AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Akiyuki Nosaka (169)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Tombe des lucioles

Le Japon impérial est à l’agonie. Les bombardiers géants américains survolent en maîtres le pays dans des « scintillements de lumière » et tapissent de bombes ses grandes villes. Des gens meurent, écrasées sous les décombres des maisons, brûlés par les bombes incendiaires.

C’est l’histoire de Setsuko, petite fille facétieuse qui ne se sépare jamais de sa poupée, et de Seita, ce grand frère vénéré, effronté et hardi.

Leur papa est parti faire la guerre sur un grand bateau et n’a plus jamais donné de ses nouvelles. Leur maman s’est faîte rattrapée par le souffle d’une bombe incendiaire et n’a pas survécu…

C’est l’histoire de l’errance de ces deux enfants abandonnés dans un Japon en déroute, au milieu des ruines, des blessés et des morts. La petite Setsuko, juchée sur le dos du grand frangin, conservera jusqu’à son dernier souffle son regard d’enfant. Et que dire de Seita, de son courage, de son héroïsme, de son abnégation pour protéger sa petite sœur, la nourrir, continuer à la faire rêver vaille que vaille, ou pour la faire rire tout simplement et lui faire oublier les chagrins et la disparition de Maman ? Que dire de sa détresse quand ce petit bout d’homme n’y parvient pas, que tout lui coule entre les mains ?

Comment Nosaka Akiyuki s’y prend-t-il ? Cette manière qu’il a de magnifier la force d’âme de Seita, sa volonté inébranlable, et d’expédier la monstrueuse banalité de sa mort en cinq mots dès le début du livre…

Un livre bouleversant, d’une noirceur sidérale, au style tour à tour apocalyptique, vulgaire, d’une violence pure, puis tendre, aimant et poétique… Un livre poignant qui me renvoie à ces images d’enfants, hagards, poussiéreux, sanguinolents, extirpés des décombres après un bombardements dans ces pays d’Orient pas si lointains que ça… Un livre à lire et à relire pour goûter la quiétude de nos vies et ne jamais oublier, quand l’occasion se présente, de prendre nos enfants par la main…

Commenter  J’apprécie          11227
La Tombe des lucioles

Deux nouvelles de la Littérature dite « populaire » de l’écrivain de légende, Akiyuki Nosaka. Un homme qui vécut plusieurs vie, fendeur de bois, laveur de chien,scénariste,sénateur.....et....... écrivain.

La première, La Tombe des lucioles,

Nous sommes en 1945, au Japon. Seita, 14 ans, petit orphelin de guerre est assis dans le dénuement le plus total, au coin d’un quai de gare, avec dans sa ceinture de corps une boîte à bonbon, contenant les os et les cendres de sa petite sœur morte au fond de la tranchée d’un abri antiaérien.......

Nosaka dans ce récit quasi autobiographique, remonte le temps pour raconter l’errance de Seita et de sa petite sœur Setsuko dans un Kobe dévasté par la guerre.

Leur père militaire disparu, leur mère décédée suite à ses brûlures, ils se réfugient un temps chez une tante, qui n’est pas des plus généreuses ni des plus tendres.......la suite sera pire.....Dans cette atmosphère d’apocalypse, la seule chaleur irradie de l’infinie tendresse que porte Seita pour sa sœur et la seul clarté, des scintillements des lucioles, juchées sur les bouts des feuilles.

C’est trés triste et sombre, pourtant ces deux enfants, livrés à eux-mêmes, livrant une lutte surhumaine pour survivre, illuminent ce récit avec leur solidarité, leur amour, leur espoir, leurs rêves, encore presque intacte grâce à leur âge. Dans cette pauvreté, une misère humaine d’une laideur infinie, ils brillent comme ces lucioles, avec leurs propres lumières.....poignant !



La seconde nouvelle, les algues d’ Amérique,

Le ton change. Rien à voir avec le précédent, c’est léger et amusant à lire. Nous sommes dans l’après-guerre, et ironie du sort, les américains et leur aides ont débarqués sur l’île. Ils aident à nettoyer et remettre sur pied ce qu’ils ont détruit par leurs propres mains. Alors que toutes denrées alimentaires de première nécessité manquent, ils envoient des caisses de chewing-gums..... comme nourriture. Quand aux parachutes blanches qu’ils balancent, toute une autre histoire......Vingt ans après, Toshio se souvient de ses années d’après guerre, confrontant avec ironie américains et japonais, alors qu’ils s’apprêtent à accueillir avec sa femme, un couple d’américains âgés, rencontré par cette dernière lors des vacances à Hawaï....ils seront surpris, nous aussi !



Le style d’écriture familier est spécial. L’argot, le langage familier propre à une langue à mon avis est difficilement traduisible. Ne connaissant pas le japonais, bien qu’il me soit difficile d’en juger, il ne m’a pas pour autant dérangée. Un auteur particulier d’une grande sensibilité, à explorer pour ma part.



Merci cher Bison.

