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3,83

sur 2304 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai rarement autant souffert lors d'une lecture.
Parfois, le roman me déplaît, j'abandonne.
Parfois, je le trouve ennuyeux mais vaguement distrayant, alors je termine et j'oublie en quelques minutes de quoi il s'agit.
Ici, j'ai vécu une véritable torture. Tout d'abord parce que j'avais entre les mains un modèle de la littérature britannique, une référence, un classique dont j'avais lu tout et son contraire. C'est avec beaucoup de respect que je souhaitais me faire ma propre opinion. Ensuite parce que l'absence de continuité dans la narration m'a déroutée puis lassée. Enfin parce que le style m'a subjuguée, une forme de prose poétique qui m'a enchantée
Je suis fort déçue d'avouer que je ne suis donc pas parvenue à avoir un avis circonstancié sur ce roman. Il reste une énigme, plus dans sa forme que sur le fond. Malheureusement celui-ci s'étire comme un chat au soleil et m'a donné envie de me prélasser dans mes pensées et un demi-sommeil, un peu comme Mrs Dalloway qui faisant le point sur le cours de sa vie, finit par se convaincre qu'elle a fait les bons choix, ceux qui lui apportent une forme de torpeur affective l'empêchant de souffrir.
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Une journée dans la vie d'une femme, mais pas n'importe laquelle. Bourgeoise anglaise, qui prépare une soirée, qui se penche sur ses choix de vie, qui voit sa fille devenir une femme, qui voit revenir son amour de jeunesse… Mais on passe aussi sur d'autres personnages, avec d'autres préoccupations, certaines bien plus tragiques.

Entre futilités de la bourgeoisie, introspection féminine et imagination torturée, ce roman est une sorte d'instantané d'une journée, comme un tableau par petites touches. Je l'avais lu (et étudié) à la fac, mais avais complètement occulté l'importance des différents points de vue, j'avais oublié les autres personnages. Une lecture tourmentée et incontournable, quelques longueurs et circonvolutions, mais j'ai aimé retrouver cette plume très british et féminine.
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Je vous présente un roman et un auteur que je désirais découvrir depuis quelques temps. Mrs Dalloway est un roman fleuve qui ne se laisse pas apprivoiser si facilement. En effet, ma lecture fut parfois déconcertante car je suis passée par des passages d'une clarté sans équivoque pour aller vers des paragraphes interrompant le cours du récit où je me suis sentie démunie et perdue. On sent parfaitement que Virginia Woolf a voulu faire passer beaucoup de messages mais ils sont parfois difficiles à cerner. Je me suis régalée de l'écriture et de la construction des phrases. Ces dernières sont souvent très longues mais si bien échafaudées qu'elles se lisent sans problème. La plume est poétique et travaillée comme si chaque mot avait été choisi dans un but bien précis.

Ce roman est clairement un hymne à Londres. L'auteur nous fait de belles descriptions de cette capitale et donne envie à son lecteur de s'y perdre. Big Ben est mainte fois citée comme le référent temporel qui rythme la journée de Clarissa et de bien d'autres personnages. Comme vous l'aurez compris le temps est primordial à l'intrigue. Il s'agit d'une histoire profondément nostalgique et empreinte de mélancolie. Clarissa Dalloway est un personnage qui m'a beaucoup touchée par son passé et ses efforts pour maintenir les apparences. On se rend compte que sa vie aurait pu être ailleurs et tout autre. Septimus est un personnage bien étrange qui semble entre deux mondes : celui des vivants et celui des morts.

C'est donc avec une sensation étrange que j'ai refermé ce roman. Il est parfois difficile de saisir tous les sous-entendus de Virginia Woolf et de jongler entre les changements abrupts de narrateur. Cependant, j'ai été agréablement surprise par sa très belle plume, ses personnages et sa vision de Londres. C'est un roman sur lequel je reviendrais surement lorsque j'aurais lu d'autres oeuvres de l'auteur et la biographie qui m'attend.
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Et oui, je l'ai lu... C'est que quand je fais quelque chose, je le fais bien, alors à la suite "Des heures" j'ai voulu connaitre l'histoire de "Mrs Dalloway".

