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Captivant cette plongée dans un monde révolu

Encore plus intéressantes ces réflexions sur un monde sur le point de basculer, que Zweig a connu deux fois avec les deux guerres mondiales.

Est on a l aide d un nouveau point de bascule ?

Zweig montre la difficulté à cerner précisément ce qui se passe et l imminence d une crise : les faits révélateurs, les signaux faibles, l aveuglement des contemporains n apparaissent qu après...
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Journal de Zweig peu passionnant mais éclairant une époque révolue. Cet écrivain autrichien et de confession juive nous dévoile son point de vue sur des événements importants pour lui. Son éducation, ses voyages, ses oeuvres littéraires, la mort de l'archiduc François Ferdinand, la première guerre mondiale, la fameuse conférence de Munich, ses confrères et l'arrivé d'Hitler au pouvoir.
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Le monde d'hier, souvenirs d'un européen de Stefan Zweig
On suit la vie du jeune Stefan Zweig durant sa scolarité en Autriche, qu'il décrit comme particulièrement ennuyeuse avec cette impression permanente de ne rien apprendre, que le temps qu'il y passait était totalement inutile. Viendra ensuite l'université où il travaillera toujours aussi peu, s'arrangeant simplement et à minima pour valider son cursus.
Ainsi commence cette autobiographie d'un jeune juif autrichien né dans une famille aisée, le père est un industriel et la mère issue d'une famille qui possède une banque. C'est dans ce milieu hyper privilégié que va grandir Stefan Zweig dont les seuls intérêts dès le plus jeune âge sont la littérature et les arts en général. Passionné de poésie il fréquente les cercles où il pourra partager ses écrits et très rapidement proposera ses textes à de prestigieuses revues qui, à sa grande surprise accepteront de le publier. Viendront les voyages en Europe, France, Angleterre, Italie, les rencontres , Romain Rolland, Paul Valéry, Rilke et de nombreux autres. Puis viendront les années sombres, la guerre, la fin de la monarchie, l'espérance en 1919 que, malgré les soucis économiques, l'hyper inflation et les difficultés d'approvisionnement, cette guerre serait la dernière. Grand collectionneur d'autographes( de Vinci, Napoléon, Wagner, Balzac, Nietzsche…)et de manuscrits rares, Zweig va se trouver emporté dans ce tourbillon belliqueux qu'il n'aura pas vu venir et pour lequel, encore plus qu'un autre il n'était pas préparé. En tant que juif il ne se sentait pas menacé d'aucune façon avant la première guerre mondiale, peut-être vivait il dans un microcosme très protégé.
Beaucoup d'informations intéressantes notamment sur la monarchie austro hongroise de l'époque à laquelle Zweig a vécu, l'empereur François Joseph vieillissant, son neveu François Ferdinand héritier présomptif, détesté du peuple qui sera assassiné, la montée des nationalismes, les alliances incertaines.
Un livre que l'on parcourt avec plaisir, Zweig a rencontré à peu près tout ce que le monde de la poésie, des romans, peintres ou musiciens compte en Europe, beaucoup de ces noms célèbres à l'époque ont disparu des mémoires, et c'est un large panorama qu'il dresse de tous ces artistes.
Néanmoins ses réflexions politiques sur l'Europe m'ont paru par trop élitistes pour m'avoir réellement passionné. Ça reste du Zweig très bien construit et écrit, concis et intelligent comme toujours.
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Dans le monde d'hier, Zweig évoque ses souvenirs, de façon d'autant plus poignante qu'il les rédige, après le suicide de son ami Freud à Londres, avant que la situation politique concernant les juifs ne dégénère. Sa femme Lotte Altmann a tapé à la machine le texte certainement remanié, et envoyé le manuscrit à New York, par courrier.

Un jour avant qu'ils ne se suicident, ensemble.

Ces souvenirs d'un des très grands écrivains du XX siècle, pourrait être perçu comme la nostalgie d'un monde révolu : la sérénité, la liberté d'esprit et le bonheur de grandir dans cette Vienne où les gens dansent, où la sécurité règne.
Pourtant, Zweig est trop intelligent pour dresser un monde où tout était parfait.
Il présente le tableau de cette bonne bourgeoisie juive à laquelle il appartient. Disant cela, il écarte définitivement les futurs (même s'il est mort) critiques lui opposant que le peuple viennois de la fin du XIX siècle ne partageait pas ce sentiment de sécurité.

