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4,18

sur 331 notes
J'avais très peur en empruntant cet ouvrage de ne pas l'aimer. J'ai été baigné dans la culture Disney et j'avais peur d'une dénaturation complète du mythe. Je suis bien servi ! Et pourtant, j'ai littéralement adoré. le traitement graphique est d'une réussite sans nom et qui laisse sans voix.

On reprend donc l'histoire de Pinocchio qui devient dans cette version un robot crée par un inventeur Geppetto dont la femme est un peu nymphomane. J'ai adoré les petites histoires de Jiminy Cafard. Que dire encore de Blanche Neige et des 7 salopards? C'est bizarre mais c'est le genre d'humour que j'aime bien car il y a un sens à travers chaque situation apparemment anodine. Oui, il y a une critique en règle du monde capitaliste, de l'armée, de la religion et même des parcs d'attraction à la Disney !

Je déteste pourtant le trash. Il y a quand même des exceptions dont celle-ci fera partie. C'est drôle et intelligent à la fois. Ce Pinocchio est-il politiquement correct? Certainement pas mais c'est pour notre plus grande réjouissance.

Sur la forme, c'est visuellement une réussite. On s'aperçoit que l'auteur maîtrise différentes formes de graphisme qu'il alterne. Quant au scénario, il est d'une logique implacable tant les éléments se rejoignent. C'est fichtrement bien pensé ! Je comprends qu'on puisse considérer une telle oeuvre comme culte. En tout cas, c'est le meilleur conte moderne que j'ai pu lire jusqu'à ce jour.

Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.75/5
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Comme vous pouvez vous en douter, l'album ici présent est une relecture de l'histoire originelle de Pinocchio.
Gepetto est ici un inventeur sans scrupules qui a conçu une arme destinée aux militaires sous la forme d'un androïde de métal, résistant au feu. Alors qu'il s'absente pour fourguer son pinocchio, ce dernier est habilement utilisé par la femme de Gepetto : ménage, vaisselle, service en tout genre, et même plaisir sexuel... Mais l'accident arrive. Pinocchio prend la route en compagnie d'un cafard SDF qui a élu domicile dans son crâne et se laisse guider au gré de ses rencontres. A son tour, lorsque Gepetto découvre la disparition de son invention et des dégâts provoqués, il prend la fuite et part à la recherche de celui-ci.

Vous aurez reconnu les différents éléments de l'histoire d'origine habilement détournée en un récit beaucoup plus trash.
Car le Pinocchio et le monde qui l'entoure sont totalement pervertis par les hommes. C'est donc à une relecture fort désenchantée que nous assistons.
Le monde pollué donne naissance à des créatures monstrueuses. On tue les SDF pour mieux récupérer leurs organes et les revendre. Les enfants sont des esclaves employés pour fabriquer des jouets (!) puis jetés dans les flammes lorsqu'ils sont trop fatigués pour continuer à travailler. L'ile enchantée s'avère un cloaque d'immondices où la misère règne en maître. Les cirques sont devenus des lieux d'embrigadement sous un emblême ressemblant au drapeau nazi.
L'auteur n'hésite pas non plus à replacer d'autres mythes classiques ou contemporains qu'il réinterprète à sa manière : Blanche Neige est séquestrée par des nains salaces qui, après lui avoir offert un nouveau coeur, s'adonne au plaisir du viol collectif... Bambi et ses amis ne perdront pas une miette du spectacle et s'avèreront très déçus lorsque celui-ci s'arrêtera. Bref beaucoup de références implicites que je n'ai pas toujours su décoder mais peu importe.

Vous l'aurez compris, nous sommes loin des images de contes de fées et l'auteur prend plaisir à dévoyer ses personnages et son univers.
Pinocchio s'avère un spectateur muet de la décadence de notre monde. Winshluss énonce ici une sacré critique de nos sociétés menées par la guerre, le vice et l'appât du gain avant tout.

L'auteur fait montre d'une grande inventivité narrative et graphique et je rejoins les précédents lecteurs qui crient au chef d'oeuvre.
Loin d'être un récit linéaire, l'auteur construit son récit en différentes séquences. La narration présente de nombreux personnages qui vont finir d'une manière ou d'une autre par se rencontrer ou se croiser dans une intrigue aux nombreuses portes mais totalement fluide.
Le récit principal est totalement muet et Winschluss réussit avec brio à construire un récit fort qui se passe de tout commentaire. Il donne à son dessin et à ses couleurs une touche totalement vintage qui rappelle l'esthétique des années 50.
Les aventures de Pinocchio sans paroles donc alternent avec des encarts très verbaux qui mettent en scène Jiminy Cafard, un alcoolique qui a perdu ses allocations chômage, ainsi que sa copine, et qui se retrouve à squatter l'espace vide de la tête de Pinocchio. Les planches ne sont pas colorisés et se présentent dans l'esprit d'épisodes de revues à suivre. On découvrira également quelques passages indépendants revenant sur le passé misérable de certains personnages secondaires, expliquant leur état de délabrement avancé. Là encore, l'auteur donne un style différent à son dessin.

