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4,18

sur 331 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans la cave de sa maison, Gepetto a créé un petit bonhomme en ferraille. Très fier de lui, il montre le robot à sa femme ainsi que les tâches ménagères qu'il sera capable de faire à sa place. Il décide alors d'aller exposer sa trouvaille aux militaires, certain qu'ils seront intéressés par son projet et qu'il pourra ainsi gagner beaucoup d'argent en révolutionnant la guerre. Tandis qu'il parlemente avec un haut-gradé, Jiminy, le cafard, qui vient de se faire licencier et plaquer par son amie, tombe nez à nez avec le robot. Il décide de s'installer à l'intérieur. Alors que la femme de Gepetto a trouvé un tout nouvel objet sexuel avec le nez du petit robot, elle meurt brûlée. En effet, son nez sert d'arme. Pinocchio s'enfuit de la maison, Gepetto partira aussitôt à sa recherche...

Très librement adapté du roman éponyme de Carlo Collodi, cette version de Pinocchio est plus que jamais originale, déjantée voire trash, décalée et drôle. On est bien loin du petit personnage de Disney. L'on retiendra notamment cette image des 7 nains qui, visiblement, aiment plus que de raison Blanche-Neige, les animaux de la forêt, dont un certain Bambi, n'étant pas en reste. Certes, Pinocchio n'est pas fait de bois, Gepetto n'est pas si gentil que ça et Jiminy devient ici un cafard, la trame du roman originel est respectée. Winshluss laisse ainsi libre cours à son imagination en nous offrant un scénario dense, rythmé et, au final, bien huilé malgré une narration non linéaire. Et ceci sur presque 200 pages. Il alterne brillamment différents graphismes, passe du noir et blanc, pour les épisodes de Jiminy, aux couleurs un brin désuètes pour Pinocchio. le tout quasi sans paroles.
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Pinocchio est plus qu'une histoire, c'est un mythe. Il y a ce personnage que nous connaissons tous du conte de Carlo Collodi, qui appartient à notre imaginaire, du moins à celle de ma génération ; qui ne connaît pas en effet ce défaut qu'a Pinocchio de mentir sans cesse, et cette particularité que son nez dès lors s'allonge. Je me suis souvenu de son père Geppetto, menuisier, dépassé par son oeuvre, qui part à la recherche de sa créature fugitive, des enfants qui sont enlevés au bord d'un cirque et transformés en ânes, le ventre de la baleine dans lequel Geppetto et Pinocchio se retrouvent... Ce n'est pas le souvenir du dessin animé de Walt Disney qui m'a marqué, mais le film de Luigi Comencini, avec Nino Manfredi dans le rôle de Geppetto et Gina Lollobrigida dans le rôle de la fée...
Ici, dans ce roman graphique qui revisite l'histoire, la dimension du conte est encore présente, le mythe est préservé même si la féérie initiale est absente, quoique... On entre de plein pied dans la réalité et l'horreur de l'histoire, l'envers du décor est présent dès les premières pages. L'approche est violente et totalement déjantée... Le conte est revisité de manière contemporaine si on peut dire, la dérision et la violence sont les ficelles qui tiennent ce récit revisité par Winshluss.
Enfants, s'abstenir ! Ici, nous tombons dans quelque chose de froid, sombre et rugueux, métallique aussi puisque la marionnette de bois a fait place à un objet de fer, qui plus est, devenant une arme de guerre...
Finalement, tout est conforme au mythe originel, la pauvreté, la faim, la peur, un monde hostile, le rejet, l'exil...
Mais il y a des différences, des dissonances étonnantes, transgressives, ce nez de Pinocchio devient comme un objet de désir et même pire, puisque cet objet phallique peut aussi s'avérer devenir une arme destructrice au grand dam de ces dames, surtout lorsque le dit nez peut s'avérer devenir un lanceur de missiles...
J'ai aimé la visite des sept nains, coquins aussi à leur manière, sept nains partout, affairés...
Peu de paroles, mais pourquoi parler, pourquoi écrire, puisque le dessin est éloquent...
La part de l'enfance est pourtant préservée, la part de doute qui figure dans l'adulte aussi.
On retrouve ici le rite initiatique et cruel qui fait passer de l'enfance à l'âge d'adulte. le chemin que nous propose Winshluss est-il si différent ? Oui sans doute, quand même. Mais Giminy, la conscience éveillée de Pinocchio, est bien là, et surtout ce foutu rêve d'indépendance et de liberté, qu'on soit de bois ou de fer...
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Whaouh. C'est gore, trash comme jamais. Je n'ai jamais lu une BD aussi sombre. La réadaptation du Pinocchio est totalement libre et ajustée à notre Histoire, notre société. C'est une vision noire et triste de notre existence. Pour être un coup de poing, Winshluss en a créé un ! Je suis surprise, dégoûtée mais épatée également. Quel sentiment bizarre et perturbant. Ce Pinocchio rassemble des genres différents pour des vies que nous suivons en parallèle. La violence, le sexe, le meurtre, le nazisme... tout y passe. Les contes ne vous auront jamais autant bercé de cauchemars. N'empêche : quel talent !
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De Pinocchio je ne connais que ce que disney nous a raconté... et pas tout.. puisque je n'ai jamais vu le film en entier.
Donc je suis partie dans cette lecture sans trop savoir ce que cela pouvait donner, et je dois avouer que je me suis bien amusé.
Les contes de fée sont juste tordus, mais pas tant que ça finalement, pour les rendre adultes et glauques.
Parfois le dessin, est justement un dessin de dessin animé, parfois c'est de véritable peinture... mais surtout il y a très peu de parole.... sauf quand on a affaire au cafard, et j'adore ces BD dont le dessin suffit.
Une belle découverte
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Comme vous pouvez vous en douter, l'album ici présent est une relecture de l'histoire originelle de Pinocchio.
Gepetto est ici un inventeur sans scrupules qui a conçu une arme destinée aux militaires sous la forme d'un androïde de métal, résistant au feu. Alors qu'il s'absente pour fourguer son pinocchio, ce dernier est habilement utilisé par la femme de Gepetto : ménage, vaisselle, service en tout genre, et même plaisir sexuel... Mais l'accident arrive. Pinocchio prend la route en compagnie d'un cafard SDF qui a élu domicile dans son crâne et se laisse guider au gré de ses rencontres. A son tour, lorsque Gepetto découvre la disparition de son invention et des dégâts provoqués, il prend la fuite et part à la recherche de celui-ci.

