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Citations de Anton Tchekhov (1344)


À généralement parler, ces mesures de répression n'ont pas d'avenir, elles divergent trop avec l'idéal de notre législation qui voit avant tout dans la sanction un moyen d'amendement. Lorsqu'un geôlier gaspille, jour après jour, toute son énergie et toute son ingéniosité à placer le détenu dans des conditions matérielles suffisamment compliquées pour rendre sa fuite impossible, il n'est plus question d'amendement, il ne saurait s'agir que de transformer le détenu en bête féroce et la prison en ménagerie.
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Lorsqu'on regarde longuement un ciel profond, sans en détacher les yeux, on ne sait pourquoi les pensées et l'âme s'unissent en un sentiment de solitude. On commence à se sentir irréparablement seul, et tout ce qu'on avait naguère cru proche et cher devient infiniment lointain et perd tout prix. Ces étoiles, qui regardent du haut du ciel depuis des millénaires, ce ciel insaisissable et les ténèbres, indifférents qu'ils sont à la vie brève de l'homme, lorsqu'on demeure seul à seuls avec eux et qu'on essaye d'en comprendre le sens, accablent l'âme par leur silence. On songe à la solitude qui attend chacun dans la tombe, et l'essence de la vie apparaît désespéremment, atroce...
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PLATONOV : Quel Dieu sers-tu, espèce de je-ne-sais-quoi ? Quel homme es-tu ? Non, nous ne ferons rien de bon, nous autres ! Rien de rien !
TRILETSKI : Écoute, Mikhaïl Vassilitch, qui t'a donné le droit de fouiller dans le cœur des gens avec tes grosses pattes froides ? Ton manque de savoir-vivre passe l'entendement !
PLATONOV : La vermine du monde, voilà ce que nous serons ! Nous sommes des gens perdus ! Nous ne valons pas la corde pour nous pendre ! Personne sur qui pouvoir poser les yeux ! Tout est hideux, souillé, usé jusqu'à la trame... Pars d'ici, Nikolaï ! Va-t'en !
TRILETSKI : Tu pleures ?

Acte II, tableau 2, Scène 12.
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PLATONOV : Mais elle raisonne, cette crapule ! Elle y est parvenue par son intelligence, la sale bête ! Il vous fait ça avec une théorie... Quelle ordures la Russie peut-elle encore produire !...

Acte I, Scène 16.
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Pour sauver ce qui lui reste de vie, pour sauver ses enfants, l'homme s'agrippe instinctivement, inconsciemment, à tout ce qui peut apaiser sa faim, le réchauffer — il détruit n'importe quoi, sans penser au lendemain... Tout est déjà presque détruit, mais par contre rien n'est encore créé.
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Tu as pris un flacon de morphine dans ma boîte à pharmacie. Écoute... si pour une raison quelconque tu as envie d'en finir avec toi-même... eh bien, va dans la forêt et fais-toi sauter la cervelle. Mais rends-moi ma morphine ! Sinon des bruits vont courir. On va me soupçonner. On va croire que c'est moi qui te l'ai donnée. C'est déjà suffisant de savoir qu'il faudra que je t'ouvre le corps pour l'autopsie... Tu crois que c'est drôle ?
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- Je t’aime, mais si je t’épouse tu causeras ma perte. Tu ne m’apporterais ni fortune ni nom… Le mariage, mon ange, c’est la moitié d’une carrière. […]
- Tu m’as donné ta parole d’honneur que tu allais m’épouser… Tu me l’as bien donnée ?
- Oui… Mais à présent mes projets sont changés. Tu te marierais avec un pauvre, toi ? Pourquoi veux tu m’obliger à épouser une fille pauvre ? Je n’ai pas envie d’agir comme un cochon à l’égard de moi-même. J’ai un avenir dont je dois être responsable devant ma conscience.


(Lequel des trois ?)
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– L’homme moyen, reprit-il, comme vous l’avez appelé, n’est pas sûr. Nous le chassons, nous le grondons, nous lui donnons dans la figure, mais il faut aussi se mettre à sa place. Il n’est ni moujik, ni bârine, ni poisson, ni viande. Son passé est dur ; dans le présent, il n’a que vingt-cinq roubles par mois, une famille affamée et une situation subalterne ; comme avenir, ces mêmes vingt-cinq roubles, et une position dépendante, alors même qu’il servirait cent ans. Il n’a ni instruction ni propriété ; il n’a le temps ni de lire, ni d’aller à l’église ; il ne nous comprend pas parce que nous ne le laissons pas approcher de nous. Il vit ainsi au jour le jour jusqu’à sa mort, sans espoir d’amélioration, dînant à demi, craignant qu’on ne le chasse du logement de l’État, ne sachant où caser ses enfants. Alors, comment, dites-moi, ne pas voler et ne pas s’enivrer ? Où peut-il prendre des principes ?

