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4,19

sur 318 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel thriller palpitant, Ivan Zinberg nous emmène à la poursuite d'un tueur en série hors norme.
J'ai été emportée loin dans les méandre d'un scénario béton , et avec une écriture prenante, digne des meilleurs polars du moment.

J'ai malgré tout eu un peu de mal avec ce flic Karim Bek, qui a fait son job, même plus que son job, parce que ma sympathie est allée naturellement vers Jacques. du coup j'ai gardé mes distance avec Karim et il m'a manqué cette petite chose qui aurait pu faire de ce roman une vraie pépite. Malgré ce petit bémol , l'auteur nous mène par le bout du nez aves des descriptions précises et une maîtrise de la scène de crime parfaite. Sans oublier le côté scientifique qui est très précis et qui nous embarque dans une histoire terriblement réaliste.

Un très bon roman, une maison d'édition de confiance et un auteur à suivre avec attention.
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Dans la langue courante, dans les médias, sur les réseaux sociaux, le terme « polar » est utilisé à tort et à travers pour classer des livres qui ne le sont définitivement pas. Si vous voulez lire un vrai polar, Matière noire en est un parfait exemple, et il est plutôt bien fait dans le genre.

Ivan Zinberg est capitaine de police, et scientifique de formation. Ce sont des gages de sérieux dans la manière dont il va mener son enquête. Fictionnelle, mais pas seulement, puisqu'il s'appuie sur nombre de cas réels de disparitions et de meurtres.

Cochons les éléments de définition du polar :
– la présence de flics : check
– une recherche méthodique faite de preuves : check
– la recherche de compréhension du coupable et de son mode opératoire : check

Les ingrédients sont donc tous présents, mais ça ne suffit pas à faire un bon roman, loin de là.

Mais c'est réussi. Oui, l'intrigue est soigneusement fignolée, décrite dans ses moindres détails, prenant le temps et l'attention nécessaire pour que tout soit crédible. Avec une enquête ancrée dans son temps.

Ivan Zinberg a beau être du terrain, il est maintenant aussi un écrivain rodé. Matière noire est son quatrième roman, et surtout le premier à se dérouler en France et non plus aux USA. le fait de nous plonger dans des coins de France qu'il connaît parfaitement, renforce aussi le ressenti en termes d'immersion et de crédibilité.

Son écriture analytique et sa manière précise de raconter son histoire sont des garanties supplémentaires. Et il a réussi à injecter un souffle romanesque par ce qui fait le sel d'un roman : les personnages.

Deux investigations en parallèle qui vont se rejoindre, procédé traditionnel. L'une menée par un policier qui va aller au-delà de ses prérogatives. L'autre suivie par un journaliste (ex flic des RG) d'une feuille spécialisée dans les faits divers sordides. le premier, beur de service pour certains, se montre particulièrement acharné pour trouver la vérité. le second, l'ancien, met toute son expérience pour creuser à fond, malgré le coté sensationnaliste de son journal.

Deux protagonistes bien dessinés, à qui on s'attache et qui apportent une vraie dose d'humanité à cette intrigue détaillée et pleine de vie.

Si vous aimez les enquêtes vraisemblables, certes classiques, mais menées par un auteur fiable et qui a le talent nécessaire pour créer des personnages qui tiennent la route, Matière noire est fait pour vous. A mon sens, Ivan Zinberg a bien fait d'écrire sur ce qu'il connaît le mieux. Place à l'enquête !
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Poursuivant mes lectures du prix Harper Collins Poche, j'avais misé un (faux) billet sur Matière noire, de Ivan Zinberg, persuadé par quelques échos puis par les premières pages qu'il allait parfaitement coller avec mes attentes du genre. Eh bah on y était presque !

Parce qu'elle est plutôt bien troussée cette histoire mêlant disparitions, meurtres sordides et cold case ressortis du placard en pays stéphanois. Si la trame comme la construction sont assez classiques, elles ont le mérite d'être crédibles et sans fautes, rendant la lecture plutôt passionnante.

Idem pour ce duo d'enquêteurs, avec Karim, flic chef de la BAC au passé familial compliqué, et Jacques, le journaleux comme on n'en fait plus, menant des enquêtes parallèles finalement réunies au moment adéquat.

Bref, il y a dans Matière noire, un petit air de polar à l'ancienne qui m'a plutôt plu, privilégiant la rigueur narrative aux effets waouh trop souvent et facilement utilisés par d'autres. Alors quoi ? Juste deux bémols.

