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sur 383 notes
Défi solidaire 2024
Défi globe trotteur : Chine.

Un roman que j'ai apprécié et qui part d'une bonne intention : à partir d'une métaphore populaire (les femmes sont des baguettes, jetables, les hommes des poutres soutenant le toit), Xinran nous montre la condition des femmes en Chine, sujet de sa chronique et de ses écrits. L'histoire est fictive, ces trois soeurs qui portent des numéros en guise de prénom sont (en partie) des inventions, et pourtant... j'ai davantage eu l'impression de lire un reportage journalistique qu'une oeuvre littéraire. le style est simple et imagé, beaucoup de proverbes et d'informations, et le livre a une valeur documentaire. Un ton très didactique, j'ai relevé un "il faut savoir que...".

Parmi ce qui est "haut en couleurs", l'aspect "reportage", on a les tirades et autres dialogues, très vivant et qui prêtent à sourire. Xinran sait interviewer, sans aucun doute. Mention spéciale à Dame Tofu, aux trois soeurs lorsqu'elles sont réunies, et . Autre image amusante : à la campagne, les rats sont illettrés, mais dévorent les livres. Sans oublier les descriptions de nourriture.

En plus des femmes, Xinran écrit sur le monde rural et le monde urbain, séparés par plusieurs siècles selon elles. Les moeurs, le progrès technique, l'éducation... Rien en commun entre ces deux mondes. Et si l'on tombe sous le charme des nuits colorées et animées de Nankin, je suis d'accord avec la personne de Babelio selon qui la gentillesse des citadins (qui "sert" sans doute à contraster avec la campagne) n'est que peu crédible. Les personnages, un peu archétypaux, servent une toile de fond naturaliste. Je me suis notamment attachée à Cinq du fait de sa candeur, mais aussi de son approche minutieuse et observatrice du monde, quoi qu'elle soit analphabète. (Par exemple, le monde agricole avec l'abattage du cochon, les massages de pied).

Lors de la deuxième moitié du livre, j'ai finalement révisé mon jugement un peu sévère (je prévoyais de mettre trois étoiles, ce qui pour moi est sévère) car malgré tout le charme et les saveurs opèrent. En fait, je m'attendais à quelque chose de plus sombre, mais quasiment tout se passe en ville, excepté quelques paroles rapportées de la mère, très citée. (et en ville, tout est lumineux, c'est la vie en campagne qui est dure). le chapitre sur l'anglais m'a plu, avec les exercices de style sur la minijupe (chapitre 10) dans le monde étudiant.
Quelques mots sur la fin :

Cet hommage à ces baguettes chinoises, campagnardes venues travailler en ville, nous promène dans la ville de Nankin et nous fait circuler parmi les gens à la langue bien pendue. On (enfin, je) prend donc plaisir à cette lecture.
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Magnifique histoire relatant le destin de trois jeunes filles chinoises parties chercher la liberté en ville. La lecture est très facile et la vie de ces jeunes filles de la campagne captivante. Mais au bout du compte cette nouvelle vie pourra-t-elle durer aussi longtemps qu'elles le souhaitent ?

