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EAN : 9781631400513
104 pages
IDW Publishing (02/12/2014)
4/5   2 notes
Résumé :
Par Michael Zulli (The Last Temptation par Neil Gaiman & Alice Cooper). Récit initiatique à l'ambiance onirique noire et obsédante, Soul's Winter suit le parcours de quatre étranges créatures lancées par leur mentor dans un combat qui l'oppose à son rival. Lorsque l'une d'elle est grièvement blessée par l'ennemi, sa némésis veut l'aider à éviter la mort... et réveille une mystérieuse entité. Cet album contient également trois histoires courtes des Tortues Ninja par ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une version gothique très personnelle des tortues ninjas
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Ce tome contient une histoire complète des Teenage Mutant Ninja Turtles (en abrégé TMNT), initialement parue en 1990/1991, dans les épisodes 31, 35 et 36 de la série des TMNT. Elle est écrite, dessinée, et encrée par Michael Zulli. Stephen Murphy a participé à l'écriture du scénario de l'épisode 31. Il comprend également 3 histoires courtes réalisées par Zulli, avec l'aide de Murphy pour 2 d'entre elles. Ces histoires sont parues à l'origine en noir & blanc. Pour cette réédition, l'éditeur IDW a choisi de les faire mettre en couleurs, par le studio Digikore Design Limited.

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Soul's winter (90 pages) – Tout commence par le vol d'un corbeau devant les yeux d'Oroku Saki (Shredder) dans son armure de samouraï. Il a la conviction qu'il doit assurer la domination de l'homme sur la bête en se battant contre Maître Splinter, une bête qu'il estime dépourvue d'âme. de son côté, Splinter entre en transe shamanique et a l'intuition de l'attaque de Shredder. Alors que ce dernier rassemble son armée de ninjas, Splinter prévient Leonardo, Michaelangelo, Donatello et Raphael de la bataille à venir. Elle a lieu à l'extérieur de New York, dans un bois enneigé. L'une des tortues ninjas (elles ne sont jamais nommés dans cette histoire) a la main tranchée. Splinter, puis Shredder vont essayer de la soigner.

A l'origine, les tortues ninjas sont créées par Kevin Eastman et Peter Laird sur leur table de cuisine, comme un hommage au Daredevil de Frank Miller. Contre toute attente, le succès de ce comics en noir & blanc et autoédité est immense. Ses créateurs s'enrichissent car ils en ont conservé les droits de propriété intellectuelle. Ils confient alors à d'autres artistes le soin de poursuivre les aventures des tortues ninjas. D'un côté la série régulière devient plus à destination d'enfants ; de l'autre ils font bénéficier des artistes peu connus de cette manne financière. C'est ainsi qu'ils en viennent à faire appel à Michael Zulli, excellent dessinateur d'animaux. Il se fait aider par Stephen Murphy, le scénariste avec lequel il collabore sur la série écologique et onirique Puma Blues.

Le lecteur peut comprendre le choix économique de l'éditeur IDW de réaliser une mise en couleurs, pour ne pas rebuter le jeune lecteur. le studio Digikore réalise un travail basique et respectueux. Les couleurs sont employées pour mieux faire ressortir les surfaces les unes à côté des autres, en respectant la couleur naturelle de chaque élément. Il n'essaye pas d'établir un schéma chromatique plus élaboré, par exemple séquence par séquence. C'est un moindre mal, car Zulli a conçu et réalisé ses dessins pour du noir & blanc, avec une forte densité d'encrage et de trames mécaniques. Les couleurs viennent donc alourdir les dessins, donnant parfois une impression de surcharge.

Dès la première page, le lecteur se rend compte que cette aventure des tortues ninjas n'est pas à destination d'un jeune lectorat. Les 2 premières pages sont consacrées à un corbeau, avec de brèves cellules de texte évoquant un croisement entre un flux de pensée et un poème. A l'évidence les auteurs souhaitent évoquer l'atmosphère lugubre et gothique du poème le corbeau d'Edgar Allan Poe. Leur ambition littéraire est confirmée par une citation extraite de "salomé" d'Oscar Wilde, à la fin du premier épisode.

De fait le lecteur a rapidement la sensation de ne pas tout suivre du récit. Les séquences se suivent parfois de manière abrupte. Les tortues ninjas n'ont rien de sympathiques. Leur morphologie s'apparente plus à celle de vraies tortues qu'à celles de personnages de dessin animé. Il pèse sur elle une forme de léthargie occasionnée par la saison hivernale. Splinter ne les appelle jamais par leur nom. Zulli et Murphy conservent les personnages mais se démarquent de la narration habituelle des comics. Ils composent un poème gothique où la réalité est imprégnée d'onirisme, où la logique rationnelle cède le pas à la logique des rêves.

