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Critiques de Cicéron (76)
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Traité des Devoirs

Le traité des devoirs est le dernier ouvrage écrit par Cicéron en 44-43 (César est mort en 44).

L'auteur justifie l'importance du sujet:

"Des nombreux sujets philosophiques importants et utiles, qui ont été, de la part des philosophes, l'objet de discussions attentives et abondantes, celui qui paraît avoir la portée la plus vaste est dans l'enseignement et les préceptes qu'ils donnent sur les devoirs. Qu'il s'agisse des affaires publiques ou privées, des affaires de forum ou de celles de la maison, dans la discussion avec nous-mêmes ou dans nos rapport avec autrui, il n'est aucune partie de notre vie qui soit soustraite au devoir; c'est à s'en acquitter que consiste la beauté de la vie, et à la négliger, la laideur."

On appréciera, en passant, l'évolution des préoccupations de nos penseurs en rapprochant -un peu arbitrairement, j'en conviens- cette déclaration de celle que 2000 ans plus tard, Camus commet dans le Mythe de Sisyphe « Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. »

O tempora, o mores!



Cicéron expose comment, selon la doctrine stoïcienne pour qui l'homme doit vivre en conformité avec la nature et le souverain bien est la vertu, l'homme de bien doit se comporter dans la société de ses semblables et sous le regard bienveillant des dieux.

Constitué de trois livres, il s'inspire pour les deux premiers d'un ouvrage aujourd'hui perdu de Panétius (stoïcisme moyen) mais fait oeuvre totalement originale pour le troisième, suppléant en cela à ce qu'on suppose être la décision de Panétius de laisser son ouvrage inachevé.

Sont ainsi successivement discutées l'honnêteté, l'utilité et la résolution des conflits (apparents ou réels) entre ces deux critères que la vie sociale pousse à souvent devoir arbitrer.



L’honnêteté ou la convenance est une vaste notion agglomérant recherche de la vérité et sagacité, sens de l'intérêt général et justice, courage et grandeur d'âme, ordre et mesure.

L'utilité est, très généralement, ce qui permet aux hommes de pourvoir à leurs besoins et d'améliorer leur vie.

La thèse soutenue par Cicéron est que l'utile est nécessairement honnête: "Ils disent que ce qui est très avantageux devient honorable; non, il ne le devient pas, il l'est; car il n'est rien d'utile qui ne soit honnête, non pas honnête parce que utile, mais utile parce que honnête."

Cicéron soutient sa "démonstration" par de nombreuses références puisées dans l'histoire grecque ou romaine et relevant de multiples domaines (vie publique ou privée, politique, commerce, juridique, éducation,...). L'exemple de conflit, le plus marquant du débat et le plus attentivement analysé, est celui de Régulus, consul romain, captif d'Hamilcar, envoyé à Rome sous serment pour négocier la libération des prisonniers carthaginois, et qui déconseille cette libération au Sénat (alors qu'il pouvait ne pas émettre d'avis) puis retourne à Carthage en connaissant le sort qui l'attend. L'utilité (ou les avantages) de cette conduite mises en avant par Cicéron concernent d'une part la République "Ce qui est nuisible à la république peut-il donc être utile à un citoyen?" et la patrie "Il était du devoir de Régulus de ne pas ébranler par un parjure les conventions et les pactes qui existent dans la guerre entre les ennemis" ; d'autre part Régulus lui-même qui trouve avantage à avoir respecté son serment "y a-t-il un mal plus grand que la honte?". Diablement stoïcien!



Ces cas de conscience sont devenus au fil des siècles des lieux communs de réflexions éthiques et morales, mais j'ai trouvé utile et agréable de les rafraîchir, en puisant directement à la source.

Par bonheur, le style de cet ouvrage est clair et direct, le rythme alerte; on échappe aux incrustations rhétoriques qu'on peut trouver dans d'autres œuvres de Cicéron. Le fil directeur du traité manque quelquefois, dans le détail, de continuité mais le propos est toujours intéressant et la volonté de rigueur, marque de fabrique de l'auteur me semble-t-il, indéniable et appréciable.



