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sur 1090 notes
« La durée d'une vie n'est qu'un intervalle insignifiant dans le cours infini du temps. »
Ainsi s'exprime le héros de cette épopée en forme de succession de courts épisodes, le célèbre ronin itinérant Miyamoto Musashi, à la veille d'affronter un combat qu'il pense mortel, et qui cherche la Voie du sabre (ou Kendo) à travers le Japon du début du XVIIème siècle.

La Pierre et le Sabre est le premier des deux volumes de ce roman basé sur l'histoire d'un célèbre escrimeur, Miyamoto Musashi (1584-1645) dont l'auteur Eiji Yoshikawa fit une figure nationale à travers un feuilleton paru entre 1935 et 1939 dans l'Asachi Shimbun. 859 pages dans l'édition française, indispensables pour effleurer l'âme japonaise, ses principes et ses valeurs, en se remémorant aussi l'état d'esprit des jeunes soldats de l'empereur nippon à la veille du second conflit mondial.

Une succession d'aventures où s'inscrit progressivement l'image du japonais contemporain, dont l'idéal est la maîtrise de soi, la force intérieure, la symbiose avec la nature. Au début, un jeune colosse venu d'un village de campagne, mal dégrossi, violent, que l'on trouve parmi les cadavres de la fameuse bataille de Sekigahara. Takezo va partir sur les routes pour s'affronter avec des adversaires supérieurs à lui, d'abord en technique, puis en nombre. Avec son allure menaçante, son kimono court, son hakama (pantalon de combat à plis), ses deux sabres, son regard fou, il ne se fait pas que des amis.

Mais ses rencontres – c'est fou ce qu'il retrouve par hasard ses amis comme ses ennemis souvent dans ses pérégrinations, spécialement sur les multiples ponts du pays – le font progresser sans cesse dans la Voie qu'il s'est tracée. En particulier le moine Zen Takuan, qui le forcera à une retraite de trois ans pour étudier et ainsi devenir meilleur.

On le retrouve alors avec un nouveau nom, Musashi, une nouvelle fortitude, il a acquis l'étoffe du héros.

Des combats époustouflants – en particulier un lourd combat nocturne dans la neige - de belles jeunes filles, de sages conseillers, des traitres.

Les personnages vont par couple : les bons génies (Takuan et Jotaro), les veules et victimes-nées (Matahachi – Akemi), les suffisants violents, parfois traitres (Kojiro – Seijuro), les vieilles sorcières (Osugi – Oko) entourent le couple d'amants chastes Musashi et Otsu.

Tout pour captiver l'attention des lecteurs. Pas étonnant qu'aujourd'hui l'histoire ait été transposée en un seinen manga intitulé « Vagabond ». Mais les 120 millions d'exemplaires de ce roman ne comptabilisent pas cette édition plus populaire.

Pour moi qui suis une fervente admiratrice des estampes d'Hiroshige, les paysages du Japon sont d'une beauté sans limite. Cependant, je me suis tout de même moins régalée qu'à la lecture de la trilogie de Dale Furutani, je l'avoue ....
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Alala qu'est ce que ça a été bon!
Presque 3 semaines que j'étais accrochée à ce bouquin de plus de 800 pages matin et soir dans le train. Et pour expliquer un peu mon état d'esprit :c'était vraiment dur de l'abandonner, j'en ai même loupé ma station plusieurs fois.



C'est l'histoire romancée de Musashi Miyamoto, figure emblématique du samourai au Japon, ayant vécu au 17e siecle.
Musashi (Takezo de son vrai nom) a 17 ans quand il part participer à la grande bataille de Sekigahara qui verra triompher le camp adverse: les Tokugawas.
Rejeté par son village il decide alors de consacrer sa vie à son sabre et de suivre la voie du samourai.
Ce livre est une grande saga ou son personnage est lié à de nombreux autres (historiques pour la plupart).
Mais il s'agit avant tout de la quête de Musashi pour atteindre une parfaite maitrise de son art et de soi.

Alors avant toute chose: je suis totalement amoureuse de Musashi! (désolée Bibi!)
Il est beau, il est fort, il est ultra stylé (mais non c'est pas lui sur la pochette du livre).
Bon il fait visiblement pas bon être amoureuse de lui (il aime un peu trop son sabre!) mais pas grave, je l'aimerai sans fin!

