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Critiques sur le theme : famille (79)
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Caresse de rouge

Lecture jeune, n°117 - Félix est assureur. Sa vie est plutôt routinière et tranquille. Jusqu'au jour où l'un de ses clients l'appelle et lui annonce une catastrophe : la perte de son bien lors d'un incendie. Félix se rend sur les lieux, en tant qu'assureur, et constate les dégâts. La disparition de la locataire et de son fils réveille en lui de vieux démons, à savoir la perte de son propre fils, Colin, fauché par une voiture à trois ans. le jour où Marie, la mère de Colin, est partie, Félix s'est retrouvé seul face à un bout de chou qui réclamait sa mère. Envie de combler ce manque, de faire taire les suppliques, fantasme d'incarner à la fois le père et la mère : petit à petit, Félix en est venu à se grimer en Marie. Caresse de rouge était le nom de son rouge à lèvres préféré… On plonge sans retenue dans ce roman dérangeant qui aborde le thème de l'amour paternel, un amour en quête d'absolu. Fottorino nous fait d'abord partager les sentiments ambigus car démesurés d'un père pour son fils, un enfant-roi à qui il veut tout offrir. La douceur, l'apparente légèreté de l'écriture nous protègent de cette névrose destructrice. Fottorino dresse ensuite le portrait poignant d'un père rongé par l'absence de son fils. Ce roman surprenant commence tel un mélo et se termine à la manière d'un roman noir. Sonia Seddiki
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L'orpheline dans un arbre

Lecture jeune, n°117 - «Décrivez la vie d'une famille californienne en 300 mots» : tel est le sujet improbable du concours d'écriture auquel Clara, jeune orpheline, participe avec succès. La lauréate gagne un séjour linguistique en Californie pendant les vacances de Noël! Au lieu de la famille nombreuse qu'elle imaginait, c'est un vieil architecte solitaire qui l'accueille : grosse déception. Il l'initie à l'activité qui lui tient à coeur : construire des maisons dans les arbres avec des jeunes en difficulté, alcooliques ou drogués. Clara va devoir s'adapter et se montrer à la hauteur. Ses récompenses seront à la mesure de son investissement. Dans cette aventure, Clara découvrira une «famille» peu ordinaire, percera son inénarrable secret et sortira de l'enfance. Destinant son journal à ses amies du pensionnat, Clara raconte avec verve et lucidité ses mésaventures. le lecteur s'amuse tout en étant amené à réfléchir sur la notion d'engagement et la nature du lien familial. Ce roman d'initiation séduit par sa tonalité, drôle et tendre. Michelle Brillatz
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Les champs d'honneur - BD

Lecture jeune, n°117 - Quinze ans après le prix Goncourt, Jean Rouaud a repris la plume pour adapter son livre. Avec Denis Deprez, illustrateur, il divise le récit en trois parties : portrait du grand père, de la tante Marie, présentation de l'épisode de la guerre 1914-1918. On retrouve avec bonheur le grandpère fou du volant et sa femme râleuse, victime d'un mariage arrangé. L'odeur et le bruit de la pluie, ritournelle inlassable, imprègnent ce paysage de Loire-Inférieure. de cette adaptation se dégagent la même poésie et la même nostalgie que celles du roman original. le dessin et les couleurs ne sont pas qu'illustration d'un texte. Grâce à l'utilisation de l'aquarelle et à sa transparence, Denis Deprez donne une dimension propre à la BD (clin d'oeil à Gustave Courbet dans «Enterrement à Ornans»), en fait une oeuvre à part entière. Agnès Donon
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Falaises

Lecture jeune, n°117 - C'est à Etretat que revient le narrateur avec sa femme et sa fille : il a trente et un ans et vingt ans séparent cette nuit en quête de sa mémoire émiettée de celle où sa mère s'est suicidée du haut des falaises. Il passe ces heures d'insomnie dans le même hôtel proche des falaises qu'il y a vingt ans, aspiré dans une sorte de spirale des souvenirs, discontinue, avec des retours en arrière, tout au long d'une nuit en trois temps, comme trois grandes vagues de remémorations : la mort de la mère suivie de la sidération du frère tombé dans le coma, puis la dérive des deux frères vers les paradis artificiels pour fuir le silence total imposé par le père et enfin, le départ de Paris et la nouvelle vie sobre avec Claire, sa compagne, son abri. Au coeur du roman se télescopent une souffrance inextinguible, l'écho de la présence fantomatique de la mère, le silence et l'ennui. Au coeur du roman, il y a le manque criant d'amour et de confiance. le narrateur brosse sans complaisant pathos de très beaux portraits de «paumés», à qui il porte une attention très touchante. Au bord du gouffre comme la mère, ils y basculent presque tous. En cette nuit de veille, le narrateur ramène à la conscience une multitude de sensations (couleurs, parfums, souvenirs tactiles, etc.) et d'images qui rendent le récit visuel, voire cinématographique. le héros ne se révolte pas mais sauve son récit d'un total désespoir par l'évocation de la présence chaleureuse de sa petite fille et de sa femme, avec lesquelles «la vie commence» et grâce auxquelles il échappe à la malédiction familiale. Ce texte inspiré, bouleversant et tendre est une sorte d'épure où se fondent les thèmes du deuil, de la maladie, de la séparation, déjà présents dans les romans d'Adam pour la jeunesse comme La Messe anniversaire, Comme les doigts de la main, On ira voir la mer. Il fait écho à celui d'Arnaud Cathrine, Sweet Home, dont le point de départ, le suicide de la mère, est identique, même si le traitement romanesque est très différent (voir notice 39). Marie-Françoise Brihaye
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