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sur 505 notes
Assise sur le porte-bagage de la vieille mobylette de son oncle, Blabla, Efi, à tout juste 14 ans, savoure cette fin de journée lumineuse, la ville qu'elle quitte et espère retrouver à la rentrée prochaine et la promesse de vacances estivales auprès de sa famille et ses amies. Une famille qu'elle a laissée pour s'installer chez sa tante, Neila, afin de poursuivre sa scolarité. Elle se sent légère et épanouie. Mais aussi fière de ses bons résultats scolaires. En arrivant au village, elle distingue aussitôt sa soeur, Rana, et son frère, Solo, qui jouent avec leurs copains. Mais si Efi demande à son oncle de s'arrêter, il n'en fait rien et lui répète qu'il doit la conduire chez ses parents. Elle retrouve une mère fatiguée, enceinte, un père froid et distant. Tous se moquent de ses ambitions de devenir ingénieur, des livres qu'elle a rapportés. Et pour cause, comme le lui a souligné sa maman, la voici devenue une très belle jeune fille, nubile qui plus est...

Efi a 14 ans et si elle espère faire de grandes choses plus tard, d'autant que son bulletin scolaire est prometteur, ses projets vont très vite être balayés... Habitant un pays pauvre, que Jo Witek n'a pas situé, universalisant ainsi son propos, au sein d'une famille nombreuse, la jeune fille va, au vu du comportement de ses parents et de son grand frère, bientôt comprendre que ceux-ci ont arrangé son mariage avec un homme, semble-t-il, de bonne famille. Et c'est le choc pour l'adolescente, submergée alors de sentiments, la rage, la colère, la déception, l'incompréhension, la trahison, la solitude... mais aussi partagée entre son désir d'émancipation, de liberté et les coutumes de son pays. Avec beaucoup de sensibilité, de justesse et d'intelligence, l'auteure signe un roman fort, percutant et dur qui donne, évidemment à réfléchir, sur le sort de ces jeunes filles (pas moins de 12 millions d'entre elles chaque année, dans le monde), la puissance des traditions mais aussi sur le travail des ONG.
Un roman fort louable pour les adolescents...
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Efi a 14 ans. Elle rentre du lycée pour les vacances d' été.
Dans son village, elle sent tout de suite un nouveau regard posé sur elle, de nouveaux interdits.
Ses amies proches sont au courant de ce qui leur arrive et l'acceptent. Elles sont nubiles et en âge d'être mariées.
Pour Efi, c'est un drame, elle voulait continuer ses études et devenir ingénieure pour aider son pays.
Son milieu pauvre et les traditions ne le permettent pas.
Elle n'accepte pas son sort, le côté inférieur de la femme, le vieux mari qu'on lui a choisi.
Je me suis posé la question de savoir dans quelle région du globe on se trouvait mais une fois les films bollywoodiens cités, j'ai bien imaginé qu'on se trouvait en Inde.
Le récit veut éveiller les jeunes à une réalité qu'ils ne connaissent peut-être pas.
Le récit est court mais tellement qu'on risque de ne pas vivre ce bref roman et de ne pas s'attacher au personnage.
Les chapitres sont courts également. Pour les jeunes lecteurs, ça répond à leur demande.
L'illustration de la couverture est belle et agréable à regarder.
Pour un adulte, la fin est peu plausible ou c'est moi qui ai perdu des illusions. En même temps, l'auteure a peut-être voulu donner une note optimiste à ce destin qui pouvait basculer vers la servitude à tout jamais.
Le livre a le mérite d'exister pour sensibiliser les jeunes du monde occidental à cette terrible réalité du mariage forcé, à cette terrible réalité du non respect des libertés de la femme.
J'avais choisi le livre parmi d'autres pour ma petite-fille qui doit faire un exposé sur un livre de son choix. C'était à sa demande car elle connaît mon penchant pour la lecture.Elle a choisi un autre mais lira certainement celui-ci pour ses lectures libres.
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Efi est une jeune fille de 14 ans qui comme toutes les autres adolescentes de son âge vivant dans un pays pauvre, rêve d'un avenir meilleur, elle habite avec sa famille dans un village où le progrès technique est insuffisant, les catastrophes climatiques font rage, ruinant les agriculteurs et le reste de la population.