Ensuite c'est un livre au style très agréable à lire. On dévore littéralement les pages sans s'en rendre compte.



L'histoire, certes romancée, de réels personnages historiques permet de se construire une petite culture de référence, ce qui, pour une inculte comme moi est non négligeable...
On y découvre le Japon traditionnel au quotidien: arts, thé, religion... ce qui le rend très riche culturellement parlant.

On découvre des petits trucs marrant comme par exemple que le jeu Pierre/Papier/Ciseaux que je croyais bien traditionnel de nos cours d'école occidentales est en fait un très vieux jeu chinois (ensuite importé au Japon et bien bien plus tard exporté en Europe )


De plus, ce bouquin nous plonge totalement dans l'esprit sans concession du samourai et c'est passionnant et abhérant à la fois.

Pour finir, de ces 800 pages il n'y a pour moi, rien à jeter! Pas de longueurs, que du condencé, que du bon.

Pour toutes ces raisons ce livre atteint la belle note de 5/5: chef d'oeuvre

ET la bonne nouvelle dans tout ça c'est que....c'est pas fini:
J'attaque le deuxième et dernier tome demain
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Musashi, roman d'aventure et initiatique japonais, paru initialement en feuilletons entre 1935 et 1939, a été traduit en deux volumes, La Pierre et le Sabre, 840 pages, puis La Parfaite Lumière, 690 pages. C'est visiblement un roman très connu au Japon, qui rend hommage à un personnage historique faisant partie du panthéon national.

L'histoire est simple, et riche à la fois, bien construite : deux frères d'armes, après une grave défaite, vont connaître des destins croisés, forts différents, mêlant survie, amours, combats, choix spirituels... et mettant à l'épreuve leur courage et leur sens de l'honneur. Il s'agit donc avant tout d'un roman d'aventures. Malgré le poids papier des deux tomes, ils se lisent très bien, tout aussi digestes que le Seigneur des Anneaux ou Les Trois Mousquetaires.

Mais, par son thème et par son auteur, le livre revêt aussi une dimension spirituelle et est, à ce titre , un roman initiatique. Au-delà d'exploits plus ou moins romancés, tout tourne autour du Bushido ("voie du guerrier"), qui n'est pas qu'un code de conduite guerrier mais un code moral au sens large, reprenant des principes shintoïstes, bouddhistes et confucianistes. Il semble que la société japonaise, même moderne, soit encore profondément marquée par ces valeurs, que ce soit pour les remettre en cause depuis l'ère Meiji et après-Guerre, ou au contraire pour en conserver les fondamentaux.

On peut enfin le considérer comme roman historique et moyen d'ouverture culturelle à double titre : d'une part les aventures décrites se déroulent dans le Japon shogunal du XVIIème Siècle, époque Togukawa, que nous autres européens croyons connaître un peu par les estampes de l'époque et certains fims, japonais ou non.
Ce livre permet d'approfondir la compréhension des moeurs (les rapports hommes femmes notamment) et principes spirituels (le bushido) qui régissent cette société féodale en pleine mutation.

D'autre part, Eiji Yoshikawa écrit cet hommage à un héros national et aux valeurs traditionnelles japonaises alors que le pays envahit la Chine (cf le Lotus Bleu) et s'apprête , quelques années plus tard, à affirmer son nationalisme au niveau mondial à Pearl Harbor. J'ai d'ailleurs noté avec intérêt que le Gorin no Shō théorisé à la fin de sa vie par le véritable Miyamoto Musashi, et l'un des fils rouges du roman, est toujours très populaire au Japon, depuis que la Hagakure, autre voie professée par Yamamoto Tsunetomo, s'est trouvée blâmée suite à son usage durant le seconde Guerre mondiale.

En résumé, une découverte pleine de richesses pour le lecteur français, et un grand Roman, dont j'ai avalé les pages et refermé le second tome avec le regret qu'il n'y en ait pas un troisième... or, je me lasse habituellement très vite des sagas, et Dumas et Tolkien sont parmi les rares à m'avoir fait un tel effet...