Voici donc son testament, témoin de son évolution intellectuelle, de sa pensée, concernant la liberté, la naïveté de croire en un monde toujours pareil, et nous nous devons de le lire comme tel, avec sa prise de conscience que les changements ont au départ été bénéfiques : l'école reproduisait un ensemble de valeurs rétrogrades, rigoristes, le mépris de la jeunesse et de la liberté d'esprit.
En réaction, les jeunes se tournent vers la poésie, dont Rilke, alors que le mouvement national socialiste perpétue, ou renouvelle, la brutalité et l'intolérance. Intolérance par rapport à la sexualité, où l'hypocrisie règne : il y a des bordels, à la seule condition de ne pas en parler. Les femmes «  normales », elles, n'ont pas de sexualité, ne doivent pas en avoir.
Puis, après l'Université, Zweig voyage, avec les moyens octroyés par son milieu : Paris, Bruxelles, Londres, New York sont les endroits de sa rencontre avec les autres écrivains, Verhaeren, Romain Rolland et artistes : Rodin. Goethe, restant son modèle.
En Inde, il rencontre un monde pétri d'inégalités, s'appuyant sur la race. Des jeunes filles élevées à Lausanne et Londres, mais filles métisses d'une Française avec un commençant indien, ne sont pas admises dans les bals organisés dans le bateau. Prolégomènes du nazisme, pense Zweig.

Qui continue de voyager, tout en méditant sur son statut d'apatride, puisqu'il a voyagé au départ comme fils de famille intellectuel, puis il se trouve sans patrie, la montée du nazisme, qui se termine dans son dernier chapitre par «  incipit Hitler » l'empêche de rentrer à Vienne et le force à s'exiler au Brésil. « L'apatride se trouve en un nouveau sens libéré, et seul celui qui n'a plus d'attache à rien n'a plus rien à ménager. »

Zweig relève aussi le paradoxe de la judéité dont on subodore que la richesse constitue le plus fervent désir et capacité.
« Rien n'est plus faux. La richesse n'est pour lui (le juif) qu'un degré intermédiaire, un moyen d'atteindre son but véritable, et nullement une fin en soi. La volonté réelle du Juif, son idéal immanent, est de s'élever spirituellement, d'atteindre à un niveau culturel spirituel supérieur ». Paradoxes de la pensée, écrits avec une élégance particulière, brillant testament sur ce monde qui n'existe plus.
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Stefan Zweig expédie à son éditeur le manuscrit de ses Mémoires la veille de son suicide. On y décèle donc, en sous-texte, toutes les raisons de son geste. Il écrit dans sa lettre de suicide "Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux". Il sait que l'aurore finit toujours par poindre, mais le problème n'est pas là pour lui, il sait et décrit tout ce qu'il a perdu : une certaine idée de l'Europe, une culture, le monde de la bourgeoisie du début du XXe.
Son point de vue est intéressant dans les détails qu'il nous soumet, si bien que l'édition manque quelquefois de notes pour contextualiser, éclairer, établir des faits historiques.
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Stefan Zweig souffre auprès de certains d'avoir toujours regretté la monarchie Habsbourgeoise. En tant que juif cela se défend et se conçoit (on retrouve cette nostalgie chez J. Roth, juif de Galicie, qui disparaîtra avant de voir les horreurs de la 2nde guerre).

le monde d'hier résume l'histoire de notre continent européen à travers les rencontres, les espoirs, l'horreur de la 1ere guerre vécue par l'auteur en tant qu'inspecteur et qui le marquera profondément. Un humour grinçant parfois, comme lorsqu'il écrit qu'il se retrouve voisin à son corps défendant de Herr Hitler qui s'est installé en quelque sorte en face de chez lui (lorsque S. Zweig habite Salzbourg).

L'ensemble du livre est une ode au pacifisme, à la tolérance, à la fraternité, au refus de la violence. C'est aussi le roman d'un homme qui ne supporta pas ce que son pays en particulier -et l'Europe en général- étaient devenus.

On peut tout reprocher à Zweig, sa naissance dans la bourgeoise, le fait qu'il ne plaide pas pour les juifs spécifiquement (sans doute ne se sentait-il tout simplement pas juif au sens religieux du terme, c'est même fort probable vu l'époque), ou qu'il n'évoque pas le monde ouvrier Viennois. Certes. Aurait-il fallu qu'il périsse dans un camp pour être plus estimable ?

L'intelligentsia Autrichienne le considère comme moins important que ses collègues en raison de son goût assumé pour la monarchie. Reste que Zweig est un des représentants de la culture autrichienne, que l'on apprécie ou pas l'homme.

Ce livre reste un témoignage de ce que fut l'Europe d'avant les 2 guerres, le témoignage -avant la 1ère- d'une façon de vivre totalement disparue que l'on ne trouve plus que dans les livres (et heureusement pour nombre de choses).
Il aurait été aux anges avec l'UE est en serait certainement un ardent défenseur. IL était à bonne école avec l'empire A-H. La multitude des peuples de l'empire avait par la force des choses rendus les Habsbourg tolérants par la force des choses.

A lire enfin pour le parfum si Viennois de que Zweig confère à son ouvrage.
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J'ai lu quelques romans de Stefan Zweig, je trouve que c'est un auteur génial, à l'intelligence pointue, à la sensibilité exacerbée et à la plume élégante.
J'avais donc envie de mieux comprendre cet auteur.

Ce témoignage autobiographique sur l'Europe des deux guerres mondiales m'a apporté quelques éléments de compréhension de l'homme derrière la plume.