Le premier est lié aux très nombreuses digressions sous forme de références à toutes sortes d'affaires criminelles connues du grand public, que l'auteur (également flic au civil) parsème ci-et-là, comme une preuve superflue de son savoir sur le sujet et sans lien direct avec l'intrigue.

Le second, en partie lié au premier, est une pagination qui aurait pu être légèrement réduite, évitant quelques longueurs et redites.

Voilà pour les bémols, légers, car l'ensemble réjouira les amateurs de polars noirs et d'enquêtes addictives.
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Saint-Étienne, juillet 2017. Karim Bekkouche, dit Bek, chef de la BAC, enquête sur la disparition mystérieuse de la fille d'une amie, Inès Ouari. En Savoie, c'est une joggeuse qui disparaît, Marion Testud. Jacques Canovas, ex-flic aux mythiques RG, recyclé dans la presse à faits divers est envoyé sur place par son rédacteur en chef. L'un flic, l'autre journaliste, méthodes différentes, mais objectifs similaires : le besoin de savoir. Lorsque de vieux « cold case » refont surface, c'est ensemble, malgré tout ce qui les sépare, qu'ils font front.

Ivan Zinberg est capitaine de police. Il aura fallu qu'il soit publié chez Cosmopolis pour que je découvre sa plume, et soyons honnête que je m'y intéresse. Sans vouloir faire du prosélytisme, je n'ai pas d'actions chez Ring, cette maison d'édition fait le job, et elle le fait bien ! D'abord, elle envoie les romans aux blogueurs en temps et en heure, premier bon point. Elle leur laisse le temps de les lire, second bon point. Enfin, elle met la lumière sur des auteurs aux multiples talents qui forment, pour moi en tout cas, une nouvelle génération d'auteurs qui feront la différence dans la littérature noire. Après un week-end passé à Bruxelles, Salon de l'iris noir, j'ai eu la chance d'en rencontrer 4, de constater à quel point ils sont accessibles (eh non, ils n'ont pas la grosse tête !), gentils et incroyablement reconnaissants du boulot non rémunéré que nous faisons nous, les blogueurs à tenter avec perversité le lecteur lambda de les découvrir.

Digression terminée ! Je disais donc, Ivan Zinberg est capitaine de police. Ceci explique certainement la précision de son intrigue dans le déroulé des opérations. Il sait de quoi il parle. Excellent point puisque j'ai eu, et cela durant toute ma lecture, la sensation de voir se dérouler un film d'Olivier Marchal. Je sais, je vous saoule avec Olivier Marchal, mais en matière de polars français, pour moi, on ne fait pas mieux : c'est affûté, acéré et tranchant. Écriture singulièrement cinématographique donc où la précision des descriptions jouxte la précision des émotions. Rien n'est laissé au hasard dans cette profession où l'abject quotidien flirte avec la vie intime. Bek et Jacques ne sont que des hommes, empreints d'humanité malgré les horreurs vécues et la lie humaine fréquentée. Derrière les carapaces se cachent des âmes fatiguées aux bleus nombreux, aux coups reçus, aux affaires manquées.

« Jacques se dit qu'ils avaient des points communs. Chacun composait avec une vie privée compliquée et n'était pas disposé à s'en ouvrir. Un phénomène fréquent au sein de l'institution. À la maison poulaga, monde rude et viril où l'on se devait de rester fort, on ne montrait pas ses faiblesses et ses doutes. L'autre similitude était leur amour du métier. Lui n'exerçait plus, mais son âme demeurait celle d'un policier. Il ressentait une abnégation similaire chez Bek. Tous deux appréhendaient le côté sombre de l'être humain : lui en couvrant des faits divers, Karim en travaillant comme flic. Ils affrontaient les mêmes horreurs, palpaient et façonnaient la même matière noire, nourrie de violence et de sang. »