Clarissa, Mrs Dalloway, est une névrosée chronique qui n'est ni bien dans sa peau, ni dans sa vie, elle fuit tout, elle déménage, elle fuit la ville, la campagne la dérange, il n'y a pas assez de vie...
C'est une lecture très lente, pleine de détails. Un très grand monologue.
Ce si dit, ce livre est d'une très grande qualité littéraire, mais il s'adresse à un public averti.
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Je commence cet article avec un abandon. Un abandon qui m'a attristée, car c'est la première fois que je lisais la grande Virginia Woolf et que j'aurais aimé en ressortir enchantée. Après une soixantaine de pages, je me suis rendue à l'évidence : je ne comprenais pas grand-chose. On passe, en effet, d'une idée à l'autre sans vraiment de lien logique… J'ai ainsi eu l'impression d'être immergée dans une tête en pleine ébullition sans avoir la clé de décodage. Je ne doute pas que ce texte possède certaines qualités littéraires, mais je n'ai pas été en mesure de les saisir et ai préféré arrêter ma lecture, sentant dangereusement poindre une panne de lecture.

Ma binôme de lecture, Isabelle, semble avoir également ressenti quelques difficultés à appréhender Mrs Dalloway, mais elle a été plus courageuse que moi en poursuivant l'expérience. Vu le côté atypique de cet écrit on peut, en effet, parler d'expérience à part entière. Une expérience que je ne regrette pas d'avoir tentée dans cette belle édition illustrée que j'ai pris beaucoup de plaisir à parcourir. La mise en page, les illustrations en couleur, les beaux décors encadrant le texte et les croquis en fin d'ouvrage rendent le livre absolument magnifique. Un bel article de collection à posséder dans sa bibliothèque !


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Élégie de me voir Cybèle.

Quand je pense à la vieille anglaise. qu'on appelait le Queen Mary .... Heu, non Agatha Christie, qui contemporaine de Virginia Woolf ficelait des bouquins aux intrigues enlevées, afin de tenir en haleine les dévoreurs de livres que nous sommes.
Foin de cela dans "Mrs Galloway ", il s'agit plutôt d'un roman introspectif, critiquant parfois la fatuité d'une certaine bourgeoisie de l'après première guerre mondiale. Mais surtout annonçant la tragédie de l'auteure et de son erratique sensibilité.
Bien qu'âpre, de par son style et son absence de rythme "Mrs Galloway " est un roman charmant, au premier sens du terme de cet adjectif.
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La lecture de Mrs Dalloway m'a amenée à m'interroger sur mes motivations à apprécier certains textes. Incitée vivement par des critiques plus qu'élogieuses je n'ai pas douté être en mesure d'apprécier un texte exigeant.
Après vingt ou trente pages j'ai commencé à me demander ce que je que je lisais, de quoi parlait-on ?quand l'intrigue allait-elle se nouer ? où était le sujet ? J'étais dans l'attente, continuellement déçue d'un fil conducteur décidément introuvable.
Sceptique mais toujours volontaire, j'ai interrompu ma lecture et ai survolé plus calmement nombre de critiques de Babelio.
Là je me suis rendue compte que j'avais compris l'essentiel- à mon insu - et que je pouvais poursuivre sereinement. Cette attente ou plutôt ces monologues intérieurs grappillés ici ou là étaient l'essence même de ce roman. Butiner d'une idée à l'autre, d'un personnage à l'autre, d'un lieu à l'autre, d'une époque à l'autre ... en rapportant « tout ce qui se passait dans la tête » contribuait à créer un texte chargé de sensations et d'émotions..
Parvenue laborieusement à bout de ce texte assez court que retenir pour ma part ?
- un réel effort d'attention - quoique encore insuffisant ;
- quelques passages assez réussis ;
- des monologues enchevêtrés, trop souvent filandreux.
- un texte qui ne décolle pas, où plus modestement qui ne me fait pas décoller
J'ai compris l'intention de l'auteur, qui est en soi une belle idée, mais je n'ai définitivement pas réussi à être sensible à cette écriture.
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Clarissa est d'un tel ennui… le début du roman nous montre un personnage assommant dont l'esprit semble seulement mobilisé à songer à l'organisation de sa soirée mondaine. Et les fleurs, et l'ambiance, et les invités… Vite, une ballade à l'extérieur pour se changer les idées ! Malheureusement, la vue du paysage alentour n'apporte pas plus de réconfort au lecteur. Et tel détail rappelle tel souvenir anodin, lorsqu'il ne conduit pas à un déchaînement d'impressions lyriques sans aucun rapport avec leur motif. Ridicule de s'enthousiasmer pour si peu. Cela sonne faux. A quoi donc se dope Clarissa ? Peut-être à rien, finalement… Tout reste tellement terre-à-terre, pragmatique… Est-ce cela la vie de l'esprit ? Se tourner vers des détails, tout analyser, tout observer, créer sans cesse des liens entre tel élément de l'extérieur qui rappellerait tel souvenir passé, telle projection future, qui ferait écho à tel sentiment présent ? La conscience ne serait-elle vraiment qu'une stimulation incessante de la pensée ? L'esprit qu'on presse comme un citron pour en extraire jusqu'à la dernière goutte d'insignifiance ?

