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Critiques de Honoré de Balzac (3271)
La Cousine Bette

La terrible Lisbeth Fischer l’un des plus diaboliques personnages de la Comédie Humaine est une incarnation de l’Envie et de la méchanceté . En duo sulfureux avec Valérie Marneffe elle met en coupe réglée la famille Hulot dans une intrigue des romans feuilletons les plus échevelés mais avec la qualité d’écriture de Balzac . Face à elle la parfaite Adeline Hulot ne pèse pas lourd (du point de vue romanesque) . Un très grand roman.
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Splendeurs et misères des courtisanes

Mon préféré de tous les romans De Balzac . Je l'ai , il y a fort longtemps , étudié en faculté sous la direction d'un professeur magnifique. Suite de « Illusions perdues » on y retrouve l'évanescent Lucien de Rubempré sauvé du suicide par le mystérieux Abbé Herrera , âme damnée s'il en fut !Pygmalion satanique celui-ci qui est en fait Vautrin , roi des truands, a décidé de façonner le trop beau Lucien pour en faire un gagnant dans l'impitoyable monde parisien. Mais la matière manque de qualité et la tentative échouera .Il avait pourtant le soutien de la belle Esther l'une des plus belles figures de femmes de la comédie Humaine.Et ne parlons pas de Vautrin !
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Le Cousin Pons

Oui, au début, Pons est ridicule, avec sa pauvreté, sa laideur, ses défauts et même son pêché capital - la gourmandise. C'est un pique-assiette, il s'humilie auprès de lointains parents pour se faire offrir des dîners, et à la manie du bric-à-brac, de faire les brocantes. Oui, il fait pitié, mais aussi rire à ses dépends au début avec sa monomanie, qui, chez Balzac, mène souvent à la folie dans la plupart des Etudes Philosophiques. Il y a du Balzac aussi dans ce personnage, lui aussi aimait chiner et pensait découvrir des trésors.

Mais Pons les trouve vraiment ces trésors, et l'amour de l'art le transforme et apporte de la lumière. La lumière dans cette oeuvre vient aussi de l'amitié pure, désintéressée jusqu'à la mort, entre Pons et Schmuke, deux hommes unis par l'amour de la musique, par la sensibilité et la générosité - par pudeur peut-être, on ne sait pas s'il y a d'autres choses, mais on comprend que l'amitié est plus forte que l'amour. Balzac les compare à la fable des deux amis de Monomotapa de La Fontaine, une amitié idéale et universelle - fable que j'ai d'ailleurs découverte à cette occasion, et que je conseille. Une autre petite touche d'espoir vient de Topinard, lui aussi sans intérêt et pur - sa famille est une touche de joie au moment le plus tragique du roman, la petite fille blonde incarnant la douceur, la spontanéité dans un foyer chaleureux

Mais face à ces trois exceptions, que de monstruosité et que de monstres ! Balzac plonge dans les horreurs sombres de l'âme humaine où tous, de la simple concierge à l'avocat, au commerçant, au médecin ou au grand bourgeois, ne sont mus que par l'ambition ou l'avarice. Et le vice nourrit le vice, la concierge qui commence par arnaquer un peu ses locataires sur les courses du repas, finit par essayer d'empoisonner un homme, subtiliser un testament, voler ce qu'elle trouve.

Ce roman emprunte à de nombreux codes du roman policier, mais on sait à l'avance qui est l'innocent et qui seront les coupables, tous les autres qui s'unissent pour se partager un héritage, alors que le mort ne l'est pas encore... Quant au portier, lui, il est assassiné dans la quasi indifférence de sa femme et du quartier, personne ne soupçonne qu'il y a crime.

Oui, un roman sombre et désespérant de Balzac, passionnant même si c'est le vice qui triomphe.
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La comédie humaine - La Pléiade, tome 10

L'oppression masculine, à mort.

Que de films d'horreurs se tournent, dans leurs têtes, les êtres opprimés, sans grande culture et dans l'isolement où ils se trouvent !

C'est la première partie qui m'a captivée et la mécanique de la terreur psychologique, éprouvée par la tres jeune Jeanne, mariée à un duc quinquagénaire, au 16è siecle, décortiquée dans le détail, au travers d'étonnante tournures de phrases (comment la phrase retombe-t-elle sur ses pattes ?). Le passage cité dans le résumé éditeur est bien représentatif.