Commenter  J’apprécie          946
La Tombe des lucioles

Deux nouvelles semi-autobiographiques composent ce recueil. Dans La tombe des lucioles, deux enfants, un frère et une sœur prénommés Seita et Setsuko, sont livrés à eux-mêmes après le décès de leur mère sous les bombes américaines qui pilonnent le Japon en 1945. Ils tentent de survivre en vagabondant, accrochés l’un à l’autre, dans la ville bombardée. Les algues d’Amérique se déroulent vingt-deux ans plus tard : à l’initiative de sa femme qui avait fait leur connaissance lors de vacances à Hawaï, le presque quadragénaire Toshio accepte à contre-coeur de loger chez lui un couple d’Américains en visite au Japon. Le fossé culturel et, pour Toshio, la honte conservée de la période d’occupation du Japon par les Etats-Unis après-guerre, ont tôt fait de lui rendre ce séjour très pénible.





Ces deux récits apparaissent désespérément hantés par le vécu traumatisant de l’auteur. Lui aussi a perdu sa mère adoptive sous les bombes en 1945, puis sa petite sœur, victime de la famine alors qu’il tentait, seul avec elle, de survivre dans les décombres. Ce sont également ses propres souvenirs qui alimentent le récit de Toshio, à jamais marqué par l’arrivée des Américains sur le sol japonais après la défaite nippone. Si la seconde nouvelle se teinte d’une forme d’ironie et prête parfois à sourire au vu des malentendus culturels qui séparent les Higgins de leurs hôtes, la première déroule une cascade dramatique si accablante qu’elle laisse le lecteur sous le choc, assommé et anéanti, presque au-delà de l’émotion. Seita et Setsuko, ces deux étincelles de vie livrées comme de légères et fragiles lucioles au vent de l’apocalypse qui souffle sur le Japon en 1945, incarnent le drame de leur pays tout entier avec une force sans pareille pour un récit qui tient en si peu de pages.





Ces scènes de famine au milieu des ruines, d’enfants vagabonds exposés au pire, puis, dans la seconde nouvelle, l’évocation de l’ambivalence, entre honte, soulagement et admiration, ressentie alors que la supériorité américaine se déverse dans le pays ravagé et hagard, peuvent faire penser à celles observées par Curzio Malaparte en Italie à la même époque dans son roman La peau. Si l’horreur et la sidération s’expriment chez l’auteur italien au travers d'une ironie grinçante, morbide et désespérée, elles déclenchent chez Nosaka un flux tumultueux de phrases et d’images, comme un raz-de-marée « de voix, de langues, de la plus vulgaire à la plus classique », rendu perceptible par la prouesse du traducteur Patrick De Vos.





De cette fin de la seconde guerre mondiale, Nosaka gardera de grands tourments existentiels, qui développeront chez lui une nette tendance à l’instabilité et un certain goût pour la provocation et le scandale. Ses écrits, couronnés par le prestigieux Prix Naoki et salués, entre autres, par Mishima, le classent parmi les auteurs majeurs du Japon. La tombe des lucioles a, en outre, été adaptée en film d’animation, devenu un immense classique. Autant d’arguments supplémentaires pour découvrir ces deux textes brefs, mais terriblement marquants.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          892
La Tombe des lucioles

Des livres comme ça, ça devrait être interdit. La tristesse à l’état brut. Seita se meurt, seul comme une personne abandonnée sur un quai de gare ou un tunnel de métro. Quel âge a-t-il ? Ma foi, juste l’âge d’être le grand frère de Setsuko. Ainsi commence le roman, par la mort de Seita.



La seconde guerre mondiale. J’entends le bourdonnement sourd des avions américains au-dessus de la campagne japonaise. Une sirène stridente vient hurler à la population l’ordre de se réfugier dans les abris prévus à cet effet. Une pluie de bombes s’abat. Le village entier brûle. Une pluie de cendres s’envole. Seita porte sur son dos sa petite sœur Setsuko, s’éloigne du village, se réfugie dans la montagne. Une chaleur s’empare de la rue en flamme. Vite…



Ou est leur père ? Commandant de bord, parti combattre l’ennemi, il ne donnera aucun signe de vie. Leur mère ? Inconsciente, brûlée, morte. Orphelins, sans ressource, ils vont se réfugier chez une tante qui ne leur apportera que l’aide minimum et leur fera bien comprendre qu’ils sont plus une charge qu’un amour.



La tristesse continue. Malgré tout je perçois l’illumination dans les yeux de Setsuko lorsqu’elle découvre la lumière des lucioles. Et ce rire, marque d’insouciance d’une petite fille de 5 ans qui marque mon esprit.



Ces enfants, victimes collatérales de la guerre. Ils n’ont rien demandé, ne savent même pas les enjeux. Ils ont juste une boite de bonbons et quelques lucioles pour éclairer un bout de chemin silencieux, à peine perturbé par le coassement des grenouilles. J’essaie d’y voir de l’humanité, une certaine beauté de l’enfance, mais mon regard s’emplit de tristesse à chaque page parce que je vois la fin, je connais les conséquences, la faim qui tiraille la petite fille, les coliques, le dernier bonbon, la mort…



L’histoire pourrait s’arrêter là, mais Seita mérite mieux que la fausse sépulture dans laquelle sa mère a été placée. Alors, il donnera ses dernière sous pour construire une petite boite en bois dans laquelle sera déposée le corps de sa sœur, avant d’y être incinérée. Oui, ce roman est profondément triste. Beau, certes, par moment, mais sans aucune nuance d’espoir. C’est la guerre, point. Il gardera sur lui cette boite métallique qui a contenu des bonbons aux couleurs chatoyantes, des lucioles lumineuses, les cendres grises de sa sœur.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
Commenter  J’apprécie          7117
La Tombe des lucioles

La tombe des lucioles est un condensé de malheurs en quelques pages.