Élève brillante, personnage dynamique, plein de vie, rebelle, altruiste, lucide ; Efi a de grandes ambitions pour son pays ; elle veut être ingénieure et participer au progrès technique de celui-ci.

Lors des vacances d'été, elle revient du collège de la ville où elle étudie mais ne reçoit pas le même accueil qu'à l'accoutumée, inquiète, la jeune fille se demande ce qui se trame derrière tout cela. La froideur soudaine de son père, de son frère, des gens du village, tous semblent s'être ligués contre la jeune fille qui a peut-être grandi trop vite pendant que les mentalités, elles, sont restées figées dans les traditions ancestrales et la domination masculine, en sacrifiant le bonheur de leurs enfants aux besoins immédiats et au regard pas toujours juste ni bienveillant de la communauté, de la misère et de l'ignorance.

Les projets de sa famille, pour elle, sont à l'opposé de la vie dont elle avait rêvé comme peuvent en rêver toutes les jeunes filles de son âge et de sa condition, Efi en est bouleversée, « Un drame » pour la jeune fille, son univers s'écroule. On comprend alors pourquoi selon le titre du récit, avoir 14 ans pour elle n'est pas une bonne nouvelle, elle se sent trahie.

Auteure jeunesse que j'apprécie, j'ai lu d'autres récits de Jo Witek que qui m'ont beaucoup plu, ils me semblent intéressants pour les adolescents.

Le livre présent est engagé sur la condition féminine dans le monde, les inégalités entre les femmes selon leur endroit de naissance. Il dénonce la violence des hommes envers les femmes et le poids et la puissance des traditions qui les réduisent à l'état d'un corps obéissant, d'objet, au mutisme, les empêchant ainsi de choisir librement leur destinée et de vivre leur vie de femme et de jeune fille condamnées au silence et à la servitude.

Mais le combat bien que difficile n'est pas terminé pour Efi.

Ce livre est bien écrit, avec un personnage bien construit dont on entend toutes les pensées, la colère et les cris de révolte aussi bien intérieurs qu'extérieurs afin de développer la compassion et l'attention du lecteur et l'interpeller aussi. Il peut faire écho et sensibiliser les jeunes à la problématique du mariage forcée.
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A la bibliothèque, j'ai emprunté : J'ai 14 ans et ce n'est pas une bonne nouvelle de Jo Witek.
En rentrant du collège pour les vacances scolaires, Efi est convaincue qu'elle est une ado comme les autres et qu'à quatorze ans le monde lui appartient. Elle a la chance d'avoir pu faire des études, grâce à sa mère, et elle veut devenir ingénieure. Accomplir de grandes choses...
Elle oublie qu'elle vit dans un pays très pauvre dans lequel les filles nubiles (c'est à dire bonnes à marier) n'ont plus de liberté, plus d'horizons, plus de livres ni de balades avec les copines.
Son avenir est désormais entre les mains d'un père, puis celles du mari qu'on lui a choisi. Efi est devenue une marchandise, un beau cadeau offert à une famille...
Arrachée à l'enfance, ses rêves piétinés, Efi entre dans l'enfer du mariage forcé.
Son destin serait-il au XXIe siècle de vivre à jamais en servante emprisonnée ?
J'ai 14 ans et ce n'est pas une bonne nouvelle est un roman pour ados qui m'a pris aux tripes. Il est poignant, comme l'autrice Jo Witek sait en écrire. Court mais percutant, je peux vous assurer que ce roman ne vous laissera pas indifférent.
Efi est une adolescente de 14 ans comme les autres, du moins en apparence. Là où elle vit, même si la loi interdit les mariages avant 15 ans, c'est la tradition qui prend le dessus. A partir de 14 ans, une fille est bonne à marier, un point c'est tout ! Pas question d'attendre un an de plus.
Avant de rentrer dans son village, la jeune fille n'avait pas intégrer cette donne. Insouciante, heureuse de retrouver les siens, la pauvre va vite déchanter ! Dès son arrivée elle comprend que les choses ont changées, que son destin sera très différent de celui qu'elle imaginait. Adieu études, bonjour mariage. Elle n'appartient plus à sa famille mais à sa future belle-famille.
J'ai trouvé ça horrible, c'est impensable de faire un truc pareil à une jeune fille. Tout en sachant très bien que ça arrive tous les jours dans certains pays.
C'est un roman très réaliste avec une écriture qui fait mouche. L'autrice n'en fait ni trop ni pas assez. La fin est très crédible.
J'ai 14 ans et ce n'est pas une bonne nouvelle est un excellent roman que j'invite tout le monde, ados comme adultes, à lire.
Ma note : 5 étoiles.
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Elle a 14 ans et rentre à la maison pour les vacances
Elle a 14 ans et son uniforme de collégienne est trop petit. Elle ne sait pas encore qu'elle n'en aura pas un autre.
Elle a 14 ans et des seins. Elle ne pourra plus se promener seule.
Elle a 14 ans et est nubile. Nubile donc bonne à marier. Qu'elle le veuille ou non, que son futur époux lui plaise ou non, qu'elle ait des espoirs et des projets ou non.
Elle a 14 ans et est « La Belle » Elle aurait préféré être « L'Intelligente » Mais la beauté est une denrée, qui se vend et qui peut rapporter gros à sa famille.
Elle a 14 ans et ce n'est pas une bonne nouvelle.
Ce livre est un cri, le cri de révolte d'une jeune adolescente dont le monde s'écroule : on lui avait donné le droit d'aller au collège, l'espoir d'une vie différente. Mais ses parents ont des dettes et ne peuvent renoncer à la marier, pour l'argent que cela représente, mais aussi pour sauvegarder leur image au village. Elle va résister et sera finalement sauvée, mais à quel prix. Un roman comme un coup de poing qu'il faut lire et partager. Un roman qui malheureusement est encore la réalité pour beaucoup de jeunes filles, et aussi jeunes garçons. L'auteure a l'intelligence d'aborder aussi cette réalité du point de vue du frère d'Efi, qui subit lui aussi la contrainte des coutumes.
Je remercie infiniment les éditions Actes Sud Junior pour le partage de ce roman, à coté duquel je serai sûrement passée #Jai14ansetcenestpasunebonnenouvelle #NetGalleyFrance