Auteur à relire.
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J'ai déjà lu quelques livres de l'auteure. Avec toujours un pincement au coeur en lisant ces témoignages sur la condition des femmes, des filles dans la Chine d'aujourd'hui. Quand je dis "pincement au coeur", on n'est pas loin de "nausée"....
Donc pas de surprise de ce point de vue-là pour le premier roman de l'auteure que je lis. La condition des femmes est archaïque tendance barbare.
Ma découverte c'est la vie rurale. J'ai eu l'impression de relire des pages de "La mère" de Pearl Buck paru en 1934. Sauf que là on est en toute fin du 20e siècle !!! Sidérant le contraste entre les villes et le monde rural !
.
Ici on suit 3 soeurs qui refusent leur destin et choisissent d'aller travailler à Nankin. Trois, Cinq et Six sont leurs noms. Pourquoi s'embarrasser à leur donner un nom, ce ne sont que des filles.... Des baguettes en un mot : fragile, utile un temps mais jetables.... Alors que les garçons sont des poutres qui tiendront le toit familial.
Sociologiquement ce roman est très intéressant, enrichissant. Il faut le lire comme cela,car au fond le roman en lui-même est un peu trop à l'image de ses héroïnes, innocent et niais. Tout se passe bien voire même très bien en ville, pas de violence, pas de manipulation, pas de difficulté.... Limite le paradis !
Donc un côté fleur bleue un peu désolant je dois avouer.
Fallait-il que tout soit aussi idyllique ? A se demander pourquoi les Chinoises ne fuient pas en masse leurs mariages arrangés et les contraintes de la vie rurale.....
La description de la vie rurale est intéressante, celle de la vie en ville est trop peu réaliste à mon goût...
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Il ne fait pas bon être une femme en Chine , c'est le moins qu'on puisse dire ! Nous sommes dans un petit village perdu de la Chine orientale, une famille de six filles , la honte pour le père qui ne prend même pas la peine de leur donner des prénoms, elles resteront des numéros. « Les femmes , leur répète leur père , sont comme des baguettes : utilitaires et jetables. Les hommes, eux, sont les poutres solides qui soutiennent le toit d'une maison . »

Une a été mariée à un vieux bonhomme, Deux a préféré se noyer et Trois décide de fuir à la ville avec la complicité de son oncle et va trouver un travail à Nankin. Quatre étant muette ne quitte pas sa campagne mais Cinq et Six vont rejoindre leur soeur à la ville. Trois jeunes paysannes naïves et innocentes découvrent la vie en ville et , à force de volonté et de travail, vont montrer à leur père et à leur village tout entier de quoi elles sont capables.

C'est leur histoire , inspirée de témoignages recueillis par l'auteure, journaliste, aux quatre coins de la Chine, que nous raconte ce livre dont l'action se situe au début des années 2000. Avec humour, Xinran nous fait découvrir à travers les yeux candides des jeunes filles la vie dans sa ville natale de Nankin, le choc des cultures entre citadins et ruraux qui semblent vivre à des époques différentes. Au cours du récit sont évoquées succinctement les périodes majeures de l'histoire chinoise moderne avec la Révolution culturelle de Mao et le chaos qu'elle a entraîné, puis l'ouverture progressive du pays au monde occidental
(avec par exemple l'ouverture d'un McDo et d'un KFC à côté du petit restaurant traditionnel où travaille Trois) et l'afflux massif de paysans venant chercher du travail en ville.

Mi-roman mi-reportage , c'est une peinture édifiante de la société et de la condition féminine en Chine au début du XXI e siècle. Pas de grandes qualités littéraires mais j'ai beaucoup appris sur un pays et une culture qu'au fond je connais très mal et ça se lit très facilement.
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Xinran nous propulse dans la Chine de la fin du siècle dernier, quand les petits paysans des campagnes vivaient encore à des années-lumière de leurs compatriotes des villes.
Li l'un de ces pauvres paysans qui vit dans la province d'Anhui n'ose plus marcher en gardant la tête haute dans son village, alors que la politique de l'enfant unique fait rage, lui a eu 6 enfants, 6 filles.
6 « baguettes ».
Baguettes inutiles pour assurer les vieux jours de leurs parents, puisque seule une « poutre » entendez par là un garçon peut tenir le toit de la maison familiale.
D'ailleurs les filles sont tellement inutiles aux yeux de leur père qu'elles n'ont pas de prénoms.
Elles sont juste nommées de Un à Six.
Un a été mariée de force encore adolescente à un vieil homme.
Deux pour éviter un mariage avec un homme handicapé a préféré le suicide, pratique encore courante pour les femmes de la campagne.
Trois quant à elle voyant qu'elle risquait de se voir mariée avec celui à qui Deux était promise, a décidé de fuir et d'aller à Nankin.
C'est donc tout un monde nouveau qu'elle va découvrir jusqu'à la langue qu'elle a du mal à comprendre elle qui parle essentiellement le dialecte de son village et comprend à peine le mandarin.
Mais Trois qui sera embauchée dans un petit restaurant a un don particulier pour faire des compositions avec les légumes telles les compositions florales, qui ravissent les clients.
Trois retournera au village et son père sera bien obligé de lui ouvrir sa porte malgré la honte qu'il a ressenti lors de la fuite de sa fille pour prendre son indépendance, d'autant qu'elle rapporte ses économies qui sont plus d'argent qu'il n'en a eu de toute sa vie.
Mais si Quatre qui est muette ne peut envisager d'aller en ville, Cinq et Six partiront à leur tour avec leur soeur.
Et contre attente elles réussiront toutes les trois, même Cinq qui n'est jamais allée à l'école, à percer dans les différents emplois que l'agence de placement leur a trouvé.
C'est donc le « télescopage » de cette Chine millénaire des petits paysans de la campagne et de leurs coutumes qui n'ont pas changé, avec les nouvelles habitudes des citadins tournés vers la culture de l'occident (le petit restaurant traditionnel de Trois est entouré d'un McDonald et d'un KFC) que Xinran nous dépeint dans son livre.
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La première chose que j'ai envie de partager avec vous, c'est que ce n'est pas du tout un roman d'action. L'auteure prend son temps pour installer ses lieux, ses personnages, ses situations. Elle fait souvent des détours dans d'autres histoires en racontant l'histoire, bref ce n'est pas un roman que j'ai dévoré.
Mais je l'ai aimé. J'ai été plongé dans un certain point de vue de la Chine, celui de trois petites filles nées à la campagne, et soudainement plongées dans un nouvel univers qui leur est inconnu. J'ai senti toute leur détresse, leur étonnement, leur incompréhension.

