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sur 2313 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Virginia Woolf est, comme on le sait, une auteure lyrique. Trop, hélas, car au bout de cinquante pages de métaphores, de comparaisons et d'autres figures de styles, les unes après les autres, je n'en pouvais déjà plus.
La figure de style est quelque chose d'important, qui peut avoir un impact si utilisé avec mesure, mais en la surdosant on lui enlève sa puissance, elle ne devient plus qu'un ensemble de mots abstraits et encombrants dont il faut vite se débarrasser pour passer à la suite.
Il faut dire que le "flux de conscience" est utilisé ici pour nous fournir, non les pensées exactes des personnages, mais leurs souvenirs et leurs impressions. Quand on ajoute cela à la finesse de la trame narrative, on obtient un roman en grande partie descriptif – ce que je redoute le plus.
En résumé, 250 pages de mondanités, de bruits de voitures, d'arbres, d'oiseaux et de fleurs. le style est omniprésent, mais le contenu léger : j'ai apprécié les personnages de Septimus et de sa femme Lucrezia qui témoignent du sort de ceux qui sont revenus de la guerre sans séquelles physiques mais mentales ; les autres personnages ne témoignent que de la vie de la bourgeoisie anglaise, donc rien d'excitant, d'un chagrin d'amour assez banal et de la nostalgie. Virginia Woolf évoque d'ailleurs à merveille la nostalgie ; on ne peut pas nier son talent d'écriture. Mais la lourdeur du lyrisme exagéré, emphatique, et les nombreuses longueurs dues aux descriptions gâchent le plaisir de lecture.
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Virginia Woolf, pour moi, c'était Mrs Dalloway. Je voulais découvrir cette grande autrice britannique avec ce roman. Mais malgré plusieurs tentatives, je n'ai jamais réussi à dépasser les premières pages de cette oeuvre et, au final, c'est avec un essai militant que j'ai découvert sa plume il y a deux mois. C'est armée de cette nouvelle perception et motivée par une lecture commune avec une amie que j'ai réussi à enfin persévérer et à faire vraiment connaissance avec Clarissa Dalloway.
D'ailleurs, « Mrs Dalloway », c'est bien réducteur, car ce personnage n'est qu'une facette de ce roman qui se déroule sur une journée de juin.

Car différents personnages se promènent dans Londres ce jour-là, avec leurs souvenirs, leurs regrets, leurs doutes et leurs traumatismes. Notamment Peter Walsh, un ami de longue date tout juste revenu d'Inde qui a des sentiments forts mais ambivalents pour Clarissa Dalloway, et Septimus Warren Smith, qui subit, 5 ans après la fin de la guerre, un traumatisme en décalé. Bien d'autres personnes gravitent autour de ces trois-là, ajoutant des pièces du puzzle psychologique créé par la romancière en y incorporant leurs propres perceptions.

Une multitude de personnalités, donc, c'est ce que je retiens particulièrement du roman. Des voix et des pensées qui se succèdent, qui se superpose, comme un brouhaha dont il faudrait démêler les fils et qui pourtant forme un tout cohérent si on y adhère.
D'autant plus que ces pensées sont reprises avec force couleurs et métaphores : oiseaux, fleurs et autres images sont omniprésentes, comme dans un rêve.

Comme dans un rêve, donc, j'ai compris certains éléments, j'ai été touchée par d'autres et j'en ai vu beaucoup sans rien ressentir. Je sors de ma lecture un peu frustrée, car j'aurais tellement voulu l'aimer ! J'ai eu l'impression de ne pas être assez armée (intellectuellement, culturellement ?) pour en saisir les subtilités et en apprécier le génie.
Je suis néanmoins heureuse de m'être enfin lancée. Et je suis certaine qu'à une relecture, je saisirai mieux certains détails, je comprendrai mieux certains états d'esprit et je serai plus touchée.

Les illustrations de Nathalie Novi dans l'édition Tibert correspondent à merveille à l'atmosphère de rêverie qui se dégage de ce roman qui ne ressemble à aucun autre !
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24 heures dans la vie d'une femme aristocrate de Londres au début du XXième siècle. Un résumé en 10 mots qui, si on s'en tenait là, gâcherait complètement cette oeuvre si riche et pourtant dans un périmètre de temps si réduit.

