Rencontré lors d'une merveilleuse Escale Voyageuse au festival du même nom à Avignon,
Yann Quenet est un personnage très sympathique, un aventurier « à l'ancienne » qui ne « se la raconte pas » et qui vient témoigner de sa merveilleuse aventure en mer en toute simplicité. J'aborde le récit chez Pocket après le visionnage du film "Baluchon : 4 mètres au tour du monde" réalisé par Romain Latournerie et projeté ce même jour. Je retrouve avec plaisir le ton enjoué, l'humour potache, la débrouillardise à la MacGyver avec le petit sourire au coin des lèvres, la simplicité désarmante, le courage de vivre son rêve en laissant le superflu de côté. Quelle belle leçon de vie ! On ressort du film comme du livre bien plus savant car on réalise que nos rêves nous attendent au bas de la porte. A nous de nous en saisir et de s'enfuir avec ! Mais l'on en ressort aussi beaucoup moins sage ! Sans le vouloir, Yann nous incite à nous poser les bonnes questions car la vie est courte et que le temps passe vite. A trop le gâcher en le dépensant sans compter dans des boulots dévoreurs d'âmes, il ne nous reste qu'un petit capital de moments et de rêves à vivre. On a juste envie de suivre son exemple et de lâcher un peu la rampe où nous sommes agrippés. Lire le récit de ce voyage autour du monde dans un petit bateau à voile de 4 mètres sans moteur permet d'envisager aussi l'envers du décor. Car c'est une véritable expédition pleine d'aventures mêlant la découverte et le risque, un véritable lancer de dés sans savoir si la chance sera au rendez-vous. Il y a des moments où les alizées gonflent la voile de Baluchon qui fend les vagues et des moments où Yann en prend plein la figure au sens propre comme figuré. Il faut préparer son mental autant que son sac. En voyage, plus le sac est gros, plus grande est la peur. Et bien,
Yann Quenet lui n'a pas peur d'affronter 77 jours de mers sans escale, quelques sachets de nouilles lyophilisées à bord et sans la technologie de navigation high tec. Qu'importe s'il a besoin d'un régulateur de vitesse et bien, il le fabrique à bord et voilà naître Bébert la girouette sous nos yeux. C'est bête comme une histoire d'enfant mais ça marche ! Parce qu'il y croit, parce qu'il le veut, parce que l'argent n'achète ni le courage, ni le génie de la bricole ! Bravo Yann de nous remettre gentiment à notre place et belles et longues routes maritimes à toi et à ton petit Baluchon !