Nième « couple » de flics me direz-vous… Détrompez-vous ! Ces deux-là, ont ce petit quelque chose en plus, une solide appartenance au monde réel sûrement, qui fait que le lecteur adhère immédiatement à leurs histoires respectives, et les suit dans leurs quêtes. Unis par un passé écrasant, des émotions à fleur de peau, ils poursuivent leurs affaires chacun de leur côté jusqu'à leur rencontre page 318 seulement ! Ce sont surtout deux personnages qui fonctionnent à l'instinct, guidés par une forme de 6e sens qui sort de leurs tripes et qui vient se heurter à la réalité terrain. Forts de leurs intuitions, d'autres diraient de leur flair, ils avancent, comme guidés par la force impétueuse de leurs tripes. Je crois énormément à cet instinct d'une forme quasi supérieure, qui vous fait prendre une direction plutôt qu'une autre, sans possibilités de factuellement l'expliquer. Par cette façon de développer ses personnages, Ivan Zinberg m'avait ferrée !

le récit est articulé autour de l'alternance des enquêtes. Ce genre d'exercice, périlleux, dans lequel il est facile de se vautrer, génère ici un intérêt équivalent du lecteur pour une enquête et pour l'autre : il est ici parfaitement neutralisé. C'est la maîtrise de ce procédé compliqué qui rend le lecteur accro, car l'auteur nous accroche dès les premières pages à l'humanité de ses personnages. Ils pourraient faire partie de nos vies, ne sortent pas d'un Marvel, n'ont rien de super héros, ils sont faits de chair, de sang.

Ce roman s'ancre puissamment dans une époque : la nôtre. Vous y trouverez par exemple de nombreuses références littéraires des grands maîtres américains du polar (de quoi augmenter vos piles à lire), des noms de séries actuelles, des références aux monuments du cinéma français. L'environnement n'est pas lisse, il est diablement vivant et laisse l'empreinte d'une période.

Qu'en est-il de l'enquête ? Elle se greffe dans cette atmosphère construite de main de maître, par un auteur qui baigne dans le milieu. Ne vous attendez pas à des twists de malade mental toutes les 3 pages, il a parfaitement compris que le twist à outrance n'est pas la clé du polar réussi. La grande originalité réside dans la révélation du nom du tueur à la page 381 quand le livre en fait 458 ! C'est à ce moment précis que la lectrice avide que je suis se demande, à juste titre, ce qu'il va bien pouvoir nous raconter dans les 77 pages restantes !! Je vous laisse le découvrir, mais force est de constater qu'il en a sous le pied, car je n'avais encore jamais lu un polar où le nom du criminel est révélé aussi tôt sans provoquer un ennui intersidéral jusqu'à la fin.

Si je ne vous ai pas convaincu de lire ce bouquin, je rends mon tablier de blogueuse blonde et je retourne dans ma cuisine… Oui, certains aimeraient beaucoup que j'y reste d'ailleurs dans ma cuisine et surtout que je me taise… Ce n'est pas gagné les gars, je vous le dis de suite, il n'est pas né celui qui va me faire taire.

Je souhaite à Ivan Zinberg, un succès colossal pour ce livre qui a parlé à mes tripes, et pourquoi pas (rêve doux) une collaboration future avec Olivier… Oui je sais, je vous saoule 😉
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Une jeune majeure, habituée des fugues durant son adolescence, disparaît dans la région stéphanoise. Voilà dix jours que sa mère n'a plus de nouvelles. Elle recontacte une vieille connaissance, Karim Bekkouche, devenu depuis, major à la BAC de SAINT-ETIENNE, qui va faire son possible pour déterminer les raisons de sa disparition et essayer de la retrouver.
A plusieurs kilomètres de là, dans les alpes savoyardes une joggeuse n'a plus donnée signe de vie depuis sa séance matinale. L'alerte a été donné par son compagnon, inquiet de ne pas la voir rentrer. Sur ce coup là, Jacques Canovas, reporter pour l'hebdomadaire de faits divers « crimes-hebdo », est missionné par son rédacteur en chef afin de couvrir l'événement sur place.
Deux affaires distinctes, deux lieux, deux disparitions inquiétantes. Est ce qu'un lien les unies ?

Au fil des pages les deux histoires vont se relier et l'action va gagner en intensité. Je dis bien l'action, parce que dans ce pur polar où l'essentiel se focalise sur l'enquête policière et la recherche de renseignements sur le terrain, de la part du journaliste, le suspense n'est que peu présent.
Dans la dernière partie du roman, la matière noire se déverse lentement, assombrissant un peu plus l'actualité déjà bien chargée en horreur.

Voilà c'est fait, je l'ai lu, après de longs mois d'attente et de nombreux retours positifs de passionnés du genre. Les avis sont dithyrambiques, quasiment unanimes et « Matière noire » vient même d'être récompensé du Grand Prix du prestigieux Festival Sans Nom de Mulhouse.