Le récit de cette journée, qui tourne autour de Clarissa Dalloway, va révéler bien d'autres histoires que celle de cette femme en pleine introspection sur sa vie, sur les raisons qui l'ont amenées à devenir une femme de député bien tranquille, dont le seul moment d'excitation est l'organisation de sa réception annuelle, et encore.
Ce sont ses rencontres au fil de la journée dans ses pérégrinations dans Londres, parfois attendues avec la fleuriste ou plus inattendues avec Peter Walsh, qu'elle fréquentait étant jeune, qui lui rappellent des souvenirs, le chemin parcouru depuis et sa situation actuelle.
Sans aller jusqu'à l'analyse psychologique, Virginia Woolf analyse avec beaucoup de précision les pensées et comportements de ses personnages. Elle met en évidence ici les émotions et les sentiments que chacun peut ressentir face à des actes manqués, des souvenirs douloureux, des non-dits, ou encore le spleen ressenti quand on a l'impression d'être passé à côté de sa vie.

Un peu à la manière de James Joyce dans son Ulysse, l'auteure nous fait passer subitement des réflexions d'un personnage à un autre, au gré des rencontres des uns et des autres. On poursuit quelques pages sur ce nouveau personnage et de nouveau une situation nous fait changer d'angle. La lecture en est parfois un peut déroutante, mais ça n'en rend le récit que plus vivant.

Certains font un rapprochement stylistique entre l'écriture de Virginia Woolf et la peinture impressionniste. C'est vrai qu'on peut imaginer Virginia Woolf utiliser sa plume comme Monet, Renoir, Sisley, etc leur pinceau pour exprimer l'émotion d'un moment donné dans un espace donné à une période bien précise. Ici la sensibilité de l'auteure nous fait entendre le son de Big Ben, qui résonne encore, vivre la traversée d'un parc dans Londres, ressentir l'excitation sourde de l'arrivée d'un premier ministre dans une réception, etc. Tout est impression, émotions changeantes, comme un voyage…
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Voilà bien longtemps que traînait dans ma PAL Mrs Dalloway, et il a fallu qu'un défi me pousse à l'en sortir. Je savais l'écriture de Virginia Woolf assez particulière, et c'est peut-être pour ça que je ne m'étais encore jamais décidée à le prendre en main… C'est maintenant chose faite et, bien que ce ne soit pas un coup de coeur, je suis contente d'en avoir enfin fait la lecture.
Ne vous attendez pas à ce qu'il se passe beaucoup de choses. Car Mrs Dalloway, c'est un flux de conscience qui s'étale en une journée et un peu plus de deux cents pages. Et c'est à peu près tout. le roman commence le matin, alors que Mrs Clarissa Dalloway va acheter des fleurs pour la réception qu'elle donnera le soir, et s'achève lors de cette même réception, après de nombreux flashbacks et divagations.
Quand je dis « flux de conscience », vous vous attendez à suivre les pensées de Clarissa – Mrs Dalloway – tout au long du livre, non ? Que nenni ! On saute d'une personne à l'autre, parfois sans autre indice qu'un changement de genre… On trouvera en alternance première et troisième personne du singulier, et parfois, en plein milieu de la réflexion ou du souvenir d'un personnage, on passera à un narrateur omniscient qui nous racontera quelques bribes du passé. C'est une expérience assez déstabilisante, à certains moments il m'a fallu relire plusieurs fois la même phrase, voire le même paragraphe, pour savoir où est-ce qu'on en était…
de nombreux thèmes sont abordés par les différents personnages, allant de la politique à la place de la femme dans la société londonienne, du traumatisme de la guerre au fonctionnement de l'échelle sociale, ou encore au destin des colonies à travers le personnage de Peter Walsh, ancien prétendant de Clarissa, qui vient à peine d'en revenir après plusieurs années de ce qu'on pourrait appeler un exil.
Je dirais également que Londres est un personnage du roman à part entière, ne serait-ce qu'à travers la présence permanente de Big Ben, dont la sonnerie régulière scande le rythme de l'histoire au fil des pages, comme pour remplacer des chapitres inexistants (le roman se présentant sous forme d'une seule unité, à peine divisée en paragraphes). On se retrouve également submergé par les noms de lieux, de rues, de quartiers – Oxford Street, Harley Street, Westminster, Pimlico – souvent obscurs lorsqu'on ne connaît pas la ville (ce qui requiert par conséquent un certain nombre de notes de la part du traducteur, souvent les bienvenues pour conserver le fil d'un parcours…).
En bref, un roman intéressant par certains aspects mais qui me laisse un peu sur ma faim. Non que j'aurais aimé plus d'action – ce n'est pas ce que l'on peut chercher dans ce genre d'ouvrage – mais j'aurais aimé que les thèmes abordés soient plus développés, ou de manière plus claire. Car avec ces sauts de conscience, j'avais parfois l'impression de me perdre dans les méandres de Londres, et, si cela peut plaire à certains, ce ne fut pas pour moi une expérience positive.
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[...]Clarissa Dalloway fait partie de la société mondaine de Londres et en cette belle journée de printemps d'après guerre, elle organise une « soirée » qui réunira tout le gratin. Elle est l'héroïne du roman et c'est autour d'elle que gravitent la plupart des autres personnages. Mais ce jour-là dans Westminster, le lecteur-auditeur rencontre d'autres personnages qui se retournent sur leur passé et essaient de penser à l'avenir.[...]
Lien : http://federicoconejo.wordpr..
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Je dois relire ce livre ! C'est une obligation ! Cette première lecture n'aura été qu'un effleurement, juste un premier contact, comme on tâte l'eau avant de se baigner pour voir si elle est chaude !
Je n'ai pas l'impression d'avoir lu un roman ! du tout ! Plutôt la sensation d'avoir regardé dans un kaléidoscope ! J'ai maintenant la tête remplie de jolies images, de passages d'anthologie ! J'avais envie de tout noter tant c'était beau et exaltant très souvent ! Mais tous ces moments semblent dispersés et je n'en ai pas encore une vision d'ensemble bien nette ! D'où mon besoin de relire ce livre.
J'ai eu aussi cette impression en commençant à lire Proust mais ici ce sentiment d'éclatement est encore plus net. de belles évocations de moments pleins de lumière partent dans tous les sens mais quel est le sens justement ? ... (à suivre)
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Publié en 1925, ce roman est, à n'en pas douter, un chef-d'oeuvre de la littérature et une prouesse technique. Dépourvu de chapitres et changeant régulièrement de narrateur, il nous emmène à la découverte des pensées des différents personnages en illustrant de manière frappante ce qu'on appelle le « flux de conscience« . le procédé est fascinant, la technique éblouissante. Pour autant, est-ce que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire Mrs Dalloway ?