Vous aurez reconnu les différents éléments de l'histoire d'origine habilement détournée en un récit beaucoup plus trash.
Car le Pinocchio et le monde qui l'entoure sont totalement pervertis par les hommes. C'est donc à une relecture fort désenchantée que nous assistons.
Le monde pollué donne naissance à des créatures monstrueuses. On tue les SDF pour mieux récupérer leurs organes et les revendre. Les enfants sont des esclaves employés pour fabriquer des jouets (!) puis jetés dans les flammes lorsqu'ils sont trop fatigués pour continuer à travailler. L'ile enchantée s'avère un cloaque d'immondices où la misère règne en maître. Les cirques sont devenus des lieux d'embrigadement sous un emblême ressemblant au drapeau nazi.
L'auteur n'hésite pas non plus à replacer d'autres mythes classiques ou contemporains qu'il réinterprète à sa manière : Blanche Neige est séquestrée par des nains salaces qui, après lui avoir offert un nouveau coeur, s'adonne au plaisir du viol collectif... Bambi et ses amis ne perdront pas une miette du spectacle et s'avèreront très déçus lorsque celui-ci s'arrêtera. Bref beaucoup de références implicites que je n'ai pas toujours su décoder mais peu importe.

Vous l'aurez compris, nous sommes loin des images de contes de fées et l'auteur prend plaisir à dévoyer ses personnages et son univers.
Pinocchio s'avère un spectateur muet de la décadence de notre monde. Winshluss énonce ici une sacré critique de nos sociétés menées par la guerre, le vice et l'appât du gain avant tout.

L'auteur fait montre d'une grande inventivité narrative et graphique et je rejoins les précédents lecteurs qui crient au chef d'oeuvre.
Loin d'être un récit linéaire, l'auteur construit son récit en différentes séquences. La narration présente de nombreux personnages qui vont finir d'une manière ou d'une autre par se rencontrer ou se croiser dans une intrigue aux nombreuses portes mais totalement fluide.
Le récit principal est totalement muet et Winschluss réussit avec brio à construire un récit fort qui se passe de tout commentaire. Il donne à son dessin et à ses couleurs une touche totalement vintage qui rappelle l'esthétique des années 50.
Les aventures de Pinocchio sans paroles donc alternent avec des encarts très verbaux qui mettent en scène Jiminy Cafard, un alcoolique qui a perdu ses allocations chômage, ainsi que sa copine, et qui se retrouve à squatter l'espace vide de la tête de Pinocchio. Les planches ne sont pas colorisés et se présentent dans l'esprit d'épisodes de revues à suivre. On découvrira également quelques passages indépendants revenant sur le passé misérable de certains personnages secondaires, expliquant leur état de délabrement avancé. Là encore, l'auteur donne un style différent à son dessin.

Le Pinocchio de Winshluss est un album noir, vous l'aurez compris, cynique et désabusé. Un album extrêmement dense qui mérite même plusieurs lectures afin de bien saisir toute sa richesse narrative et graphique qui nous offerte. Un album pour lequel il y aurait encore beaucoup à dire mais je vous laisse le soin de découvrir par vous-même une oeuvre véritablement marquante. Indispensable !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Comme j'ai pas le droit de lire trop vite La Neuvième maison pour laisser le temps à mes petites camarades @rey_camille et @frenchbouquineur de le finir, je fais plein de pauses et j'en profite pour relire des trucs que j'ai pas lu depuis dix mille ans.

