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sur 2304 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne vais pas vous mentir, Mrs Dalloway n'est pas un roman particulièrement facile à lire ni accessible si vous n'y êtes pas un minimum disposé. Il faut y mettre une certaine dose de bonne volonté, notamment si vous affectionnez l'action, car c'est très psychologique, très intériorisé, tout le contraire du mouvement.

Mais lorsqu'on accepte les règles et de jouer le jeu, de faire l'effort de rentrer dans la tête des personnages et non d'être le témoin de leurs actions, c'est vraiment une expérience littéraire de grande beauté.

Virginia Woolf développe un style bien à elle, très féminin, très subtil, qui tranche singulièrement avec l'écriture masculine de cette époque-là, sauf peut-être de celle de D. H. Lawrence, avec de nombreuses épiphores, mais dans une mouture bien à elle.

Si je devais vous décrire ce roman, je vous dirais que c'est un peu le complémentaire d'un portrait réaliste lorsque vous êtes dans un musée. Face au tableau, vous avez accès à son image à un instant donné, mais seulement à son image. Ce qu'il y a dedans, derrière la façade du regard, derrière les atours du vêtement, vous n'y avez pas accès, vous ne pouvez que l'imaginer, le conjecturer.

Eh bien ici, c'est un peu comme si Virginia Woolf nous ouvrait les portes de ce mystère, comme si elle nous faisait la dissection psychologique de Mrs Dalloway, directement, certes, mais aussi en creux, par la médiation, par l'accès aux pensées d'un certain nombre de personnages qui gravitent autour d'elle.

Il est probablement temps de s'arrêter quelques instants sur le titre du roman et sur le nom du personnage principal. Mrs Dalloway, c'est-à-dire Madame Untel, sachant que le Untel est son mari, c'est-à-dire, dans l'esprit de Virginia Woolf, que le personnage, par cette appellation, est dépossédé, jusqu'à son identité même. Aux yeux de tous, elle n'est que Madame Richard Dalloway, et plus Clarissa comme elle aimait à s'entendre appeler.

Arrêtons-nous encore, si vous le voulez sur ce nom : Dalloway. Il suffit, pour s'en convaincre, de prendre une liste de patronymes anglo-saxons ou un vulgaire bottin pour s'apercevoir que malgré sa consonance très brittish, ce n'est pas un nom véritable, c'est une construction de l'auteure.

Dally en anglais évoque la notion de badinage ou de papillonnage. Way désigne soit le chemin, soit la manière de faire. Virginia Woolf connaissait suffisamment de français pour connaître la signification du mot dalle, comme les dalles d'un sentier tout tracé dans le parc d'une maison de campagne.

Ce titre, aussi anodin qu'il puisse paraître de prime abord, nous en apprend donc déjà beaucoup sur la perception qu'a l'auteure (et le personnage car on se rend vite compte que Clarginia Woolfoway ou Virgissa Dalloolf ne sont qu'un) sur son personnage : une femme enfermée dans une vie factice, faite d'apparences, où l'on se cache derrière un nom sans être jamais soi-même et où l'on suit des rails immuables, sans jamais pouvoir en dévier, comme lorsqu'on redoute de quitter les dalles d'un sentier de peur de se mouiller le pieds.

Finalement, la vraie vie de Clarissa, ça aura été les badinages de sa jeunesse d'où le "dally way ". Ensuite, l'incarcération dans le mariage. Mais au fait, Clarissa, dites-moi, ça ne vous évoque pas quelque chose ? Un classique de la littérature anglaise (complètement oublié de ce côté de la Manche, malheureusement. Mais oui, bien sûr, Clarissa de Samuel Richardson au XVIIIe siècle, Histoire de Clarisse Harlove dans la traduction qu'en a faite l'Abbé Prévost).

L'histoire de Clarissa (grosso modo parce que c'est un sacré pavé) raconte la résistance d'une jeune fille à un mariage d'intérêt que veut lui imposer sa famille, puis sa résistance à nouveau à accepter les avances du fourbe qui l'a enlevée pour échapper au mariage.

