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EAN : 9782350009735
144 pages
Oskar Editions (09/11/2012)
4.33/5   15 notes
Résumé :
Inspiré d’une histoire vraie 1930. Dans le sud profond d’une Amérique toujours ségrégationniste, James Cameron, adolescent noir sans histoire, vit avec sa mère à Marion, une petite ville de l’Indiana.

Entraîné par deux amis, Tommy et Abel, il prend part à un braquage qui tourne au drame. Les trois amis sont arrêtés.
Ameutée par le Ku Klux Klan, une foule blanche crie vengeance et envahit la prison...

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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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« Les arbres du Sud portent un étrange fruit,
Du sang sur les feuilles et du sang aux racines,
Un corps noir qui se balance dans la brise du Sud,
Étrange fruit suspendu aux peupliers... »

1940. A travers les ondes de la radio, la voix éraillée de Billie pousse doucement sa plainte, posée sur le velours de son Blues.
La chanteuse Billie Holiday conte, de nouveau, son étrange histoire. La chaleur de ses notes fait fuir aussitôt les corbeaux de son histoire et le piano joue.

Cette histoire est aussi vraie que le soleil se lève et qu'il se couche chaque jour avec son lot de passions.
Une histoire de petits et grands bonheurs, une histoire qui parle de familles, d'amours mais aussi de haine, hélas.

Miss Holiday a un jour donnez rendez-vous au héros de son histoire.
James.
Devant un café, ils ont évoqué sa chanson, reparlé de son histoire comme de bons vieux amis qui se retrouvent. Ce n'est pas le bon vieux temps qui met du Blues dans la voix de Billie.
Cette histoire vieille de 10 ans est marquée par la folie des hommes, blancs, noirs...
La haine à un jour pourri les racines des arbres de la ville de Marion, et les jours suivants aussi.
Elle a offert des fruits très amers, dont les graines de la violence avaient déjà semé leur funèbre floraison.
La chanson de Billie souffle dans les oreilles de chacun afin que l'on n'oublie pas l'histoire de James Cameron dans l'Indiana.

: « L'arbre aux fruits amers » de Isabelle Wlodarczyk est une étrange surprise.
Si la couverture interpelle au premier abord pour son contraste entre illustration très colorée et arrière plan surprenant, le lecteur peut s'entendre rapidement pensé que finalement il a probablement fait le tour de la question du racisme de l'Amérique sudiste. Même si le sujet est aussi inépuisable que les récits de la Seconde Mondiale, force est de constater que pour ce dernier thème, de nombreuses lectures arrivent de façon multiples et efficace à nous surprendre et pas nécessairement dans le pathos et la violence. On peut se préserver de sujets durs et graves mais penser en avoir fait le tour c'est en effet comme de se dire que nous percevons déjà l'ensemble de l'illustration et qu'il est inutile d'assembler les dernières pièces du puzzle. C'est accepter pour son propre bien de faire taire des voix. Libre et légitime. Néanmoins, et c'est en ce sens que nous revenons sur ce récit touchant et véridique, parlant de liberté, de justice relative, d'amour, de violence et enfin de familles, nous avons entendu cette voix portée par l'auteure, ce témoignage dont elle a su rendre lisible et humaines, si proche de soi, les nombreuses problématiques propre à la région du Sud. « L'arbre des fruits amers » est l'histoire de plusieurs personnages, articulée autour du procès de James, accusé de crimes. L'auteure rend hommage à ces voix qui sont là pour que les erreurs du passé ne se reproduisent plus, afin de démontrer que aussi noble et respectable soit-il, l'homme est capable du meilleur comme du pire.
Blancs et noirs ne sont pas épargnés, autant touchés par la grâce que le malheur. le shérif qui nous apparaît clairement comme un homme juste et généreux, a pourtant sa manière bien personnelle de régler ses conflits son fils et de dispenser son éducation.
Le fils apparaît comme une canaille, un gosse influence, fragile et écorché qui trouve son exutoire dans la secte du moment à chapeau blanc. James reçoit le soutien de ce shérif qui le trouve brave et voit en lui le fils qu'il n'a pas sur élever correctement.
James, pauvre, bien éduqué, succombe à la tentation de l'argent facile et finalement, c'est le drame.
Les foules s'amassent et réclame justice, une jeune fille blanche a été blessée.
Pourtant, le récit nous démontre que les apparences sont trompeuses et en peu de pages, le récit se transforme en thriller prenant. Nous pouvons juste constater qu'il est difficile de stopper une foule en colère, qui par une toute puissance de masse, se place au dessus de la justice qu'elle respecte d'ordinaire. Cette histoire vraie nous parle de racisme évidement, mais aussi du caractère de la justice, existe-il plusieurs justices ?
Le Blues tinte dans les coeurs, d'un timbre qui évoque la peine, la douleur, les regrets, et vibre amèrement d'un amour familial universel, avec le personnage de la femme du Shérif, la mère de James entre autres.
Un récit fort, sensible, d'une orientation narrative intéressante et intelligente.
A découvrir.
A réserver à un public ado averti.
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Un roman bouleversant!