Et bien je ne comprends pas tout cet engouement autour de ce livre.
Alors oui il s'agit d'un bon polar, dans sa structure même et dans sa quête à résoudre une affaire judiciaire, oui on se trouve immergé dans l'univers de la police nationale française avec son fonctionnement et la vision qu'une certaine population peut avoir d'elle, et oui les faits peuvent être cohérents.
A côté de ça, on a le stéréotype du flic mal dans sa peau qui se plonge dans le boulot pour ne pas résoudre ses vrais problèmes et le gros point noir pour moi (non ce n'est pas la matière noire) est l'aspect psychologique du tueur, bien trop peu travaillé, qui amène à un manque de réalisme.

Je ressors de cette lecture mitigé, l'ayant appréciée et finie en quelques jours alors même qu'il manque ce grain de folie, cette touche explosive qui aurait rendu l'ensemble prometteur.
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Matière noire est une histoire de disparition de filles et de deux enquêteurs, Karim Bekkouche, chef de la BAC et Jacques Canovas, journaliste et ex-flic. Ils vont chaqu'un mener leur enquête et nous allons suivre leur découverte tout au long du livre.

Un polar que j'ai bien aimé lire dans l'ensemble, mais je ne vais pas vous mentir j'ai trouvé cette lecture longue.
Malheureusement pour moi, il n'y a pas eu ce petit truc qui a fait que ce livre était géniale au point à ne plus le lâcher.
Pourtant, Matière noire est une histoire bien construite et bien mené avec un début accrocheur. Ce livre très réaliste, nous fait comprendre qu'une enquête n'est pas simple et que dans la vraie vie ce n'est pas aussi haletant qu'on pourrait le croire. Ça peut parfois prendre des jours ou plus, avant qu'il ne se passe vraiment quelque chose.
Mais pour moi, c'était peut-être un peu trop réaliste et avec ces descriptions parfois pas très utiles à mes yeux, j'ai trouvé cette lecture un peu trop longue.

Voilà pour moi, Matière noire est un très bon polar, réaliste, simple et bien construit et qui se laisse lire, mais malheureusement il me manquait ce petit truc, cette tension constante qui fait que l'histoire m'aurait tenu encore plus en haleine.
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C'est peut-être l'un des polars qui a le plus fait parler lors de la fin de l'année 2019. Matière noire marque le retour d'Ivan Zinberg avec ce livre publié aux éditions Ring. Un polar sombre, ancré dans son temps, une enquête aux confins de la noirceur. Alors, on en a pensé quoi chez Lettres it be ? Découvrez notre critique sans plus attendre !

# La bande-annonce

Juillet 2017.

Une région. Deux disparitions.

Après une nuit en discothèque, la jeune Inès Ouari ne donne plus signe de vie.

Marion Testud, elle, n'est jamais rentrée de son jogging matinal.

Sur leurs traces, deux enquêteurs aux profils atypiques : Karim Bekkouche, chef de la BAC de Saint-Étienne, flirte avec les limites et prend tous les risques pour retrouver Inès. Jacques Canovas, journaliste parisien et ex-flic des Renseignements généraux, couvre la disparition de la joggeuse.
Tous deux ont des raisons personnelles de parvenir à leurs fins.


D'un bout à l'autre du pays, les pistes se croisent tandis que de vieux meurtres énigmatiques refont surface. Deux hommes confrontés, lancés dans une course contre la mort à pleine vitesse dans les abysses de la terreur panique.

# L'avis de Lettres it be

Capitaine de police à côté de l'écriture, ou écrivain à côté de la police, Ivan Zinberg est loin d'être un bleu en librairie. Repéré par les éditions Critic où il publie ses trois premiers polars, salué dans Cosmopolitain en 2014 comme la « révélation littéraire de l'été » et à de multiples reprises ailleurs dans les médias, Ivan Zinberg revient aux affaires avec Matière noire publié aux éditions Ring. Sorti en novembre 2019, ce texte a déjà fait l'objet de nombreuses critiques, élogieuses pour la plupart, certaines n'hésitant pas à hisser l'auteur (déjà) parmi les plus grands du genre en France. Alors, ça dit quoi ?