Le Pinocchio de Winshluss est un album noir, vous l'aurez compris, cynique et désabusé. Un album extrêmement dense qui mérite même plusieurs lectures afin de bien saisir toute sa richesse narrative et graphique qui nous offerte. Un album pour lequel il y aurait encore beaucoup à dire mais je vous laisse le soin de découvrir par vous-même une oeuvre véritablement marquante. Indispensable !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Il y a bien longtemps que je désirais avoir sous mes yeux cet album primé au Festival d'Angoulême 2009 . Je n'ai pas été déçu par cette très libre interprétation de l'histoire originelle du célèbre petit pantin. Il semblerait que Winshluss ait souhaité retrouver la noirceur propre au roman de Collodi, une manière d'estomper un peu l'image sirupeuse et pudibonde qui s'est imposée après la version animée de Walt Disney. Pinocchio doit affronter un monde cruel et féroce, un monde obéissant à la loi du plus fort, où chaque individu agit en fonction de ses intérêts propres et immédiats. Seul le petit automate avance au gré des événements qu'il rencontre, il est comme poussé par le vent, aucun raisonnement, aucun sentiment ne s'imposent à lui, donc aucune morale. L'aventure se construit grâce à l'interconnexion de récits parallèles : un policier dépressif, un cafard, nommé Jiminy, perpétuel looser, sept nains pervers et vicieux en manque de chair fraîche, un couple de fermiers cherchant l'amour filial désespérément. L'album est en tout point remarquable. Winshluss s'amuse à nous plonger dans l'univers des magazines comics américains, en associant plusieurs techniques picturales, en variant les tableaux et les styles. du grand art, justement primé à Angoulême.
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Comme j'ai pas le droit de lire trop vite La Neuvième maison pour laisser le temps à mes petites camarades @rey_camille et @frenchbouquineur de le finir, je fais plein de pauses et j'en profite pour relire des trucs que j'ai pas lu depuis dix mille ans.

En plus, ça pègue tellement dehors et dans la maison et dans le ciel que y'a rien de tel que ce roman graphique de Winshluss pour rajouter quelques degrés à cette maxi température, t'es pas dac ?

Parce que quand je lis Winshluss j'ai l'impression d'entendre ce copain punk qui pisse sur tout (y compris sur soi-même et sur sa lucidité) tout en étant cet espèce de génie qui crée des passerelles merveilleuses ; on ne s'éloigne ni du conte de fées, ni de la critique sociale, c'est de la parodie pure qui distille également un certain héritage laissé par les illustrateurs crados des Echos des Savanes (que je tirais en scred à mes vieux quand j'étais p'tit).

Si l'humour de certaines planches a un peu mal vieilli, les illustrations restent travaillées et viennent attiser la nostalgie de mes années de lectures des Ferraille Illustré et qui tapissaient tout mon imaginaire de petit loubard de 20 piges.

C'est hyper dense, lourd à digérer, mais ce qu'on y découvre n'est ni graveleux ni obscène, et c'est pour ça que Pinocchio restera dans mon top 10 des romans graphiques qui m'ont fait aimer le métier que j'exerce !

Et autant c'est pas conseillé pour, mais je me taperais un maxi sourire à imaginer que cet album tombe entre toutes les mains possibles ! Krkr 😈

Quelqu'un ici l'a déjà lu ? Aurait envie de le lire ? A carrément détesté ? Vas-y minou dis-nous tout ?

