Arthur, mais les sentiments familiaux se cultivent tous les jours : ils ne se manifestent pas seulement le jour de Noël. D'ailleurs les Calvert n'avaient pas l'habitude de se livrer à des effusions. L'affection se passe de protestations, il suffit de savoir qu'elle existe.
Le lapin avait les reins brisés. Il gisait sur la terre, les yeux vitreux, la fourrure maculée de sang, son petit corps agité de soubresauts convulsifs. Sylvia se courba péniblement, le souleva par ses longues oreilles et l'acheva d'un coup sec sur la nuque. Elle s'étonna de constater qu'elle n'avait pas perdu la main après tant d'années. Mais, en quittant le bois, elle éprouvait un dégoût profond pour toute forme de pitié qu'elle fût accordée ou implorée. Et ce sentiment ne la quitta plus.
- Il y a des moments où la diplomatie est synonyme de lâcheté.
- Ça, je l'ignore, n'ayant jamais pratiqué ni l'une ni l'autre.
- J'estime et je respecte les vétérans de ces lointaines campagnes.
Sylvia s'aperçut qu'il accompagnait ces paroles d'un sourire taquin à l'intention d'Arthur, mais elle aurait pu l'avertir que c'était peine perdue, car Arthur n'était sensible qu'à une sorte de plaisanteries : les siennes.
Claude Santelli sur
Charles DickensJacques LEGRIS présente "Le monde de
Charles Dickens",
biographie de l'
écrivain anglais par
Angus WILSON. Claude SANTELLI qui a adapté et réalisé de nombreux DICKENS dont les plus importants, "
David Copperfield" et "
Les Grandes espérances" parle de ces deux oeuvres et raconte une
anecdote de
GIONO à propos des "Grandes Espérances".