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Après plusieurs mois passés loin des siens pour suivre sa scolarité, Efi se fait une joie de rentrer dans son village et de retrouver sa famille. Enrichie par son apprentissage, la jeune adolescente de 14 ans rentre la tête pleine de rêves et de projets pour l'avenir. Mais l'attitude fermée d'oncle Blabla, venu la chercher sur sa mobylette pour parcourir les 40 kms qui les séparent du village, douche quelque peu son entrain. A son arrivée, Efi sent que quelque chose a changé… le regard que lui portent les autres n'est plus le même. le mot “nubile” est sur toutes les lèvres. Les restrictions et les interdictions pleuvent sur la jeune fille, entravant sa liberté de mouvement, tentant de museler la parole. 

Très vite, elle comprend qu'elle ne retournera pas à l'école, qu'à 14 ans, ses parents ont d'autres projets pour elle, des projets pour lesquels elle n'a pas son mot à dire. Elle qui se voyait déjà ingénieure, travaillant pour raccorder le village à l'électricité et à l'eau courante, se découvre réduite à un rôle de femme soumise aux volontés des hommes. Alors, quand le mot mariage se met à circuler, Efi n'a plus qu'une idée en tête, fuir au plus vite…
Ont
Pfiiiiou, quelle lecture! Déjà, je tiens à remercier Babelio et sa communauté de lecteurs passionnés sans qui je n'aurais jamais découvert ce livre! C'est en voyant qu'il avait obtenu le prix jeunesse en 2021 et après avoir lu quelques très belles critiques que j'ai eu envie, moi aussi, de me plonger dans cette lecture qui traite de la condition des femmes dans certains pays du monde. 

Jo Witek ne situe pas l'intrigue dans un pays en particulier, et pour cause, car cette histoire pourrait se dérouler dans de nombreux pays, où les campagnes vivent à leur rythme, coupées du reste du monde, reproduisant des traditions ancestrales, sans volonté de voir les choses changer ou évoluer. Là bas, qu'importe que la loi dise que l'on n'a pas le droit de marier son enfant avant 15 ans. Quand les bouches deviennent trop nombreuses à nourrir, il faut faire de la place alors, 10 ans, 12 ans, du moment que la fille est pubère, elle est considérée comme une femme.

