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Julliard (01/01/1963)
4/5   1 notes
Résumé :
PROLOGUE

Comme ils étaient amis, ils parlaient peu de leur amitié, ne se juraient pas fidélité éternelle, car la seule idée qu'elle pût durer plus que les trois prochains jours les terrorisait: la crainte de l'inconnu et du possible, de la haine et de la brouille.
Chaque jour neuf de leur complicité était comme une victoire remportée sur le temps.
Rien de ce qui était arrivé à l'un avant leur rencontre ne pouvait intéressé l'autre. C'est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'adolescence dans tous ses états.

Qu'il est bon de se plonger dans un livre publié en 1963, d'en ressentir les odeurs, d'apprécier la texture et l'épaisseur de la page, la présentation d'époque avec une couverture-type de chez Julliard et une typographie désuète, mais somme toute agréable, une reliure plissée, fragile mais résistante malgré tout ! En effet, si vous voulez lire Lueur de plomb, il faudra en passer par là car ce livre n'a été édité qu'une seule fois et sous cette forme-là. Son auteur, Jean-Didier Wolfromm n'a écrit que trois romans dont celui-ci constitue le premier opus. Il nous décrit essentiellement la fin de l'adolescence dans des milieux aisés et parisiens du début des années 1960 avec ses amitiés, ses amours, ses passions, ses rêves, ses mythes, ses vengeances et la psychologie qui en découle. Pascal et Marc sont des amis inséparables, mais l'arrivée de Caroline vient tout bouleverser. Ce roman présente un double intérêt : une analyse sociologique des années du gaullisme commençant et les rapports ambigus que ces adolescents favorisés entretiennent avec le réel et l'imaginaire.

Lueur de Plomb se déroule dans un milieu très aisé, parisien et très émancipé. Il faut bien se souvenir qu'au début des années 1960, très peu d'adolescents allaient au lycée et comptait sur leur famille pour assurer leur subsistance. Ils étaient le plus souvent en apprentissage et se payaient eux-mêmes leurs distractions. Ce qui nous paraît aujourd'hui habituel et répandu n'est qu'une évolution récente (de moins de 40 ans). On peut ainsi lire cet ouvrage comme une anticipation et une extrapolation involontaire de l'avenir. Ces adolescents, libérés des contingences de la vie active, construisent une vie sociale orientée vers l'amitié et l'imaginaire. Leur vie familiale devient vite superficielle : ils restent davantage attachés à leur famille, souvent recomposée ou très laxiste, par intérêt pécuniaire ou pratique que par de véritables sentiments. Cependant ils découvrent aussi une solitude pesante qui est renforcée par leur mode de vie et leur comportement.

Pascal et Marc ne sont pas passionnés par leurs études et vont partager une diversion pour échapper à la banalité et à la facilité de leur existence en inventant un personnage idéal, un « mythe » : une adolescente parée de toutes les qualités physiques, intellectuelles et morales d'une vraie femme … pour ces adolescents, on s'entend, ce qui induit un certain cynisme et une bonne dose de sadisme! de fil en aiguille, ils créent un personnage de plus en plus complexe répondant à leur imagation débridée autant qu'à leurs inspirations momentanées, souvent contradictoires. Cependant, une vraie Caroline apparaît sous la forme d'une élève supplémentaire de leur classe. La confrontation entre la fiction et la réalité devient troublante. Bien évidemment, on peut y voir une allégorie de l'écrivain créant un personnage qui lui échappe, une sorte de mélange de Pygmalion et de Prométhée moderne. L'affaire se complique quand Caroline retrouve les traces de son avatar de papier et décide de se venger, doutant de la pureté des sentiments de ses acolytes.

Foisonnant de nombreux thèmes, ce premier livre de Jean-Didier Wolfromm se caractérise par son aspect disparate en se voulant trop englobant. Même si l'histoire peut être facilement suivie, elle semble trop riche avec ses multiples personnages secondaires (parents, adultes, autre étudiants,…) toujours typiques et bien campés et qui donnent une bonne vision sociologique du milieu où ils évoluent. Cet ensemble s'accompagne d'une réflexion singulière et originale qui donne de la profondeur à la fiction sans nuire au plaisir de la lecture. Lueur de plomb aurait peut-être gagné à la concision dans son déroulement. En ce qui me concerne, ce roman demeure une réussite par son sujet et par la façon de l'aborder. Il me donne envie de relire les deux autres ouvrages de l'auteur : Diane Lanster et La Leçon inaugurale.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les préliminaires de l'amitié sont toujours longs, pénibles même: on voudrait immédiatement tout connaitre pour pouvoir tout pardonner. (p.102).
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Comme tous ceux qui ne lisent rien, elle disait toujours d'un auteur: "J'ai relu ... J'ai relu Montesquieu." (p.28-29).
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Les amis d'enfance , on les engueule quand ils sont là, on en dit du mal par derrière et on les traite comme des boulets toute la vie durant. (p.24).
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Pourquoi leur avait-elle menti? Peut-être que lorsqu'on se sait observé on se croit déjà découvert. (p.56).
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Être intéressant aux yeux de quelqu'un qu'on croit intelligent est une grande volupté. (p.68).
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