Disparitions morbides sur fond de violences dans les banlieues, importance grandissante des médias sur le rendu de la justice aujourd'hui en France, psychologie meurtrière… Dès les premières lignes, difficile de trouver sa respiration avec Matière noire. Homme de terrain, Ivan Zinberg parle de ce qu'il connaît et chaque situation, chaque temps, chaque dialogue ou presque, tout cela nous plaque face contre réalité. Sur près de 450 pages, dans ce que l'on appelle un vrai pavé, l'auteur promène son lecteur dans une enquête qui prend son temps sans nous faire perdre haleine. du rythme à l'écriture, du suspens jusqu'au dénouement, tout sonne terriblement juste sans le moindre temps faible, ou presque.

À l'image d'un Olivier Norek, Ivan Zinberg frappe les esprits par ce goût de réel qui se dégage de chaque ligne. Matière noire est un polar bien ancré dans son temps, chaque dimension prenant toute son ampleur, qu'elle soit sociale, psychologique ou policière. le peu de personnages présents dans ce texte garantit à chacun d'entre eux une exposition presque parfaite, un rendu puissant pour tout de suite entrer au contact et ne plus les quitter jusqu'à la dernière page. de toute évidence, Ivan Zinberg fait une entrée remarquée dans la cour des futurs grands. À confirmer, même si on a déjà son idée pour la suite…

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be : https://www.lettres-it-be.fr/critiques-de-thrillers/mati%C3%A8re-noire-d-ivan-zinberg/
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Très bonne surprise : enfin un polar immersif, authentique et très addictif qui tient toutes ses promesses. le roman cumule deux enquêtes qui présentent des similitudes. On suit les recherches d'un journaliste autour de meurtres de plusieurs jeunes femmes et d'un flic de la BAC qui enquête sur la disparition inquiétante sur la fille d'une ancienne connaissance. J'ai beaucoup aimé le contraste et les similitudes dans leurs enquêtes et la personnalité des deux hommes. Emprunt d'un réalisme saisissant, on sent que l'auteur connaît son sujet et le restitue au mieux. Très beau moment de lecture jusqu'à la toute fin. L'auteur mérite d'être plus connu. Je compte lire un autre de ses romans.
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Cela faisait un moment déjà que j'avais envie de découvrir Matière noire d'Ivan Zinberg. On l'a beaucoup vu sur Bookstagram et je me suis décidée à sauter le pas lors du deuxième confinement… enfin, disons que je me suis fait un cadeau de non-confinement puisque je fais partie de ceux qui ne télétravaillent pas.

Matière noire relate deux disparitions. En 2017: Ines Ouari, une jeune fille de 18 ans, ne donne plus de signe de vie après être sortie de boîte de nuit. Marion Testud, elle, n'est pas rentrée de son jogging matinal. Deux enquêteurs se lancent sur les traces de ces femmes : Karim Bekkouche, chef de la BAC, et Jacques Canovas, un ex-flic reconverti dans le journalisme. Les pistes se croisent, font remonter de vieilles affaires faisant craindre le pire.

Je ne vais pas mentir, il m'a été difficile de rentrer dans l'histoire, et ça a été d'autant plus frustrant que Matière noire me faisait très envie. Ici, ce qui m'a titillée est lié à un choix d'écriture. Ce roman est vanté comme ancré dans la modernité avec des références précises au monde actuel… et justement, ça ne m'a pas plu. Pour moi, et cela ne reste que mon avis personnel, il y a trop de mentions liées à l'actualité, mais une actualité finalement presque anecdotique: un présentateur télé, des grandes enseignes, des marques de vêtements citées dans un certain nombre de descriptions. En soi, ce n'est pas un souci, mais c'est récurrent, et pour autant, je n'y ai pas vu d'intérêt littéraire car ce n'est pas pour souligner la soif d'accumulation d'un personnage par exemple. A contrario, je suis convaincue que l'auteur a fait pas mal de recherches pour évoquer des affaires criminelles assez récentes, ayant défrayé la chronique, et ces rappels-là à notre modernité sont très signifiants dans le roman. Ainsi, ce qui est un atout pour beaucoup de lecteurs, l'hypermodernité du cadre, m'a moi fait lever les yeux au ciel plus souvent qu'à mon tour. Ce n'est pas grave en soi, ce n'est que mon ressenti.

