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EAN : 9782262036706
416 pages
Perrin (07/04/2016)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Personne ne s'est jamais réclamé du jansénisme. Le terme est une injure. Il transforme en sectateurs d'un obscur évêque du XVIIe siècle, Jansenius, ceux qui se voient comme les plus fidèles disciples de saint Augustin, les seuls catholiques véritables. Né au temps du baroque, le jansénisme a marqué de son empreinte spirituelle et culturelle le Grand Siècle puis les Lumières. Les engagements religieux, politiques, sociaux des jansénistes ont traversé la révolution et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Monique Cottret est l'une des plus importante spécialiste du jansénisme.

Sa présente étude se subdivise en deux parties, la première consacrée au jansénisme au 17 ème siècle et la seconde au 18 ème.

M'intéressant surtout au 17 ème et à son courant littéraire proche de Port-Royal, je n'ai lu que la première partie. Elle est à la fois approfondie et extrêmement vivante. L'intégrité de Port-Royal ne fait aucun doute. Son obstination non plus.

Monique Cottret montre bien que « Port-Royal » fut davantage un mouvement social et culturel qu'un débat théologique sur la Grâce : tous les « messieurs », Nicole notamment, n'avaient pas des vues aussi strictement augustiniennes selon lesquelles la grâce accordée par Dieu était indépendante des mérites personnels.
Le débat s'envenima pour des questions de rivalités d'influence avec les jésuites et aussi du fait de la crainte de Louis XIV de voir ressurgir une agitation politique comme La Fronde dont il souffrit dans son enfance.

La partie consacrée au 18 ème siècle doit avoir un immense intérêt pour comprendre une des composantes de l'esprit révolutionnaire.


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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Apologie pour les religieuses de Port-Royal par Antoine Arnauld, Pierre Nicole et Claude de Sainte-Marthe :
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"Or un des mots qui sert le plus ordinairement à couvrir les plus grandes injustices est celui d'"opiniâtreté". Car c'est d'une part un mot qui marque un véritable défaut, puisque sans doute l'opiniâtreté est un vice, et de l'autre il est facile de l'appliquer à tous ceux qui ne sont pas de notre sentiment : de sorte que ceux qui sont puissants, et par un défaut de la nature humaine, aiment assujettir les autres à leurs opinions, ne manquent guère de se servir du reproche d'opiniâtreté pour noircir et pour décrier ceux qu'ils ne peuvent convaincre d'aucun défaut véritable."
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Autour du Port-Royal de Paris proliféraient les maisons aristocratiques de grandes dames et de grands seigneurs qui souhaitaient, en vivant au contact des religieuses, profiter de l’atmosphère spirituelle du lieu et se ménager un espace transitoire de retraite en attendant une conversion définitive ; on y voyait l’hôtel de Mme de Guéméné, ceux de la marquise de Sablé, du chevalier de Sévigné, de la duchesse d’Atrie6. Comme pour témoigner de la réputation du lieu, l’église édifiée par Le Pautre en 1646-1647 était une adaptation modeste du style jésuite triomphant. (...)
Mais c’est la maison des Champs qui symbolise le mieux, par son aspect isolé, le modèle port-royaliste. Saint-Cyran avait toujours regretté l’abandon d’un lieu si favorable à son dessein : les lieux « les plus misérables » lui semblaient les meilleurs. Forte de cet encouragement, la mère Angélique avait conservé l’espoir d’un retour. Les premiers Solitaires ayant vaincu le caractère insalubre du site, elle obtint de l’archevêque de Paris l’autorisation de rentrer dans son abbaye.

Première partie. Une passion baroque ?
Chapitre 2
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Saint Augustin a en effet dénoncé la trop grande confiance que les disciples de Pélage, ce moine breton mort en 520, accordent à l'homme et à la liberté. Face à ce danger, il a insisté sur la toute-puissance de la grâce divine, seule capable de sortir la créature de la misère et de la déchéance auxquelles l'a condamnée la faute originelle. (...)
Le concile d'Orange en 529 reprend à son compte les thèmes augustiniens. Ainsi s'imposent deux idées-forces : la prédestination est gratuite, Dieu prédestine au salut par un décret absolu, mystérieux, arbitraire de sa toute-puissance. Sa grâce est efficace.

Introduction
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De l’opposition dévote à l’opposition aristocratique, les jansénistes sont de leur temps. De Bérulle à Retz, ils semblent toujours contester le cardinal qui dispose du pouvoir politique. Plus grave encore, ils savent mobiliser l’opinion, cette force aveugle aux yeux du pouvoir, qui se forme dans quelques salons, mais peut aussi entraîner les foules vers des monastères suspects. Ils sont particulièrement dangereux, car ils mettent partout le désordre. N’ont-ils pas réussi à dresser les curés contre les évêques ? N’ont-ils pas l’audace d’en appeler comme d’abus au Parlement ? Relativisant la raison d’État, ils ne peuvent guère adhérer à la volonté absolutiste de la monarchie. Louis XIV n’a aucune intention de les ménager.

Première partie. Une passion baroque ?
Chapitre 3
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La Fréquente Communion, œuvre collective, combat les jésuites, dénonce le molinisme, et ne se situe pas dans une perspective défensive. Le groupe est dans une dynamique conquérante. Il s’adresse aux dévots, aux savants, aux clercs, mais aussi aux laïcs, aux chrétiens ordinaires. Le fait d’écrire en français est évidemment une particularité notable. Nous sommes passés du temps de Jansénius à celui de Descartes, même si d’un point de vue strictement chronologique le Discours de la méthode date de 1637 et les Méditations métaphysiques de 1641. Nous sommes passés de l’Université à un public plus large, de la théologie à la pastorale. Peut-être est-ce la véritable origine du jansénisme :

La genèse de La Fréquente Communion inaugure ainsi une double tradition de Port-Royal. Elle deviendra l’archétype des futures activités littéraires de Port-Royal, telles la préparation des Provinciales et la traduction de la Bible. Elle amorce, en outre, une littérature polémico-spirituelle sous forme de trilogie sur la foi, la pénitence et la charité.

Première partie. Une passion baroque ?
Chapitre 1. L'invention d'une hérésie
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Vidéo de Monique Cottret
À l'occasion de la 26ème édition des "Rendez-vous de l'Histoire" à Blois, Monique Cottret vous présente son ouvrage "L'Europe des lumières", co-écrit avec Bernard Cottret aux éditions Perrin.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2930603/bernard-cottret-l-europe-des-lumieres
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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