Misere de la condition de la femme... noble. Brutalité, bêtise et lâcheté, côté du comte, que ses malheurs en amour, du fait de sa laideur, ne parviennent pas à rendre sympathique.

Quelques excellentes personnes - parmi les manants. Belle description d'un "rebouteur" passionné de science  mais obligé, selon Balzac, à la mélanger à la magie pour garder sa clientèle.

Quant aux amours des jeunes gens en seconde partie, cela m'a guère intéressée. Balzac y fait l'apologie de l'ignorance comme mode d' "éducation" des filles. Ne m'a pas trop captivée non plus le dénouement de cette histoire.

J'ai aimé les descriptions : la chambre de Jeanne, la vue depuis la croisée où se tient Etienne, la lune et l'océan, la robe, le cou, le visage et les oreilles de Gabrielle...

Une récréation pleine de style.

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La Cousine Bette

Un des meilleurs romans de Balzac sans doute, où l'on retrouve de nombreux thèmes qui lui sont chers : l'ambition des provinciaux qui montent à Paris faire fortune - les familles Hulot et Fischer, simples paysans qui s'élèvent grâce à l'armée impériale ; l'Art et l'artiste qui ne peut trouver le génie que par le travail ; le culte de l'argent qui permet d'acheter la respectabilité et de s'acheter une position sociale, mais aussi d'acheter des femmes ; les femmes, elles, sont soient des femmes de famille vertueuses incarnant la Vertu, soient des femmes intéressées qui vendent leur corps. Seule exception, Bette, qui reprend la figure de la vieille fille décrite plusieurs fois par Balzac. C'est une femme vierge, forcément aigrie et à l'écart de la société, puisqu'elle ne s'est pas réalisée pleinement.

Mais j'ai lu aussi du Zola - anachronique - dans ce roman, qui étudie les univers de la bureaucratie, des spéculateurs immobiliers, des demi-mondaines.

Valérie, le personnage le plus fascinant, peut faire penser à Nana, la croqueuse d'hommes et d'argent - mais que les prostituées n'aiment pas, puisqu'elle leur "vole" leurs hommes. Elle passe de scènes de vaudevilles - lorsqu'elle persuade quatre hommes assis en face d'elle qu'ils sont chacun le père de son enfant, à un châtiment divin digne de la marquise de Merteuil - ou de Nana, la beauté détruite.
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Le Colonel Chabert

Un roman de moins de 100 pages est une bonne entrée en matière pour découvrir un nouvel auteur. Encore que j'avais déjà mis les pieds chez Balzac à travers ses "Chouans", sans jamais aller très loin (mais retenter loin du collège me trotte dans la tête). Le résumé de Chabert laissait planer une affaire complexe et pleine de rebondissements, avec des affrontements pernicieux. Comment dire que je suis tombé de haut, encore que sur mon lit je ne risquais pas de me faire grand mal, en refermant l'ouvrage. L'histoire se perd dans des considérations juridiques d'une autre époque, le colonel Chabert est un personnage plutôt terne et fade et ses adversaires se résument finalement à son ex-femme dont au final on réprouve peu sa volonté de renvoyer ce fantôme dans sa tombe. Je m'attendais à tout autre chose et me suis plutôt ennuyé. Le roman est certes court, mais aurait largement eu besoin d'un plus grand développement pour espérer me captiver. Cette quête identitaire d'outre-tombe était prometteuse mais expédiée et prenant une route peu intéressante, elle me passe à côté.



Challenge MULTI-DÉFIS 2019 : Un roman classique du XIXème siècle
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Un début dans la vie

Lu par obligation afin de découvrir la bibliographie conseillée pour le nouveau programme de français en seconde professionnelle, j'avoue que je me suis bien amusée.

Oscar est un jeune blanc-bec sans le sou. Sa pauvre mère l'envoie, au moyen d'une "voiture publique", passer 15 jours chez son "protecteur", le régisseur Moreau. Tout débute par une vingtaine de pages très fastidieuses à lire (et paraît-il écrites par la sœur de Balzac) au sujet d'une escroquerie foncière fomentée par le régisseur Moreau à l'encontre de son maître, le comte de Sérisy. Bref, le trajet jusqu'au château est long et chaque passager essaye de tuer le temps en racontant des anecdotes, faits d'armes et surtout vantardises. Oscar, humilié et fou de rage de passer pour ce qu'il est - un gros benêt sans intérêt - se lance à son tour dans un récit qui lui sera fatal. C'est assez drôle, très cruel. Balzacien quoi.