Je devais cette reconnaissance au cher Marcus Tullius que j'avais un peu maltraité dans une autre critique.
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Le Songe de Scipion

Petit effet Madeleine de Proust avec cet ouvrage des Editions Belles Lettres obtenu par la Masse Critique. Souvenirs des heures passées penchée entre textes et dictionnaire de latin pour tenter d'obtenir la meilleure traduction possible des écrits magnifiques de Cicéron. Je me suis délectée à la fois du texte onirique et poétique et de l'analyse-commentaire savante mais claire. En revanche, j'ai peu goûté les illustrations.
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Le cahier rouge des chats - Anthologie

Cette anthologie inédite réunit plus de soixante-dix textes célèbres. Le chat idéal, Le chat magique, L’animal des rois, Le chat et les écrivains, Les malheurs des chats, Le chat, héros de la littérature. Les écrits ronronnent de plaisir et de malice. On y trouve des mythes et des histoires rapportés par Cicéron, Hérodote ou Plutarque ; des anecdotes sur les chats à la cour des rois, par la féroce princesse Palatine ou la tendre Mme Campan ; de grands classiques de la littérature féline, comme le Raminagrobis de Rabelais, L’Epitaphe d’un chat de Du Bellay, Le Chat botté de Perrault, Le Chat Murr de Hoffmann, le chat du Cheshire de Lewis Caroll, Le Chat de Baudelaire.



Les plus grands amoureux des chats ne sont-ils pas les écrivains ?



L’Histoire de mes bêtes d’Alexandre Dumas, le Bestiaire de Paul Léautaud, la Vie de deux chattes de Pierre Loti.



Des interviews d’Alphonse Daudet, d’Edmond de Goncourt et de Stéphane Mallarmé.



Et enfin trois nouvelles inédites de jeunes écrivains français.



Un humoriste français avait déclaré que Dieu a inventé le chat pour permettre à l’homme de caresser le tigre.



Pour savourer chaque passage, je parcours chaque soir quelques pages. Puis je le repose et entre dans la lecture dans un autre ouvrage. Ainsi, je ne me lasse pas. Je l’apprécie d’autant plus. car la répétition peut vite me lasser. Ceci serait dommage, il est fort intéressant.



Claudia
Lien : https://educpop.fr/2022/10/2..
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L'Orateur

Préambule : je limite dorénavant mes critiques à deux critères :

- l’intérêt du texte : de l’histoire, de la rhétorique développée ;

- le texte lui-même : style, vocabulaire, phrasé...

Et mes étoiles signifieront mon niveau de recommandation.



Ce texte est intéressant parce qu'il montre que Cicéron (et d'autres avant lui probablement) avait théorisé l'éloquence. Il explique par exemple comment profiter du rythme de la phrase (plus fort en latin qu'en français, comme en italien aujourd'hui) pour entraîner son auditoire.



Le style, en v.o., c'est du Cicéron, donc de vraies phrases bien construites, assez académiques. Autant que je puisse en juger.

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Le bonheur

Cet ouvrage est en fait un recueil des livres 4 et 5 des 'Tusculanes' et qui on pour sujets:

-Comment guérir des passions

-Peux-t'on accéder au bonheur par la vertu



Cicéron débat de ces sujets avec ses interlocuteurs en les abordant par différentes approches philosophiques.

Les Stoïcisme, l’Épicurisme et la philosophie 'Académique' sont confrontées sur différentes questions.

Cicéron, en affirmant sa position de libre penseur, pioche des éléments de réponse dans chacune de ces écoles mais finira toujours par préférer la voie stoïcienne.



Comme il est beaucoup question de vertu, les actions de nombreux exemples de personnages vertueux sont mis en avant pour argumenter les propos avancés.



