Pourvu que mes mains s'en souviennent

Un château au bord de la mer abrite une étrange colonie de vacances que Louise, la narratrice, veut quitter par tous les moyens, mais est à chaque fois rattrapée par les moniteurs. D'un côté des falaises abruptes ; de l'autre, de vastes champs de tournesols à perte de vue. Son amie Juliette, faible et pleurnicharde, n'est pas fiable car elle dénonce ses tentatives d'évasion. Louise pourrait certainement mieux se fier à Simon, qui est amoureux d'elle et prêt à faire beaucoup de choses pour elle. ● C'est un premier roman plutôt réussi qui ne vaut que par sa chute, que j'ai toutefois devinée avant la fin. En cela, il m'a fait penser à La Police des fleurs, des arbres et des forêts de Romain Puértolas. le mécanisme narratif est le même, mais il me semble que le roman de Puértolas garde mieux le secret jusqu'à la fin. ● On ne peut pas dire grand-chose de plus sans divulgâcher le roman. le début m'a un peu fait penser à un roman jeunesse style Club des Cinq ; dans ce genre de romans à chute le problème étant de « remplir » de façon intéressante le récit avant sa pirouette finale. le défi ne me paraît qu'en partie relevé malgré la brièveté de l'ouvrage. ● le titre aurait sans doute pu être meilleur. ● « ‘ Pourquoi les moments heureux ne durent jamais ? ' Avec son grand sourire calme, maman me répondit : ‘ Parce que nous ne sommes pas faits pour le bonheur. ‘ Je ne compris pas ce qui lui semblait si évident. Pourquoi les bonnes choses ne dominaient pas les mauvaises sur cette Terre ? »

Qui est cette rebelle, qui s'exprime avec colère contre le sort injuste qui l'a enfermée dans un établissement, qu'elle désigne comme une colonie de vacances , mais qui pourtant ne se prive pas de calmer ses accès de violence à l'aide d'une camisole chimique (même si une bonne quantité des petits cachets distribués sont détournés pour finir dans une petite boite au fond d'un tiroir ?)

Deux amis la suivent dans ses velléités d'évasion, mettant à son service leur compétence. Les tentatives de fugue à pied, multiples n'ayant pas abouti, c'est par la voie de l'air que Louise envisage de se faire la malle.

D'emblée on est perplexe avec ce personnage. Celle qui semble être une fillette, puis un adolescente, n'a en fait pas d'âge. Et ses compagnons d'infortune, non plus. Bien des indices évoquent un établissement hospitalier mais le doute persiste jusqu'à la fin. Peu à peu quelques éléments apportent une compréhension sur les circonstances de ce récit.

Exploré du point de vue de la narratrice, le sujet est traité de façon originale. Difficile d'en dire plus sans révéler ceci se cache derrière cette histoire un peu folle.

C'est très court, mais il n'est pas nécessaire d'en dire plus, le but est atteint. Dans un style parfaitement adapté au sujet, Quentin Ebrard m'a vraiment étonnée.

192 pages Belfond 2 mars 2023
#QuentinEbrard #NetGalleyFrance


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Premier roman court sympathique sur un sujet pas facile, mais je vous le laisse découvrir parce que c'est tout l'intérêt de l'histoire. Mais qu'est-ce que cet endroit que notre héroïne veut fuir ? Pas vraiment pension, des gens qui semblent disparaître... Pour remettre un peu de positif et de rêves, on l'espère, pour ces gens-là ! Et si l'imaginaire pouvait les faire mieux s'envoler (il faudra le lire pour me comprendre !)

Louise est en colonie de vacances dans un château entouré de tournesols, en bord de mer. le cadre est idyllique mais l'ambiance étrange des lieux, l'attitude des moniteurs et la survenue d'événements mystérieux ne la rassurent pas. Elle se sent oppressée et enfermée. Déterminée à retrouver ses parents, elle tente à plusieurs reprises de s'enfuir avec Juliette et Simon, deux autres pensionnaires. Tous les moyens, mêmes les plus extravagants, sont envisagés !

Un premier roman court qui ne me convainc pas. On devine très vite l'identité réelle de ces résidents farfelus et ce n'est pas si grave au final. Mais j'ai trouvé que le scénario était trop faible et qu'il manquait de vraisemblance. Juliette, que l'on suit dans son cheminement de pensée, ne m'a pas touchée et m'a même parfois agacée.