Clarissa Dalloway n'est donc pas, selon moi, un nom choisi au hasard, mais il est au contraire éminemment vecteur de sens, ce que l'on retrouve dans le prénom du mari : Richard comme Richardson. Si l'on ajoute à cela que le véritable mari de Virginia s'appelait Leonard, la ressemblance de consonances entre Clarissa et Richard Dalloway d'une part et Virginia et Leonard Woolf d'autre part est saisissante.

Oui, on lit beaucoup d'autobiographie cachée dans Mrs Dalloway. On y lit une volonté féministe farouche, à tout le moins, une volonté d'émancipation de la femme, enfermée dans l'étau du mariage et du qu'en dira-t-on. le contraste est d'ailleurs particulièrement saillant avec le personnage de Sally, l'amie de jeunesse de Clarissa, dont on a peine à retenir le nom de famille, qui est toujours Sally, qu'on connaît pour elle-même et non pour sa fonction, qui se moque des convenances sociales (par exemple, elle s'invite à la réception de Clarissa sans y avoir été conviée). Elle seule semble être un personnage féminin parfaitement épanoui et à l'aise dans son costume.

Il y a aussi la folie et le suicide, deux variables éminemment liées à la personnalité de l'auteure. Elles sont véhiculées dans l'ouvrage par le personnage de Septimus. Ceci permet au passage à l'auteure de régler un peu ses comptes avec les médecins psychiatres de l'époque et qu'elle a dû subir.

En somme, vous êtes conviés à vivre une journée de cette mondaine, de cette haute bourgeoise d'une cinquantaine d'années, tout affairée à la préparation d'une réception pour le soir même. Chemin faisant, par des flash-back ou des évocations, vous pénétrez dans son intimité, dans le fond et le détail de ce qu'elle ressent et du regard qu'elle pose sur elle-même et sur les gens.

Il y a une mélancolie certaine, un sentiment d'être passée à côté de quelque chose, notamment avec son grand amour de jeunesse Peter Walsh. Mais elle l'a refusé naguère, probablement parce qu'il ne présentait pas assez bien en société, probablement parce qu'il risquait de ne pas s'élever suffisamment socialement, probablement parce qu'elle voulait elle, s'élever et briller pour avoir le sentiment d'être quelqu'un...

Elle s'aperçoit de son snobisme et le confesse volontiers. Elle a eu ce qu'elle voulait, un nom et une étiquette prestigieuse auprès d'un mari brave mais ennuyeux comme la pluie. Elle vit dans les beaux quartiers de Londres et brille de mille feux. Mais à l'heure des rides et du bilan, peut-être s'aperçoit-elle qu'elle a tout simplement oublié de vivre, oublié de vivre pour elle-même comme son ancienne camarade Sally, qu'elle retrouve avec une joie mêlée d'un gros pincement au coeur, de même que Peter, qui, après avoir erré aux Indes, est resté constamment épris de Clarissa... ô, elle qui le savait...

Bref, un roman qui m'a vraiment touchée, une introspection subtile et forte qui ne laisse pas indifférents ceux qui se sont déjà colletés à ce genre de questionnements. En outre, ce n'est ici que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.

P. S. : Outre la filiation que j'ai mentionnée avec la littérature du XVIIIe, on peut aussi voir une très nette filiation, au moins de coeur si ce n'est de style, avec Jane Austen. On trouve, aux environs du premier tiers du roman le passage suivant :
« Car bien entendu c'était cet après-midi-là, cet après-midi précis que Dalloway était arrivé ; et Clarissa l'appelait " Wickham " ; tout avait commencé comme ça. Quelqu'un l'avait amené ; et Clarissa avait mal compris son nom. Elle le présentait à tout le monde comme Wickham. Il finit par dire : " Je m'appelle Dalloway ! " Ce fut la première vision qu'il eut de Richard — un jeune homme blond, plutôt emprunté, assis sur une chaise longue, qui laissait échapper : " Je m'appelle Dalloway ! " Sally s'en était emparée ; et par la suite elle l'appelait toujours " Je m'appelle Dalloway ! " »

Ce passage ne peut que faire grandement penser à Orgueil Et Préjugés, où les personnages de Wickham et de Darcy seraient ici respectivement Dalloway et Walsh, mais, contrairement à l'héroïne de Jane Austen, Clarissa choisira " Wickham ", celui qui présente bien...
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J'ai enfin découvert l'oeuvre de Virginia Woolf, avec son roman le plus connu, Mrs. Dalloway !