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Une excellente préface d'un spécialiste du Japon met l'eau à la bouche de cette épopée japonaise…
Promesse tenue dans ce roman d'aventure dans un Japon du 17 eme siècle qui marque la perte d'influence des Samouraïs dans un Monde toujours plus économique et qui lentement transforme une force guerrière en une culture, une forme d'apprentissage voire une philosophie.
Le parcours d'initiation du samouraï solitaire ne déconcerte pas. Il pourrait être cow-boy et faire le tour de l'Ouest, chevalier et faire le tour de France, américain et faire le tour de NY avec des toiles d'araignée, il apprend humblement mais vite parce qu'il est très, très doué.
Il a beaucoup de méchants à ses trousses qui bien qu'étant eux-mêmes samouraïs, n'ont apparemment pas bien intégré les codes de l'honneur.

Il y a quelques détails qui diffèrent :
le héros va à pied ou, quand il a une monture, c'est une vache, il reconnait un de ses mentors à la façon dont est coupée une pivoine, il mange beaucoup de riz et le qu'en-dira-t-on joue un rôle terriblement important dans tous les domaines de la vie.
Le déshonneur, ou la crainte du déshonneur est un moteur qui peut amener aux pires extrémités… Curieusement jusqu'à tricher…

Tout cela est parfaitement narré et offre un excellent –gros- moment de lecture (liseuse conseillée because of 720 pages)
J'aimerais finir par un personnage secondaire, récurrent comme les autres, mais dont il me semble qu'il est particulièrement original et –très- « attachant ».
J'ai nommé Osugi, une femme, mais quelle femme, à côté de laquelle une armée de belle-mères me paraitrait bien inoffensive.

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Acheté à la sortie de l'exposition "l'Arc et le Sabre" au musée Guimet, voici un roman qui a parfaitement prolongé mes impressions et alimenté mon imaginaire sur les samouraïs. Son titre original est Musashi, du nom du célèbre samouraï, personnage historique qui vécut de 1584 à 1645 et devint de son vivant une figure de légende chez les japonais. Sa popularité n'a jamais décru et fut entretenue dans les années 30 par Eiji Yoshikawa qui romança sa vie dans ce long récit publié en feuilleton de 1935 à 1939.

Le roman débute en 1600 sur le champ de bataille de Sekigahara, quand Takezō et son ami Matahachi reprennent conscience, allongés au milieu des innombrables cadavres : ils ont échappé par miracle au massacre et ne sont que blessés. Matahachi et Takezō sont désormais des rōnins, samouraïs sans maître. Tandis que Matahachi décide de ne ne pas retourner dans son village et d'abandonner ainsi sa mère et sa fiancée la vertueuse Otsü pour se livrer à une vie dissolue, Takezō choisit d'y retourner. Mais il est rejeté par les villageois qui se souviennent de ses nombreuses frasques : les choses tournent mal et Takezō doit s'enfuir...

Après avoir changé de nom, Takezō-Musashi chemine seul, en quête de la Voie du Samouraï, pour élever son âme et approfondir son art : entre deux duels ou combats sanglants avec les disciples de l'école de Yoshioka, il se soumet à une discipline de fer et à des expériences spirituelles pour affermir sa force mentale et ses techniques de combat au sabre. Musashi développe son propre style de combat, très empirique, sans vraiment suivre les courants des différentes écoles de sabre de l'époque. Mais la voie du Sabre exige une telle discipline qu'elle n'est pas compatible avec l'amour : ainsi, tout au long du roman, l'on voit la pauvre Otsü lui courir après et le pleurer.

Autour de Musashi gravitent de nombreux personnages qu'il ne cessera de croiser tout au long de sa quête : son ancien meilleur ami Matahachi et sa féroce mère Osugi, la jeune Akemi qui sera malmenée tout au long du roman, des moines plus ou moins facétieux, son jeune disciple Jōtarō...

J'ai beaucoup apprécié de découvrir comment vivaient les japonais à l'époque féodale, quand s'ouvre l'ère d'Edo : on croise ainsi les petits artisans et commerçants comme les fabricants de sandales de paille, les loueurs de vaches, les aubergistes mais aussi les hommes d'arme, les seigneurs, daimyōs, shōguns, les moines, les geishas...
La forme feuilletonnesque du récit explique les brusques et fréquents changements de lieux et de personnages et nous permet de parcourir en compagnie de Musashi de nombreuses contrées d'un Japon en pleine mutation, avec châteaux en reconstruction et une paix très relative qui règne entre les principaux shōguns...