Spoil Alert ! Si vous souhaitez le lire, ne lisez pas la suite...

Alors bien sûr, on suit le point de vue d'un esprit en perte de lucidité, avec les sautes d'humeur et la paranoïa qui y sont associées. Mais, je me suis ennuyée à suivre ce monologue intérieur, par moments poussif.

En parallèle, j'aurais aimé avoir les points de vue des gens qui entourent Louise : sa fille, les soignants, les autres résidents... Cela aurait sans doute apporté un éclairage intéressant et un recul salvateur sur cette terrible maladie.

L'écriture de Quentin Ebrard est plutôt fluide, il arrive à se mettre à la place de Louise et à nous faire pénétrer sa psychologie. J'ai lu ce texte suite aux nombreuses critiques positives sur les réseaux sociaux. Même si j'ai été déçue, j'y reconnais des qualités humaines, de la tendresse, une réflexion sur la maladie et la fin de vie et une part de liberté.

Une lecture « feel-good », qui a tout pour plaire... Vous l'avez lu ?

« Traîtresse! Dans cette colonie, on est parqués et distraits comme des prisonniers qu'on veut empêcher de penser et de réfléchir. Je refuse leur autorité. »

Pourvu que mes mains s'en souviennent, Quentin Ebrard @quentin_ebrard @editionsbelfond

Un fabuleux premier roman 🌟

Que se passe-t-il dans cette étrange colonie de vacances? Pourquoi Louise semble-t-elle retenue dans ce château qui prend des allures de prison? Où sont ses parents? L'attendent-ils? La recherchent-ils?

Ce sont les questions que l'on se pose rapidement dès le début du récit… oui, derrière le voile des apparences que l'on aimerait déchirer, se cachent bien des mystères… des non-dits!

« Des choses inexplicables se déroulent entre ces
murs de pierre, et je suis la seule lucide. Dans l'indifférence, les gens meurent ici bien plus qu'ailleurs. On les enterre à la sauvette, tels des parias ou des animaux. Au petit déjeuner, nous faisons comme si rien ne s'était passé, comme s'ils n'avaient jamais existé. Parfois, personne ne vient les voir ni ne les pleure. Ils disparaissent et c'est tout.
Certains disent qu'ils partent ailleurs. D'autres qu'ils sont morts. Qui croire ? Des prénoms...
Je n'en ai aucun en tête. Pourtant, de doux visages reviennent me hanter par dizaines: ils me poursuivent jusque dans mes cauchemars... »

Je me suis laissée emporter par ce roman, page après page, en passant d'une question à l'autre, d'une supposition à la suivante… sans parvenir à comprendre…

« Attendre, attendre, toujours attendre, ce n'est pas une vie !
Ils peuvent enfoncer tous les clous qu'ils veulent, me ligoter ou me mettre une camisole de force, je trouverai une échappatoire. Mon esprit restera libre; bien mieux, il volera. »

L'intrigue est rudement bien ficelée, le style est addictif, la tension monte… jusqu'à l'apothéose, le final grandiose, le twist incroyable!

Je ne l'avais pas vu venir… et pourtant, à mieux y regarder, le texte était truffé d'indices… 🙊 et pour autant, je me suis laissée berner 🙈 le coup de bluff est magistral, je vous le dis! Ah incroyable! Quelle bleue je fais 😄même le titre prend tout son sens une fois que l'on sait!

Et moi je vous le dis, nous avons ici une petite pépite, un nouveau maître du twist a fait son entrée sur la scène littéraire 👌🏼

« de quoi meurt-on au fond ? du manque de rêves! C'est l'absence de projets qui rend malade. Quand l'âme n'a plus de but, la chute du corps s'accélère. J'y crois profondément. »

Bravo Quentin! Tu signes là un superbe premier roman 🙌🏼 incroyablement surprenant, mais aussi plein de références diverses, de réflexions enrichissantes et de beaux moments…

« Sur le retour, je m'attarde au bord d'un champ de tournesols que la lumière du crépuscule dore, et cueille une fleur bien jaune. La plaine alentour ressemble à un tableau impressionniste de van Gogh aux couleurs chaudes et chatoyantes. Cette beauté soudain m'émeut. »

Je te souhaite reconnaissance et succès 🌟