Ce roman nous plonge, le temps d'une journée, dans la vie du personnage éponyme, Clarissa. Alors qu'elle prépare une réception pour le soir même, elle fait le point sur sa vie lorsque son ancien soupirant -et ami- Peter Walsh, revenu récemment des Indes, lui rend visite. Mrs. Dalloway est une héroïne commune, humaine, ce qui sans doute fait d'elle un personnage profondément attachant. le lecteur partage ses souvenirs, notamment le choix de se marier avec le député Richard Dalloway, mais aussi ses espérances pour sa soirée, et aussi pour son avenir...Bien évidemment, à travers Clarissa, nous devinons Virginia Woolf, elle-même, qui décrit avec une telle élégance les pensées de cette femme.

Parallèlement à la journée de Clarissa, le récit nous permet de rencontrer divers personnages qui évoluent dans la très grande ville de Londres, et parmi eux, Septimus Warren Smith, un jeune homme traumatisé par la guerre, qui sombre petit à petit dans la folie, malgré l'amour que lui porte sa femme, Lucrezia.

J'ai été extrêmement touchée par ces petits portraits d'hommes et de femmes, si différents, mais finalement liés par une même destinée, la mort.
Une très belle réflexion sur la condition humaine.

A lire !!
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Eh bien, quelle étrange, et pourtant jolie, découverte que ce Mrs Dalloway, et je dois avouer qu'il y en a à dire sur lui.
Du point de vue de l'intrigue, il ne faut pas se mentir ni se voiler la face, alors non ! il ne se passe rien, ou quasiment rien ; certains passages semblent d'ailleurs bien longs et inutiles, mais en y regardant de plus près, c'est peut être eux qui donnent cette intensité, cette lumière, cette couleur si délicieuse et presque trop belle au reste du livre. Et puis, en dépit de cette évidente absence d'action, il faut avouer qu'émotionnellement parlant, Mrs Dalloway est un ouragan, un ouragan dévastateur et terriblement bouleversant.
On ne peut ressortir de cette lecture sans trouble ! Et on comprend qu'à travers cette Clarissa Dalloway, il y a surtout Virginia Woolf – il y a d'ailleurs beaucoup de similitudes entre la vie de ces deux héroïnes -, et puis à travers l'imperfection et la fragilité de cette femme, il y a toutes les femmes de l'époque mais aussi celles d'aujourd'hui, et inévitablement, elle nous renvoie à notre propre condition, notre propre personne, et l'on se voit nous et nos faiblesses. En tout cas, j'aime le pouvoir de la lutte féministe en littérature (peut être la seule qui me touche vraiment, et celle qui a le plus de sens à mes yeux), et à travers Mrs Dalloway (et c'était d'ailleurs pareil dans Une Chambre à Soi) les femmes sont vraiment remarquablement et subtilement mises à l'honneur, de quoi être vraiment fière d'être la paire de Virginia Woolf et de ses héroïnes.
Mais ce qui est fascinant avant tout, c'est la mise en scène de la folie (dont on lui attribuera les symptômes) et surtout son obsession pour l'eau qui est un élément très présent tout au long du récit (ce qui est assez troublant quand on sait qu'elle se suicidera - comme l'un des personnages qu'elle met en scène d'ailleurs, bien que différemment - en se laissant couler dans un fleuve…)
Un roman écrit avec grâce et à lire de toute son âme (mais pas l'aventurière, donc) et de tout son coeur.

