Correspondance 1958-1994

Les lettres de Bukowski se lisent comme ses romans. Elles manifestent une haine libératrice pour les jeux des apparences. C'est une suite de petits évangiles qui, certes, se dispensent de Dieu, mais parce qu'ils savent s'en servir à leur insu – à bon entendeur, salut.

Il est très rare pour moi de lire des correspondances. En général j'y trouve beaucoup de banalités, de lettres un peu prises au hasard sans grand intérêt. Mais alors pour ce qu'il est de cette correspondance... celle de mon Bukowski... je peux dire en toute objectivité qu'il s'agit d'un ouvrage des plus habiles, des plus consciencieux, que ce soit dans la mise en page, dans le grain des caractères, et enfin et surtout, dans le contenu des lettres choisies. Je pense pouvoir dire qu'aucune ne m'a laissée de marbre. Il s'agit pour moi d'une véritable anthologie ( l'ouvrage regroupe des lettres de bukowski de ses débuts dans le monde de la publication, jusqu'à un mois avant sa mort ), pleine de saveur et de vitalité, car bukowski y met toujours de sa trempe, quelque soit le sujet de la lettre. J'ai lu ces quelques 420 pages en très peu de temps, tant ces lettres se lisent comme un recueil, de poésie oui, de notes toujours pleine de cran et de jeu, de méditations au style fuyant, au caractère toujours prononcé.
L'écriture chez bukowski est un véritable souffle, une nature inscrite dans ses veines et sa façon de communiquer. Je vous laisse entre ce bijou, j'en suis ressortie particulièrement émue, revivifiée, conquise.

Le fin mot : Ce qui ressort peut être le plus dans cette correspondance est le cri d'alarme de Bukowski vis à vis de l'écriture et de la technique qu'il maudit, la préciosité à bannir... un appel ivre au lâcher prise, à la sincérité la plus folle et amusée... et bien sûr ses anecdotes sont de véritables morceaux de vie. Tout est vivant chez bukowski, même ses sentiments de mort, plaqués contre lui.

La correspondance d'un auteur est fort intéressante car elle est révélatrice. Il ne peut plus se cacher derrière un personnage ou une réalité qu'il essaie de colorer. Dans le cas de cet ouvrage, la couverture à elle seule en vaut le coup tellement elle est désopilante —Bukowski boit de la bière alors qu'un train lui fonce dessus. le livre est ponctué de dessins cocasses de l'auteur. À travers ces lettres, on découvre un être plus humain et aussi plus vulnérable que ce à quoi nous a habitué le vieux Hank. Mais rassurez-vous, ce livre contient aussi nombre d'anecdotes croustillantes et de précisions quant aux épisodes désormais classiques de ce dieu de la biture.
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Pour fan de : indispensable.
Pour pas fan de : dispensez-vous.
Pour mitigés de : pas indispensable.
Pour vierges de : commencez par autre chose.

J'adore Bukowski, l'aspect chronologique a l'intérêt de montrer l'évolution de sa pensée et aussi les invariants. Ce type était un humain, un vrai, avec un vrai bon fond. Un nietzschéen aussi, un type qui a essayé d'aller au bout de lui-même, de qui il était.
Très touchant quand il parle de sa fille. Vraiment.
Rest in peace, Hank.