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Catherine Guetta (Traducteur)Macha Zonina (Traducteur)
EAN : 9782742739400
285 pages
Actes Sud (09/09/2002)
4.17/5   3 notes
Résumé :
" Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à sa manière " , cette première phrase d'Anna karénine aurait pu servir d'exergue au Dernier Communiste . Un"e histoire de famille précisément , celle de nouveaux russes , de nouveaux riches , les Petchonkine , dont le fils unique , après des études en Suisse , revient dans sa ville natale où tout appartient à ses parents . Mais à l'instar du prince Mychkine , l'idi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ilya Petchonkine, fils de l'oligarque Vladimir Ivanovitch Petchonkine, revient en Russie dans sa ville natale, Pridonsk, après six ans d'études dans une école huppée de Suisse.
Comment Vladimir Petchonkine, autodidacte grossier, qui n'écoute personne, et qui a réussi à mettre la main sur tout Pridonsk, a-t-il pu engendrer un tel fils, qui rêve de rétablir le communisme dans un pays qui n'a plus d'idéologie ?

« Je dois te dire quelque chose, tu vas être triste mais je te le dirai quand même, commença Vladimir Ivanovitch d'une voix vigoureuse et décidée. Ici, il n'y a ni communistes, ni démocrates ! Au Kremlin, quand on m'a décerné le prix du « chevalier du business russe », tu sais ce que je leur ai dit : « On n'est ni blanc ni rouge, on est de Pridonsk ! » Cinq minutes d'applaudissements, d'ovations même ! »

Totalement burlesque au départ, depuis la Rolls Royce rose et les gardes du corps qui attendent Ilya à l'aéroport, la conversation des parents assis sur un banc étroit qui regardent leur fils dormir comme s'il n'avait que quelques mois, la fierté du père Petchonkine pour les connaissances en latin de son fils, « le dernier communiste » prend ensuite une tournure plus pathétique.

A la suite de ce que le fils va oser pour renverser le pouvoir de son père et rétablir le communisme, les proches et les hommes de main de l'oligarque vont faire leur coming-out, et tout va s'effondrer comme un château de cartes.

« Il est ... terrible ! continua Pribylovski d'une voix à peine audible. Il porte sous sa veste un Beretta à vingt coups, mange du poisson avec les mains et les essuie sur le tapis, sur lequel il s'allonge pendant les repas. »

Ponctué de références aux classiques de la littérature russe, « le dernier communiste » prolonge cette idée qu'il y a un don des auteurs russes pour déranger et attirer, pour l'invention et pour dire de façon indirecte, par le loufoque et l'absurde.
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Savoureuse et ironique, la tentative du fils (de 15 ans) de riches nouveaux russes pour rétablir le communisme...

Publié en 2000, ce premier roman d'un auteur qui atteindra une relative consécration dès son roman suivant (« le musulman »), est un coup d'essai, et déjà un coup de maître. L'un des auteurs russes contemporains qui se rapproche peut-être le plus de l'esprit de Nicolas Gogol, adapté évidemment au temps présent.

Une famille de nouveaux russes richissimes, les Petchonkine, domine totalement la ville de Pridonsk, quelques centaines de kilomètres au sud de Moscou. Mais leur fils Ilya, quinze ans, de retour de six ans d'études en Suisse, décide de relancer le communisme, en s'appuyant sur ses solides lectures, sur son enthousiasme militant débordant, sur ses premières recrues et sur le livre-culte du réalisme socialiste, "Et l'acier fut trempé" de Nikolaï Ostrovski... Savoureux en diable, ironique à souhait, et non dépourvu d'une certaine mélancolie à mesure que l'on approche de la conclusion.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La rive large et sablonneuse se transformait en pré et grouillait de monde. Une tente de couleur vive s'élevait au milieu et des tables recouvertes de nappes blanches avaient été dressées à côté. Un peu plus loin, un grand chaudron enfumé pendait au-dessus d'un brasier. Une multitude de serveurs en chemises blanches et nœuds papillons noirs s'affairaient en tous sens.
- La soupe est prête ? fut la première question adressée par Petchonkine, une fois sur la terre ferme, aux gens qui l'avaient instantanément entouré.
- C'est prêt, Vladimir Ivanovitch, on n'attend plus que de la faire fumer ! exposa en souriant le cuisinier replet aux joues roses, vêtu d'une veste d'une blancheur immaculée et affublé d'une toque semblable à une tour, tout aussi blanche.
Petchonkine ouvrit grands ses bras et s'exclama :
- Ah ça c'est mon affaire !
Cette scène rappelait le célèbre tableau représentant Pierre le Grand. Sa suite peinait derrière son leader impétueux : pour une enjambée de Petchonkine, il fallait compter trois ou quatre petits pas pour les autres. On le saluait tout en courant, on lui adressait des plaisanteries obséquieuses et des requêtes, bien que Vladimir Ivanovitch n'écoutât personne.
- On se détend, en gens civilisés ! Joyeusement, mais sans se bourrer la gueule ! plaisanta Petchonkine aussitôt accompagné d'un rire général un peu excessif. Il se déshabillait en marchant : une veste de soie noire, une cravate Versace de couleur vive, une chemise de lin blanc. Tout cela fut rattrapé au vol, à droite et à gauche, par l'un ou l'autre, au hasard, seul un grand pistolet dans son étui de cuir souple se retrouva ni vu ni connu entre les mains du Gris auxquelles il était justement destiné.
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