J'ai particulièrement trouvé intéressant la description de thèse de philosophe stoïques ancien dont les textes ont été perdus.

Le classement des émotions dans une double dichotomie me parait encore pertinent et opératif de nos jours:

-Désir/Joie: sentiment de plaisir futur/présent

-Crainte/Chagrin: sentiment de douleur futur/présent



En bref, c'est une lecture est enrichissante pour qui veut aller plus loin sur le stoïcisme et la philosophie antique en général.
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Devant la souffrance

Dans la première partie de son ouvrage, Cicéron étudie les moyens de faire face à la souffrance physique et dans la seconde ceux qu'il convient de mettre en oeuvre pour évacuer la souffrance morale (les deux vont parfois de pair et il est difficile de les distinguer totalement mais bon...).

Cicéron en profite pour critiquer Epicure et ses idées dont il caricature souvent la pensée.

La philosophie est tout d'abord un moyen pour nous délivrer de la convoitise, dépression et même de la douleur physique.

Ne pas craindre une événement qui n'a pas encore eu lieu. Le malheur est le plus souvent représentation plus que réalité. Preuve en est que le temps et l'accumulation atténuent les souffrances alors que le malheur reste le même. C'est l'expérience et la raison plus que le temps lui-même qui en diminuent la force. Anticiper permet ainsi d'atténuer la souffrance "le malheur est dans l'idée qu'on s'en fait, non une réalité en soi".

Découle de ce raisonnement que le sage, le philosophe ne peut être dépressif (évidemment Cicéron n'a pas eu connaissance de la psychanalyse, des théories de l'inconscient !)

En résumé toute souffrance est vaine, il ne sert à rien de s'y abandonner. Elle est le fruit d'une représentation plus que la réalité. Cicéron fait appel à la rationalité...pas toujours simple !

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De la vieillesse (Caton l'Ancien) - Bilingue

Cicéron, qui prend alors pleinement conscience de son âge avancé, a l'idée en empruntant une figure importante de l'histoire telle que Caton l'Ancien, auteur des Origines, œuvre considérable où il raconte l'histoire de Rome depuis sa fondation, d'énoncer les avantages de la vieillesse. Celle-ci peut ne pas être perçue comme entièrement assommante et monotone mais comme un regain intellectuel et savant. Caton va alors construire son discours adressé à Scipion et Laelius, deux jeunes homme pleins d'éloges pour le vieillard, en plusieurs parties, qui correspondent à des réfutations liées à des préjugés généraux : le déclin de l'activité (politique, intellectuelle, agricole et éducative), le déclin de la vigueur, la perte des plaisirs physiques, et l'approche de la mort.



Tout son plaidoyer va avoir comme but de discréditer ces idées reçues en présentant les joies liées à cet état de vie en prenant en exemple des intellectuels, littéraires et militaires comme Platon, Xénophon, Socrate,etc ... et également sa propre personne. Il va alors exposer la prolongation de l'esprit toujours en alerte à des âges avancés, la fonction éducative que les anciens possèdent face au jeunes nobles en pleine apprentissage, les dangers des plaisirs charnels et physiques face aux plaisirs intellectuels qui engendrent le prestige de l'être, etc... Il présente aussi la nécessité de se préparer à l'approche de la mort, ne pas la mépriser pour ne pas en avoir peur, l'immortalité de l'âme qui quitte à la mort le corps matériel pour rencontrer un nouvel état sans elle-même mourir. Nombreuses de ces pistes sont très intéressantes à étudier et possèdent un enseignement fascinant de la part de Cicéron. Seul le trop long paragraphe à mon goût sur l'immortalité de l'âme m'a quelque peu ennuyée mais à part cette infime partie, je peux dire que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce traité. On se rend alors compte que l'on peut encore apprendre beaucoup de choses de textes vieux de deux millénaires et qu'ils peuvent se montrer indémodables au fil du temps.
Lien : http://entournantlespages.bl..
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Manuel de campagne électorale

Un petit livre certes, mais composé de deux longues lettres. Les deux correspondants sont les frères Cicéron - Quintus et Marcus - hauts personnages de la vie politique Romaine au premier siècle après Jésus-Christ.