Ce livre commence par la fin (et la faim), on sait donc que Setsuko 4 ans et son frère Seiko 14 ans vont mourir dans des conditions qui donnent la chair de poule.

Ce livre se passe durant la seconde guerre mondiale à Kobe après un bombardement des Américains. Seiko et Setsuko, rescapés vont tenter de survivre dans cet univers dépouillé et quasi seuls puisque leur père est parti combattre. Seule la mère sera présente au tout début du livre.

Ces deux enfants ont faim, sont seuls, sont malade, la seule chose qu'ils ont c'est leur amour l'un pour l'autre, leur attachement.

Tout n'est que tristesse, on n'entend pas leur rire, on ne voit pas de bêtises, de caprices, non, tout cela est inexistant. Ils essaient seulement de survivre dans cet environnement hostile. La seule petite lumière de ce livre : les lucioles !

C'est un très beau livre, émouvant mais ô combien triste et ce jusqu'au point final.
Commenter  J’apprécie          612
La Tombe des lucioles

On pourrait se demander à quoi ressemblent les lucioles en temps de guerre et vers quelles lumières ou quelles ténèbres elles peuvent nous entraîner...

La Tombe des lucioles est un petit livre, écrit par Akiyuki Nosaka, qui rassemble deux très courts textes, dont le premier au titre éponyme.

Le second récit s'appelle Les algues d'Amérique.

J'ai découvert Akiyuki Nosaka au travers de ces deux récits, auteur japonais de renom, dont l'adolescence surgit des décombres de la seconde guerre mondiale et de celles du Japon à reconstruire sur ces cendres. Son oeuvre semble marquée par ce destin douloureux, en témoignent les deux nouvelles découvertes ici et qui, si j'ai bien compris, sont autobiographiques...

Ce sont deux textes qui se font écho, se parlent, nous parlent, avec leurs différences comme s'ils se situaient sur deux versants opposés. Je me suis demandé comment ces deux textes pouvaient figurer dans le même ouvrage. Ce sont comme deux voix différentes, comme si ce n'était pas la même voix qui les clamait, l'une de ces voix est tragique, l'autre cynique...

Les deux textes se cherchent, cherchent à se joindre, l'un prenant le pas après l'autre, comme voulant le prolonger, avec une autre voix, on les croirait dissemblables, dissonants, c'est le malheur de la guerre qui les couture l'un à l'autre...

L'un est tragique, l'autre cynique, au fond ils disent la même chose, l'absurdité, la brutalité de la guerre qui broie les petits enfants, l'innocence, la vie tout simplement...

Nous sommes à Kôbe, au Japon, dont la population, prise dans la nasse de cette guerre qui se répand comme une déflagration sur le monde entier, paiera un lourd tribut. On le sait, Hiroshima, Nagasaki... Mais ici nous sommes à Kôbe, un peu avant pour l'une des nouvelles, un peu après pour l'autre...

Elle nous semble loin cette guerre là-bas, sur le sol japonais... Mais brusquement deux enfants qui fuient les bombes des B 29 de l'aviation américaine, cherchent à fuir, cherchent leur mère peut-être encore enfouie dans un de ses abris souterrains que compte la ville, fuient dans les rues dévastées, la petite soeur sur les épaules du grand frère, oui ce sont des images lointaines et en même temps si proches...

La guerre n'a jamais été si proche de nous, la guerre a tué tant d'enfants depuis la fin de la seconde guerre mondiale, depuis que le monde devrait être en paix...

La première histoire nous entraîne avec empathie vers les pas de Seita et de sa petite soeur Setsuko qu'il porte sur ses épaules parce qu'elle est devenue trop fragile pour affronter la guerre.

Nous vivons leur errance dans le dédale d'une ville détruite, comme si nous étions avec eux, dans leurs petits pas franchissant les ruines, nous trébuchons avec eux...

Mais l'enfance est une magie, un enchantement, un voile posé sur la tragédie du monde, une manière parfois de ne pas voir l'horreur de la guerre, un grand frère qui cache à sa petite soeur ce qu'il sait déjà, il a juste une petite longueur d'avance sur ce qui fait mal et qui vient... C'est sans doute ce qui rajoute à la douleur du texte.

Il m'est impossible désormais d'oublier Seita, protégeant sa petite soeur autant des bombes incendiaires qui scintillent dans le ciel, de la faim qui vient, que du malheur qui viendra plus tard...

J'ai vu ici un Japon de fin de monde, un récit apocalyptique...

Les lucioles peut-être sont les derniers vestiges de cet enchantement. Elles éclairent les pas de ces enfants qui trébuchent dans les rues démolies... On pourrait presque confondre leur lumière avec la trajectoire lumineuse des bombes traçantes.