Il faut donc voir ce récit comme un parcours symbolique, un affrontement entre les tortues et les ninjas, imposé par les forces de la nature, le respect de l'ennemi pour son opposant (raison pour laquelle Shredder vient en aide à la tortue blessée), et le face à face avec la mort.

Sous réserve d'accepter cette narration émancipée d'une logique cartésienne, le lecteur peut apprécier la puissance évocatrice des dessins de Michael Zulli. Effectivement ses tortues participent plus du règne animal que de l'anthropomorphisme gentillet. le corbeau est représenté de manière naturaliste et l'atmosphère sombre (parfois assombrie par les couleurs) installe une ambiance gothique à couper au couteau.

Il n'empêche qu'à force de privilégier la métaphore sur l'intrigue, le récit peine à faire sens. La capacité à écrire de la poésie de Zulli est assez limitée. Si le lecteur ne doute pas de la sincérité de la démarche des auteurs, leur création porte la marque de maladresses qui empêchent l'ensemble de former un tout cohérent. un récit noir et gothique, présentant une facette adulte des tortues.

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Splinter in the eye of god (8 pages) – Splinter est en train de méditer. Il est assailli par le koan le plus célèbre (quel son fait une main qui applaudit ?) et il recherche une paix intérieure qui prend la forme d'un jardin d'Eden.

Michael Zulli est là aussi très à l'aise pour représenter un Splinter anthropomorphe qui n'a rien perdu de ses caractéristiques de rat, et pour représenter une nature accueillante, sans être une vision naïve. La morale de l'histoire est très basique, et le récit se termine en queue de poisson.

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Failed instant (5 pages) – Zulli décompose une passe d'armes très brève sur un toit entre une tortue et un ninja. La narration visuelle est impeccable. L'intrigue est inexistante.

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O-deed (6 pages) – L'une des tortues fait un cauchemar dans lequel elle est une simple tortue normale qui manque de se faire écraser par une voiture. Zulli et Murphy réalise un intermède sympathique du fait des dessins, mais à nouveau sans grand intérêt.
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Ce tome contient une histoire complète des Teenage Mutant Ninja Turtles (en abrégé TMNT), initialement parue en 1990/1991, dans les épisodes 31, 35 et 36 de la série des TMNT. Elle est écrite, dessinée, et encrée par Michael Zulli. Stephen Murphy a participé à l'écriture du scénario de l'épisode 31. Il comprend également 3 histoires courtes réalisées par Zulli, avec l'aide de Murphy pour 2 d'entre elles. Ces histoires sont parues à l'origine en noir & blanc. Pour cette réédition, l'éditeur IDW a choisi de les faire mettre en couleurs, par le studio Digikore Design Limited.

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- Soul's winter (90 pages) – Tout commence par le vol d'un corbeau devant les yeux d'Oroku Saki (Shredder) dans son armure de samouraï. Il a la conviction qu'il doit assurer la domination de l'homme sur la bête en se battant contre Maître Splinter, une bête qu'il estime dépourvue d'âme. de son côté, Splinter entre en transe shamanique et a l'intuition de l'attaque de Shredder. Alors que ce dernier rassemble son armée de ninjas, Splinter prévient Leonardo, Michaelangelo, Donatello et Raphael de la bataille à venir. Elle a lieu à l'extérieur de New York, dans un bois enneigé. L'une des tortues ninjas (elles ne sont jamais nommés dans cette histoire) a la main tranchée. Splinter, puis Shredder vont essayer de la soigner.

A l'origine, les tortues ninjas sont créées par Kevin Eastman et Peter Laird sur leur table de cuisine, comme un hommage au Daredevil de Frank Miller. Contre toute attente, le succès de ce comics en noir & blanc et autoédité est immense. Ses créateurs s'enrichissent car ils en ont conservé les droits de propriété intellectuelle. Ils confient alors à d'autres artistes le soin de poursuivre les aventures des tortues ninjas. D'un côté la série régulière devient plus à destination d'enfants ; de l'autre ils font bénéficier des artistes peu connus de cette manne financière. C'est ainsi qu'ils en viennent à faire appel à Michael Zulli, excellent dessinateur d'animaux. Il se fait aider par Stephen Murphy, le scénariste avec lequel il collabore sur la série écologique et onirique "Puma Blues".