Trois, Cinq et Six son vraiment touchantes, leur histoire est belle. Elles doivent travailler dur et ne pas se laisser faire, pour espérer avoir une vie décente qu'elles auront choisie. Elles ont fui la condition atroce réservée aux femmes chinoises à la campagne : mariage forcé, pression sociale étouffante, liberté restreinte et avec l'accord de leur mari pour tout et n'importe quoi. Un exemple qui m'a marqué : avant d'ouvrir un cadeau qui lui est destiné, la mère des trois soeurs demande, sans mots mais d'un regard, la permission de l'ouvrir à son mari.

C'est donc un beau roman plein d'espoir, que je conseille à toutes les personnes qui aimeraient ouvrir une fenêtre sur un pays, sur une famille, sur une histoire.
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Ce roman est une véritable immersion dans les moeurs, les coutumes mais également les odeurs et saveurs de la Chine, et plus particulièrement de la Ville de Nankin, dont est originaire l'auteure. Ce roman nous entraîne donc à la suite de 3 soeurs nées et élevées dans la rudesse du monde paysan chinois, 3 soeurs qui, étant de simples filles, arrivées alors qu'un fils était tant espéré, n'auront pas d'autres prénoms que leur numéro dans la fratrie ou sororie ! Trois, Cinq et Six vont donc dans la ville voisine, Nankin, avec l'espoir de partir trouver un travail et gagner de l'argent pour soulager leur famille.

L'histoire de base peut paraître un peu fade et simple, les 3 soeurs ayant la chance de trouver très facilement un emploi qui correspondra et répondra à leurs qualités, leurs atouts et connaissances. Elle finit même par paraître secondaire tant elle semble n'être qu'un prétexte pour aborder et mettre en avant les nombreuses injustices et inégalités en Chine. La première est bien évidemment celle qui a donné son titre à ce roman : l'expression qui désigne une fille ou une femme comme étant une baguette et un fils ou un homme, comme étant une poutre, soit la fondation d'un foyer ! Une croyance ancrée dans l'histoire chinoise et que nos 3 héroïnes, à force de labeur, finiront par contredire, au moins dans leur village...