A voir aussi, le film The Hours (qui aurait pu être le titre de Mrs Dalloway ! Virginia Woolf a longtemps hésité entre les deux), servi par les trois magnifiques actrices que sont Julianne Moore, Meryl Streep et Nicole Kidman (cette dernière jouant le rôle de l'auteure et ayant reçu l'oscar pour cette performance vraiment admirable). L'ayant vu avant de lire le livre, et ayant ressenti le même malaise lors de l'arrivée du générique de fin, je dois dire qu'il est vraiment réussi et fidèle à l'essence même du livre.
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A lire les différents avis ici ou ailleurs, il semble convenu qu'il n'y a pas d'histoire dans ce livre. Tout au plus celle d'une journée de Mrs Dalloway qui organise une réception dans sa demeure londonienne, au milieu de proches familiaux ou amicaux qui ont jalonné sa vie de leur présence. Et pourtant la lecture ne rime pas avec ennui (du moins la mienne). Car histoire il y a, quand même. Une histoire de vie au gré du flux de petites scènes du quotidien, des histoires de ressentis, d'analyses introspectives, de descriptions, de psychologies, de retours sur le passé, de contexte historique (on est au sortir de la guerre), .... Au final c'est un peu comme s'il y avait pléthore d'histoires en une, à l'image d'une journée classique dans n'importe quelle société humaine, où l'on passerait d'un personnage à l'autre, lirait dans ses pensées, où l'on serait témoin d'un événement anodin dans la rue, où l'on réfléchirait à la direction de sa vie, celle de ses proches. Non pas comme un puzzle aux pièces éparses que l'on reconstituerait, plutôt comme une caméra que l'on suivrait en continu. le fil conducteur en étant Mrs Dalloway et sa réception bien sûr.
A lire les avis ici ou ailleurs, il s'agit d'un chef d'oeuvre. Impossible pour moi de l'affirmer, sans connaître suffisamment le contexte littéraire, l'oeuvre de l'auteure (ça n'est que le troisième que je lis d'elle), ni sa biographie. Un livre étincelant par l'écriture et la maîtrise narrative, d'une densité et d'une richesse singulières, ça oui je peux le dire, malgré des tournures qui m'ont paru un peu vieillottes. Plus que plaisant, oui.
Bon sur ce, je m'en vais lire la préface de Bernard Brugière (édition Folio Classique 2017). J'aurais peut-être du commencer par là, pour y voir plus clair.
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Cela faisait très longtemps que je voulais lire un roman de Virginia Woolf, mais je ne sais pas pourquoi, j'avais une sorte de retenue, une peur de m'engager dans les textes de cette auteure. Peur d'être déçue, peur de lire un roman ennuyeux, lent, obscur.
C'est la très convaincante critique de GeraldineB qui m'a convaincue et je l'en remercie.
*
Lire « Mrs Dalloway », c'est faire l'expérience d'une lecture atypique.
C'est entrer dans la conscience des personnages de l'histoire, et descendre dans les profondeurs de leur esprit.
C'est aussi une vision personnelle du mal-être, de l'angoisse, de la folie jusqu'au suicide.
« Mais, mais... pourquoi se sentait-elle soudain, sans la moindre raison apparente, atrocement malheureuse ? Comme quelqu'un qui aurait laissé tomber une perle ou un diamant dans l'herbe et qui, très soigneusement, écarterait les brins, dans un sens puis dans l'autre, et chercherait ici et là, en vain, puis qui finirait par l'apercevoir, là, près des racines, elle passa au crible les causes possibles. »

Les personnages sont magnifiquement dessinés, leurs pensées mises à nus avec délicatesse. Ses errances dans l'intériorité et l'intime m'ont également amenée à m'égarer dans mes propres songes et à perdre le fil de ma lecture. Et j'ai donc dû revenir plusieurs fois en arrière pour reprendre le cours du récit.
*
Ce roman se déroule à Londres, par une belle journée de juin 1923.
Clarissa Dalloway, la petite cinquantaine, est une femme attirante, presque belle. En sortant de chez elle pour s'offrir des fleurs qui embelliront son intérieur en vue d'une soirée festive, elle se met à réfléchir sur sa vie, son passé, son présent, son futur.
Certaines parenthèses bouleversent l'ordre chronologique du récit, révélant le passé de Clarissa et amenant un équilibre délicat entre le passé et le présent.