Malheureusement, je ne vois absolument pas ce que je pourrais en faire avec des secondes pro... Mais c'est une autre histoire.
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Le Lys dans la vallée

Publié en 1836, ce roman présente deux qualités essentielles : un aperçu autobiographique plein de romantisme et une allusion aux événements historiques qui permet une bonne révision !

Le narrateur, le Comte Félix de Vandenesse, raconte son passé à la demande de sa bien-aimée la Comtesse Natalie de Manerville.

Il débute par son enfance, pendant laquelle il a été systématiquement mis de côté, rejeté, critiqué, rabaissé par ses parents et ses frères et sœurs. Mis en nourrice, confié à une gouvernante, externe dans une pension de la ville puis envoyé à Paris, il ne reçut jamais aucune affection de sa mère. Enfant solitaire, il fut souvent considéré comme manquant d’intelligence.

Son avenir change totalement lorsque, en l’absence de son père et de son frère, il est chargé de représenter la famille au bal offert au prince [il s’agit du futur Louis XVIII, qui accèdera u pouvoir en 1814, après l’abdication de Napoléon I]. Oppressé par la foule, il se réfugie dans un coin où une femme vient le rejoindre, le prenant pour un enfant prêt à s’endormir. Il est ébloui par elle et en tombe immédiatement éperdument amoureux. Il s’agit de Blanche de Mortsauf.

Il la retrouve ensuite chez elle, à Clochegourde, au cœur de la Touraine, là où le fumier est fleuri (!). Dans sa robe blanche de percale, elle lui apparaît comme un lys dans cette vallée.

Mariée à un homme à l’âme hystérique, qui passe de la colère à la tristesse, du désespoir à la folie, elle est sans cesse rabaissée et rejetée. Ces deux âmes blessées se racontent leur enfance douloureuse et partagent un amour vertueux, platonique.

Pendant plusieurs années, Henriette (le surnom de Blanche) aime Félix d’un amour maternel, jusqu’à ce que celui-ci rencontre la marquise Dudley, avec qui il découvre l’amour passionné et charnel.

« Le chagrin a fait l’office d’un poignard », Henriette meurt de jalousie.

La naïveté et le côté enfantin de Félix sont touchants. Il est béat d’admiration devant l’être aimé, qu’il encense de toutes les qualités. Hélas, son honnêteté envers Natalie le conduit à lui raconter son passé sans rien omettre, ce qui conduit à leur rupture. Natalie ne peut être ni la perfection de Henriette ni la fougue de lady Arabelle.

Je termine cette lecture avec un sentiment partagé : j’ai aimé lire certains passages à haute voix, tant les mots sont merveilleusement choisis et les phrases admirablement tournées. En revanche je ne peux me transposer entièrement au XIXème siècle donc je m’agace de la mièvrerie de Félix !

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Eugénie Grandet

Cf. note de lecture entière sur mon blog.

J'ai lu ce roman à l'époque du collège, de mon propre chef, et le côté "notarial" de l'intrigue m'était un peu passé par dessus la tête ; et on voit avec plus de frustration à cet âge, la renonciation au bonheur, qu'on honnit du même élan quelques années plus tard dans La Princesse de Clèves. le relisant à un âge très mûr, la simplicité, la beauté, la clarté de l'intrigue me saute aux yeux et j'ai vraiment beaucoup aimé. Il y a beaucoup plus de nuances et de vraisemblance dans ce roman dit scolaire que dans le Père Goriot qui a meilleure presse.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Le Père Goriot

Rastignac, jeune étudiant, est venu sur Paris pour s'enrichir. Logé dans une pension, avec le père Goriot, il fait la connaissance de la baronne de Nucingen, par l'intermédiaire d'une tante. Il se trouve non seulement que cette baronne est la fille du père Goriot, mais que ce dernier à une autre fille, la comtesse de Restaud. D'instinct, Eugène Rastignac voit en elles, ses entrées vers les plus beaux salons de Paris. Mais son attachement au père Goriot, va le faire déchanter face à cette haute société, qui méprise le peuple d'en bas.

Outre des descriptions à n'en plus finir, ce roman reste maître dans le domaine du contraste entre la misère et les riches.
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La Peau de chagrin

Pris dans l'histoire comme peau de chagrin, merci à celui ou celle (me souviens plus) qui me l'a conseillé.

