Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Depuis que son père est mort, la petite Elaine refuse d'apprendre à écrire, refuse de grandir. Elle fait l'école buissonnière pour retrouver le jardin ouvrier où son père conviait fées et sortilèges pour l'émerveiller. Et comme sa mère, inquiète, l'enferme, elle transforme sa chambre en « jungle », où elle « pourra onduler au plus profond du monde sauvage ». Par la magie du théâtre, chambre et jardin se confondent. Le père d'Elaine apparaît, qui l'encourage à ramper parmi les herbes folles. « Mon papa disait que le plus formidable de tous les jardins, c'est la tête, [explique l'enfant]. Il disait que dans la tête, on peut faire pousser tout ce qu'on veut ». Même un petit sauvage imaginaire nommé Skoosh, qui serait son seul ami... La tête d'Elaine résonne de voix intérieures : c'est le choeur hostile et vindicatif des voisins qui jugent sans comprendre ; ce sont les voix désemparées de sa mère ou des médecins impuissants ; enfin, c'est la voix tendre du père, qui ramène Elaine à la raison. En quinze scènes, l'enfant grandit - ainsi que l'annonçait son nom, Elaine Grew (« Elaine a grandi » en anglais) - et elle est prête à vivre de nouveau. Dans la belle traduction de Séverine Magois, voici un texte sensible et juste sur le deuil et la folie. David Almond, qui croit au pouvoir incantatoire de la parole, sait suggérer un espace, camper des personnages, les doter du caractère et de la vitalité qui les rendront vivants et émouvants sur scène. Charlotte Plat
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Bande annonce de "Skellig", by David Almond.
En anglais mais assez simple à traduire, et accompagné d'une jolie musique