J'ai aussi été bluffée par les combats avec les disciples de l'école de Yoshioka qui sont racontés avec un art de l'ellipse incroyable ! Ne craignez pas les détails crus : les combats sont dépeints en quelques traits foudroyants évoquant la vitesse quasi magique des déplacements du héros avec son sabre qui tranche et prend chaque vie en un éclair : dans de nombreuses scènes, il faut relire les quelques phrases du combat pour comprendre que tout est déjà fini ! Musashi s'en est sorti bien sûr mais ses adversaires sont tous morts ! Je suppose que le roman d'Eiji Yoshikawa a du beaucoup inspirer toute cette mystique autour des samouraïs en leur conférant les pouvoirs presque surnaturels qui sont désormais leur apanage dans de nombreux films d'arts martiaux. Une exception toutefois à ce style lapidaire à double titre : le célèbre combat (complètement historique !) que Musashi mène seul contre des dizaines de Yoshiokas au Pin Parasol est décrit avec sauvagerie et férocité, et illustre la technique de combat à deux sabres, encore inconnue des hommes d'épée à l'époque.

C'est à la fois un roman d'aventures (avec un soupçon de farce par moments), un roman d'arts martiaux, une quête de soi, qui n'a pas vraiment d'équivalent dans la littérature française. Les Trois Mousquetaires sont peut-être ce qui s'en rapproche sans doute le plus, et encore... D'Artagnan avait des amis prêts à mourir pour lui, contrairement à Musashi qui voyage la plupart du temps en loup solitaire, de temps à autre rejoint par son très jeune disciple Jōtarō. Enfin, un mot sur le style, fluide et souvent poétique, il ajoute aux attraits de ce voyage dans le temps.

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L'auteur nous offre une version romancée de la vie de Miyamoto Musashi (autre façon de prononcer son véritable nom : Takezo), samouraï célèbre ayant réellement vécu au 17ième siècle.

L'histoire débute juste à la fin de la grande bataille de Sekigahara, à laquelle Takezo et son ami Matahashi survivent de justesse et se réfugient chez Oko et Akemi.

Rétabli, Takezo rentre dans son village sans Matahashi, celui-ci ayant préféré fuir avec une autre femme que de rejoindre Otsu, sa fiancé.

Sa jeunesse tumultueuse, le barrage forcé à la frontière pour revenir dans son pays et sa culpabilité passive dans la désertion de Matahashi lui valent son rejet par les membres de son village.

Guidé de façon aussi originale que douteuse par le moine errant Takuan, il deviendra Musashi et consacrera alors sa vie à la recherche de l'accomplissement personnel par le biais de la voie du samouraï.

Il parcoure le Japon afin de défier les plus grandes écoles pour améliorer son art et donner un véritable sens à sa vie.

Au travers de la quête de Musashi, de nombreux personnages historiques sont présentés, restituant un peu plus nettement l'histoire dans son contexte historique.

Certains personnages du livre sont méprisables, d'autres sont ambiguës, certains particulièrement attachants mais tous sont dépeint avec un charisme certain.

A la manière des romans de capes et d'épées occidentaux, l'action et les combats prennent évidement une part importante du livre.

Cependant, contrairement aux chevaliers qui défendent la veuve et l'orphelin (et surtout les princesses) pour atteindre la renommé, le parcours du samouraï est intérieur, à la recherche du geste parfait et de sa propre maîtrise.

Toujours dans la recherche de ce geste parfait, Musashi s'intéresse également au travail des artisans et artistes comme le potier. Ces professions serviront ultérieurement de références à Musashi pour étayer ses théories dans le Gorin no sho (Traité des cinq roues).

Malgré le fait que Musashi soit le samouraï le plus célèbre au monde, le personnage n'y est pas invincible. Ses plus grandes forces ne sont pas sa taille, ni ses solides épaules mais son sang-froid devant des situations périlleuses et son sens méthodique de la préparation au combat, que soit pour un duel ou un combat contre de multiples adversaires

L'enchaînement des passages d'actions, de dialogues et de descriptions est très fluide et peint un Japon d'une toute beauté.

