on ne sait pas encore
à quel point le bruit
véritable
est
lent
à quel point
comme le poème
il a depuis longtemps
choisi la lenteur
dans un monde de vitesse
la lenteur est une stratégie
imparable
tu verras bien
je suis un rêveur qui se sait rêver
et un lecteur qui se voit lire
il n’y a qu’en amour
que je me perds
vraiment
de vue
il existe toujous des corps réels
bruyants
survivants
sans chimères ni résurrection
à la clef
il existe encore des corps
sans gloire ni auréole
bruyants
survivants
dans l'arrachement vif à l'imbécilité
des clochers, des vêpres et angélus divers
et
il existe ton corps
bruyant
survivant
à toutes les machines
de ta mort
pourtant annoncée
tu es la consolante, le repos, le retour
tu es le bruit fait chant
la chute faite danse
la plainte, oraison
et l’armure, la plus totale nudité
je te regarde
et tout devient un mystérieux
silencieux visage
J'habite une montagne
j'habite une montagne en mon secret
qui tantôt gronde, crache
et se fait volcan
tantôt s'apaise en chant de jeune fille
une montagne du bout du monde
en mon secret
une montagne, vraie
mais sans encombrement
légère
cette montagne en mon secret
une montagne
de l'autre côté de mon corps
et une montagne, croyez-moi
est un étrange accompagnement
en son secret
aussi il arrive que je lui cède
toute la scène
en mon secret
puis j'écoute
plus calme
son chant de jeune fille
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