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(01/01/1900)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Conseils pour une lecture efficace.
Compte tenu de la longueur du roman, il est peu probable que vous trouviez le temps pendant l’année de le relire intégralement. Il est donc essentiel que votre lecture estivale soit la plus efficace possible. Au moment où je rédige ce dossier, je n’ai évidemment pas encore travaillé l’œuvre en détail, et les conseils que je peux vous donner ne peuvent être que généraux.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Après le crash de 29, des dizaines de milliers de familles du sud des États-Unis, principalement de l'Oklahoma, se retrouvent jetées sur les routes menant en Californie. Cet exode forcé fait suite à une expropriation par leurs créanciers, principalement les banques. Conséquence d'une récolte calamiteuse, ces paysans, qu'ils soient petits propriétaires ou métayers, se virent dans l'incapacité de payer leurs échéances. La famille Joad fait partie de cette multitude qui entreprit un long et pénible voyage vers ce qui semblait être un paradis suite aux tracts qu'ils recevaient quémandant des saisonniers pour les récoltes. Un mirage, une supercherie visant à tirer les salaires vers le bas en jouant sur le rapport très simple de l'offre et de la demande.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
• La mythologie américaine :

Le roman s’inscrit aussi dans ce qui constitue un des aspects essentiels de la mythologie américaine. Cette nouvelle ruée vers l’Ouest rappelle en effet un schéma fondamental de la culture américaine : le mythe de la Frontière. (Le mot frontière désigne dans la mythologie américaine la lisère entre terres cultivées et vie sauvage.) Ainsi rappelle-t-il, dans le personnage de Grandpère Joad, la figure traditionnelle du pionnier, qui a conquis sa terre à la force du fusil contre les indiens, terre que ses descendants ont cultivée. Cette mythologie est d’ailleurs évoquée dans les récits du chapitre 23. Mais les nouveaux migrants que sont les Joad, qui rejoignent la Californie qu’ils voient comme une terre promise, sont jetés sur les routes pour survivre et confrontés à un système économique où le surplus de main d’œuvre renforce à l’excès le pouvoir des propriétaires terriens. Ce mythe est central dans le roman, si l’on suit le parcours des Joad de leur ferme où ils cultivaient la terre, vers le nouvel Eden de la Californie, où ils sont parfois réduits à une vie quasi-sauvage. Le mythe est mis à mal, et s’esquisse là une réflexion sur la démocratie américaine.
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2. Quelques informations pour comprendre le roman

• Le contexte historique

Le roman de Steinbeck évoque le sort des fermiers contraints à la suite de la Grande dépression (revoyez vos cours d’histoire de 1ère et de terminale à ce sujet) de quitter leur terre pour l’Ouest. Plus précisément, les Joad quittent la région nommée le Dust Bowl, qui va du Texas au Dakota du Sud et qui fut envahi, dès novembre 1933 par des tempêtes de poussières (cf. chapitre 1). Steinbeck, qui fut aussi journaliste a évoqué le sort réservé à ces fermiers dans une série d’articles rédigés pour le San Francisco News et publié entre le 5 et le 12 octobre 1936, et sous-titrés « The Harvest Gypsies, on the road of the grapes of Wrath », (gypsies signifie bohémiens) dans lesquels Steinbeck propose une description précise et attentive de la vie des migrants venus à l’Ouest pour participer à la récolte des fruits en Californie. Il y dresse également un constat de la situation économique et sociale en Californie, que le roman reprend largement (pauvreté vs richesse, racisme grandissant à l’égard des migrants, exploitation économique) ainsi que les efforts du gouvernement Roosevelt (élu en 1932) pour venir en aide à ces travailleurs avilis. ( en particulier la création de camps gouvernementaux : cf. chapitre 22)

Les raisins de la colère ont donc une dimension politique et sociale à laquelle vous devez être attentif au cours de votre lecture. Il s’agit de non seulement d’informer, d’évoquer une situation réelle, mais aussi de faire réagir le lecteur : à son éditeur qui lui demandait de modifier la scène finale et lui signalait qu’elle rappelait une nouvelle de Maupassant (Idylle, 1884), Steinbeck répond : « I’m not writing a satifying story. I’ve done my damnest to rip a reader’s nerves to rags. I don’t want him satisfied” (Je n’écris pas une histoire satisfaisante, j’ai tout fait pour irriter le lecteur, je ne veux pas qu’il soit satisfait »). Le roman est également traversé par la tentation révolutionnaire (voir le chapitre 14 par exemple)
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Le sens d’un titre : la référence biblique

Le titre anglais, « Grapes of wrath » est tiré d’un chant anti esclavagiste composé en 1862 par Julia Ward Howe (1819-1910) et intitulé The battle hymn of the republic :

"Mine eyes have seen the glory of the coming of the Lord: He is trampling out the vintage where the grapes of wrath are stored; He hath loosed the fateful lightning of His terrible swift sword: His truth is marching on." ("Mes yeux ont vu la gloire de la venue du Seigneur; Il piétine le vignoble où sont gardés les raisins de la colère; Il a libéré la foudre fatidique de sa terrible et rapide épée; Sa vérité est en marche.")

Cette référence à un vieux chant des plantations élargit à la nation toute entière le destin des Joad : Steinbeck semble nous rappeler que la nation américaine est fondée sur un mythe pastoral, la recréation d’un Eden perdu, à l’ombre d’un Dieu vengeur.
Ce titre a en outre de nombreuses résonance bibliques : dans la Bible, le raisin est associé à la notion d’Eucharistie, et donc de pardon, et à celle d’Apocalypse, donc de la vengeance du dieu de l’Ancien Testament. La Californie représente aux yeux des Joad, un Eden possible, où il n’y a qu’à tendre la main pour cueillir les fruits qui y poussent en abondance. Cet Eden se révèle cependant bien décevant. De la Bible, on arrive au pamphlet politique et social.1
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• La composition du roman.

Le roman adopte un principe de composition particulier. Steinbeck y fait alterner des chapitres consacrés à l’histoire des Joad et des chapitres « intercalaires » aux styles très divers où s’esquisse en filigrane la description d’une société en déroute dans un monde où le progrès fait des ravages. Dans ces chapitres, on trouve aussi bien un style réaliste qui évoque le fonctionnement économique et ses conséquences, ainsi que la réalité sociale qui en découle. Mais ils font également la part belle à l’évocation de la déshumanisation que subissent les migrants, et à la parole prophétique du narrateur annonçant la révolution à venir. Il est important au cours de la lecture de relever les thèmes abordés dans ces chapitres et de relever leurs correspondances avec les chapitres plus narratifs, consacrés aux Joad.

Source utilisée pour ces quelques pages : M.C. LEMARDELEY-CUNCI. Les raisins de la colère de John Steinbeck Folio, coll. Foliothèque, n°73 (1998)
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Steinbeck semble nous rappeler que la nation américaine est fondée sur un mythe pastoral, la recréation d’un Eden perdu, à l’ombre d’un Dieu vengeur.
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