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3,87

sur 531 notes
Première incursion dans l'univers de Virginia Woolf et la sensation très rapidement de ne pas être entré par la bonne porte ; resté au seuil de cet univers quasi picaresque à défaut de celui proustien que je pensais trouver. considérations datées , récit terrifiant d'ennui. J'ai jeté l'éponge au bout d'une centaine de pages .
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Mrs Woolf tisse une soie miroitante et pleine de détails que l'on a plaisir à découvrir avec lenteur et émerveillement. Et pourtant, et pourtant, « Orlando » est un roman virevoltant, sautillant et plein d'autres qualificatifs en « an » qui font penser au vent qui soufflète dans les feuilles (mon Dieu ! Ça y est, la folie des comparaisons dont parle le narrateur d'Orlando me guette !)
Il faut dire que j'en suis arrivée au moment où Orlando, d'homme est devenu femme. J'ai atteint le coeur du propos de la « biographie » écrite par Woolf, à savoir l'androgynie. Biographie certes complètement fantaisiste, puisque Orlando traverse les siècles aussi bien que la barrière des sexes. Jeune et beau gentilhomme de l'ère élizabétaine, il ou elle atteint à la fin l'époque de sa biographe, 1928. Mais il ne faudrait pas penser que la mention de la biographie n'est qu'un accessoire sans importance. Woolf a beaucoup mis d'elle-même dans ce personnage il me semble, même s'il paraît que c'est un portrait de son amie de coeur (et un peu plus), Vita Sackville-West. Orlando est gauche et timide, même s'il remporte de grands succès à la cour et en amour. Il est pétri de contradictions : atteint du « mal de la littérature », il ambitionne d'entrer au panthéon des lettres anglaises, puis comprend que l'obscurité lui laisse plus de liberté que la pleine lumière. Son devenir femme ne simplifie pas les choses mais lui permet de comprendre enfin l'attitude de son premier grand amour, la jolie Sacha, et les ruses auxquelles doivent se livrer les femmes qui veulent vivre selon leur bon plaisir. C'est la cause de la vie même de Virginia Woolf qui aimerait joindre en elle-même les avantages des deux sexes (sans leurs inconvénients !)
Woolf, prenant la voix à la fois docte et amusée d'un biographe courant après son modèle, nous entraîne à notre tour sur les pas d'Orlando, en Angleterre, en Turquie ou en Grèce, en ville ou à la campagne, mêlant pensées profondes et notes d'humour. C'est hautement fantaisiste, on sent que Woolf a laissé courir sa plume sans contrainte, et pourtant j'ai sauté dedans à pieds joints ! le tout dans une langue toujours gracieuse...
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Que dire de ce roman... Un univers tellement étrange, parfois obscur m'a surprise, étonnée, déroutée.
Malgré des réflexions intéressantes sur le sens de la vie, la différence profonde entre homme et femme, le temps qui passe, la poésie, l'art etc., je n'ai pas réussi à rentrer vraiment dans l'oeuvre. Sans doute l'écriture souvent alambiquée et torturée, le flou spatiotemporel, l'histoire tellement invraisemblable y sont pour quelque chose.
Pourtant, j'ai comme l'impression d'être passée à côté de cette oeuvre, d'avoir manqué une clé de compréhension, d'analyse. Cependant, j'ai passé d'agréables moments de lecture grâce à une poésie et un humour parfois légers et graves à la fois.
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"Virginia, Folle du désert" : ma réflexion sur "Orlando" et les gender studies à lire dans la revue numérique gratuite L'Ampoule. http://www.editionsdelabatjour.com/pages/LAmpoule_numero_0-5276888.html
Lien : http://www.editionsdelabatjo..
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Dans ce semblant de biographie, Virginia Woolf raconte l'histoire d'Orlando, figure androgyne, vivant en tant qu'homme au XVIe siècle et poète amateur. Il est emmené dans la cour de la Reine, tombe amoureux de Sasha, une noble russe qui l'abandonne, tombe dans un étrange sommeil d'une semaine suite auquel il devient ambassadeur à Constantinople. Après un autre sommeil de sept jours, Orlando devient femme et partage sa vie avec des nomades. Elle revient à Londres, dans une autre époque, car son histoire traverse les âges. Elle se consacre alors à l'écriture, rencontre l'amour auprès d'un aventurier et devient écrivaine à succès.

Ce récit porte à la fois sur les rôles sociaux de l'homme et de la femme, et Orlando glisse de l'un à l'autre avec une telle aisance que son changement de sexe au milieu du livre n'a absolument pas perturbé mon récit, et semblait aller de soi. Ces différentes visions du genre se mêle à l'observation de l'évolution technique de la société, puisque qu'Orlando évolue sur plus de quatre siècles.

J'ai beaucoup aimé la diversité des lieux et des époques. Tantôt, on est dans l'Angleterre du XVIe siècle, puis on part à Constantinople, on voyage avec des nomades pour revenir à Londres, à l'époque post-industrielle. le livre foisonne de détails, et pour peu qu'on soit dans une ambiance propice à la concentration, il est facile d'entrer dans l'histoire et de contempler les décors.

Bien que le style d'écriture semble, au premier abord, rebutant, il est néanmoins très riche, magnifique, et même teinté d'humour. Il correspond parfaitement au personnage complexe d'Orlando, et permet de suivre sa vie et son évolution au plus près.
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Voilà une belle découverte! Cela n'a pas été évident de rentrer dans ce livre,vu l'écriture de Virginia Woolf,mais aprés un peu de persévéranse...que de plaisir!
On suit Orlando pendant prés de quatres siècles,homme puis femme...C'est assez déroutant,mais au final si on se laisse emporter par Virginia et ses descriptions,peu importe le temps qui passe,on ne se pose plus la question du pourquoi.
Elle nous offre une critique de la société anglaise au fil des siècles,le questionnement littéraire d'Orlando et bien sûr ce questionnement sur les rapports homme/femme ,le genre...
Que d'idées qui résonnent avec l'actualité!!!