Les premières pages sont vraiment indigestes. On se prendrait presque à détester la nature humaine qui se sent obligée de décortiquer le moindre geste insignifiant sous prétexte de rentabiliser sa cervelle. Dans un sens, c'est fait exprès, et Virginia Woolf délaisse intentionnellement l'intrigue au profit de l'introspection et de la valorisation de la vie intime de l'individu. Reste maintenant à savoir si cette vie intime, telle qu'elle nous est présentée, ne relève pas à son tour de l'affabulation pure. Pour moi, la réponse est claire : oui. L'essai n'est pas concluant. Sans révolutionner particulièrement la narration, la volonté de faire évoluer parallèlement six consciences différentes au cours d'une seule journée de juin 1923, à Londres, rend le récit inutilement alambiqué. Les sauts entre les différentes consciences sont suggérés et le va-et-vient incessant entre réalité extérieure et pensée intime se traduit par des procédés lourds, qui ont au moins le mérite de représenter de manière réaliste la difficulté de passer d'un monde à un autre. Ceci mêlé au style de Woolf, déjà suffisamment pompeux à la base, rend la lecture ennuyeuse et inutilement compliquée. Des ambitions d'écriture aussi élevées présentent-elles un quelconque intérêt lorsqu'on s'attarde seulement à décrire une rue animée, la composition d'un bouquet de fleurs ou un ciel étoilé ?

Heureusement, les thèmes abordés par Woolf ne se limitent pas à cette multiplication de détails. Dans son désir de saisir la complexité de l'être, partagé entre superficialité mondaine et profondeur psychologique, les consciences subissent elles aussi des décorticages minutieux qui dessinent un maillage étroit de liens entre les personnages. L'évocation des souvenirs, des sentiments passés et présents, des conceptions différentes, les rapprochent ou les éloignent sans cesse. On s'approche d'eux de manière sincère, avant d'être étourdi par le gouffre qui se creuse entre ce que l'on sait d'eux, intimement, et ce qu'ils souhaitent montrer en spectacle, dans leurs rapports quotidiens avec les autres. Ce n'est sans doute pas une grande découverte de réaliser que le jeu des conventions nécessite de dissimuler certains de ses aspects et d'en faire ressortir d'autres, mais il est intéressant, dans ce livre, de lier la nature première des personnages avec ce qu'ils décident de révéler d'eux lorsqu'ils évoluent dans la mondanité. Dans cette manière de se dérober aux yeux des autres, on peut quand même deviner certains aspects de leur véritable caractère. Seul Septimus, engoncé dans sa folie, semble échapper à ce jeu de mascarades, et c'est pourquoi il effraie : sa femme, les médecins, les passants… Psychologiquement anéanti par l'expérience de la guerre, il retrouve une part de quiétude en hallucinant. Tout lui parle : les arbres, les oiseaux, la lumière lui font des signes et lui confirment qu'il est sur le bon chemin. le médecin veut l'envoyer en maison de repos, sa femme le hait, partagée entre terreur et pitié, mais Septimus est détaché de tout cela et s'embarque dans des passages magnifiques qui font jaillir en lui une foi et des espoirs que la réalité ne lui avait jamais permis de connaître. Dans la même lignée que Septimus, Clarissa offre aussi des réflexions lumineuses et inspirées qui essaient de s'imposer face au monstre qui accapare trop souvent sa quiétude.

Mrs Dalloway est à l'image de ses personnages : il engourdit le lecteur dans de longues phrases ampoulées qui soulignent le paraître mais, au milieu d'une torpeur qui n'est ni agréable, ni désagréable, l'illumination apparaît. Des passages lumineux et limpides se défont de la masse compacte du reste du livre. Ces moments justifient à eux seuls la lenteur et l'ennui du reste du texte. L'ambition de retranscrire le sentiment d'une journée ordinaire est accomplie : au milieu d'un immense ennui qui porte soit au mépris, soit à la lassitude, surgit soudain un évènement qui s'inscrit hors du temps et qui colore l'esprit pour lui donner la force de poursuivre son calvaire monotone.