🦈🔨
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D'abord il y a un jeu de massacre ; on est très loin du conte assez insipide de Carlo Collodi. A peine sorti du moule, Pinocchio est jeté dans le monde pervers et se voit assigner la fonction de sex-toy par une sorte de Saraghina perverse. Il traversera ensuite tous les cercles de l'Enfer, jusqu'à la rédemption (?), dans une sorte de parcours christique grotesque. Mais au-delà de cette satire qui pousse l'audace très loin, ce Pinocchio ne serait rien sans la profusion baroque du dessin et des couleurs, splendides, le mélange des styles graphiques accentuant la distorsion temporelle. Un chef d'oeuvre !
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Voilà un livre qui me faisait les yeux doux depuis un certain temps. Aussi, quand j'ai croisé son chemin à la médiathèque du village, je me suis empressée de l'emprunter.
Si la couverture semble donner une impression de poésie et de retour à l'enfance... il n'en est rien à la lecture de la BD.
J'avoue avoir été un peu heurtée par certaines scènes malsaines mais j'ai été surtout bluffée par le design et l'imagination débordante de Winshluss!
Bref, j'étais partagée entre mettre 2 étoiles car le scénario m'a parfois déplu et en mettre 5 car c'est tout de même un chef d'oeuvre du 9ème art...
Au final ce sera 4,5, haha ! :)
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Eblouie par l'évidence de la supériorité de cette BD sur presque toutes celles que j'ai lues jusqu'ici (pas toutes cependant!), amusée par la force de l'invention et par les trouvailles incessantes de l'auteur, j'ai fini par me sentir écrasée par tout ce qui m'échappait par manque de références. Je dois admettre que j'ai la désagréable impression, la certitude même, de n'avoir pas tout compris. Certaines pages me sont restées muettes malgré mes efforts, souvent les passages sous l'eau ou avec les monstres et tellement d'autres. Il me faut une autre lecture, ça me semble évident. En revanche et sans doute pour compenser j'ai eu tendance à voir partout ou presque, dans chaque vignette, le long nez de Pinocchio et ses interprétations multiples. C'était comme une devinette, comme un jeu.
Pas étonnant si j'ai mis un temps fou à terminer cet ouvrage, si lourd et si magnifique dans sa présentation.
Cette incompréhension partielle mise à part, j'ai beaucoup apprécié la folie de l'auteur, la liberté qu'il s'accorde pour délirer à fond. J'ai aimé ses excès, ses débordements, son mauvais goût souvent, la variété des couleurs, des dessins, l'absence de vignettes la plupart du temps, bref sa grande richesse, si énorme que je dois recommencer à le découvrir avec un regard neuf – dans quelque temps.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Vous connaissez tous Pinocchio, et probablement en premier lieu le dessin animé adapté du roman de Carlo Collodi (de son vrai nom Lorenzini) Les aventures de Pinocchio, adapté au grand écran par Walt Disney. Ce conte de fée moderne, écrit par le journaliste de 1881 à 1883, est devenu par la suite le deuxième livre le plus vendu en Italie derrière la célèbre Divine comédie de Dante Alighieri, et a allègrement dépassé les frontières transalpines, propulsé par ses nombreuses adaptations : une reconnaissance mondiale.

Rappelez-vous tous ces principes fondateurs qui font la force de l'oeuvre. Essayez de vous remettre en tête les événements majeurs de l'histoire : le génie de Geppetto, la création du pantin, ses rencontres, son nez qui s'allonge, la baleine...
Ça y est, vous y êtes ? Mélangez tout ça ! Secouez très fort, gardez seulement les morceaux les plus gros. Ajoutez un peu de piment : des éléments fantastiques tirés d'autres contes célèbres (Blanche neige et les sept nains), un zeste d'actualités (radioactivité, contrebande) et d'histoire (nazisme, Jack l'Éventreur mais avec la bauta du médecin italien), mêlez à ça un rien de vision prophétique (la religion est complètement absente du roman originel), de saleté, de cafards, de fric et de sexe... Voilà, vous êtes prêts à découvrir ce qu'en a fait Winshluss (de son vrai nom Vincent Paronnaud, auteur de Monsieur Ferraille, Pat Boon ou encore Welcome to the Death Club) : un cocktail extrêmement riche et totalement détonnant !

La suite à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Pinocchio naît des mains de Gepetto, un inventeur un peu fou qui créé ce robot aux formes humanoïdes, robot contenant un armement impitoyable. L'idée de Gepetto est de vendre ce robot à l'armée pour qu'il devienne la nouvelle arme de guerre surpuissante. Pendant sa négociation, il laisse Pinocchio avec sa femme, qui va se servir de lui pour les tâches ménagères, mais pas que... Au même moment, Jiminy, un cafard alcoolique, écrivain raté et mis à la porte par sa copine, décide de squatter à l'intérieur de la tête de Pinocchio. Pour recevoir le câble gratuitement, il va refaire les branchements et provoquer un court-circuit qui va créer quelques dysfonctionnements !

On retrouve la trame de Pinocchio qui s'enfuit, tombe sur des gens peu recommandables, se retrouve esclave dans une usine de confection de jouets, la fait exploser... s'enfuie vers une île enchantée couverte de détritus où les cirques servent d'unité d'embrigadement, bref, un enfant dans un monde hostile et sombre qui va connaître le rejet.

L'auteur intègre aussi d'autres mythes : on retrouve Jack l'eventreur faisant du trafic d'organes ou Blanche Neige objet slxuel pour les sept nains.

C'est corrosif, déjanté, immoral ... et drôle !

Pour ce qui est du graphisme, c'est assez éclectique, avec du noir et blanc pour cette loque de Jiminy qui a des répliques dignes d'Audiard, des grands formats grandioses et des cases aux dessins expressifs et détaillés avec un effet un peu surrané et sans texte quand il s'agit de l'univers de Pinocchio.

Une BD et objet livre superbe pour ceux et celles qui aiment le second degré.
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Je retrouve dans cette variante de Pinocchio un coté "mutafukaz", avec ses changements de style successifs mais en beaucoup plus sombre. J'y ai croisé Blanche neige aux mains de nains sado maso et d'autres rappels de comtes ou de bande dessinée. Mais noir c'est noir et le retour excessif de scènes macabres et violentes m'a un peu désorienté et déçu. Toutefois, les dessins sont bons et on déniche quelques pépites.
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