Le plaisir d'une lecture demande parfois un petit effort !!!
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Léger comme un fardeau qu'on oublie
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L'année dernière, j'ai découvert Un lieu à soi de Virginia Woolf. Après avoir écouté le très bon podcast consacré à l'autrice dans La Compagnie des auteurs sur France Culture, j'avais acheté Orlando sur un coup de tête. le roman a dormi dans ma PAL un petit moment et je l'ai ressorti récemment. Il s'agit d'une histoire assez fascinante qui commence à la fin du XVIe siècle. le lecteur va avoir l'occasion de suivre Orlando, un jeune noble anglais dans ses multiples aventures, ses voyages et ses déceptions amoureuses. L'originalité de l'histoire tient en deux points. D'abord, Orlando ne vieillit pas réellement et son existence s'étend sur plusieurs siècles, ce qui permet de faire le portrait de la société et de son évolution au fil des années. de plus, le personnage principal va mystérieusement changer de sexe au cours du roman : alors qu'il était né homme, il se réveille un matin transformé en femme. Je sais que Virginia Woolf s'est beaucoup inspirée de son amante pour cette histoire, Vita Sackville-West, et j'étais vraiment impatiente de voir comment elle lui rendait hommage grâce à ce personnage. En plus de cette histoire loufoque, s'ajoutent la présence ironique du narrateur et une véritable réflexion sur l'écriture : ce roman avait donc tout pour me plaire. Pourtant, je classe avec regret cette lecture dans les plus laborieuses que j'ai pu faire. Je n'ai pas réussi à adhérer à la narration et, malgré certains beaux passages poétiques et de multiples actions, j'ai eu beaucoup de peine à aller au bout.
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Oeuvre nostalgique, roman à clef, projection fantasmagorique de la réalité émotionnelle et sentimentale de son auteur, Orlando est le roman de l'androgénie.

Orlando, aristocrate de longue et signalée lignée, jeune et ténébreux, épris de poésie et de solitude en sa médiévale demeure, blessé par un amour déçu, à tiré sa conclusion de la vanité de ses rêves de gloire et de ses aspirations au bel hymen. Tel est le postulat de départ de cet opus baroque et déroutant. Car le personnage changera de sexe en cours de narration, jugera l'humaine comédie avec la distance et le regard ironique de celui qui traverse, au cours des différents avatars de sa vie, les siècles, par delà les conditions sociales endossées avec la même aisance qu'il troque la culotte pour le jupon. Remplacez le pronom personnel par son équivalent féminin à votre guise. L'androgénie comme elle nous est présentée, représente l'inappréciable avantage de connaître par l'expérience, comme il arrive à notre bel éphèbe, les secrets, les faiblesses des deux sexes pour les comprendre, les juger parfois, pour mieux les combiner, car il cohabite en chacun de nous dans une oscillation subtile et perpétuelle. Orlando, c'est aussi l'évocation des contraintes liées à la condition féminine au fil des siècles.

Il faut convenir que le style du livre est du plus haut raffinement, mais cette préciosité qui peut être plaisante dans l'absolu, n'est pas exempte d'affectation chez Virginia Wolf. Son personnage, sur qui le temps n'a pas de prise, et qui change de sexe en cours de récit, n'est qu'une pure entéléchie, c'est une idée vêtue des oripeaux de l'être humain, mais foncièrement dépourvue de chair et d'os : c'est un jeu de l'esprit désincarné. N'eut été le style remarquable de Viriginia Woolf, le livre me serait plus d'une fois tombé des mains.
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Ce roman commence bien: il nous entraîne de manière vive et spirituelle sur les traces d'un personnage un peu étrange mais attachant: Orlando, homme riche, séduisant, capable de briller en société, d'occuper une fonction politique de premier ordre (ambassadeur en Turquie !), mais aussi de s'isoler durant plusieurs années dans sa propriété de campagne: Il y a déjà des contrastes et des bizarreries. C'est quand on voit qu'Orlando peut dormir 7 jours et nuits consécutifs sans se réveiller, que l'on comprend qu'il y a quelque chose de vraiment étrange: où V.Woolf veut-elle en venir? Au basculement du livre: à force de (trop) dormir, un matin, Orlando se réveillera femme. A partir de là, on pourra encore apprécier la poésie du rythme du livre, certains passages colorés et brillants, mais l'auteur nous amènera sur les pas de sa vie réelle, où, sous prétexte d'androgynat et d'ambiguité sexuelle, elle frôlera tout simplement la folie. Le dernier tiers du livre relève de cet état. D'ailleurs, un autre réveil matinal le démontrera, puisque, endormie un soir au début du XVII° siècle, Orlando se réveillera au début du XX°.....! La rupture à mi-livre voulue par l'auteur, le basculement d'un roman qui aurait pu être de construction classique vers un texte non cohérent et un peu fou, c'est le problème de V.Woolf. Les mystères de sa vie, de sa folie, de ses tourments. On ne jugera pas cela, mais, étant donné que la fin de ce délire se confondra avec le suicide de l'auteur, on restera sur une incompréhension, un malaise quant à cette vie perdue et une interrogation sur ce qui aurait pu l'éviter.
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