J'ai aimé l'image citée dans le premier récit, d'un homme politique chinois du IVème siècle, Che Yin, qui étudiait la nuit à la lueur de ces lucioles, sous sa moustiquaire.

Le second récit nous entraîne après la guerre, sur un ton différent, plus ironique. Les américains et leurs alliés ont gagné la guerre et jettent dans le ciel d'étranges objets nouveaux qui retombent sur le sol encore abîmé par la guerre : des chewing-gums, du coton que les femmes japonaises s'emparent pour leurs règles, et puis aussi une chose étrange que les autochtones prennent pour de l'algue et qui est en fait du thé noir américain...

Sans doute le ton plus léger et décalé du second récit déroute un peu. Il n'en cache pas moins la douleur du premier récit. Et puis un soupçon d'érotisme permet de poser une passerelle pour célébrer la réconciliation entre le peuple américain et celui du Japon...

L'ensemble forme étrangement une harmonie au final. Et dans les deux textes, j'ai vu surgir, entre les décombres des pages, un enfant qui ressemblait à Akiyuki Nosaka et qui tendait la main vers la lumière du jour.

Ah! Comme j'aimerais vous écrire, éclairé seulement par la lumière des lucioles...

Commenter  J’apprécie          578
La Tombe des lucioles

J'avais vu le film d'animation adapté de la nouvelle de Akiyuki Nosaka, film qui m'avait bouleversée, comme tous ceux qui l'ont vu. En général, je n'aime pas trop lire le livre après avoir vu son adaptation sur écran mais je fais parfois des exceptions. J'ai bien fait de faire une exception avec « la tombe des lucioles », tout d'abord parce que la lecture de la nouvelle en question s'avère tout autant poignante que le visionnage du film et ensuite parce que « la tombe des lucioles » est ici suivi d'une autre nouvelle, « les algues d'Amérique », qui est passionnante.



La force émotionnelle de « la tombe des lucioles » n'est pas sa seule qualité. Bien sûr, l'émotion suscitée par le récit est telle que c'est la première chose qui vient à l'esprit lorsqu'on évoque cette terrible histoire. Mais il ne faudrait pas que cette intensité poignante fasse oublier la qualité d'écriture de Nosaka. Je ne qualifierais pas de belle l'écriture de Nosaka mais ce n'est pas le but recherché. J'ai été bluffée par la façon dont l'auteur déploie un style en totale adéquation avec son sujet. Il y a bien des images poétiques qui viennent mettre en lumière la vie de ces gosses sacrifiés mais la langue de l'auteur est abrupte, sèche, heurtée. Cette écriture n'instaure pas de distance avec le lecteur, au contraire ce ton sec, ces longues phrases hachées renforcent le sentiment d'immersion. La lecture de la nouvelle est très sensorielle, c'est une expérience éprouvante.



Ce livre est aussi l'occasion de découvrir un autre texte de l'auteur, « les algues d'Amérique ». Nosaka s'intéresse ici aux rapports complexes entre américains et japonais suite à l'occupation à la fin de la guerre. Une vingtaine d'années après la fin de la guerre, Toshio, son épouse et son fils s'apprêtent à recevoir un couple d'américains rencontrés par la femme au cours de vacances à Hawaï. Toshio n'est vraiment pas enthousiaste à l'idée de recevoir ces gens. le récit va ensuite alterner les passages racontant cette visite et les souvenirs de Toshio relatifs à l'après-guerre et à l'occupation américaine. J'ai trouvé cette nouvelle d'une finesse psychologique exceptionnelle et d'une grande richesse thématique et historique. Avec un humour très acide et un ton grinçant Nosaka explore les sentiments japonais vis-à-vis des américains : ressentiment, complexe d'infériorité, désir intériorisé de revanche mais aussi pour les jeunes générations qui n'ont pas connu l'époque de l'occupation une fascination et une tentation de mimétisme avec la culture étasunienne. Cette analyse de la psychologie d'un peuple vaincu est vraiment saisissante, d'autant plus que c'est un point de vue qu'on a rarement l'occasion d'explorer.



J'ai vraiment découvert un auteur avec ce recueil. Je compte bien lire d'autres oeuvres de Nosaka tant j'ai été soufflée par ses qualités littéraires et son intelligence de propos.



Commenter  J’apprécie          512
La Tombe des lucioles

Ce très court roman est déjà tragique en soi, mais l'est d'autant plus quand on sait qu'il est largement autobiographique...

Le récit commence sur la mort d'un jeune garçon, mort due à la famine, sur le quai d'une gare.

Ce garçon avait une petite soeur, une mère aussi, et un père parti dans la marine. C'est la guerre, 1945, des bombardements éloignent momentanément Seita et sa petite soeur de leur mère. Quand ils la retrouvent, elle est mourante.

Bientôt, le foyer chaleureux et aimant, les plats cuisinés que Seita prenait alors le luxe de refuser, le bonheur, ne sont plus qu'un vieux souvenir auquel il vaut mieux ne pas penser car ce qui compte maintenant, c'est protéger la petite Setsuko d'une situation de plus en plus dure à vivre.



C'est un récit sans espoir, malgré la magie momentanée des lucioles venues bercer les eux enfants dans leur sommeil. C'est une histoire triste et courte, comme si elle n'avait pas plus d'importance que ces cadavres trop nombreux et anonymes que la guerre sème à plein vent.