En plus, ça pègue tellement dehors et dans la maison et dans le ciel que y'a rien de tel que ce roman graphique de Winshluss pour rajouter quelques degrés à cette maxi température, t'es pas dac ?

Parce que quand je lis Winshluss j'ai l'impression d'entendre ce copain punk qui pisse sur tout (y compris sur soi-même et sur sa lucidité) tout en étant cet espèce de génie qui crée des passerelles merveilleuses ; on ne s'éloigne ni du conte de fées, ni de la critique sociale, c'est de la parodie pure qui distille également un certain héritage laissé par les illustrateurs crados des Echos des Savanes (que je tirais en scred à mes vieux quand j'étais p'tit).

Si l'humour de certaines planches a un peu mal vieilli, les illustrations restent travaillées et viennent attiser la nostalgie de mes années de lectures des Ferraille Illustré et qui tapissaient tout mon imaginaire de petit loubard de 20 piges.

C'est hyper dense, lourd à digérer, mais ce qu'on y découvre n'est ni graveleux ni obscène, et c'est pour ça que Pinocchio restera dans mon top 10 des romans graphiques qui m'ont fait aimer le métier que j'exerce !

Et autant c'est pas conseillé pour, mais je me taperais un maxi sourire à imaginer que cet album tombe entre toutes les mains possibles ! Krkr 😈

Quelqu'un ici l'a déjà lu ? Aurait envie de le lire ? A carrément détesté ? Vas-y minou dis-nous tout ?

🦈🔨
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Eblouie par l'évidence de la supériorité de cette BD sur presque toutes celles que j'ai lues jusqu'ici (pas toutes cependant!), amusée par la force de l'invention et par les trouvailles incessantes de l'auteur, j'ai fini par me sentir écrasée par tout ce qui m'échappait par manque de références. Je dois admettre que j'ai la désagréable impression, la certitude même, de n'avoir pas tout compris. Certaines pages me sont restées muettes malgré mes efforts, souvent les passages sous l'eau ou avec les monstres et tellement d'autres. Il me faut une autre lecture, ça me semble évident. En revanche et sans doute pour compenser j'ai eu tendance à voir partout ou presque, dans chaque vignette, le long nez de Pinocchio et ses interprétations multiples. C'était comme une devinette, comme un jeu.
Pas étonnant si j'ai mis un temps fou à terminer cet ouvrage, si lourd et si magnifique dans sa présentation.
Cette incompréhension partielle mise à part, j'ai beaucoup apprécié la folie de l'auteur, la liberté qu'il s'accorde pour délirer à fond. J'ai aimé ses excès, ses débordements, son mauvais goût souvent, la variété des couleurs, des dessins, l'absence de vignettes la plupart du temps, bref sa grande richesse, si énorme que je dois recommencer à le découvrir avec un regard neuf – dans quelque temps.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Vous connaissez tous Pinocchio, et probablement en premier lieu le dessin animé adapté du roman de Carlo Collodi (de son vrai nom Lorenzini) Les aventures de Pinocchio, adapté au grand écran par Walt Disney. Ce conte de fée moderne, écrit par le journaliste de 1881 à 1883, est devenu par la suite le deuxième livre le plus vendu en Italie derrière la célèbre Divine comédie de Dante Alighieri, et a allègrement dépassé les frontières transalpines, propulsé par ses nombreuses adaptations : une reconnaissance mondiale.

Rappelez-vous tous ces principes fondateurs qui font la force de l'oeuvre. Essayez de vous remettre en tête les événements majeurs de l'histoire : le génie de Geppetto, la création du pantin, ses rencontres, son nez qui s'allonge, la baleine...
Ça y est, vous y êtes ? Mélangez tout ça ! Secouez très fort, gardez seulement les morceaux les plus gros. Ajoutez un peu de piment : des éléments fantastiques tirés d'autres contes célèbres (Blanche neige et les sept nains), un zeste d'actualités (radioactivité, contrebande) et d'histoire (nazisme, Jack l'Éventreur mais avec la bauta du médecin italien), mêlez à ça un rien de vision prophétique (la religion est complètement absente du roman originel), de saleté, de cafards, de fric et de sexe... Voilà, vous êtes prêts à découvrir ce qu'en a fait Winshluss (de son vrai nom Vincent Paronnaud, auteur de Monsieur Ferraille, Pat Boon ou encore Welcome to the Death Club) : un cocktail extrêmement riche et totalement détonnant !

La suite à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Je retrouve dans cette variante de Pinocchio un coté "mutafukaz", avec ses changements de style successifs mais en beaucoup plus sombre. J'y ai croisé Blanche neige aux mains de nains sado maso et d'autres rappels de comtes ou de bande dessinée. Mais noir c'est noir et le retour excessif de scènes macabres et violentes m'a un peu désorienté et déçu. Toutefois, les dessins sont bons et on déniche quelques pépites.
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argh !!! âme sensible s'abstenir.....version très originale du petit homme de bois, trash et rigolote à la fois !
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