La première lettre, signée Quintus, donne le titre de cet ouvrage. Il s'agit d'une longue série de conseils à son frère, afin que ce dernier obtienne le siège de consul. Il doit pour cela en passer par une campagne électorale, pas si éloignée des formes pseudo-démocratiques que nous connaissons bien. C'est avec un plaisir non dissimulé qu'on se délecte de tout ce cynisme et cette incitation à la tromperie, dans le seul but de permettre l'élection de Marcus. Hélas, le découragement point. Non pas à cause du texte, mais plutôt à l'idée que deux mille ans plus tard, les mêmes méthodes sont à l'oeuvre.





La seconde lettre ("L'art de gouverner une province") est donc écrite par Marcus. Elle n'est pas une réponse directe au Manuel de campagne électorale, bien qu'on y retrouve des similitudes. Marcus est alors un consul bien installé à Rome, tandis que Quintus est proconsul d'Asie. Le premier délivre des conseils de bonne gouvernance (et des conseils de communication!) au second en espérant le meilleur... autant la première lettre était relevée, autant celle-ci parait bien plate à côté. C'est dommage, mais vu le format, je n'ai pas eu le temps de me lasser !





Au final, je conseille vivement et à tout le monde la lecture du "Manuel de campagne électorale". L'autre lettre est largement dispensable, mais la première est un fabuleux concentré d'un bon nombre de vilenies que l'on rencontre dans les campagnes électorales contemporaines des pays dits "démocratiques".
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Les devoirs, tome 1 : Introduction

Où l'on traite du lien entre honnêteté, plaisir et utilité.

Cicéron tranche cette question en ne reconnaissant ni utilité ni honnêteté au plaisir, tout juste un assaisonnement, et en montrant qu'il n'existe nulle utilité qui soit opposée à l'honnêteté.

Opportunistes, hédonistes et autre invertébrés, passez votre chemin.

Ne rentrent ici que les spartiates, les sages antiques, et autres chevaliers.
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Tusculanes - Livre V  «Le bonheur dépend de l..

Court, parsemé de passages intéressants parmi d'autres barbants, ce petit livre a l'avantage de ne coûter que deux euros et de nous ouvrir les portes du style littéraire et de la pensée de Cicéron.

Le sujet ne m'a pas passionnée, mais quelques remarques pertinentes ont agrémenté ma lecture de touches positives !
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Lettre à mon frère pour réussir en politique

Ce petit manuel de campagne électorale, " Commentariolum petitionis ", phrase finale des propos de Quintus Cicéron, se révèle être un incontestable jalon vers la réflexion menée par Machiavel dans le Prince.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Devant la souffrance

Entre recherche de sagesse - curiosité un peu et envie instinctive de défendre Epicure et, faute de le savoir, de relire Sénèque et de la vie heureuse (suis assez inculte)
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Pour T. Annius Milon

Aujourd'hui, on appellerait ça "inversion de la culpabilité" : le procès de Milon le meurtrier devient celui de Clodius l'assassiné.

Sur fond de violence antique, ce plaidoyer (mais aussi la présentation des faits en introduction et l'argument d'Asconius en conclusion) m'a donné des frissons tant il a l'apparence de conflits modernes. Rien n'a donc changé ?

C'est une vraie plongée, inattendue et involontaire, dans les racines profondes du patriarcat, de la violence masculine, de l'oppression systémique des plus faibles.
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Le Songe de Scipion

Si les noms de Cicéron et de Scipion vous sont connus, peut-être avez-vous déjà entendu parler du Songe de Scipion, un court texte tiré du dernier livre du De Republica. Ce texte relate un songe où Scipion l'Africain le second parle avec Scipion l'Africain le premier.



