Dans ce premier roman
Maria Grund nous livre un polar sombre avec une enquête menée par un duo d'enquêtrices aux tempéraments bien trempés et aux vies privées chaotiques.
Tout commence par la découverte du corps d'une jeune fille de 14 ans dans une carrière. Suicide ? Malgré la confirmation rapide qu'il s'agit bien d'un suicide, Sanna refuse de croire que ce soit aussi simple et veut comprendre pourquoi Mia a voulu se donner la mort si jeune et pourquoi ce masque de renard. Mais déjà une autre enquête l'appelle ainsi que Eir, sa nouvelle équipière, lorsqu'une riche retraitée est retrouvée sauvagement assassinée chez elle.
Le début du roman est efficace, prenant. On accroche tout de suite, non seulement à la double enquête et à l'aura de mystère qui entoure ces deux décès, mystère amené par des masques d'animaux et un tableau représentant des enfants, mais aussi à cause de la personnalité du duo d'enquêtrices. Sanna est la locale de l'équipe. Elle porte un lourd traumatisme, un double deuil qu'elle ne parvient pas à faire. Eir, la nouvelle venue, mutée de la capitale dans cette ile au large de la Suède, n'a pas été moins épargnée par la vie. Deux parcours qui ne facilitent pas la communication entre les deux femmes, mais qui vont se compléter dans cette histoire assez glauque.
Si l'énigme est bien menée, avec de nombreuses pistes et fausses pistes, des rebondissements et une fin qu'on n'a pas vue venir, l'écriture marque quelques faiblesses. On sent vite que la scénariste prend le pas sur la romancière. le scénario est bien maîtrisé, les chapitres s'enchaînent rapidement grâce à l'effet cliffhanger. La lecture est assez facile avec de nombreux monologues, mais il y a quelques longueurs, un style parfois trop proche du scénario qui ne donne pas assez de profondeur à l'ensemble, et quelques incohérences dans le comportement de ces deux flics qui étonnent mais nous les rendent peut-être un peu plus sympathiques.
Ce léger bémol mis à part «
La fille renard » est un bon polar qui se tient bien (même si la comparaison avec "Seven" me semble un peu exagérée), et on espère retrouver le duo Sanna / Eir dans une nouvelle enquête.
Merci à Babelio et aux Éditions Robert Laffont pour cette découverte dans la collection
La Bête Noire.