C'est aussi, de ce que j'ai lu, le roman le plus autobiographique d'un auteur jusque là connu pour ses provocations et son cynisme au Japon.

Commenter  J’apprécie          480
La Tombe des lucioles

Toute petite critique, sur la pointe des pieds.

Pour ce court roman, ce testament d’enfants.

Setsuko la petite sœur, Seita le grand frère…

Orphelins, sous les bombes dans le dénuement le plus total.

Abandonnés, sacrifiés, oubliés.

Pas de mots, juste des larmes…

Commenter  J’apprécie          433
La Tombe des lucioles

Recueil de deux nouvelles, "le tombe des lucioles" décrit avec force et tristesse la défaite japonaise lors de la seconde guerre mondiale.



C'est surtout la première nouvelle qui m'a touché. Seita et Setsuko sont frère et sœur. Orphelins, ils se réfugient chez leur tante, qui favorise rapidement ses propres enfants. Ils décident alors de vivre dans un trou, qu'ils appellent la cave. Mais la solitude, la faim et la saleté auront raison de leur combat...

C'est un récit poignant et triste des ravages qu'engendre une guerre d'adultes sur des enfants innocents...
Commenter  J’apprécie          403
La Tombe des lucioles

Très court recueil de deux nouvelles, c'est à peine s'il fait 50 pages en ebook, mais c'est largement suffisant pour l'auteur pour créer chez son lecteur une boule d'émotions, pour le faire vibrer et pleurer. Des mots qui touchent, qui bouleversent, qui déchirent. La tombe des lucioles m'a littéralement cloué au sol, et m'a fait pleurer très fort. Une lecture rapide, par le nombre de pages, mais dont on ne sort pas indemne. Ça vous fend le coeur et l'écriture est tout simplement sublime. Il n'a pas volé le cinq étoiles que je lui attribue. À lire de suite, sauf, si bien-sur, vous avez déjà l'âme en peine et le coeur lourd.
Commenter  J’apprécie          372
La vigne des morts sur le col des Dieux décha..

Décidément, Akiyuki Nosaka est l'écrivain de tous les excès. Il me paraît toujours complètement détonnant dans le paysage littéraire japonais, tellement il excelle à dépasser les limites de la réserve et de la politesse propres à ses compatriotes ! Cela se confirme encore avec ses deux nouvelles complètement dingues.



Sur le col des dieux décharnés, paysage tourmenté de bord de mer, on ne vivait en cette première moitié de vingtième siècle que pour et par la petite mine de charbon Kazura. Sakûzo Kazura, le propriétaire, s'est marié avec Tazu, une femme autrefois très volage. Ils ont deux enfants, son fils Setsuo, et sa fille au caractère plus fort, Takao. Celle-ci voue un véritable amour aux fleurs de la Vigne des Morts, qui pousse aux abords de la mine. Cette plante n'est jamais aussi fleurie et prolifique que lorsqu'on lui fournit son substrat nourricier organique d'origine humaine…Et elle va en voir passer, des macchabées, durant ces quelques décennies où la famille Sakûzo et sa descendance va se déglinguer peu à peu, entraînant dans son sillage une farandole de siphonnés parmi les mineurs et leurs familles. Chez les Sakûzo, on ne se contente pas de pratiquer l'adultère depuis toujours, on s'est mis aux violences sexuelles sur mineurs (oui, je sais, elle est aussi facile que monstrueuse…), et aux relations incestueuses. Cela commence quand Takao et Setsuo se mettent à coucher ensemble régulièrement. Puis la mère et le frère disparus, Sakûzo se met à coucher avec sa fille…à qui il va faire une petite. Dès lors, même si Takao devenue patronne de la mine au décès de son père arrive encore un temps à bien la faire tourner, le contexte politico-économique dégradé de l'après-guerre et un accident vont déclencher une folie orgiaque et orgasmique chez tous les mineurs, dont bien peu y survivront…



Dans la seconde nouvelle, la petite marchande d'allumettes n'a pas connu son père. Alors, du fond d'elle-même s'élève un cri de désespoir sans fin. A partir du jour où elle surprend sa mère avec son amant, elle va d'abord se laisser violer par lui, puis plus tard par son beau-père, des hommes mûrs en qui elle aimerait tellement reconnaître ce père qui lui manque tant. Elle partira bientôt à la recherche de ces étreintes répétées avec des inconnus. Mais elle sera le jouet permanent de pauvres types, de professionnels (un photographe) et de mafieux évidemment très organisés, la fille qu'on se repasse de mains en mains pour assouvir ses besoins sexuels ou pour faire un maximum d'argent. Les humiliations et la déchéance ne semblent pourtant même pas l'atteindre, elle en redemande. Et surtout pas de jeunes, elle a soif de ces bras et de ses assauts virils d'hommes peu reluisants et fatigués en qui décidément elle voudrait toujours et encore voir son papa…Comme elle n'est même pas belle, et de santé de plus en plus précaire, il lui faut un truc bien à elle pour arriver à exister sur le trottoir. Alors elle frotte des allumettes pour éclairer le spectacle de sa toison. Un jour, il ne lui en reste qu'une…