Ce livre est intéressant pour ses commentaires qui nous invitent à plonger dans les domaines du songe et de la philosophie bien avant d'aborder le Songe de Scipion en lui-même. Jean-Louis Poirier nous ouvre les portes d'un monde onirique où les réflexions sont nombreuses, à commencer par les parallèles inévitables entre le songe tel qu'il est écrit par Cicéron et le mythe d'Er dans La République de Platon. L'auteur ne manque pas de rappeler que la vision de l'univers n'est pas cohérente avec la réalité qui nous entoure (mais est-il nécessaire de situer Cicéron, au premier siècle avant J.C, pour se souvenir des connaissances de l'époque qui différaient des nôtres et ne pouvaient pas être confirmées par des satellites ou des hommes envoyés dans l'espace ?).



Le Songe en lui-même, une fois dépouillé de certains de ses mystères, se lit rapidement. Il est utile cependant de noter que la traduction proposée dans le livre est celle de l'édition des Belles Lettres de 1921, en aucun cas une nouvelle traduction comme il en est fait mention dans la quatrième de couverture.



Quant aux illustrations, si elles représentent bien l'aspect nébuleux d'un songe, elles m'ont paru décalées par rapport au sujet du livre.



Les références en fin d'ouvrage sont intéressantes elles-aussi.



Merci à babelio et aux Belles Lettres pour cet envoi.
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De la République - Des lois

Synthèse romaine de la philosophie politique grecque, et plus particulièrement de la philosophie platonicienne et aristotélicienne, les deux ouvrages De la République et Des Lois sont la représentation plutôt fidèle de la pensée romaine à la fin de la République.



Cicéron y proclame sa préférence pour une royauté, mais célèbre les institutions romaines en les jugeant supérieures aux institutions démocratiques grecques. Il prolonge à sa façon les travaux de Platon et d'Aristote, ce qui ne dépaysera pas les lecteurs de ces deux philosophes mais pourra décontenancer ceux qui ne les ont pas encore découverts.



Cicéron offre également une histoire de Rome et de ses régimes politiques, quelques années avant la chute de la République et l'avènement de l'Empire.



Si les deux ouvrages ont subi les affres du temps et ne nous sont parvenus qu'avec des lacunes, la version qu'en donne Charles Appuhn dans cette édition par Garnier Flammarion, bien que datant de plus d'un siècle et disponible telle quelle sur le site Gallica, est assez complète pour saisir l'essentiel.



Un bon ouvrage, important par sa valeur historique, qui complètera aisèment l'étude des textes platoniciens et aristotéliciens.
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Les Catilinaires : Edition latin-français

Je suis assez mitigée par rapport à mon sentiment suite à cette lecture. J’ai aimé explorer tout le contexte historique derrière ces quatre discours. Savoir où telle ou telle catilinaire était dite, découvrir leur réception auprès du public était très intéressant.

Cependant, j’ai trouvé le style de Cicéron parfois assez lourd à suivre. On se perd très vite dans les longues phrases, que l’on ne nomme pas “périodes cicéroniennes” pour rien et l’on est vite assailli d’informations. Une fois arrivés à la fin, nous avons déjà du mal à nous rappeler du début. Les exclamations et les interrogations qui, bien souvent viennent accuser Catilina, sont plus simples à lire mais assez répétitives. Sûrement, entendre un tel discours, construit pour bien entrer dans la mémoire de l’auditeur, est très efficace ; seulement, pour un lecteur, c’est beaucoup moins agréable.

Aussi, Cicéron se pose dans ses discours comme un homme providentiel. D’ailleurs, il n’hésite pas à se glorifier :



“Car je suis plus doux que personne !"