Jo Witek nous offre donc une histoire universelle, qui touche encore 12 millions de jeunes filles chaque année. Une histoire qui devrait être lue par tous les collégiens pour informer et sensibiliser dès le plus jeune âge sur les différences de traitement d'un pays à l'autre, d'une culture à l'autre. Une histoire racontée à la première personne, qui nous immerge et nous oblige à nous sentir concerné. Fille, garçon, jeune, vieux, nous sommes tous un peu Efi durant ces 122 pages. Un livre passionnant et nécessaire, aux chapitres courts, bien rythmés et qui ne peut laisser indifférent.
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*****

Alors qu'elle rentre dans son village pour les vacances, Efi quitte le collège le coeur léger. Elle a hâte de retrouver sa famille, ses amies et de lire les romans que lui a laissé sa professeure. Un peu de poésie sous l'arbre centenaire et le bonheur d'Efi est assuré. Mais elle va très vite comprendre que quelque chose a changé. Elle a 14 ans et il est temps pour elle d'accepter le poids des traditions : on la marrie à un homme de 15 ans son aîné et on la prive ainsi de toute liberté. Entre incompréhension, colère et rébellion, Efi va devoir être courageuse...

Jo Witek signe ici un roman jeunesse d'une grande qualité. Tout est juste, limpide, fluide. L'histoire est révoltante, les personnages sonnent vrais et le rythme du récit nous laisse le souffle court.

Jo Witek décide de s'attaquer aux poids des traditions et aux terribles histoires des mariages forcés. On ne sait pas où vit Efi, dans quel pays, quel village, mais c'est bien parce que sa douleur et ses larmes sont universelles. Aujourd'hui encore, de très jeunes filles sont données en offrande à des familles plus riches, mieux reconnues ou bien placées. Aujourd'hui encore, on prive de liberté des adolescentes à qui la vie devrait sourire...

Le combat d'Efi est courageux. Nous devons entendre son cri, écouter son histoire... Car seuls les mots pourront faire taire ces pratiques d'un autre temps...

Merci à NetGalley et aux éditions Acte Sud Junior pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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J'avais beaucoup vu passer ce livre sans savoir ce qui se cachait sous ce titre énigmatique. Ici pas de crise d'adolescence. Juste l'histoire d'une ado qui semble presque comme les autres. Sauf qu'elle fait 40 km sur le porte-bagage de son oncle Blabla pour rentrer dans son village après 6 mois d'internat. Sauf que l'accueil est bien différent des précédents, sauf que tout semble avoir changé en si peu de temps chez elle et Efi ne comprend pas pourquoi cette distance dans sa famille.
Nous sommes dans un pays lointain, pas d'Internet, ni d'électricité. Une autre époque ? Non une autre vie, dans un lieu le XXI e siècle ne semble pas être encore arrivé. Un téléphone portable, mais pas de réseau....
Bienvenu dans un monde que l'on a du mal à comprendre et même à imaginer. La femme n'est rien. Les hommes sont tout puissants et les mariages arrangés. C'est contre cela que doit et va tenter de se battre éfi, qui s'était imaginé un autre avenir.
Sujet brûlant qui laisse pantois même si on sait ( plus ou moins) le sort que connaissent des milliers de jeunes filles/enfants devenues nubiles. Les mots sont forts, le livre nous happe par sa puissance. Lu d'une traite il nous laisse un goût amer. D'autant plus que les femmes sont complices de cette mascarade. Par peur? Pas vraiment... Par contre j'ai été surprise du revirement du frère d'Efi. J'ai eu un peu de mal à y croire. Mais c'est une lueur d'espoir dans toute cette horreur.
Un roman intéressant pour son message et le combat à mener pour que cesse cette ignominie.
A faire lire aux ados, nombreuses seront surpris/es.

le 22/06 un séisme à fait 1000 morts et 1500 blessés dans un coin reculé d'Afghanistan. Peu d'info, on n'en parle quasiment pas. Alors le sort des femmes.... peu d'espoir que cela change rapidement.
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Que c'est beau ! Que c'est émouvant !
Ce roman est écrit comme un témoignage, tout en sensibilité et dans le langage d'une jeune fille de quatorze ans qui s'interroge et qui se rebelle.