Des nouvelles de la folie humaine, de la dépravation et de la perversion, qui pourraient nous faire dire que les personnages sont juste dingues, et c'est tout. Certes, Nosaka exagère, il ne nous épargne rien, on se prend à s'étonner voire à rigoler d'incrédulité au déroulé de ces récits hallucinants ! Mais ils ont aussi une facette bien plus subtile et riche. Entre les lignes, Nosaka nous conte le drame du vide intérieur, des manques, des pertes et blessures que chacun porte en lui. Blessures affectives, traumatismes de l'enfance, pauvreté, ne sont que quelques-uns des maux que les personnages portent comme un fardeau éternel. Leur chemin de croix les mène à une fuite en avant autodestructrice. La vie n'est jamais douce, ou en tout cas pas pour longtemps, un destin implacable vient encore illustrer l'impermanence des choses, qui pour le coup est une vision toute japonaise de la vie. Ces récits ont ainsi suscité en moi un mélange de dégoût et de compassion. Le ton et le style sont eux aussi très mouvants, la trivialité le disputant à des passages d'une beauté poétique incontestable et rare, esthétisme alors digne d'un Mishima.



Personnellement, et une fois tout ce qui précède bien pesé, j'ai plutôt apprécié ces deux textes. Décidément, un sacré personnage, ce Nosaka, et à coup sûr un écrivain aussi talentueux que provocateur. Je vous encourage à le lire pour vous faire une idée !

Commenter  J’apprécie          363
La Tombe des lucioles

Il m'a fallu plusieurs jours avant de pouvoir écrire une critique sur ce livre lu après avoir vu le film d'animation correspondant quelques semaines auparavant.

A ne pas lire quand ça ne va pas très bien ou quand ça va moyen.

Un roman qui dès les premières pages ne laisse aucun espoir sur l'issue tragique de ce frère et de sa petite soeur au cours de la deuxième guerre mondiale après un terrible bombardement. Leur tante, qui les recueille chez elle suite au décès de leur mère, est un personnage qui m'a fait penser au couple Thenardier, la violence physique en moins, mais elle pratique très bien la violence verbale.

Une atmosphère qui m'a rappelé les romans de Dickens, Rémi sans famille,

Et bien sûr, Fantine et Cosette.

Le sujet est très dur, vivre la souffrance quotidienne de ces deux enfants, voir leur désespoir et leur déchéance petit à petit jusqu'à la fin inéluctable. Les atrocités de la guerre et ses victimes innocentes.

Un thème douloureux dans lequel la plume de l'auteur distille des moments de poésie , des sensations olfactives et visuelles subtiles.

Je ne suis pas ressortie totalement indemne de cette lecture ni du film.

Commenter  J’apprécie          361
La Tombe des lucioles

La Tombe des lucioles, une oeuvre visionnaire, déchirante, violente, parfois cruelle et poignante.

C'est l'histoire d'un frère et d'une soeur qui s'aiment et vagabondent dans l'enfer des incendies tandis que la guerre fait rage, que les bombes explosent de toutes parts et que la faim tue. Seita fera tout pour aider Setsuko à survivre à l'horreur de cette guerre, même si on sait que la fin sera tragique.

Nosaka réussit à faire de ce court récit une véritable prose. Il écrit d'une façon originale: les phrases sont longues et il utilise beaucoup l'argot. Tout ceci fait qu'on est entrainé avec Seita et Setsuko dans cette quête vaine de la survie, on ressent les angoisses, l'amour et l'espoir.

Un récit humain et rempli d'amour, malgré la gravité du sujet.

Une luciole qui a illuminé ma nuit...

Commenter  J’apprécie          350
La vigne des morts sur le col des Dieux décha..

Il existe au Japon une tradition artistique où l'érotisme se teinte de tons macabres, tant dans la littérature que dans les arts picturaux. Nosaka Akiyuki signe ici deux nouvelles qui s'inscrivent dans ce genre très particulier.



La première histoire, La Vigne des morts sur le col des dieux décharnés, mêle en une spirale véhémente sexe, inceste et morbidité. Nosaka ne lésine pas sur les descriptions, qu'elles soient poétiques ou d'unr crudité effarante. Le caractère outrancier et exacerbé de la nouvelle dérange tout en provoquant une certaine fascination. En dépit des thèmes mis en avant, je n'ai pu lâcher ma lecture avant d'arriver au point final. L'auteur se sert aussi de son récit pour dépeindre les conditions réservées aux prisonniers de guerre et aux Coréens. Dur, très dur.



La seconde histoire, La Petite Marchande d'allumettes, n'a rien non plus d'un conte de fée. Le titre rappelle forcément le conte d'Handersen et, par certains côtés, des similitudes se glissent dans le texte. Mais c'est écrit à la sauce Nosaka... Il décrit les vicissitudes de Oyasu, prostituée de vingt-quatre ans dont le corps ravagé semble avoir au moins le double de son âge. Et pourtant, son âme, elle, reste enfantine et innocente. Elle cherche en passant d'un homme mûr à l'autre, à retrouver une douceur d'un père qu'elle n'a jamais connu. Fantasme incestueux au-delà du sexe proprement dit. Troublant et dérangeant récit d'une âme à la dérive.