Du fantastique balzacien à découvrir, puis ensuite pourquoi pas, XIXe siècle oblige, découvrir l'œuvre de Charles Robert Mathurin : "Melmoth ou l'Homme errant" sorti en 1820 soit dix avant "La Peau de chagrin".



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La vendetta



La vendetta de Balzac est peut être une histoire corse, mais elle se déroule à Paris. En 1800, arrivent à Paris un "étranger, suivi d'une femme et d'une petite fille"- étranger? corse, plutôt! "je vais voir si les Bonaparte se souviennent de nous." Il viennent demander asile et protection après avoir "tué tous les Porta".



Quinze ans plus tard, Ginevra prend des leçons de peinture chez Servin qui était le maître reconnu pour la "peinture féminine" c'est une élève douée mais rejetée par les filles de la plus haute aristocratie. Occasion de décrire les caractères de ces jeunes filles qui"appartenaient à un monde où la politesse façonne de bonne heure les caractères, où l'abus des jouissances sociales tue les sentiments et développe l'égoïsme". Les pages décrivant l'atelier, les cabales et mesquineries des jeunes filles sont un pur bonheur de lecture. 



Après le second retour des Bourbons en juillet 1815, les bonapartistes sont pourchassés. Ginevra découvre qu'un proscrit corse se cache dans l'atelier de Servin. Coup de foudre, les deux jeunes corses vont se marier. Tout serait pour le mieux si on ne découvrait pas que Luigi est un survivant de la vendetta qui a chassé les parents de Genivra de Corse. Roméo et Juliette à Paris!



Ginevra tient tête à son père, elle épouse Luigi sans son consentement. La vengeance opérera cependant.....



Qui mieux que Balzac décortique les rapports familiaux ou sociaux? Les mesquineries des aristocrates dans l'atelier du peintre sont distillées avec un art consommé. De même les rapports père-fille, l'abus de pouvoir du père. Refuse-t-il le mariage à cause de la vendetta ou par peur de perdre sa fille?



Court roman ou longue nouvelle qui mérite un moment de lecture!
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Eugénie Grandet

Pour une lectrice du XXIe siècle, il est bien difficile de comprendre les enjeux et les psychologies de ces vies du XIXe...En fait, Eugénie Grandet n'a guère vécu, n'a jamais été heureuse et a sacrifié sa vie de femme à l'argent, à cause de l'argent, l'argent dévastateur. C'est ce que Balzac a voulu dénoncer dans sa Comédie Humaine, toutes ces vies où le bonheur était exclu, vies qui n'en étaient pas...

Eugénie Grandet courtisée par des oiseaux de proie pour son argent, tombe amoureuse de Charles, son cousin dont le père est ruiné et lui donne tout son argent afin qu'il parte faire fortune en Inde ! Ils se promettent de se marier mais le cousin ne reviendra pas... Il se mariera avec une comtesse. La mère d'Eugénie meurt, puis son père, après l'avoir initiée à ses affaires, puis elle fera un mariage blanc avec un vieil homme pour payer les dettes de son oncle. J'ai eu envie d'abandonner plusieurs fois ce roman... Mais bon, la plume de Balzac reste la plume de Balzac, admirable et précise, même si l'on est en droit de détester le père Grandet !
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Le Colonel Chabert

Back in black! Ou Back in Clair-obscur façon Rembrandt... le Colonel Chabert était sous les ordres de Napoleon lors de la bataille d'Eylau. Lui et ses hommes s'y sont pris un gros coup dans la nuque ( et non une défaite... merci Caliban qui, en commentaire, m'a remis dans le droit chemin ;-)). Hyacinthe Chabert est laissé pour mort, balancé dans la fosse commune, oublié bien vite par son épouse en France, relayé aux oubliettes par le retour à la monarchie dans un pays qui ne veut plus entendre parler de ces héros-là. Mais il revient. Un Lazare cherchant à retrouver son passé, sa femme, son honneur et bien d'autres choses que le temps a détruit comme la guerre a piétiné ses compagnons et lui-même.

Balzac a inventé une façon de raconter le monde, un arc narratif repris aujourd'hui par toutes les séries du monde: la société française comme un théâtre- la Comédie humaine. Redek et Pierrot, 2 youtubeurs (chaîne le Mock sur youtube) excellents et méchamment lettrés, font un parallèle original entre la Comédie humaine De Balzac et le Marvel Comics Universe. Si nous prenons le personnage de Derville, l'avoué du Colonel Chabert, personnage prépondérant dans ce roman-ci. Derville apparaît, lors d'autres épisodes, de manière plus anecdotique (dans Cesar Birotteau, par exemple). A l'instar d'un Thor, plus ou moins exotique dans The Avengers puis carrément centrale dans Ragnarock. Balzac jouait, bien avant tout le monde, avec une mise en scène complexe, jouant sur l'importance accordée à chaque personnage suivant le récit, le cadre et le milieu sociale.

