" Il semblerait que Bridget Jones se soit réincarnée en Maggie, une canadienne de 28 ans tout juste célibataire !"
C'est sur cette sublime promesse que j'ai commencé ce roman, "Bridget "étant pour moi ce qui a révolutionné la littérature dite-féminine par sa fraîcheur, son originalité et son humour...[ si, si...]
Mais là où Bridget était émouvante et attachante, Maggie est nombriliste, et énervante. Là où l'humour pointait son nez à chaque début de chapître, avec la liste des bonnes résolutions de Bridget, la narration est mise en page comme un gros pavé indigeste,
Là où Bridget était classe, Maggie est "sale" , elle mange dans son lit, ne range rien, se tape tout ce qui le veut bien , ne sait pas si elle est bi, hétéro, ou homo, ne sait pas reconnaître un "brave "garçon quand elle en croise un et complique tout, car elle ne sait pas ce qu'elle veut...
Elle, c'est donc Maggie, assistante dans une université mais qui n'aime pas son travail, plus que ça. Elle a rencontré son Jon très tôt , à la fac, s'est mise en ménage avec lui, s'est mariée et est sur le point de divorcer deux ans après. C'est elle qui a émis l'idée d'une séparation , lui l'a prise au sérieux et depuis, aucune nouvelle, le divorce prenant un an au Canada. Mais ça n'empêche pas Maggie de lui téléphoner et de lui envoyer des mails, on peut parler de harcélement...
La voilà donc à 28 ans, divorcée (ou sur le point de l'être), et elle n'assume pas du tout, alors que bon, elle est jeune et à vraiment le temps de refaire sa vie.
S'en suit 460 pages de lamentations...
Et c'est long, 460 pages de quelqu'un qui ne va pas bien, qui se plaint, regrette quelque chose qui n'était pas parfait (c'est que Maggy n'a jamais vécu seule...), se vautre dans la dépression, dans l'apitoiement. jamais elle ne regarde autour d'elle, ses amis se lasseront de son nombrilisme). jamais elle ne regarde les infos et se rend compte que son sort par rapport à celui de la majorité des habitants de cette terre est enviable. Elle a une bonne santé, des parents, un toit sur la tête, un job, des amis, des diplômes. et même un amoureux ...[ Mince, Maggy , atterris !!! ]
A la page 164, j'ai failli abandonner , me disant que si la seule finalité était qu'elle remonte (un peu) la pente, ce n'était pas très intéressant. Mais j'ai continué.
Parfois, il y a de jolies phrases , assez amusantes, mais cela ne justifie en rien la comparaison avec Bridget (ou alors tous les romans parlant de jeunes célibataires, sont des copiers-collers de Bridget...).
Maggie m'a lassée, Maggy m'a agaçée. Je n'ai pas aimé cette héroïne que j'ai trouvé très superficielle , malgré son métier, égoiste, pas cultivée, et "sale", là où Bridget était british jusqu'au bout des ongles, drôle et romantique. Bridget était gentiment névrosée, Maggy l'est carrément !
Maggy et ses amis sont crus dans leurs propos, Maggy se met dans des situations pas "élégantes", ne sait pas ce qu'elle veut : son mari parce qu'elle l'aime ou son mari parce qu'elle ne veut pas être seule ? Un nouvel amoureux ou pas ?
L'auteure aurait pu davantage décrire la vie à Toronto, je me suis sentie un peu frustrée sur ce plan, aussi.
L'écrivaine
Paula Hawkins, dit sur la couverture, que ce roman est "hilarant, réconfortant et intelligent".
Intelligent, oui, mais il n'est pas amusant pour trois sous, et ni réconfortant, il donnerait plutôt le cafard, comme une peur que ce roman soit le reflet d'une génération ultra gatée qui a tout, mais qui ne sait pas en tirer parti, qui ne sait pas comment " s'auto réconforter, comment se soigner quand elle rencontre le moindre petit couac... Heureusement, que j'ai autour de moi, des jeunes gens qui savent aller bien, sinon, j'aurai pu déprimer avec une fille comme Maggy !
L'auteure aurait pu toucher sa cible si Maggy avait été un poil plus sympathique , la lectrice que je suis n'a pas été dans "son camp", j'étais plutôt dans la team Jon, qui pourtant ne fait qu'un passage éclair dans ce livre...