On suit en parallèle l'histoire de deux jeunes garçons, James, un adolescent noir plutôt bon élève et sans histoire et Sam, le fils du shérif, un ado blanc aux envies de révolte. Deux mondes qui s'affrontent, les noirs contre les blancs, les blancs contre les noirs. D'une part ceux qui sont animés par une haine vicérale face à la différence de couleur de peau, de l'autre ceux qui ont envie de vivre comme tout le monde, quitte à flirter avec la légalité ou commettre de menus larcins.

Un jour, James se laisse entraîner par deux copains et tout dérape, sa vie bascule... mais pas seulement. de son côté, Sam rejoint le Ku Klux Klan, la haine est en marche, le chaos prêt à s'abattre.



Les adultes, bien que placés en arrière plan ne sont pas laissés en reste. La mère de James, Véra, qui a sué sang et eau toute sa vie pour faire subsister ses trois enfants est bouleversante! Plus spectatrice que réelle actrice, elle assiste impuissante et désemparée à la descente aux enfers de son fils. Non loin de là, le père de Sam, le shérif Stratley, a honte de ce que devient son fils et va tout faire pour venir en aide à James. Mais parviendra-t-il à le sauver?



Un roman sensible dans tous les sens du terme. Un roman qui vous prend aux tripes du début jusqu'à la fin. Un roman basé sur une histoire vraie ce qui remue d'autant plus.

Je dois tout d'abord souligner le travail d'écriture de l'auteure. Les mots sont lâchés, tels des upercutes, et ne nous laissent pas de marbre. En effet, Isabelle Wlodarczyk nous replonge aux coeur de ces années terribles où le simple fait d'être noir était considéré comme une injure pour certains. Les faits sont posés avec justesse, sans concession, implacables, avec réalisme.

Chacun ses torts, chacun ses qualités... aucun des personnages ne laisse indifférent! C'est le deuxième grand point fort de ce roman. Il n'y a pas de réel innocent, que des coupables à degrés différents: des êtres humains en somme. de l'enfant qui essaye de se démarquer à tout prix de son père, haut symbole de l'autorité; de cette femme qui est trop fière pour voir ce que devient son fils; de cet adolescent qui n'est pas né du bon côté et qui veut se faire entendre; ou encore de cet homme sensé être respecté qui a honte de sa progéniture: personne n'est épargné! Il y a un réel équilibre au final entre chaque personnage... Et c'est ce qui rend le récit d'autant plus remarquable à mes yeux.

Enfin, juste après l'histoire, on trouve un dossier de qualité comprenant des photos et expliquant dans les grandes lignes: la période de l'esclavage à la ségrégation, ce qu'est le Ku Klux Klan, ce qu'on appelle "lynchages", comment les droits civiques ont évolué. C'est passionnant et à la portée de tous dès 12 ans!

Ce livre est pour moi un ÉNORME coup de coeur!

Lien : http://parfumsdelivres.blogs..
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Un soir, James Cameron se laisse entraîner par deux de ses copains, Abraham et Tommy dans un périple assez risqué. Las de leur vie misérable dans un quartier Noir insalubre du Sud des États-Unis, les compères décident de s'attaquer à des Blancs pour prendre leur bourse. Malheureusement pour eux, au moment où ils prennent cette décision, un jeune couple passe par là. Les trois amis les suivent, mais le vol dégénère, James prend peur et s'enfuit avant que le pire arrive mais il est déjà trop tard...
Au même moment, Sam , le fils du shérif de la ville se prépare à la cérémonie qui fera officiellement de lui un membre du Ku Klux Klan.