Une fois cette crispation dépassée, l'enquête tient toutes ses promesses. le premier chapitre est saisissant et met le lecteur en appétit. L'auteur nous offre ce qu'on attend d'un polar : un crime, un coupable énigmatique et brutal. C'est donc une entrée en matière tonitruante et très efficace. Puis, la tension redescend d'un cran bien qu'il y ait d'autres disparitions et d'autres meurtres. Les autres chapitres mettent en place les figures d'enquêteurs : Jacques Canovas et Karim Bekhouche dans leur quotidien. Enquêtes auprès de la BAC, arrestations, adrénaline pour Karim ; voyages sur les traces de tueurs, récupérations d'indices et d'éléments auprès d'informateurs pour le journaliste Jacques. Nous suivons leur travail en parallèle, et bien entendu, leurs routes se croiseront. le duo ainsi formé est particulièrement savoureux et intéressant. C'est un duo improbable, honni par la hiérarchie de Karim, et pourtant, ce sont eux qui permettront de vraiment mettre à jour les choses… si bien que rien n'aurait été possible sans l'intervention de Jacques.

Ce duo improbable agit d'ailleurs régulièrement à la limite de la légalité. Karim n'est pas une figure d'enquêteur parfaite. Il a une vie personnelle chaotique, quelques casseroles qui le poursuivent, et un instinct d'une terrible efficacité. Alors, dans un livre, cela donne une dynamique agréable et efficace en termes de rebondissements. Peut-être que des lecteurs un peu à cheval sur le réalisme seraient moins convaincus, moi non. J'ai passé un bon moment avec cette enquête aux multiples ramifications.

La figure de l'assassin est très travaillée dans ce roman. J'ai beaucoup aimé la manière dont les enquêteurs remontent le fil, exhument des cold case, relient les fils, cherchent, se trompent, recommencent jusqu'à mettre à jour une vérité brûlante… et décevante aussi d'une certaine manière, car finalement, il faudra encore quelques renversements de situation pour obtenir toutes les clefs de toutes les affaires. Les chapitres consacrés à la personnalité de l'assassin arrivent tardivement mais ajoutent en saveur dès leur apparition : cela fait cristalliser un être détestable, mû par un instinct révoltant, et sa confiance en lui ajoute à la noirceur de ses desseins. Ces passages dramatisent le récit et ajoutent un sentiment d'urgence : il faut l'arrêter avant une nouvelle victime. La course contre la montre s'engage alors pleinement et culmine par une soirée terrible.

La chute du roman laisse un goût doux-amer. Nous savons dorénavant qui a tué les jeunes disparues, certaines révélations sont d'ailleurs bluffantes, mais les derniers mots reviennent à un assassin et laissent planer de nombreux autres crimes, comme une menace sourde qui gâte un peu la jubilation de la clôture d'enquête. Ce choix donne une saveur très particulière à la fin du livre, un petit goût de reviens-y auquel je ne résisterai sans doute pas.

Ainsi, Matière noire est un bon polar. Ce n'est pas la lecture coup de coeur à laquelle j'aspirais, mais j'ai passé un vrai bon moment de lecture, une fois passé ma petite crispation. L'enquête est dense, complexe, les rebondissements sont légions. Voilà de quoi satisfaire les amateurs du genre.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Le style est nerveux, l'enquête foisonnante, la trame solide. On s'attache très rapidement à ces personnages, qui sont à la fois de grands professionnels, chacun dans leur style, mais qui sont également des écorchés de la vie. Y compris quand ils ont une part de responsabilité dans les faits qui les ont blessés.

C'est passionnant, on n'a pas envie de lâcher ce livre parce qu'on veut toujours savoir ce qui va se passer sur la page d'après. Qui est le coupable, ou qui sont les coupables ? Qu'est-ce qui va le ou les trahir ?

Ce qui est également très appréciable, c'est que rien n'est manichéen, dans ce livre. Les méchants sont méchants, très bien, mais peut-être ont-ils tout de même une histoire. Les gentils, eux, ne sont pas forcément blanc-blanc, ils ne sont pas parfaits ou lisses. Non, ils sont humains, avec leurs blessures, leurs insuffisances, leurs faux-semblants, leur façon, parfois, de se mentir à eux-mêmes.

Bref, ça fonctionne très bien, c'est passionnant. Ça donne vraiment envie d'aller découvrir Jeu d'ombres, Étoile morte et Miroir obscur, les trois précédents romans de l'auteur !

Lien : https://ogrimoire.com/2023/1..
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