La fin de la quatrième catilinaire vient conclure la série de discours, sur sa propre personne et sur le rôle qu’il a à jouer. On a une nouvelle fois, un Cicéron qui s’aime beaucoup et qui va jusqu’à se poser en seul homme capable de tenir l’état :



“Vous avez un consul qui n’hésitera pas à obéir à vos décrets et qui sera capable de défendre vos arrêtes jusqu’à son dernier souffle et de prendre, personnellement, toutes ses responsabilités”.





Je reconnais quand même une jolie première catilinaire avec un début assez mémorable, démarrant ex abrupto. Sachant que Catilina était alors présent lors de cette accusation, nous pouvons dire que l’orateur entre directement dans le vif du sujet…



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Tusculanes - Livre V  «Le bonheur dépend de l..

C'est le premier livre de Cicéron que je lis et en plus sans filet (sans explication ni note) Alors soyons honnêtes, ce livre concentre seulement quelques extraits des Tusculanes écrits vers la fin sa vie. Mais il y a un début à tout.

On trouvera des pistes pour arriver au bonheur et comment le conserver au quotidien. Qu'est ce qui pourrait l'atténuer, le faire disparaître ?

Mais ce qui m'a le plus plu, c'est d'entrevoir l'homme qu'était Cicéron, il est évidemment érudit, intéressant, il maitriser la langue, les idées et l'argumentation mais on ressent aussi une certaine fragilité, ces derniers mots en témoignent.

Je ne sais pas si je lis "comme il faut" la philosophie, mais j'y prends du plaisir et cela m'interpelle. Je ne peux que vous conseiller ce petit livre.
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Devant la souffrance

C'est toujours un plaisir de lire Cicéron, son style est clair et sa philosophie accessible.



Ce livre contient deux réflexions; l'une sur la souffrance physique, l'autre sur la souffrance morale.



Chacun des textes appuie son raisonnement sur des exemples et des critiques des modèles de pensée stoïcien et épicurien.



La souffrance physique est-elle le pire des maux ? Peut-être pas autant que le déshonneur (pour un patricien).

Comment mieux supporter cette douleur ? Quelle part l'habitude et le mental peuvent jouer ? Pourquoi les enfants spartiates ne bronchent-ils pas quand ils se font mal ?



Concernant la douleur morale, Cicéron nous invite à différencier la douleur réelle de la douleur par anticipation.

Cette dernière est virtuelle et n'a donc pas de raison d'être.

La douleur morale venant de notre ressenti, ce qui la sujette à notre subjectivité. Même si c'est difficile en pratique, c'est une bonne nouvelle car on peut l'atténuer grâce à notre volonté.



Fait amusant, il est beaucoup question de la dépression, trouble que les médias nous présentent comme un mal moderne.

L’Épicurisme en prends pour son grade et se fait tourner en dérision.



Une lecture brève et agréable pour une philosophie pragmatique.
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L'amitié

Ouvrage agréable au style clair et agréable.

Ce texte est empreint de la culture romaine et de philosophie stoïcienne.



J'en ai retenu les 5 points suivant:

-Dichotomie entre l'amitié sincère et celle par intérêt

-L'une se base sur le partage d'intérêts commun, le respect et l'honnêteté l'autre sur l'ambition et la flatterie.

-L'amitié sincère n'est possible qu'entre les gens de bien, les vertueux

-L'amitié est une disposition naturelle de l'homme et a une valeur supérieure à a tout les biens matériels

-Lorsqu'une amitié se termine mieux la laisser s'étioler que de la conclure brutalement.



On sent le tiraillement entre l'homme politique et le stoïcien dans ce texte.



J'ai été amusé par les 'tacles' gratuits fait aux épicuriens.
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Les Livres de La Vieillesse, de L'Amitie, L..

Je sais Cicéron peut paraitre ringard

Cet écrivain brillant, "dans le civil" homme un peu veule et opportuniste n'inspire pas une sympathie immédiate

N’empêche, son traité sur la vieillesse résiste bien.

Sa lecture facile est - à mon avis- un bonne approche de la sagesse antique et encore très actuelle sur la fin de vie.
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