Le titre fait bien sûr référence à la chanson de Billie Holiday "Strange Fruit", et lorsqu'on connaît la chanson et le contexte, on sait d'avance que la fin ne sera pas des plus réjouissantes.

On retrouve la force d'écriture d'Isabelle Wlodarczyk dans son écriture qui décrit à merveille , de façon aussi fluide que percutante les sentiments de ses personnages.
Et bien sûr, ce petit roman a l'avantage de rendre accessible le sujet du lynchage aux États-Unis, ce qui n'est pas si négligeable que ça.
Seulement voilà, c'est un sujet que je connais très bien et je n'ai pas m'affranchir de la gêne provoquée par quelques détails complètement invraisemblables d'un point de vue historique : le policier noir et le shérif blanc ultra compatissant avec le détenu noir. Il n'y a qu'à penser à l'affaire Emmett Till, qui a pourtant eu lieu plus de 20ans après cette fiction.
Oui, j'en conviens, c'est une fiction, de la littérature jeunesse qui plus est, mais c'est ainsi.. Tant pis !
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1930, Marion dans l'Indiana. James Cameron se laisse convaincre par ses amis d'aller dans le quartier blanc pour voler de l'argent. Malheureusement, ça se passe mal et un homme est tué. Ils sont tous les trois arrêtés et la foule crie vengeance…
Les événements narrés par Isabelle Wlodarczyk sont authentiques. le poète Abel Meeropol s'en est inspiré pour écrire un poème Strange Fruit (Fruit amer) interprété plus tard par Billie Holliday, célèbre chanteuse afro-américaine.
Une histoire pour les jeunes mais pas joyeuse. On suit surtout James Cameron, impliqué dans le braquage mais aussi Sam, le fils du shérif qui fait partie du Ku Klux Klan. L'auteur nous fait partager leurs pensées mais aussi celles de leurs proches.
A chaque fois que je lis ce genre de livre, je suis abasourdie par cette haine entre Noirs et Blancs. Comment peut-on considérer l'autre comme inférieur, le tuer, le voler ou lyncher parce qu'il a une couleur de peau différente ? C'était une autre époque (mais ce genre de comportement existe toujours) mais je n'arrive pas toujours à comprendre. L'histoire est très bien racontée et permet aux jeunes d'apprendre les tourments qui ont secoué notre monde. J'ai envie d'en savoir plus sur les personnes qui ont essayé de changer ce monde comme Martin Luther King, Rosa Parks… Cette petite collection, Histoire et société, chez Oskar Editeur, raconte les histoires de ces êtres qui ont influencé la société. Un petit dossier documentaire complète très bien le récit.
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Cet excellent roman pour adolescents est inspiré de faits tragiquement authentiques. Un texte court, des chapitres concis qui disent tout sans concession. Ces premières lignes de la quatrième de couverture posent le contexte. L'histoire se joue ensuite. Histoire vraie de racisme au quotidien, son extrême violence.

Le récit relate l'arrestation de James Cameron, la foule déchaînée qui fait justice sans justice, le massacre de ces jeunes arrachés à leur cellule de prison dont les murs sont détruits à coup de masse, le lynchage. Et James Cameron qui miraculeusement survit. Ce roman, c'est l'histoire de son procès, du procès d'un adolescent noir dont personne n'écoute la version des évènements de cette nuit-là. Et, à travers lui, en lui, ce sont les prémices du combat de la population afro-américaine, sa vision du monde et des hommes qui s'élargit aussi, une humanité qu'il s'approprie, qu'elle soit blanche ou noire.

James Cameron a rencontré la haine, il rencontre aussi le courage et les convictions de ceux qui vont l'aider à survivre, à donner à sa vie, à la fois condamnée par la naissance et épargnée, un sens. Porté par un chant. le titre de ce livre est inspiré d'un poème de Abel Meeropol écrit en 1937 » Strange Fruit » ( » Fruit amer » ), poème interprété en 1939 par la chanteuse afro-américaine Billie Holiday. James Cameron s'engagera dans la lutte pour les droits civiques. Mais ceci relève de l'Histoire ( rappelé dans les succinctes pages documentaires en postface de ce livre ), ce parcours militant n'est pas raconté dans ce roman qui se clôt en 1940.