Euh, joker ?

Bon, d'accord, disons-le franchement, c'était déroutant, ardu et un peu pénible. Autrement dit, ce n'est pas ma tasse de thé. Je suis certes capable d'admirer l'écriture et la manière dont l'autrice nous balade dans Londres en passant d'un personnage à un autre. J'ai même relevé des réflexions d'une incroyable modernité pour un livre qui a près de 100 ans.

Mais est-ce que cela ne vous retourne pas le sang, de voir des petites filles de cinq ou six ans traverser Piccadilly toutes seules ? La police devrait arrêter les voitures tout de suite. Il n'avait pas d'illusions sur la police de Londres et il réunissait même des témoignages contre elle. Ces marchands des quatre-saisons à qui on ne permet pas d'arrêter leur voiture dans la rue, et ces prostituées, bon Dieu, ce n'est pas à elles ni aux jeunes gens qu'il faut s'en prendre, mais à notre détestable système social, etc.

[A propos du fait de vieillir] Mais souvent ce corps qu'elle habitait […], ce corps avec toutes ses facultés, semblait n'être rien, rien du tout. Drôle d'impression ; elle se sentait invisible, inaperçue, ignorée ; plus de mariage à présent, plus de maternités, rien que cette promenade étonnante, un peu solennelle, avec la foule, dans Bond Street, et c'est là Mrs Dalloway, non plus même Clarissa, c'est là Mrs Richard Dalloway.