Efi était une jeune fille insouciante, joyeuse de revenir après son année scolaire dans son village pour rejoindre sa famille et ses amies.
Efi était une jeune fille heureuse et fière de pouvoir bientôt montrer son carnet scolaire rempli de bonnes notes et des meilleures appréciations.
Efi, était une jeune fille avec des rêves plein la tête, qui voulait devenir ingénieure, pour pouvoir aider son pays, à améliorer les conditions de vie de sa famille, mais aussi de son peuple,


Mais il a suffi d'un instant, de quelques mots prononcés, pour que la terre entière s'ouvre en deux et que le chaos s'engouffre violemment dans le coeur de cette jeune fille. Et qu'il lui détruise brutalement toute son innocence et tous ses rêves les plus fous.
Efi qui découvre le sens du mot « Nubile ».
Efi qui découvre avec effroi le vrai monde où elle est née, où elle vit.
Efi qui découvre le mensonge, la tromperie et la trahison.
Efi qui découvre l'implacable et terrible destin que lui ont réservé en secret ses parents.

Quelques heures m'ont suffi pour suivre ce récit immense, intense, bouleversant, celui où les rêves et les espoirs de milliers de petites filles et de jeunes filles, aux quatre coins de la planète, sont anéantis, détruits, piétinés par des lois, par des traditions, par une religion.


Jo Witek n'a pas écrit un conte moyenâgeux, car ce drame immense se passe là, maintenant, encore aujourd'hui devant nos yeux.
Le grand drame du mariage forcé, de cette violence qu'on inflige à toutes ces jeunes filles. Des mariages qui me paraissent parfois très glauques, comme ceux à connotation incestueuse, lorsque la gamine se retrouve mariée contre son gré, à un homme qui pourrait être son père.


Comment pouvons-nous casser la chaine ?
Comment pouvons-nous aider toutes ces femmes immergées dans leurs us et coutumes, dans leurs rites ancestraux patriarcaux ?
Comment pouvons-nous modifier cette transmission, soulager ce fardeau de soumission et d'esclavage que ces femmes se transmettent de génération en génération ?


Je revois une scène du film « Woman » de Yann-Arthus Bertrand.
Celle où l'admirable Leyla Hussein, psychothérapeute et activiste sociale somalienne, sillonne l'Afrique pour prévenir des dangers de l'excision. Elle est dans ce même combat !
Leyla, qui elle-même s'est faite excisée très jeune, mène une bataille sans répit, contre cette atroce mutilation que les mères infligent à leurs petites filles, encore et toujours elles.

Je revois toutes ces femmes, toutes ces mères, assises autour de Leyla la combattante. Toutes ces mères, mal à l'aise en écoutant ses discours de prévention, presque venus d'ailleurs. Des femmes qui ne semblent pas comprendre, qui semblent démunies d'un raisonnement rationnel.
Pour elles, comme pour leurs propres mères, comme pour la mère d'Efi, comme pour sa grand-mère, comme pour ses tantes, toutes disent et répètent à l'unisson :
- « C'est comme ça !»
- « Ma fille doit obéir ! »
- « Elle ne doit pas être une honte pour la famille ! »
- « Si ma fille n'est pas excisée, elle ne trouvera jamais un mari ! »


Ces paroles me semblent parfois si immuables.


J'ai cité Leyla Hussein, il n'y a pas qu'elle fort heureusement.
Et j'espère que des milliers d'autres combattantes lumineuses suivront son exemple. Qu'elles parcourront le monde pour convaincre des futures jeunes mères qu'il existe pour elles, une vie meilleure. Une vie autre que celle maintenue sous la glaive de la soumission, de la résignation, du jugement du clan, de la peur et du châtiment de leurs maris


Mais ce changement ne se fera pas seulement avec les femmes et par les femmes.
La tache est pour chacune et chacun de nous.
Et elle devra impérativement passer aussi par une éducation rigoureuse des hommes, de tous ces mâles, de tous ces dominants, tous ceux qui continuent de bâtir une société dont ils se sont mis au centre.
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J'ai lu ce roman jeunesse il y a un an environ et même si j'ai beaucoup été touchée par l'histoire de cette jeune fille, je me suis laissé prendre par le temps et ai oublié de mettre une critique rapidement. Cette fille est une fille comme tant de filles dans certains pays (d'ailleurs, pas de pays nommé) car c'est une histoire universelle, qui arrive encore à tant de filles encore de nos jours. C'est la lecture récente de son dernier roman qui m'a rappelé celle-ci. Encore une histoire de femmes et l'injustice intemporelle qu'il existe envers elles.
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