Âmes sensibles, prudence sans doute. Même si cette lecture mérite le détour par les indéniables qualités de conteur de Nosaka Akiyuki.
Commenter  J’apprécie          330
Nosaka aime les chats

Nosaka aime les chats. Comme moi aussi, je n'ai pu résister à la tentation d'acquérir ce livre. de surcroît, j'avais aimé le magnifique Tombeau des lucioles de l'auteur. Magnifique mais terriblement bouleversant (je ne m'en suis toujours pas remise d'ailleurs). J'étais donc heureuse de le découvrir ici dans un registre plus léger.



Je crois que ce livre autobiographique plaira probablement surtout aux amateurs de chats - qu'on nomme ailurophile, ai-je appris ici . Nosaka Akiyuki narre à travers de courts chapitres la coexistence harmonieuse - plus ou moins - entre sa femme, lui et leurs deux filles avec six chats et une chienne husky. Dans une maison traditionnelle japonaise aux délicates cloisons de papier, ça déménage pas mal.

Nosaka, ayant alors dépassé la soixantaine, passe beaucoup de temps à observer ses animaux, à analyser leurs miaulements, leurs préférences alimentaires, leurs comportements, ... Ces observations lui fournissent matière à réflexions sur les rapports animaliers mais également sur les humains. Ses congénères bipèdes ne ressortent pas forcément grandis ni embellis de ces méditations. On sent Nosaka Akiyuki plus en paix en compagnie féline et canine. Voire avec d'autres espèces... jusqu'au cafard qui n'est pas sans lui faire éprouver une certaine compassion.



Nosaka se livre notamment à de nombreuses réflexions à propos de la mort. La façon qu'ont les animaux de chercher à s'isoler pour mourir lui apparait pleine de dignité. Et préférable à ces yeux à l'acharnement thérapeutique qui s'instaure (le livre est paru au Japon en 1998).



Les anecdotes ont parfois tendance à être répétées d'un chapitre à l'autre. Mais la lecture de cet ouvrage m'a procuré un grand plaisir, occasion de sourire et d'évoquer mes propres souvenirs avec mon chat. Un petit livre sans grande prétention littéraire sans doute mais qui fait beaucoup de bien. Avis aux amateurs
Commenter  J’apprécie          334
La Tombe des lucioles

Ce livre se décompose en deux nouvelles qui ont comme lien la défaite japonaise durant la Seconde Guerre Mondiale et les implications que celle-ci a eu sur les japonais.



La tombe des lucioles :

Adepte de la très émouvante et dramatique adaptation animée d'Isao TAKAHATA, c'est tout naturellement la curiosité qui m'a poussé à me procurer le livre, puisque l'illustration de couverture et la traduction du titre s'inspirent de cette adaptation. J'ai ainsi découvert la nouvelle originelle. Poignante, triste histoire d'amour fraternel et de résistance (physique et psychique) aux affres de la dénutrition instillée par la guerre et ses horreurs attenantes : isolement, bombardement, mise au ban de la société. Dans un style très abrupt et alambiqué, Nosaka décrit cette solitude qui ne parvient à s'évader que par l'imagination, et pour un temps du moins, à retrouver l'insouciance de leur enfance perdue, jusqu'à ce que les lucioles cessent de briller.



Les algues d'Amérique :

Ici, on retrouve un couple de japonais bien des années après la guerre qui reçoivent chez eux, un couple d'Américains. On assiste à une description psychologique extrêmement complexe et contradictoire de Toshio, l'époux, face à cet étranger, cet ennemi d'autrefois auprès duquel il ne sait pas comment se comporter. Récit de ce séjour, émaillé de souvenirs lointains et profondément marquants de son enfance, qui nous plonge dans l'ambiguïté des relations américano-nippones, faites d'admiration, de peur passée, de rancœur et pourtant d'un besoin de prouver sa valeur.



Merci à Rebus de m'avoir pioché ce petit recueil dont le ton, même si est loin d'être léger, est très intéressant car on y découvre avec toute la pudeur japonaise, les blessures qu'a laissées ce conflit sans précédent.
Commenter  J’apprécie          324
La Tombe des lucioles

La tombe des lucioles se Nosaka est un ouvrage très émouvant, terrible et beau à la fois, et qui de plus témoigne des cicatrices que la deuxième guerre mondiale a durablement laissé dans l'opinion japonaise.



Le livre comporte deux textes : le premier, la tombe des lucioles, débute par la description à la fin de la guerre de la fin de vie de Seita, jeune orphelin abandonné qui meurt sur un quai de gare du fait de diarrhées intenses couplées à une privation de nourriture, pour ensuite décrire par une analepse les derniers mois de la vie de ce petit orphelin en compagnie de sa sœur. Le deuxième texte met en scène un couple de japonais trentenaires des années 60 qui doivent accueillir un couple d'américains, les Higgins, ce qui amène le mari Toshio à se remémorer son vécu de la guerre et à réfléchir sur la relation que le japon a nous avec le vainqueur États-unien .