Au-delà de ce jeu intimement lié à la narration et à son ambition réaliste, dans le Colonel Chabert, Balzac joue sur l'image et la peinture que représente et incarne cet être décharné, blessé, mort-vivant : "L'ombre cachait si bien le corps à partir de la ligne brune que décrivait le haillon, qu'un homme d'imagination aurait pu prendre cette vieille tête pour quelque silhouette due au hasard"... un portait de Rembrandt sans cadre nous dit-il plus loin. Tout est finalement dans cette part d'ombre que même le plus puissant des réaliste ne saurait décrire et percer à jour. (Back in black, je vous disais 😉)

Le Colonel Chabert (dans cette superbe édition de Livre de poche Les Classiques de Poche) rappelle le caractère universel et intemporel du grand écrivain qu'est Balzac. À lire et relire, à l'envi!

On pourrait également parler longtemps de motif de Lazare et du retour à la vie dans la littérature, le cinéma ou les séries : le retour de Martin guerre, en est un bel exemple. Plus récemment, Homeland (sur Showtime) exploitait le retour d'un soldat que l'on croyait mort en Afghanistan et dont on doutait des ambitions. La description de Chabert à travers les yeux de Derville renvoie également à la littérature fantastique qui regorge de figures tenant aux morts-vivants... aaaah Balzac: quel précurseur!

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La Maison du Chat-qui-pelote

Très très agréable surprise que cette lecture ! J'ai vraiment apprécié, alors que Balzac n'est pas mon auteur préféré.
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Le Cousin Pons

Second volet du diptyque Les Parents pauvres introduit par La Cousine Bette, Le Cousin Pons explore encore les bas-fonds de l'âme humaine. Après les désirs inconsidérés des vieux bourgeois libidineux de la Cousine Bette, Balzac nous présente l'irrésistible soif de l'or, cet attrait pour la richesse si absolu qu'il engendre les pires atrocités.

De prédateur dans le volet précédent, le parent pauvre devient proie dans le Cousin Pons. En compagnie de son ami Schmucke, le pauvre Sylvain Pons, musicien et grand amateur d'art, sera au centre de toutes les convoitises après la découverte de la valeur inestimable de sa collection. c'est le combat inégal entre l'amour de la Beauté et l'amour de l'Intérêt.

Ce récit fait écho au monde de l'art contemporain, où les véritables amateurs sont souvent dépassés et étouffés par les cris et les dollars d'ignorants capitalistes qui n'accordent aux oeuvres d'art qu'un simple prestige social et culturel.

Oeuvre magistrale, dernier roman achevé de Balzac!
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Le Bal de Sceaux

J'ai dans ma bibliothèque toute la Comédie humaine de Balzac ou presque et je me suis décidée à la lire en entier. J'ai commencé par le tome 1 et après la Maison du chat-qui-pelote, je me suis plongée avec délice dans le Bal de Sceaux. C'est désuet mais si vrai. Le caractère d'Emilie, capricieuse et snob au point de ne vouloir épouser qu'un noble, rappelle celui de tant de jeunes filles de notre époque qui ne voient pas les réelles beautés dans l'âme de leur soupirant mais sont à la recherche d'un idéal inaccessible. La nouvelle est courte et donc l'auteur n'a pas été trop loin dans ses ennuyeuses descriptions dont il est coutumier. Un plaisir de lecture.