Ainsi, ce roman décrit une journée de la vie de Clarissa Dalloway, mais également celle d'un ensemble de personnes qui rayonne autour d'elle : un ami et premier amour revenu des Indes, une amie d'enfance, un couple dont le mari Septimus est revenu infirme et traumatisé par ses expériences à la guerre, ...
Même si Clarissa est le personnage central de ce récit, c'est avec beaucoup de fluidité que l'on passe d'une conscience à une autre, avant de revenir à Virginia. Ce passage de témoin est parfois si subtil que j'ai dû revenir sur ma lecture pour déceler la transition.

Mais si le lecteur est conscient de son mal-être, son entourage ne l'est pas.
« …dans l'intimité, on peut faire ce qu'on veut. On peut pleurer, si on est sûr de ne pas être vu. »

Préoccupée par les apparences, elle fait montre de tact, d'une grande psychologie et d'une grande cordialité et parvient ainsi à cacher ses émotions, à ne pas se livrer et à garder une certaine distance avec autrui.
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Virginia Woolf s'inspire largement de ses propres expériences et de ses souffrances intérieures à travers les personnages de Clarissa et de Septimus.

Virginia Woolf restitue avec finesse et talent les différentes nuances des émotions de ses personnages dans un style poétique et intime. Son écriture est d'une beauté sombre et sinistre. J'ai ressenti beaucoup de tristesse dans ce roman déjà annonciateur de son suicide programmé.
« Elle se sentait très jeune ; et en même temps, incroyablement âgée. Elle tranchait dans le vif, avec une lame acérée ; en même temps, elle restait à l'extérieur, en observatrice. Elle avait, en regardant passer les taxis, le sentiment d'être loin, loin, quelque part en mer, toute seule ; elle avait perpétuellement le sentiment qu'il était très, très dangereux de vivre, ne fût-ce qu'un seul jour. »
*
Les pensées des personnages créent un cadre pour traiter des tensions sous-jacentes à la fin de la première guerre mondiale. Les thèmes ont des sonorités très modernes et suscite de nombreuses réflexions sur le rôle de la femme dans la société, le traumatisme des vétérans de guerre, la folie qui pousse au suicide, les maladies mentales et l'évolution de la psychiatrie, la vie, la mort.

Ce roman offre aussi au lecteur la vision d'une époque, celle du début de l'après-guerre.
« Cette épreuve que le monde venait de connaître avait fait sourdre en eux tous, hommes et femmes, une fontaine de larmes. Des larmes et des chagrins ; du courage et de l'endurance ; une attitude digne et stoïque. »

