Ce titre sera a réserver à un jeune public pré-ado, dans un genre Roman Illustré.
Le thème?
La guerre.
Qu'il est difficile de comprendre pourquoi la guerre existe, à hauteur des plus jeunes, n'est-ce pas?
On se fait la guerre entre voisins ou frères et soeurs, souvent pour se défendre, pour répondre à une offense, le plus souvent. C'est une justice, telle qu'on connaît les petites guerres qui se taisent aussi vite qu'elles ont éclaté dans nos maisons.
Mais la grande, celle des pays, celle des mondes, celle qui ne finit jamais, celle dont parle les journaux télévisés? Celle qui finit dans les tombeaux pour obtenir raison?
Elle fait peur, c'est certain. Ces histoires ne peuvent plus être rejoué, rediscuté, quand on est mort, c'est fini. Certaines d'ailleurs ne finissent jamais quand le soleil se lève et qu'il se couche.
C'est un peu la raison d'être de " Gazelle".
Un Non.
Certains jeunes n'ont pas envie de servir le propos de leurs aînés qui se sont déclarés la guerre, cette guerre n'est pas la leur, ils n'étaient parfois pas né.
Qu'il est dur de comprendre pourquoi l'on va peut-être mourir demain et de ne pas l'avoir décidé, s'être fait sien les mots de colère, la haine au creux du ventre et les poings dressés. La guerre n'aura pas de sens. Juste un point final.
C'est l'aventure d'un jeune africain de 16 ans, né en Erythrée, en Afrique.
Il y a la guerre là-bas, nous raconte l'histoire.
Nous, chers jeunes lecteurs, nous avons interrogé Wiki.
Allo Wiki?
"... La guerre entre l'Érythrée et l'Éthiopie s'est déroulée de mai 1998 à juin 2000. Les deux nations ont dépensé l'équivalent de centaines de millions d'euros et ont dû supporter la perte de dizaines de milliers d'hommes tués ou blessés lors du conflit qui s'est achevé sur des changements de frontières mineurs sur des terres désertiques presque inhabitées..."
Merci Wiki.
Notre jeune personne viendra d'avoir juste 16 ans et préférera déserter l'armée qui l'attend, quitter sa famille, fuir loin pour que la guerre ne l'attrape pas.
Le style graphique de
Juan Bernabeu est splendide dans ses tons rouges.
Nous n'aurons pas en tête les rouges de sang mais plutôt les rouges de terre d'argile, les terres du voyage.
Ce détail nous installera dans une beauté simple et naturelle du lieu qui nous fera aimer malgré tout l'Afrique.
C'est esthétiquement séduisant, confondant les galops des gazelles, le vol des oiseaux avec l'élan libre de l'adolescent.
Comment la volonté des hommes va t-il l'attraper au collet? On le verra, la fuite n'est pas toujours facile, c'est aussi courageux, surtout lorsque l'on ne sait pas ce qui nous attend droit devant. le monde ne te fait pas de cadeau si tu n'es pas armé pour l'affronter.
"... J'abandonne toutes mes affaires aux hyènes rieuses.
Drapé dans une longue djellaba, je m'échappe vers le Soudan
avec mon carnet à griffonner mes rêves.
Khartoum la bruyante,
Kharthoum la folle.
Je croise des âmes apeurées, fuyant comme moi.
Ma gazelle, accompagne-moi!"
Les phrases de l'auteure
Isabelle Wlodarczyk sont courtes. Elles disent ce qu'elles ont à dire, animées d'un supplément de sensibilité poétique afin d'adoucir le propos.
Il est compliqué d'expliquer la guerre.
Il existe forcément une guerre juste, les contes, les légendes en sont remplies, guidée de bonnes valeurs qui imposent l'obligation, face à une forme d'injustice que le coeur des jeunes pourra comprendre.
Les journées citoyennes de la vraie vie appellent aussi à cette réalité, si un jour la destruction venait à nos portes, il faudrait savoir se défendre, se souder.
À certaines époques, dans d'autres lieux, la désertion elles-mêmes était punie par la mort. Il faudra prendre le temps entre Grands, jeunes lecteurs et faire son examen de conscience, distinguer la guerre de métier (qui reste indispensable, sinon qui nous défendrait?) et celle d'urgence pour survivre.
Mais entre nous, trouver des recours difficiles à la Paix, combattre par le raisonnable, c'est encore mieux.
Plus de morts.
" Des inconnus devenus mes frères le temps d'une traversée. Je sens leur chair de poule quand les vagues se creusent
et quand la la nuit tombe..."
On ne se le cachera pas, avec " Gazelle", on nous contera l'histoire des réfugiés, encore une fois. Lorsque l'on fuit la destruction, où aller?
Et oui, Il y a les réfugiés climatiques, les réfugiés politiques et aussi les réfugiés des pays en guerre.
Notre personnage s'adressera tout du long dans son coeur à sa " gazelle".
Qui est-elle? Elle lui donnera du courage mais la fin sera tragique.
Cette histoire s'inspire "d'un jeune Érythréen mort en fuyant son pays.
Les premières lignes de son poèle " Gazelle" ont été retrouvées dans l'embarcation après le naufrage..."
Nous ne l'oublierons pas.