UN DESAGREMENT
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LOMOV: Il faut vous dire que je suis venu vous demander la main de votre fille, Nathalia Stépanovna.
TCHOUBOUKOV: Ma cocotte ! Ivan Vassiliévitch ! Répétez ce que vous venez de dire... J'ai peut-être mal compris !
LOMOV: J'ai l'honneur de vous demander...
TCHOUBOUKOV: Ma colombe... Je suis si heureux, etc. C'est comme je vous le dis, et ainsi de suite. Je le souhaitais depuis longtemps. C'était mon désir le plus cher. Et je vous ai toujours considéré comme un fils, mon cher ange. Aimez-vous et soyez heureux, etc., quant à moi, j'ai toujours souhaité que... Mais qu'est-ce que je fais là, imbécile ? Je me sens tout chose de joie, tout chose ! De toute mon âme... Je vais aller chercher Nathalia, et ainsi de suite...
(La demande en mariage)
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Il me semble que l'homme doit avoir une foi, du moins en chercher une, sinon sa vie est complètement vide... Vivre et ignorer pourquoi les cigognes volent, pourquoi les enfants naissent, pourquoi il y a des étoiles dans le ciel... Il faut savoir pourquoi l'on vit, ou alors tout n'est que balivernes et foutaises.
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Regarde, cet arbre s’est desséché, mais il se balance toujours, avec les autres, dans le vent. Ainsi, j’ai l’impression que, même si je meurs, je continuerai pourtant de participer à la vie, d’une façon ou d’une autre.
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OSSIP : Je rentre chez moi... Chez moi, c'est la terre pour plancher, et le ciel pour plafond et, les murs et le toit, on les verra jamais... Celui qui porte la malédiction de Dieu, c'est dans cette maison-là qu'il crèche. [...] Ce qu'elle a de bien, c'est qu'on paie pas le foncier...

Acte II, tableau 2, Scène 1.
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" Quelle immensité, quelle liberté, quel silence ! songeait Kovrine en cheminant sur le sentier. On dirait que le monde entier me regarde et attend, aux aguets, que je perce son secret... "
Soudain, des vagues se mirent à courir le long des blés et le vent léger effleura doucement sa tête nue. Un instant plus tard, nouveau coup de vent, cette fois plus fort ; dans un chuchotement les blés oscillèrent et, au-delà, on entendit le sourd murmure des pins. Kovrine se figea, médusé. À l'horizon s'élevait, depuis la terre jusqu'au ciel, une haute colonne noire. On eût dit le tourbillon d'un cyclone. Les contours en étaient vagues mais, d'emblée, il était aisé de comprendre qu'il se déplaçait à une vitesse effrayante, exactement dans la direction de Kovrine.
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NINA. Je sais maintenant, je comprends Kostia, que dans notre métier, artistes ou écrivains, peu importe, l’essentiel n’est ni la gloire ni l’éclat dont je rêvais ; l’essentiel, c’est de savoir endurer. Apprends à porter ta croix et garde la croyance. J’ai la foi, et je souffre moins, et quand je pense à ma vocation, la vie ne me fait plus peur.
(Acte IV)
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ANDREI : A Moscou, tu t’assieds dans une immense salle de restaurant, tu ne connais personne, personne ne te connait, et en même temps tu ne te sens pas dépaysé. Ici, tu connais tout le monde, tout le monde te connait mais tu es un étranger, un étranger. Etranger et solitaire.

LES TROIS SŒURS - Acte II
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La bâbka aimait à se soigner et souvent elle allait à l’hôpital où elle disait n’avoir que cinquante-huit ans, tandis qu’elle en avait soixante-dix ; elle s’imaginait que si le docteur avait su son âge véritable, il n’aurait pas voulu la soigner et lui aurait dit qu’elle devait songer à mourir.

(Les moujiks)
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La vie est effrayante et miraculeuse ; c'est pourquoi on a beau raconter des histoires effrayantes en Russie et les agrémenter de nids de brigands, de longs couteaux et de miracle, elles rendent toujours un écho de vérité dans l'âme des auditeurs ; à peine si quelque grimaud très averti aura un regard de méfiance ; encore ne dira-t-il rien. La croix au bord de la route, les sacs sombres , l'espace et le destin des hommes réunis près du feu, tout cela était par soi-même si miraculeux et si effrayant que le fantastique de la fable et du conte pâlissait et se fondait avec la vie.

[Anton TCHEKHOV, "La Steppe. Histoire d'un voyage" / "Степь. Исто́рия одно́й пое́здки", 1888, traduit du russe par Vladimir Volkoff, éditions LGF-Le Livre de Poche, coll. "libretti 2 €", 1995 - chapitre VI, page 88]
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Le désir de servir le bien-être commun doit obligatoirement être un besoin du coeur, une condition du bonheur personnel ; S'il ne découle pas de là, mais de considérations théoriques ou autres, ce n'est pas bien.
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Le spectacle de cet homme heureux creusa un vide dans l 'âme des rouliers , tous se mirent aussi à désirer le bonheur et se prirent à rêver .
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On naît avec un esprit , l 'instruction vous en donne un autre et une vie
correcte un troisième .
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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