Virginia décrit simplement Londres, la vie animée et bruyante dans les rues avec ses petits commerces, le ballet incessant des automobiles qui remplacent les fiacres tirés par des chevaux.
*
Si vous recherchez un livre d'action, je vous déconseille cette lecture qui est assez introspective et demande des efforts de concentration.
Au final, mes nombreuses rêveries m'ont déconcentrée et ne m'ont pas permis d'apprécier pleinement cette lecture. Mais, même si « Mrs Dalloway » n'est pas un coup de coeur, j'ai aimé l'écriture de l'auteure, et je suis au final contente d'avoir lu un de ses romans. Virginia Woolf offre un remarquable aperçu psychologique de ses personnages.
C'est peut-être une lecture que je relirai un jour lorsque je serai plus reposée.
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Une journée dans la vie de Clarissa Dalloway .
Virginia Woolf est une exploratrice de l'âme humaine , c'est un roman intimiste qui nous parle de l'Angleterre en 1923 , de la bourgeoisie et des conventions de l'époque .
C'est une journée bien particulière pour Clarissa , en effet ce jour là , elle va revoir son premier amour , qui a voyagé pendant cinq ans ; et elle apprendra ce jour là , la mort par suicide d'un ami .
Virginia Woolf livre beaucoup d'elle même dans ce roman , en effet toute sa vie ,elle a souffert de troubles dépressifs assez graves et a fini par se suicider . Un magnifique roman , plein de sensibilité .
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On dit souvent du XIXème siècle qu'il s'agit d'une grande époque pour la littérature ; je suis le premier à le dire, mais il me semble ( ce que j'entends moins souvent dire ) que le XXème siècle est également une très grande époque dans l'histoire de la littérature.
Mrs Dalloway est une nouvelle preuve de la grandeur du XXème siècle. La perception subjective du personnage principal crée un monde hautement poétique, par lequel je me suis laissé happer.
Le génie de l'auteur est d'avoir su retranscrire par sa plume les plus petites impressions du personnage principal, au cours d'une promenade dans Londres peu banale !
Un appel à regarder la féérie autour de nous !
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Etrange lecture que voilà! 1925, la guerre est finie, le calme revenu du moins en Grande-Bretagne,l'agitation règne en Inde,Mrs Richard Dalloway donne ce soir une réception .... La voici sortie de bonne heure commander les fleurs , le beau temps est là en ce mois de juin et il semble que tout lui sourit. Mais où est passée Clarissa ? La jeune fille qui a épousé Richard Dalloway éconduisant Peter Walsh son ami de coeur. Disparue Clarissa engloutie par Mrs Richard Dalloway....
Étrange lecture ou roman surprenant par sa construction ! Peter Walsh est de passage à Londres, Lady Rosseter alias Sally Seton l'amie de jeunesse aussi, et puis plein de personnages entrent dans le champ de mire surtout Septimus Warren Smith ce brillant soldat complètement perdu dans ce monde d'après guerre dont il veut sortir , et les médecins le psychiatre renommé Sir William Bradshaw imbu de son savoir et de son pouvoir - Virginia Wollf réglerait elle quelques comptes?-
La journée s'achève, la soirée se termine, les invités partent les uns après les autres et je reste là .... brillant roman où rien ne se passe vraiment mais où tout est dit où tout est sous-entendu .Alors qu'importe si il m'a été un peu difficile d'y entrer! seul compte le plaisir d'avoir découvert un grand, un très grand roman et l'envie de fureter encore dans l'univers livresque de Mme Woolf
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En tombant sur ce livre dans une chambre d'hôtes, je me suis dit que j'en relirai bien quelques pages mais je me suis vite aperçu que je n'avais jamais lu ce classique de la littérature anglaise. C'est sans-doute la lecture du roman de Cunningham "Les heures" (titre que Virginia Woolf avait donné à l'origine à son roman "Mrs Dalloway") qui m'avait donné l'impression de le connaître intimement. Ce roman est déconcertant : accrochez-vous à la rampe, c'est-à-dire à cette trame ténue : Mrs Dolloway donne une soirée mondaine dans ses appartements de Londres; elle sort le matin pour aller chercher des fleurs puis rentrera chez elle en fin de matinée où elle recevra la visite inopinée d'un ancien soupirant qu'elle a repoussé autrefois et qui est resté amoureux d'elle (enfin ... peut-être). La journée continuera de se dérouler et tandis que les heures sonnent au carillon de Big Ben, nous passerons des pensées d'un protagoniste à un autre. Cette technique du "flux de conscience" est plutôt perturbante pour le lecteur qui se retrouve comme devant un tableau de maître qui aurait été découpé façon puzzle et consciencieusement mélangé. Mais si on est persévérant on peut finir par trouver un certain charme à ce savant mélange et même quelque intérêt au drôle de portrait pointilliste de cette "Mrs Dolloway". Même si, au bout du compte, il semble bien que quelques pièces du puzzle manquent au tableau.
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Ce livre est une réelle oeuvre d'art. le travail sur les impressions et les sentiments des personnages est ciselé à la perfection. La préface d'André Maurois nous apprend en effet que l'auteure a cherché a écrire ce livre comme un tableau impressionniste. le résultat est, à cet effet, irréprochable. Il est comparable à un diamant taillé par le meilleur des diamantaires. Il brille et scintille des mille facettes de ses personnages. Cependant, le livre, malgré l'intérêt suscité par le destin tragique de Septimus, m'a paru devenir, au fil des pages, plutôt ennuyeux et j'ai dû, malgré la recherche et la poésie de son écriture, me pousser un peu pour réussir à le terminer.. Il n'en reste pas moins que ce livre ne peut susciter que l'admiration devant la maîtrise de son art par Virginia Woolf.
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