Mais je n'ai jamais vraiment réussi à m'intéresser aux personnages et à leurs tourments. Je suis restée détachée face à un texte finalement trop technique pour provoquer en moi la moindre émotion. Je me suis félicitée de n'avoir jamais eu à étudier ce roman à la fac et je suis persuadée que j'aurais détesté le traduire. Je tiens d'ailleurs à exprimer tout mon respect envers la traductrice Simone David et à saluer la beauté de ce livre illustré par Nathalie Navi pour les éditions Tibert. Même quand je peinais parfois sur ma lecture, j'ai apprécié de tenir ce très bel objet entre les mains !

Vous l'aurez compris, je vous recommande ce livre uniquement si vous aimez les exercices de style ou si vous avez envie de vous frotter à un grand classique de la littérature anglaise. Si ce n'est pas le cas, Mrs Dalloway, malgré ses indéniables qualités, risque fort de vous tomber des mains.
Lien : https://aujourdhui-je-maime...
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Nous voilà dans un voyage temporel au coeur de la haute bourgeoisie de Londres au début des années 1920. le dépaysement est complet.
Nous nous promenons devant Buckingham palace avant la reine Élisabeth II (et oui cela a existé), nous entendons sonner les carillons de Big Ben. Voici également Regent's Park, Trafalgar Square et Westminster.
Merci pour la ballade!

Nous suivons la journée de Mrs Dalloway qui donne une réception de la haute le soir même. Il paraît que le Premier ministre y est attendu. Elle se charge elle-même des fleurs pour soulager sa bonne. Elle est bien bonne la Clarissa! Ce même jour, elle reçoit une visite de Peter Walsh qui revient des Indes après un mariage malheureux et à qui elle a refusé le mariage. Peut être est-il encore épris de Clarissa, il ne sait pas bien. Bref je ne vous raconterais pas plus ce qu'il s'y passe (pas grand chose) afin que vous ayez un peu d'actions à vous mettre sous la dent tout de même. Toujours est il que Clarissa a le temps de faire une sieste après le déjeuner et avant sa grande soirée. Pour tout dire, sa vie n'est pas très compliquée, et pourtant, elle ne cesse de se poser des questions (ben oui faut bien meubler quand on n'a rien d'autre à faire et qu'on n'aime pas la lecture).

Par conséquent, j'ai aimé moyen. J'ai compris (je crois) où voulait nous envoyer Virginia Woolf mais effectivement, il faut s'accrocher pour lire l'oeuvre. Une fois dedans, cela se lit mais il ne faut surtout pas perdre en concentration sinon vous vous retrouverez trois lignes plus loin sans savoir à quoi fait référence le "elle" que vous venez de lire. Si, si, ça m'est arrivé plusieurs fois. Donc on met sa liste de courses et les tracas du quotidien de côté et on se concentre! Comme à l'école. Donc voyage intéressant, mais c'est vrai que côté ludique, sans prise de tête, j'ai connu mieux. En même temps, je savais dans quoi je m'embarquais et je suis très fière de moi car je suis parvenue à terminer ce petit livre de 239 pages, mais cela m'a pris 6 jours tout de même! Peu mieux faire. Bonne lecture si vous vous décidez à vous y plongez.
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Après avoir terminé ce livre j'ai pris connaissance des 28 critiques rédigées sur Babélio Beaucoup de ces critiques m'ont semblé très fouillées et argumentées ; je n'ai donc ni l'intention, ni surtout le talent de rivaliser avec ces textes.
j'ai lu ce livre avec plaisir et un peu de déception.
Le personnage de Clarissa DALLOWAY ne m'a pas vraiment touchée : je trouve cette femme assez superficielle dont la vie semble un peu vide ; mais sans doute est-ce là le sort des femmes de la haute bourgeoisie anglaise dans les années qui suivirent la 1er guerre mondiale.
le personnage de Sally, son amie de jeunesse, qu'elle retrouve lors de sa réception, me semble plus vivant. pour ne pas dire plus intéressant. Peter son ancien prétendant a un peu raté sa vie.
Parmi les personnages j'ai trouv" que les plus attachants étaient Rézia et son mari Septimus dont la fin tragique préfigure peut-être celle de l'auteur 16 ans après la parution du livre.
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C'est le roman qui m'a fait découvrir l'écriture de Virginia Woolf et j'ai aimé me perdre dans les pensées des personnages qu'on croise presque par hasard.
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