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Jean-Daniel Brèque (Traducteur)
EAN : 9782253121992
542 pages
Le Livre de Poche (31/10/2007)
4.32/5   11 notes
Résumé :
Situé dans l'avenir lointain, bien longtemps après que les humains sont devenus immortels et se sont confondus avec leurs intelligences artificielles, voici un âge d'or. Le plus baroque sans doute qui ait jamais été décrit. On y trouve pourtant des insatisfaits et des victimes, ainsi Phaéton de Rhadamanthe, amputé de sa mémoire. Quel crime a-t-il commis ou projetait-il de commettre ? Est-ce parce qu'il redoute que l'humanité ne s'enlise dans le délire d'un confort c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai rarement lu quoi que ce soit d'aussi étrange.Et pourtant, j'en ai lu des bouquins décrivant des univers un peu dingues, des visions de l'avenir un chouïa corrompues, ou tout au moins gauchies, mais des comme ça … jamais, je crois.En fait, le point troublant dès le départ, c'est que l'auteur nous envoie directement à ce qui est sans doute pour lui la fin de l'humanité. Enfin, la fin, pas vraiment, puisque tout le monde est immortel, avoir un corps est devenu un mode de vie comme un autre, les humains ont complètement fusionné avec les IA, et chacun dispose de filtres sensoriels lui permettant d'enrichir ou d'appauvrir son environnement à la demande. Mais la fin quand même, puisqu'avec l'allongement de la durée de la vie, et l'augmentation des capacités de prédiction, la possibilité de faire prendre des risques à son environnement a diminué jusqu'à devenir pratiquement nulle.Oh, bien sûr, bien d'autres choses ont changé, puisque les humains sont pratiquement devenus les invités des IA dans ce monde virtuel. Par exemple, changer ses sentiments, sa mémoire, sa personnalité, sont devenus des actes presque routiniers, et éprouver un sentiment est maintenant devenu l'équivalent d'une tenue vestimentaire aujourd'hui.Vous vous doutez donc facilement que, dans un contexte pareil, écrire une histoire est assez complexe, pusiqu'on n'est jamais sûr de ce que sont réellement les gens d'en face, ni ce qu'ils pensent, et encore moins ce qu'ils veulent vraiment.Mais je trouve qu'avec son récit partant à la conquête des étoiles, il s'en sort plutôt bien.En même temps, ce n'est pas de ça dont j'ai envie de parler. Parce que bon, c'est vrai que c'est une histoire intéressante (même s'il faut *vraiment* s'accrocher pour ne pas se laisser décourager par l'univers empli de faux-semblants), mais pas autant qu'un autre aspect.En ce moment, je tombe régulièrement sur des articles vantant le côté actuel ou pas de la SF. Et je pense que ce roman est la plus criante illustration, malgré ses difficultés d'accès, de cette actualité. Car, bien que l'homme ait conquis l'espace, et ait dominé la mort, il reste un homme, empêtré dans les éternels conflits entre la sécurité et la nouveauté, entre l'expansion et la stagnation. Et ça, c'est particulièrement bien rendu ici. En effet, ce qui fait de Phaéton(1) un paria, ce n'est pas le meurtre, ni la guerre, mais plutôt la possibilité, le risque d'une guerre. Et c'est à ce moment-là que j'ai compris que ce roman n'était pas une trop lointaine anticipation, mais une parabole sur le présent.En effet, depuis le début du siècle précédent, l'humanité a augmenté massivement son espérance de vie, et a acquis une certaine sécurité dans l'existence, grâce à de nombreux mécanismes qui sont bien pratiques. La contrepartie de tout ça, c'est que moins on vit dans le risque, moins on a envie d'y vivre. D'où dans ce roman les filets de sécurité que ne veulent pas tendre les IA (pour protéger le libre arbitre), mais que sont prêts à tendre les membres du collège des hortateurs, représentants de l'humanité. D'où aussi notre fichu principe de précaution, érigé en premier garde-fou d'un monde qui a quitté l'adolescence. Ce principe de précaution, dans le roman, va ostraciser le seul homme souhaitant que l'humanité essaime les étoiles, par crainte qu'elle ne diverge. Pourtant, c'est cette divergence, et cette différence, qui lui permettra d'affronter d'une manière humaine la fin du soleil, plutôt que de s'entourer de trous noirs transformant notre système solaire en dévoreur d'étoiles.C'est cette réflexion, je crois, plus que ses qualités littéraires qui me fait admirer ce roman. Parce que même si la SF pose souvent la question du devenir de l'Homme, elle la pose rarement avec une telle pertinence et une telle simplicité(2).Cela étant, je ne conseille pas ce roman à tout le monde. D'abord, parce qu'il est assez difficile d'accès. Ensuite, parce qu'il repose sur énormément de conventions non écrites de la SF. Enfin, pas vraiment des conventions, plutôt des lieux communs. Et enfin, parce qu'il faut bien s'accrocher, puisque les personnages ont parfois engendré des clones portant presque le même nom, et puisqu'il est aussi possible à un personnage d'en devenir un autre pour un temps. Mais je trouve quand même que c'est une lecture qui soulève – avec style – des questions réellement fascinantes. (1) J'ai bien aimé l'explication qu'il donne de son nom, sur le thème des vainqueurs qui réécrivent toujours l'histoire, ainsi, évidement, que le fait que, pour la première fois, on mentionne clairement l'horreur qu'il y a à ce que l'espoir soit resté dans la boîte de Pandore.(2) Enfin, une fois qu'on a dépassé l'esthétique absolument magnifique, mais aussi absolument baroque, de cette oeuvre. Une esthétique dont j'aurais dû parler aussi, mais je préfère la profondeur du questionnement à la superficialité de l'esthétique.
9782809400007"
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Le plus grand des récits, car d'une folle ambition. Dépeindre un avenir si lointain que l'humanité sera toute autre, multiplexe , protéiforme, engagée dans un parcours où le collectif, le spirituel, le cybernétique prévaut sur l'état monogame et monolithique de l'humanité passée.
L'enjeu, sauver le monde bien sur, d'une sourde menace extérieure, revenue d'un très lointain passé , menace perçue par le seul héros incompris, condamné même par cette nouvelle humanité indescriptible, irréductible en terme de mots.
L'introduction, avec sa liste d' intervenants d'une effarante complexité, plante le décor. Il vous faudra surmonter les premières dizaines de pages avant de vous laisser entraîner dans ce flot incroyable, dans cette image extraordinaire du futur humain. Trois récits liés vous emporteront dans ce conflit de l'avenir où les enjeux personnels, les relations de filiations demeure la trame d'un combat pour la vérité , baigné dans une verve lyrique, littéralement fantasmagorique et pourtant enraciné dans un peut-être qui demeure crédible dans sa technicité et dans la vraie profondeur psychologiques de ses protagonistes.
Lien : http://www.open-science.net
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Le plus grand des récits, car d'une folle ambition. Dépeindre un avenir si lointain que l'humanité sera toute autre, multiplexe , protéiforme, engagée dans un parcours où le collectif, le spirituel, le cybernétique prévaut sur l'état monogame et monolithique de l'humanité passée.
L'enjeu, sauver le monde bien sur, d'une sourde menace extérieure, revenue d'un très lointain passé , menace perçue par le seul héros incompris, condamné même par cette nouvelle humanité indescriptible, irréductible en terme de mots.
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