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Je ne connaissais rien de Virginia Woolf lorsque j'ai entrepris de lire ce livre.
Ma première impression a été qu'il fallait s'accrocher pour suivre le récit, que celui-ci partait un peu dans tous les sens. Cela m'a fait penser à Proust et ses phrases longues.
Ensuite, l'impression que les idées de la narratrice papillonnent, comme si nous suivions le fil de ses pensées, comme un courant d'air qui visiterait les branches des arbres alentours et où chaque branche effleurée serait la description d'un nouveau personnage.
Nous passons des pensées de l'un aux pensées de l'autre, le style change et nous tissons peu à peu une toile qui révèle non seulement les doutes de Mrs Dalloway sur sa vie amoureuse, mais peint également un décor typique de l'Angleterre des années 30.
J'ai aimé la poésie de cette oeuvre, perdre le fil et me laisser porter par les mots jusqu'à y retrouver du sens. C'est une expérience plaisante.
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Quel talent ! Quel ennui !

Il suffit d'avoir, au moins une fois, tenté d'aligner trois mots en plaçant la virgule au bon endroit, pour mesurer l'étendue de la virtuosité de Virginia Woolf. Comment fut-il possible d'être dotée d'un aussi prodigieux talent pour l'écriture et de le gâcher en d'aussi vaines considérations bourgeoises ?

Je me fous, à un point qui pourrait vous donner une idée de l'infini, de ce que la grande bourgeoisie anglaise du début du XXe siècle pouvait suggérer d'elle-même. Et pourtant, je n'ai cessé d'être fasciné par cet incroyable foisonnement de pensées, de mots, de futilités, de couleurs, d'odeurs, de résonances, d'âmes errantes, de détails, de regards, de vies gâchées, de folie, d'égoïsmes, de snobisme, de bruit et de fureur qui caractérise l'histoire de Mrs Dalloway. Quand je lisais, parfois sautant un chapitre, revenant sur un autre, je voyais Virginia seule, au bord d'un étang. Elle se nourrissait d'une brume indécise et du chant d'une mésange, s'emparait d'une poignée de gravier et brisait ce fragile équilibre. Et de ces dizaines, ces centaines, ces milliers de remous à la surface de l'eau, elle échafaudait un imaginaire. Capable de décrire du bouleversement de cette harmonie précaire la moindre irisation, la plus étroite vibration, le souffle le plus ténu avec autant de fougue et d'ingéniosité que s'il avait s'agit de représenter les dernières heures de Pompéi ou des passagers du Titanic. Son tableau de la traversée de Londres par une automobile relève d'une précision et d'une fantaisie presque irréelles.

Peintre, elle aurait probablement été impressionniste. Musicienne, elle aurait surpassé Gould dans ses interprétations de Bach. Elle fut écrivaine et sculpta les mots et les âmes par petites touches avec une vigueur, un charme et une précision qui par moment faisait d'elle l'égale des dieux. Alors pourquoi cette impression de chef-d'oeuvre inachevé ?

Parce qu'il me manque quelque chose avec Virginia Woolf. Il me manque l'essentiel. Je suis imperméable à ces incessants jeux de miroirs dont les reflets en viennent, invariablement, à se perdre dans les méandres de l'ennui. Je comprends son cheminement, j'admire ses tenues, les plus petits recoins de son visage, l'infinie grâce de son âme, mais elle ne me touche pas. Elle ne m'atteint pas. Je n'en tire aucune gloire. Cette impression de passer à côté me questionne.

Je crois que Virginia avait le talent, peut-être unique, de savoir donner corps aux plus insignifiantes subtilités d'un monde tout droit issu des circonvolutions de son imaginaire. Un monde créé qui la fascinait au point de s'y perdre elle-même. Un monde peuplé de ses fantômes intérieurs, de ses cris, de ses doutes, de ses espoirs aussi. Un univers presque infini, mais borné par la croûte interne de son crâne. Elle se nourrissait de l'arborescence de ses rêves et du jaillissement de ses angoisses qui s'étendaient en une myriade de personnages pourtant lisses et froids. Submergée par ses figures de verbe et papier, incapable de s'extirper de ce gigantesque canevas intérieur elle se noya. Au plus profond d'elle-même…

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