La violence décrite dans ce livre y est assez relative. Certes, le sang coule à flot. Dans des combats au sabre, il serait difficile d'être réaliste en faisant autrement, mais l'auteur ne fait pas dans la démesure en détaillant les dégâts causés.

Une petite chose m'a intrigué. Malgré la superficie du Japon, les personnages principaux ne cessent de se rencontrer entre eux, de se séparer pour ensuite se retrouver inopinément quelques pages plus loin. Bien que j'ai trouvé cela un peu téléphoné, cela n'a ne retire rien à la qualité de l'histoire.

Au final, c'est un livre passionnant, d'une portée nettement supérieure à celle d'un roman d'aventure. Car, au travers de ses combats, Musashi entraîne le lecteur dans un parcours initiatique, celui du bushido.

A lire absolument pour tout amateur de la culture nippone.
Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
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On dit d'ordinaire que Musashi est le "d'Artagnan japonais".

Ce premier tome (suivi par "la parfaite lumière") narre l'apprentissage de la maîtrise de soi d'un jeune homme fougueux.
Cette quête est d'autant remarquable que, par sa force, rien ne devrait lui résister, et rien ne lui résiste...à part lui-même.

Aux ferrets de la Reine Anne et des complots de Richelieu, Rochefort, de Milady, c'est-à-dire de l'affrontement entre D Artagnan et le monde, Yoshikawa décrit au contraire le domptage de ce qui pourrait opposer le héros à l'univers, le domptage de son monde intérieur.

Bien sûr, il y a des scènes de bataille, il y a de la bravoure, mais il y a surtout la recherche du geste parfait, non pas en tant que technique, mais en tant qu'art de vivre.
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Deux amis d'enfance :
Takezô et Matahachi qui sont les seuls survivants du massacre de Sekigahara ( XVIIéme siècle ) au Japon !
Ils rencontrent Akemi qui dépouille des cadavres pour le compte de sa mère Okô.
Ils sont tous deux fils de samouraï mais, Matahachi va se laisser aller à la paresse, à la boisson pour mener une vie douillette auprès de la courtisane Okô et de sa fille.
Par contre Takezô veut dominer son tempérament brutal et sa force exceptionnelle en se consacrant à la Voie du Sabre.
Suite à la rencontre du moine Zen Takuan,il va changer de nom et devenir Musashi, pour continuer sa quête en se mesurant à tous les grands escrimeurs du Japon.
Pendant 860 pages, Eiji Yoshikawa nous fait découvrir la sociologie, la politique et l'éthique des habitants de ce Japon médiéval ainsi que l'épopée de ce ronin habile et déterminé qui sera poursuivi pendant tout le récit par Osugi : qui est la mère de Matahachi et qui lui reproche d'avoir entrainé son fils dans la guerre ! Il sera aimé par la douce Otsù et aidé par son jeune disciple Jotarô ... il va défier avec son épée en bois les escrimeurs de la fameuse école de Yoshiako !
C'est avec détermination, lucidité, et bravoure qu'il va remporter tous les duels qui lui sont proposés ( ou imposés ) : il vaincra les fils de Kempo : Seijurô et Denschirô et sera poursuivi par les Yoshiakos qui veulent venger les leurs ainsi que l'honneur de l'école !
Musashi deviendra une légende pour ses combats, en particulier avec sa technique des " 2 sabres ", et sa spiritualité, sa persévérance au service de la Voie du Sabre !
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Un roman qui compte dans la littérature japonaise. Je le conseille tout particulièrement à ceux qui veulent découvrir ce pays ou approfondir leurs connaissances historiques. le récit est facile , le style simple.La seule difficulté réside d'une part dans le nom des personnages et des lieux, d'autre part dans la nécessité d'avoir un minimum de culture sur le Japon.C.'est un livre d'aventures à l'époque médiévale .Cela se lit lentement.Je conseille de se renseigner sur le contexte historique car il s.'agit d'une période importante dans l'Histoire du pays et vous aurez plus de plaisir à la lecture si vous placez le texte dans ce contexte .
Ce livre est une porte ouverte sur la découverte du Japon, des ses traditions, de ses croyances, de ses valeurs. Prenez le temps de faire quelques recherches pour éviter de rester sur les clichés classiques , complètement stéréotypés d'un point de vue occidental , notamment au cinéma
À commencer plusieurs semaines avant de partir au Japon ou à relire tranquillement au retour mais toujours en prenant son temps.
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Sur un champ de bataille dévasté, deux jeunes hommes se relèvent en titubant. Takezo et Matahachi ont dix-sept ans et pour fêter leur entrée dans l'âge d'homme sont tous deux rentrés dans l'armée d'un des multiples petits seigneurs du coin assoiffés de pouvoir. Mal leur en a pris car leur armée s'est fait tailler en pièces par l'ennemi et les voici en fuite, obligés de rentrer dans leur village natal, la queue entre les jambes. Matahachi, pris dans les filets d'une belle veuve sans scrupules, ne retournera jamais auprès des siens et laisse à Takezo la tâche désagréable d'annoncer la nouvelle à se mère Osugi et à sa fiancée Otsu. Traqué par les hommes du shogun et conspué par les gens de son village qui le considère comme un voyou, Takezo doit mourir… Mais mourir pour mieux renaître dans la peau du samouraï errant Miyamoto Musachi ! Avec l'aide bienveillante et railleuse du moine zen Takuan, Musachi va prendre la route et parcourir tout le Japon du XVIIe siècle, de ses bouges les plus infâmes au monde parfumé des grands de ce monde. Son objectif ? Atteindre à l'équilibre parfait en suivant la Voie du Sabre et ainsi devenir un véritable être humain, un être digne de laisser une empreinte durable sur son temps.