Et pourtant, c'est un récit pudique, où l'homme se livre peu. Il évoque assez peu sa vie privée mais se concentre sur les valeurs et la culture des pays européens qu'il a parcourus avant 1914, sur le contexte politique et géopolitique de l'époque et surtout, sur le contexte artistique.

Car oui, Zweig est un artiste, vit en artiste, s'entoure d'artistes, admire les artistes, voit le monde à travers l'art et vit pour son art. Il nous offre donc un témoignage d'une époque vue à travers ce prisme de l'évolution des courants artistiques et des courants de pensée des artistes de renom à cette époque. Une autre manière d'aborder l'histoire.

J'ai beaucoup aimé certaines anecdotes de Zweig, notamment la malédiction sur ses pièces de théâtre ou comment son opéra avec Strauss a posé un cas de conscience aux nazis. J'ai compris ce que Zweig avait ressenti en tant qu'apatride. J'ai mieux perçu la blessure de voir tous ses livres écrits dans sa langue maternelle détruits.

Mais surtout, ce qui m'a frappée dans ce livre, c'est à quel point nous devrions regarder dans le rétroviseur plus souvent pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Lorsque les soldats se réjouissent de partir au front de la Première Guerre Mondiale, pensant gagner en quelques semaines. Lorsque l'Europe entière se voile la face en pensant la Seconde Guerre Mondiale impossible. Entendons ce passé, pour éclairer la situation actuelle, ayons cette humilité.

Un témoignage intéressant et éclairant donc, plus sur l'homme public que sur l'homme privé, et malgré le fait qu'il est extrêmement centré sur le monde artistique de l'époque. Et un bien beau plaidoyer en faveur de l'Europe !
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Il existe beaucoup de livres importants en vérité, plus qu aucun d entre nous peut l entrevoir....Le monde d hier en fait partie :
Le style de Zweig, tellement précis lucide et elegant..Le témoignage si vivant d une époque maintenant su lointaine...
L histoire ne se répète pas mais elle bégayer parfois ?
Ce monde d hier ne ressemble t il pas un peu au notre...
Zweig est grand, il est en même temps modeste dans son témoignage, même si conscient de son rayonnement..
Je l ai un peu desidealisé aussi : il est un peu snob, un peu trop depolitisé, trop culturo-centré pour moi...il a tendance à idéaliser ceux de ses contemporains qu il admire... Voilà les quelques défaut d un grand homme! ( je me demande d ailleurs s il n est pas très légèrement homophones...et misogyne aussi : il n y a que des grands hommes la dedans...il ne parle pas de sa femme..que de ses potes..et pourquoi pas un mot sur Zola!! Je me demande )
En tout cas un formidable témoignage de l histoire européenne de la première moitié du XXeme et un plaidoyer émouvant pour la paix et l amour entre les peuples
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Lu en allemand, dans la prose magnifique mais pas vraiment simple de Zweig. Elle était sûrement à l'image de son âme, trop profonde pour être à l'aise dans le monde, surtout dans ce monde-là. Une grande âme qui n'a pas eu la force d'attendre et qui a préféré "partir devant", comme il disait.
Lien : https://amazon.fr/Monde-dhie..
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Le titre est explicite. C'est une tranche d'Histoire vue de l'intérieur. Stefan Zweig voyage dans les souvenirs d'une vie riche en rencontres de toutes sortes. L'auteur a côtoyé le gotha du monde intellectuel de la première moitié du XXème siècle. Il décrit un monde bourgeois et aristocratique dont tous les codes vont s'effondrer avec la survenue de la 1ère Guerre mondiale. Les deux décennies qui vont suivre, avec les crises économiques qui ont secoué l'Europe et notamment l'Autriche et l'Allemagne, feront le creuset du cataclysme qui a secoué le monde ensuite : l'Autriche morcelée puis annexée par l'Allemagne, l'ostracisation des juifs, leur traque et leur massacre. Zweig n'a pas d'autre choix que de fuir à l'étranger pour sauver sa peau. Quand l'Angleterre entre en guerre, il se doit de la quitter. Là s'arrête son témoignage.
Mais ce récit est aussi celui d'un pacifiste convaincu, ami de Romain Rolland et de tant d'autres artistes, multilingue à la carrière internationale coupée nette en pleine gloire par le nazisme.
Evidemment, c'est de la grande littérature ! C'est Zweig tout de même ! le style est impeccable, toujours emprunt de pudeur. Découvrir la vie de l'auteur, de son enfance à son exil, avec ses mots est une archive inestimable. L'auteur réussit toujours à garder une bonne distance avec les faits historiques. Son récit n'est jamais submergé par les émotions que l'on ressent pourtant très fortement à la lecture, notamment quand il évoque son statut de réfugié. Mais il a ce talent de pouvoir nous laisser les percevoir sans les déverser à flots d'encre sur le papier ce qui rend ces moments encore plus poignants.
Au-delà d'une autobiographie, ce livre nous appelle à demeurer toujours vigilants face au cours de l'Histoire, à ne pas se laisser leurrés par les discours politiques, et nous enseigne que quoique veuillent les peuples, ce sont toujours les puissants qui ont le dernier mot.
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