Naître au beau milieu d'un accident mortel et se retrouver orphelin le jour de sa naissance, voilà une bien triste façon de venir au monde pour John.
Un heureux hasard met Wayne Bevan sur son chemin alors qu'il n'est encore qu'un petit garçon et l'enfance et l'adolescence sont teintées de rose grâce à un père d'adoption aimant, un adorable grand-père et deux frères aussi choyés que lui.
Aussi loin qu'il s'en souvienne, il a toujours été amoureux d'Emma Jane et l'avenir s'annonce rêvé quand elle devient son épouse et lui donne une jolie petite fille (copie conforme en miniature de sa maman).
Un premier malheur vient obscurcir sa vie au décès de son père mais pour panser un peu cette peine, un petit garçon ne va pas tarder à montrer le bout de son nez dans quelques semaines à la grande joie de la famille.
Puis survient le drame et tout bascule...
Comment continuer sans Emma Jane, comment retrouver la joie de vivre quand on perd l'amour de sa vie et comment faire au mieux pour élever ce petit bout de femme qui ressemble tant à sa maman disparue trop tôt...
John prend l'habitude de se rendre tous les jours là où le drame a eu lieu, tout simplement parce que ça l'aide un peu à supporter la vie qui continue sans elle.
Qui est cet homme qui l'attend sur place de + en + souvent et que lui veut-il ?
Pas envie d'en dire + de peur d'en dévoiler trop... Ce livre est une très belle réflexion sur la douleur de se retrouver seul parent pour un enfant et il mettra réellement du baume au coeur à ceux qui ont du mal à se remettre de la perte d'un être cher (pourvu qu'ils aient une propension à accepter une part de rêve). En tout cas, ce fut mon cas et ce livre m'a fait un bien fou.
Un réel coup de coeur.
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Il y avait certes ces longues journées de septembre durant lesquelles j’étais complètement épuisé, et j’avais plutôt l’impression d’être un travailleur saisonnier comme ceux qui cueillaient les pommes avec nous et non le fils du pomiculteur qui dormait au calme dans un lit confortable de la maison sur la colline. Pourtant, mon enfance ne fut pas du tout malheureuse. Ce n’était en rien l’histoire d’un petit garçon négligé et se tuant à la tâche. C’était au contraire une histoire limpide, peuplée de pommes rouges, de pommes jaunes et de grands frères.
Une clôture avec des piquets blancs. C’est une protection. C’est pour marquer notre territoire. Les cueilleurs ne comprennent pas toujours qu’ils peuvent se déplacer librement dans le verger mais que la pelouse autour de la maison fait partie de notre espace privé. Cette clôture rappellera à chacun de nous qu’il ne s’agit pas uniquement d’un verger mais aussi d’une maison.
Il y a des sons et des mots que l’on n’oublie jamais.
La prière d’un enfant.
Les premiers cris d’un bébé dans la salle d’accouchement d’une maternité.
Les premiers mots du même enfant.
Il encourageait ceux qui ne parlaient pas encore anglais à apprendre la langue tant qu’ils faisaient partie du personnel du verger. La plupart ne connaissaient que quelques mots, mais ils parvenaient parfaitement à communiquer grâce à ce que papa appelait le langage universel de la pomiculture.
Elle ne vivrait pas son premier rendez-vous avec un garçon, son premier baiser, elle ne la prendrait pas à part pour lui expliquer ce qu’une mère explique à sa fille avant qu’elle ne fréquente un garçon.