«Je me débats avec mes idées, mes pensées, ma culture et mon coeur innocent. Mais très vite, je découvre que c'est chose vaine. Je n'ai pas à répondre. Il n'y a pas de questions. Mon père m'a déjà offerte. Il a parlé en mon nom. D'ailleurs je n'ai pas de nom. Je suis une fille. Je ne suis rien. Je n'ai pas de prénom ni de destin. Je suis la fille. Sa fille et bientôt la femme d'un mari. Je ne suis qu'une simple marchandise que les hommes se passent de main en main.»
Efi, 14 ans, rentre dans son village pour les vacances. Elle n'a qu'une hâte : raconter sa scolarité à sa famille! À son arrivée elle se rend compte que tout a changé. Désormais, Efi est nubile. Bonne à marier.
Comment est ce qu'un roman si court peut autant toucher mon palpitant? Je m'étais déjà posée la question il y a quelques temps avec Queen Kong. Si le dernier était un coup de coeur, celui-ci est un briseur de coeur 💔
Gallimard Jeunesse merci pour ces raz-de-marée d'émotions!
En quelques pages, j'ai été submergée par la tempête Efi et j'ai navigué entre incompréhension, colère, combativité, espoir et déception, surlignant non pas des phrases mais des paragraphes entiers. Cette jeune fille d'on ne sait où a allumé le brasier de la révolte
dans mon petit coeur. Elle qui ose s'élever contre sa famille, rejetant une pratique ancestrale et illégale pour rester libre de son corp, de ses choix et de son avenir. Oscillant entre combativité et poésie, ce roman est une pépite!
«Il y a toujours de grands arbres dans la vie des jeunes filles. Qu'elles marchent dans la brousse, les steppes, au milieu des parcs urbains, le long des mers, des rizières ou aux portes des déserts. de grands arbres qui accueillent les joies, les peines et les secrets des adolescentes. À cet instant, je suis persuadée que rien ni personne ne pourra jamais me priver de ce bonheur simple : s'émerveiller en toute liberté d'un lever de soleil.»