Le premier texte, la tombe des lucioles, m'a profondément touché. On assiste en effet à la mort de Seita et de sa petite sœur Setsuko. On a surtout un profond sentiment d'amertume et de malaise en voyant que la mort de ces enfants aurait pu être évitée : leur mort est due à la sous alimentation car ces enfants abandonnés à leur sort ne peuvent pas survivre d'eux même. C'est donc le récit bouleversant et tragique de la mort de deux petits enfants qui sont de plus dépeints par Nosaka de manière attachante.

Nosaka nous livre par ce court texte une dénonciation de la guerre, qui rend les enfants orphelins, détruit les familles et les villes et révèle tout ce que la nature humaine a de pire ( cupidité, égoisme... ). La mort de ces enfants nous montre toute l'horreur de la seconde guerre mondiale au Japon, où la société civile a payé un lourd tribut à la résistance acharnée du pays face aux américains...

Ce premier texte nous permet de découvrir le style de Nosaka à son sommet : dense, poétique, touchant, Nosaka parvient garce à son écriture à captiver le lecteur, qui s'enfonce dans le Japon de la fin de la guerre. La symbolique des lucioles présentes dans le récit est très forte : elles représentent, petites lumières mouvantes un symbole de la vie humaine qui est si fragile et éphémère, à l'instar de ces lucioles qui ne vivent qu'une nuit.



Les algues d’Amérique est un deuxième récit tout aussi intéressant, quoique sur un plan plus intellectuel. Il décrit la difficile reconstruction des individus qui en dépit du fait que le Japon émerge économiquement portent encore en eux le poids de la défaite du pays et conservent les cicatrices non apaisées du conflit.

Toshio ne peut s’empêcher de repenser à son expérience de la guerre, ayant subi des bombardements et des privations qui l'ont marqué.

En outre, ce texte interroge les liens entre le vainqueur et le vaincu : si le Japon et les États-Unis semblent désormais amis et que les États-Unis font rêver la génération qui n'a pas vécu le conflit , la population de l'archipel plus âgée ne peut pas pardonner les bombardements qui ont détruit tant de vies, et à l'exemple de Toshio ne peut pas cautionner la suffisance des soldats qui ont occupé le Japon et à leur arrivée ont distribué aux enfants affamés des chewing-gums ( Il est vrai qu'il y nourriture plus roborative ! ). De plus Le livre montre des Higgings symboliques de ces américains traitant encore vingt ans après le conflit le Japon comme un pays occupé : suffisants, arrogants, ils ne respectent même pas envers leur hôtes les marques les plus élémentaires de courtoisie et font sentir plus d'une fois la supériorité de leur mode de vie occidental.



Nosaka livre deux textes très maitrisés, entre émotion et engagement, ils sont le témoignage d'un homme qui proteste contre les ravages de la guerre et montre les cicatrices durables de la seconde guerre mondiale dans l'opinion japonaise.



PS : la postface est très bien réalisée et constitue une opportune biographie de l'auteur et décrit les grands traits de l’œuvre de l'écrivain.
Commenter  J’apprécie          313
Contes de guerre

Je ne suis guère étonnée que ce recueil de contes soit du même auteur que "la tombe des lucioles" car on y retrouve cette belle sensibilité.

L'auteur Akiyuki Nozaka nous montre à travers, ces contes l'absurdité de la guerre et les drames qu'elle engendre.

Tous les contes mettent en valeur avec beaucoup de tendresse, le côté "humain" des animaux.

Hé oui paradoxalement ce sont bien les animaux qui vont avoir un comportement bienveillant, d'aide, de soutien, de protection.

J'ai ainsi aimé tous ces contes, avec bien sûr des petites préférences pour certains mais chacun apporte une bouffée de tendresse pour les victimes de la guerre qui subissent la violence et l'absurdité des hommes.

Les illustrations très enfantines sont à chaque fois les bienvenues.

Très beau recueil qui va droit au coeur.

Commenter  J’apprécie          304
La Tombe des lucioles

C'est pas souvent que je finis un livre en larmes... (Dans l'ebook que j'ai acheté il n'y a pas "les algues d'Amérique").



Comme je suis trop bouleversée (j'ai trouvé ce livre très éprouvant à lire) pour écrire quoi que ce soit, je recopie quelques lignes de l'avis d'Eric76, j'espère qu'il ne m'en voudra pas :



"Un livre bouleversant, d'une noirceur sidérale, au style tour à tour apocalyptique, vulgaire, d'une violence pure, puis tendre, aimant et poétique… Un livre poignant qui me renvoie à ces images d'enfants, hagards, poussiéreux, sanguinolents, extirpés des décombres après un bombardements dans ces pays d'Orient pas si lointains que ça… Un livre à lire et à relire pour goûter la quiétude de nos vies et ne jamais oublier, quand l'occasion se présente, de prendre nos enfants par la main… "



Voilà.

Et aussi : la tante est juste une foutue salope... Excusez-moi mais je peux pas le dire autrement, tellement elle m'a révoltée.
Commenter  J’apprécie          295




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Akiyuki Nosaka (1126)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz de la boîte à merveilles

Combien de parties La boîte à merveilles comprend-elle ?

11
13
49
12

7 questions
40 lecteurs ont répondu
Thème : La boîte à merveilles de Ahmed SefriouiCréer un quiz sur cet auteur

{* *}