Candide illustré par Wolinski

Il est dit en quatrième de couverture que le Candide de Voltaire fut le livre de chevet de Wolinski.
Il pourrait l'être pour de nombreux lecteurs.
Lire ou relire ce conte en notre époque troublée confère une aura particulière à ce classique plus que commenté.
Sa modernité perdure tant les défauts des hommes demeurent éternels.
Le parallélisme entre ce que dit Voltaire en son siècle et ce qui se passe aujourd'hui est flagrant.
Contrecarrant Leibnitz et son meilleur des mondes possibles, évoquant les sempiternels lieux communs limitatifs et dangereux, citant l'homosexualité méprisée, donnant moult exemples de bien souvent peu "récompensé" et de mal (dominant), confrontant les différentes perceptions du monde, Candide pousse à réfléchir, à ne pas répéter naïvement et sans comprendre les tenants et aboutissants.
Religieux, politiques, dirigeants, égoïstes, cupides, envieux sont passés au crible dans ce récit qui depuis sa parution dénonce, lance la polémique, provoque, secoue les consciences.
Le propos reste d'actualité et le restera sûrement toujours.
"Il faut cultiver son jardin".
Sens propre et sens figuré.
Si Candide et ses amis, déçus et blessés du monde, trouve une réponse dans le travail raisonnable, d'autres réponses existent et s'insinuent derrière cette phrase célèbre.
Si le dessinateur en a fait un livre de prédilection, c'est avec bonheur et jouissance qu'il a dû l'illustrer (la première parution date de 1994).
On y retrouve la "patte" de l'artiste, transposant Candide dans le monde contemporain : scènes de guerre, arrivisme, provocations... sans oublier ces femmes pulpeuses, tentatrices...
La réédition n'est pas innocente: Janvier 2016, un an après... Charlie Hebdo.
Ce "Candide illustré par Wolinski" n'a jamais été aussi brûlant.
Les deux hommes, Voltaire et Wolinski, se rejoignent : regards lucides et ironiques, sourires malicieux.

Merci à Babelio et aux Editions du Chêne pour m'avoir octroyé ce plaisir des mots et des traits.

J'ai découvert Candide de Voltaire illustré par Wolinski dans le cadre d'une masse critique... et pour être honnête, je n'ai pas vraiment été convaincue.

Je ne vais pas, dans cette critique, parler de l'oeuvre de Voltaire, vu que ce qui fait l'originalité de cette édition sont les illustrations de Wolinski.

Je connaissais (et aime vraiment beaucoup) bien sûr le texte de Voltaire mais ne connaissais que de nom l'illustrateur. J'ai coché ce livre car, étant prof, j'ai imaginé que ça pouvait être intéressant parfois, pour les élèves, de découvrir un extrait illustré de Candide... or, le dessin de Wolinski, ou ses interprétations du texte, étant toujours très connotés sexuellement, je me suis vite rendue compte que je ne pourrais pas l'utiliser dans un but pédagogique.

A mes yeux, ce style de dessins ne correspond pas vraiment à l'esprit du texte de Voltaire qui se veut souvent excessif et parodique, mais tout en gardant ce cachet ancien qui, par sa distance, empêche finalement d'être réellement choqué par ce qui se passe (ou c'est en tout cas comme ça que je le perçois). Les illustrations, résolument modernes et sexuées, empêchent la distance sans pour autant, selon moi, apporter énormément.

Donc voilà... je n'ai pas aimé... L'oeuvre serait probablement mieux appréciée par des personnes connaissant et appréciant déjà le style de Wolinski.

Reçu dans le cadre de "Masse critique", j'ai pris un grand plaisir à me replonger dans le "Candide" de Voltaire. Cette fois, dans ce beau livre, ce sont les dessins savoureux de Wolinski qui émaillent les aventures de notre naïf. Notre Candide se retrouve confronté au mal sous toutes ses formes, la guerre, l'esclavage, la torture, l'intolérance religieuse... Les dessins résonnent encore plus après la fin tragique de Wolinski, ils ne nous en arrachent pas moins de larges sourires... remède contre l'Infâme ?
Merci babelio pour cette découverte !