Sans caricature ni complexité narrative, le récit plante avec précision le décor en quelques mots. Il accroche son jeune lecteur par son rythme, le mouvement des scènes gérant parfaitement une forme de suspens et la palette d'émotions intenses; jeune lecteur rattrapé dès les premiers chapitres par l'horreur de la violence populaire, par la plus que pertinente alternance des points de vue.

J'ai aimé ce roman parce que son auteure, Isabelle Wlodarczyk, ne fait pas semblant. Elle relate les faits sans ménagement tout en adaptant son propos à la forme romanesque. Sans faire dans un romanesque complaisant justement.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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critiques presse (1)
Ricochet
30 septembre 2018
Les scènes, courtes et marquantes, composent un tableau nuancé, complété par un dossier final.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il reprit connaissance devant sa mère qui continuait à pleurer en répétant : " Pourquoi ? " Il ne savait pas pourquoi, ni comment, il n'avait rien à répondre à cette mère qui l'avait tant aimé, qui l'avait nourri malgré la misère, cette mère qui avait renoncé à son bonheur pour leur offrir une vie décente. S'il était condamné, ce serait le plus grand crime, lui ôter cette vie qu'elle lui avait si généreusement offerte.
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Il contempla les lignes parfaitement droites sur l’échiquier. Cet entremêlement de carreaux noirs et blancs en nombre égal. Puis, il prit les pièces entre ses doigts. Les noires et les blanches, les mêmes dans les deux couleurs. Il lit les règles du jeu sans vraiment les comprendre. Et il commença une partie, seul, contre lui-même, avec ses coups à lui. Il favorisa les noirs, puis il donna leur chance aux blancs. A la fin de la nuit, ils étaient à égalité.
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Dans son code à lui, les Blancs n'étaient pas capables d'empathie. James les détestait tous, comme eux le détestaient. La haine était leur moyen de communication réciproque et leur seule ligne de partage.
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Les arbres du Sud portent un étrange fruit,
Du sang sur les feuilles et du sang aux racines,
Un corps noir qui se balance dans la brise du Sud,
Étrange fruit suspendu aux peupliers.
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James fixa cette main qui implorait, cette main blanche qu'il détestait parce qu'elle était blanche. Son dénuement lui fit horreur : entre races, on ne partage pas cette intimité.
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Videos de Isabelle Wlodarczyk (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Isabelle Wlodarczyk
Les bip(e)s : Notre spécialité : créer des livres audio sous toutes leurs formes. Après avoir constaté que peu de personnes possédaient un lecteur de CD et que les jeunes générations manipulaient les smartphones et tablettes à merveille, nous nous sommes orientés vers le livre audio numérique et en avons créé une centaine. Cela nous a satisfaits et nous continuons d'ailleurs à en produire et à en diffuser sur les plateformes dédiées.
Mais il nous manquait un support qui permettrait à tous les publics, enfants, ados et parents de se retrouver avec un objet facile à transporter, facile à manier. Nous souhaitions aussi faire en sorte que ces audio s'empruntent dans les médiathèques, comme des livres ordinaires, sans la contrainte d'être abonné à une plateforme ou sans être limité dans son utilisation. Nous cherchions un équivalent du livre audio traditionnel, utilisable à volonté et même partageable, un objet dans « l'air du temps ».
« Nous avons donc re-matérialisé le dématéralisé » Ce sont les BIP(E)S ( bien installé paisiblement, écoute).
Notre livre audio a la forme d'un CD, en digipack, sur lequel on trouve toutes les informations utiles à l'écoute. Il s'ouvre comme un cd. A l'intérieur se trouve un flash code qui renvoie à un lecteur en ligne, ainsi qu'une adresse internet qui renvoie à la meme adresse. Le contenu audio est toujours une lecture avec une musique composée sur mesure. Les textes sont soit des classiques, soit des créations des auteurs de Babouche à oreille.' Le tout est enregistré et mixé dans notre studio. C'est un bel objet à la couverture cartonnée. Il s'adresse aussi bien aux particuliers qu'aux médiathèques et aux libraires.
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