Inspiré par la vie du grand escrimeur Miyamoto Musachi, « La Pierre et le Sabre » est LE grand roman de cape et d'épée japonais. On y retrouve tous les ingrédients chers aux fanatiques des grands maîtres du genre : rebondissements permanents, duels et combats à foison, personnages un brin caricaturaux mais si charismatiques, amoureuse transie et trop innocente pour son propre bien, intrigue rythmée et foisonnante, etc… Là où Musachi diffère de ses homologues occidentaux, c'est dans sa recherche d'un idéal de pureté. Là où les autres recherchent l'amour, la gloire ou la richesse, lui souhaite dominer sa force brute par son intellect, devenir maître absolu de sa propre volonté. Au fil des pages, on le voit évoluer, passer du statut de petite frappe sans avenir à celui du ronin, puis à celui d'étudiant escrimeur, pour devenir finalement le plus renommé expert en arts martiaux qu'ai connu le Japon. Attachant et faillible, ce rustre mal dégrossi attire la sympathie et c'est avec plaisir qu'on le voit s'affiner petit à petit, sans perdre pour autant sa candeur de bon provincial.

Dans sa quête, il se verra épaulé ou contrecarré par une foule de personnages bien typés et souvent assez excentriques. Mon coeur bat très fort pour Takuan, un moine zen cachant des abîmes de sagesse sous ses comportements délurés qui prendra Musachi sous son aile et fera en sorte de le dégrossir… à sa façon ! J'aime aussi beaucoup Osugi, la vieille mère de Matahachi, qui, suite à un malentendu malheureux, n'aura de cesse pendant tout le roman de pourchasser Musachi afin de lui couper la tête pour la ramener dans leur village natal. Son odyssée picaresque à travers le Japon apporte un contre-point délectable à la quête du Musachi, fort embarrassé de cette adversaire coriace mais chenue (Honnêtement, comment réagir quand une petite vieille de soixante-dix ans vous assaille sans crier gare ? Vous ne pouvez quand même pas la zigouiller !)

J'avais gardé un très bon souvenir de ce roman lu à l'adolescence, ainsi que de sa suite « La Parfaite Lumière ». Quinze ans plus tard, le plaisir est toujours là, malgré certaines péripéties un peu répétitives à mon goût et un style agréable mais très classique. le tout donne un riche roman d'aventure, non dénué d'humour et de second degré, et une façon très agréable de découvrir le Japon médiéval – étude qui aurait beaucoup à nous apprendre sur la Japon d'aujourd'hui, sa culture, ses valeurs et ses obsessions. Vivement la suite !

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