Dans mes résolutions de début d'année je me suis fixée de lire des classiques que je n'ai jamais abordés jusqu'à maintenant et aussi de lire les écrits de
Virginia Woolf, que j'ai découverts pour la première fois à travers un film "The Hours" puis dans un documentaire sur l'endroit où elle vivait avec son mari Léonard et la lecture d'une Chambre (ou un lieu suivant les traductions) à Soi qui m'avait enthousiasmé.
Pour
Mrs Dalloway je suis un peu plus sur la réserve. C'est un récit assez particulier, qui se déroule sur une journée, une journée de la vie de
Mrs Dalloway, 52 ans, bourgeoise, qui organise une réception le soir même et qui nous fait partager dès le début ses pensées alors qu'elle déambule dans Londres à la recherche de gants. Mais elle n'est pas la seule narratrice. En effet les personnages principaux de cette journée so british, vont tour à tour prendre la parole, enfin je devrais plutôt dire vont tour à tour nous faire partager le fil de leurs pensées, leurs réflexions, au fur et à mesure qu'ils se croisent, se voient ou se reçoivent.
Entre Richard, le mari de Clarissa, Peter, un ancien soupirant éconduit mais qui réapparaît après un séjour en Inde justement le jour de la réception, Sally, une ancienne amie de l'hôtesse qui avait même peut-être un sentiment plus profond pour elle, et puis des personnages ne faisant pas partie de la bourgeoisie comme Septimus (j'adore ce prénom) poète, marié à Rezia d'origine italienne, modiste, qui reste traumatisé par ce qu'il a vécu durant la première guerre mondiale et la perte d'un ami, schizophrène, les deux médecins qui le suivent dont un figure parmi les invités de Clarissa etc..... on saute de l'une (ou l'un) à l'autre au gré de la journée avec seulement
Big Ben qui égrène les heures immuablement.
Vraiment sa vie, sa vie à lui était un miracle ; qu'il ne s'y trompe pas ! le voilà au printemps de sa vie, rentrant dans sa maison à Westminster pour dire à Clarissa qu'il l'aime. C'est cela le bonheur pensa-t-il.(p92)
La lecture est un peu déroutante avec tous ces personnages, qui se croisent, qui, à la différence parfois de ce qu'ils disent nous révèlent leurs vrais sentiments, pensées, leurs doutes, leurs questionnements sur la vie, leur vie, le temps qui passe, leurs choix et leur situation.
L'avantage de vieillir (...) ne consiste qu'en ceci : les passions demeurent aussi fortes qu'autrefois, mais on a acquis - enfin ! - la faculté qui ajoute à l'existence la suprême saveur, la faculté de saisir de l'expérience et de la retourner, lentement dans la lumière. (p63)
Vision assez critique de la bourgeoisie anglaise et ses petits arrangements, les faux-semblants sont de mise, l'oeil malicieux de
Virginia Woolf traque les attitudes de chacun, les hypocrisies, les pensées et rêves secrets, les revirements de situation en l'espace d'une petite journée. Les destins de croisent, se mêlent, sont tragiques pour certains, pour d'autres inconstants.
La nature est très présente : les fleurs, les arbres, l'air, l'eau, les oiseaux qui étaient un élément vital dans la vie de l'auteure.
L'écriture est vive, nerveuse, alerte, on a l'impression d'un sentiment d'urgence mais la structure en elle-même du récit m'a un peu gênée.
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