Le lecteur peut comprendre le choix économique de l'éditeur IDW de réaliser une mise en couleurs, pour ne pas rebuter le jeune lecteur. le studio Digikore réalise un travail basique et respectueux. Les couleurs sont employées pour mieux faire ressortir les surfaces les unes à côté des autres, en respectant la couleur naturelle de chaque élément. Il n'essaye pas d'établir un schéma chromatique plus élaboré, par exemple séquence par séquence. C'est un moindre mal, car Zulli a conçu et réalisé ses dessins pour du noir & blanc, avec une forte densité d'encrage et de trames mécaniques. Les couleurs viennent donc alourdir les dessins, donnant parfois une impression de surcharge.

Dès la première page, le lecteur se rend compte que cette aventure des tortues ninjas n'est pas à destination d'un jeune lectorat. Les 2 premières pages sont consacrées à un corbeau, avec de brèves cellules de texte évoquant un croisement entre un flux de pensée et un poème. A l'évidence les auteurs souhaitent évoquer l'atmosphère lugubre et gothique du poème "Le corbeau" d'Edgar Allan Poe. Leur ambition littéraire est confirmée par une citation extraite de "salomé" d'Oscar Wilde, à la fin du premier épisode.

De fait le lecteur a rapidement la sensation de ne pas tout suivre du récit. Les séquences se suivent parfois de manière abrupte. Les tortues ninjas n'ont rien de sympathiques. Leur morphologie s'apparente plus à celle de vraies tortues qu'à celles de personnages de dessin animé. Il pèse sur elle une forme de léthargie occasionnée par la saison hivernale. Splinter ne les appelle jamais par leur nom. Zulli et Murphy conservent les personnages mais se démarquent de la narration habituelle des comics. Ils composent un poème gothique où la réalité est imprégnée d'onirisme, où la logique rationnelle cède le pas à la logique des rêves.

Il faut donc voir ce récit comme un parcours symbolique, un affrontement entre les tortues et les ninjas, imposé par les forces de la nature, le respect de l'ennemi pour son opposant (raison pour laquelle Shredder vient en aide à la tortue blessée), et le face à face avec la mort.

Sous réserve d'accepter cette narration émancipée d'une logique cartésienne, le lecteur peut apprécier la puissance évocatrice des dessins de Michael Zulli. Effectivement ses tortues participent plus du règne animal que de l'anthropomorphisme gentillet. le corbeau est représenté de manière naturaliste et l'atmosphère sombre (parfois assombrie par les couleurs) installe une ambiance gothique à couper au couteau.

Il n'empêche qu'à force de privilégier la métaphore sur l'intrigue, le récit peine à faire sens. La capacité à écrire de la poésie de Zulli est assez limitée. Si le lecteur ne doute pas de la sincérité de la démarche des auteurs, leur création porte la marque de maladresses qui empêchent l'ensemble de former un tout cohérent. 4 étoiles pour un récit noir et gothique, présentant une facette adulte des tortues.

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- Splinter in the eye of god (8 pages) – Splinter est en train de méditer. Il est assailli par le koan le plus célèbre (quel son fait une main qui applaudit ?) et il recherche une paix intérieure qui prend la forme d'un jardin d'Eden.

Michael Zulli est là aussi très à l'aise pour représenter un Splinter anthropomorphe qui n'a rien perdu de ses caractéristiques de rat, et pour représenter une nature accueillante, sans être une vision naïve. La morale de l'histoire est très basique, et le récit se termine en queue de poisson. 3 étoiles.

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- Failed instant (5 pages) – Zulli décompose une passe d'armes très brève sur un toit entre une tortue et un ninja. La narration visuelle est impeccable. L'intrigue est inexistante. 3 étoiles.

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- O-deed (6 pages) – L'une des tortues fait un cauchemar dans lequel elle est une simple tortue normale qui manque de se faire écraser par une voiture. Zulli et Murphy réalise un intermède sympathique du fait des dessins, mais à nouveau sans grand intérêt. 3 étoiles.
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critiques presse (1)
BDGest
09 août 2022
Un récit à la croisée du conte gothique et du fantastique qui a de quoi perturber les plus jeunes, mais qui plaira aux fans hardcore. Une vision singulière de cette licence qui est plaisante à découvrir, car éloignée de la trame scénaristique consensuelle de la saga et servie par de magnifiques dessins.
Lire la critique sur le site : BDGest

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