Mais de nombreux autres sujets polémiques ou comme écrit par l'auteure « réactionnaires » sont également abordés à travers ce roman, parfois de façon très rapide, presque discrète, mais impossible à ignorer, au détour d'un événement relaté, d'une phrase ou d'un échange rapporté : la difficulté pour les chinois à sortir du communisme de Mao, les revers de la révolution culturelle chinoise, la corruption voilée des politiques et fonctionnaires, l'incohérence et la volatilité des lois, les inégalités entre campagnes et villes, les changements en cours et ceux pressentis,... J'avoue que si ce roman soulève de nombreux questionnements sur le régime chinois (et je ne parle pas des nems !), il n'apporte pas véritablement de réponses ou à peine suggérées, soufflées à notre oreille, ou plutôt à nos oreilles :
« A ton avis, Six, pourquoi nos deux oreilles se trouvent-elles de chaque côté de notre tête ? C'est pour nous permettre d'entendre ce qui vient à la foi de droite et de gauche, car ce ne sont pas forcément les mêmes sons. de même, certaines choses existent et ça ne veut pas dire pour autant que tu les vois, ou que tu les vois telles qu'elles sont vraiment / ... / Notre Chine est si vaste : entre Nord et Sud, Est et Ouest, ville et campagne, les disparités sont si grandes ! Chacun a sa propre vision des choses, sa propre version des faits. Certaines assertions sont vraies, d'autres fausses, mais au bout du compte, personne ici-bas ne peut prétendre détenir l'ultime vérité. Il est important de se faire sa propre opinion des choses sans s'en remettre aux convictions des autres. Mais il ne faut pas douter de tout en permanence. »

La plume de Xinran est toute en douceur et en finesse, et elle se lit très bien. L'engagement et l'amour de l'auteure pour son pays est profond, sincère et d'autant plus émouvant (elle oeuvre d'ailleurs pour l'éducation des jeunes chinois et chinoises). Et j'ai particulièrement apprécié les dictons parsemés dans le récit, véritables appels à l'humilité et à la modestie, au courage et à la patience, qui parfois nous font tant défaut, dans le rythme effréné de nos vies ! Un très beau moment de lecture !
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Être le père de filles est une véritable malédiction en Chine et, chose plus importante, qui fait perdre la face. Il était si « heureux » des naissances successives de ses filles, qu'il leur a donné pour prénom leur ordre d'arrivée. Un, deux, trois…. Elles sont six soeurs dans une campagne bien éloignée de la modernité chinoise des villes, six baguettes chinoises (c'est ainsi que l'on nomme les filles là-bas, alors que les garçons sont des poutres) . Sans trop d'éducation, l'une ne sait même pas lire, trois choisissent de partir à Nankin pour un avenir qu'elles espèrent meilleurs : Trois, Cinq et Six.

Trois part la première et se retrouve, grâce à ses talents artistiques (elle fait de superbes tableaux avec les légumes), employée dans un restaurant . Cinq, quant à elle, bien qu'illettrée, est embauchée dans un établissement de bains. Six, la seule à être allée au collège travaille dans un salon de thé qui fait salon de lecture.

Ce qu'elles veulent ? Sortir de la pauvreté, ramener des liasses de billets et montrer à leur père que, bien que baguettes chinoises, elles valent une poutre.

Le roman est tiré de trois destins de jeunes chinoises que l'autrice a romancé. Un livre léger sur un sujet grave. J'aimerais croire que le conte de fée des jeunes filles a été réel, que les citadins qu'elles ont rencontré les ont vraiment aidées. J'imagine leurs peurs lorsqu'elles ont déboulé à Nankin venant de leur campagne, elles devaient être terrorisées, surtout ne parlant que leur dialecte et non le mandarin.

Un livre qui montre la grande disparité entre la ville et la campagne, le dénuement dans lequel les paysans se trouvent alors qu'à Nankin, la modernité est présente. L'on nous vend la modernité chinoise, mais elle n'est pas allée au-delà des faubourgs, la campagne est totalement ignorée, sauf pour en faire de la main d'oeuvre à bon marché !

Très instructif malgré la légèreté.
Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Les baguettes, ce sont les filles, au contraire des poutres, qui sont les garçons, dans une Chine qui connaît encore la politique de l'enfant unique. Inutilité, fragilité de l'une, contre force, qui fait tenir la maison Famille, de l'autre, voici ce qui est ancré dans les esprits, notamment dans les milieux ruraux.

Mais justement, dans l'une de ces familles rurales, au nombre de six filles - non seulement hors-la-loi, mais aussi humiliant pour le père, qui nommera chacune par son ordre de naissance, pour montrer tout l'intérêt qu'il leur porte -, Trois, d'abord, puis Cinq et Six, qui la suivront, vont partir à Nankin chercher du travail, et vont montrer que les baguettes, finalement, ont bien plus de force que prévu pour tenir la maison en place.

Roman qui s'inspire de l'histoire de trois jeunes femmes qu'a rencontré Xinran, Baguettes chinoises a avant tout le mérite de nous décrire précisément la condition féminine chinoise récente, à l'époque où la politique de l'enfant unique avaient encore cours, les exodes ruraux, de plus en plus nombreux en raison du manque de travail dans les campagnes, et le choc culturel qui s'en accompagnait pour les ruraux.

Et puis, au fil des chapitres, l'on s'attache aussi aux trois soeurs, à ce qu'elles deviennent malgré les difficultés rencontrées, à leur désir de montrer à leur père, et finalement au reste de la Chine, que les femmes aussi, et plus encore, parce qu'elles doivent faire plus pour le même résultat, sont une force vive pour le pays.

Deuxième lecture de Xinran, que j'ai préférée à la première, Funérailles célestes.
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« A la campagne on a besoin d'hommes fort pour travailler, pas d'une bouche à nourrir, pas d'une pisseuse bonne qu'à chialer. Une fille, c'est perdre son nom de famille, c'est la honte pour un villageois. Qu'est ce qu'il pouvait faire d'un déchet humain ? Lui éclater le crâne entre deux pierres, l'enterrer à côté du chien ? »

« La petite marchande de porte-clefs » Orelsan. (Effroyable chanson qui colle des frissons).

Province de l'Anhui, Chine, de nos jours…
Pauvre homme, Six filles, même pas de prénom !
Une-Deux-Trois-Quatre-Cinq-Six.
Une est mariée à un vieux barbon.
Deux s'est noyée pour échapper au même sort.
Quatre est muette.

Ce roman retrace l'histoire de Trois, Cinq et Six.
Le deuxième oncle qui est le frère cadet de la famille Li va aider Trois à s'enfuir, quitter la campagne pour aller à la ville, à Nankin.
Trois, finaude va entrainer Cinq présumée laide et stupide et Six qui a fait quelques études.
Pour prouver au père qui se ronge et se morfond qu'elles peuvent être utiles.

Xinran a été une sorte de « Ménie Grégoire » chinoise, l'acuité de son regard sur la condition des femmes est remarquable autant par sa finesse que par son humour. Les coutumes et les usages de la vie quotidienne sont traduits avec l'authenticité du vécu.
« Même si le bol de la famille est vide, mieux vaut mourir de faim que voler le gruau du voisin ».

Si parfois la candeur et la naïveté de Trois, Cinq et Six sont exaspérantes, je reconnais que leur innocence autorise des réflexions savoureuses et rafraichissantes.

L'auteur en profite pour mettre en exergue la fracture ville/campagne : « Ces gens des villes, faut vraiment qu'ils aient un professeur pour tout, ils peuvent rien apprendre tout seul. Ils ont qu'à faire marcher leur ciboulot comme nous à la campagne ».
Xinran prône une naissance de féminisme dans ce milieu exclusivement patriarcal et machiste. Elle n'hésite pas non plus à égratigner les institutions et la bureaucratie :
« Mao était un Dieu, et les policiers d'infaillibles représentants de l'Armée Céleste ».
Les gens étaient arrêtés pour des motifs futiles ou seulement pour un manque d'autorisation pour se déplacer d'une ville à une autre.

Il y a un tel décalage entre des vies d'européens et celles désuètes de ces chinois de la terre en ce début de 21ème siècle que ce roman pourrait paraitre niaiseux s'il n'était épargné par l'emploi fréquent du second degré.

Serait-il possible que des filles soient désormais capables de soutenir un toit ?
A découvrir. La provocation, c'est bon parfois !

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