Je reprends une préface à mon ouvrage pour vous illustrer mon propos :

« Le Bal de Sceaux est l’histoire d’une jeune fille de grande famille, vaniteuse et insolente, qui ne veut pas suivre les sages conseils de son père : elle repousse un jeune homme qui lui plaisait mais qui avait le malheur de n’être pas né, elle le retrouve plus tard, brillant, devenu miraculeusement comte et pair de France, tandis qu’elle a épousé un vieil amiral fort noble, mais fort âgé. »

« C’est la même inscription de l’histoire dans les vies privées qui se trouve aussi dans la maison du chat-qui-pelote. Le comte de Fontaine est un contemporain de Louis XVIII, il a compris la politique de son roi. Le «milliard des émigrés» a été une faute, ce n’est pas ainsi qu’on peut réparer les malheurs et récompenser la fidélité. Mais le roi a un moyen plus simple et plus efficace de faire la fortune de ceux qu’il veut protéger : il peut leur faire faire des mariages d’argent en mettant dans la corbeille des faveurs et des titres. C’est ce que le comte de Fontaine a bien compris, c’est ce que sa fille n’a pas compris. Elle joue les grandes dames, elle méprise la grande bourgeoisie d’affaires qui représente l’avenir parce qu’elle représente l’argent, elle est engluée dans ses traditions comme les vieux Guillaume et elle se perd dans cet entêtement qui les aurait sauvés. Une vie privée, ce n’est donc pas seulement un microclimat, c’est aussi un îlot exposé aux tempêtes. Il ne faut pas dresser sa tente dans le ses contraire du vent de l’Histoire. Cette idée n’est pas héroïque, mais elle est malheureusement assez juste. La Maison du chat-qui-pelote était une œuvre d’observation, le Bal de Sceaux est un exercice d’analyse politique.»

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La Peau de chagrin

Raphaël de Valentin, jeune marquis sacrément malchanceux, ruiné, solitaire et au bord du suicide comme l'explique si bien le résumé.

Il rencontre un jour un antiquaire, qui lui fait obtenir une "peau de chagrin" qui est censé exaucer tout les désirs de Raphaël. Il décide alors de "vendre son âme au Diable" en acceptant cette peau.

Le problème, c'est qu'à chaque désirs exaucés, la peau de chagrin diminue, emportant avec elle petit à petit l'existence de Raphaël.



Cette histoire dispose d'une sacré morale mélangeant toutes les émotions possibles mais mon Dieu, pourquoi m'a t-on obligée à le lire en seconde? Je déteste être forcée à lire ou regarder ou je ne sais quoi d'autre. J'ai eu du mal à me focaliser sur le texte à plusieurs moments, surtout dû à la "lourdeur" de certaines phrases. Je butais sur pas mal de pages ou de mots, ce qui réduisait la fluidité de ma lecture et me rebutais à un point (malheureusement)

Mais comme pour madame Bovary, je me suis remise à réfléchir, me poser et au final, si je n'ai pas apprécié totalement ce livre en premier lieu, c'est parce qu'il m'avait été imposé.



Parce que, entre nous, Balzac quel écrivain!
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Modeste Mignon

Je continue ma lecture des Scènes de la Vie Privée de la Comédie Humaine. Modeste Mignon est un roman très intéressant tant d'un point de vue psychologique qu'historique. Historique car il permet de bien se plonger dans le contexte des années 1840, contexte politique mais aussi classes sociales (ici la bourgeoisie, la noblesse et la haute noblesse qui est sur le déclin). L'autre intérêt est l'évolution de la situation de Modeste, jeune fille ayant connu la richesse mais plongée dans une situation précaire. Dotée d'un fort caractère, intelligente et dotée de certains principes, sur un coup de tête elle décide d'écrire à un poète à la mode qu'elle idéalise. La suite de l'histoire (je n'en dis pas plus), le bon sens de son père et le dévouement de son ami Butcha lui permettront de découvrir la véritable nature des trois prétendants qui l'entourent. Balzac analyse très finement les caractères et les intentions de ses personnages, ce roman connaît des rebondissements, le tout écrit dans un très beau style. A lire!
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La Peau de chagrin

Roman fantastique, La Peau de Chagrin nous plonge dans la vie d’un jeune homme désargenté durant l’époque de la Restauration (époque que Balzac nous dépeint dominée par l’appât du gain, comme dans Melmoth réconcilié). On y découvre les tourments que peut souffrir un Homme en butte avec la pauvreté, l’impossibilité de se divertir, de s’habiller de façon un tant soit peu soignée, de pouvoir plaire, de se nourrir à sa faim… mais aussi l’exaltation inouïe qu’on peut trouver dans l’étude intellectuelle, dans les profondeurs de réflexions interminables, dans des apprentissages sans cesse renouvelés, dans la contemplation de ce qu’on a sous les yeux, si l’on sait voir le monde avec un regard autre, « poétique ». Il nous parle aussi du sentiment amoureux, des excès qu’il peut pousser à accomplir, de la dépendance affective à un autre dont on n’est jamais trop assuré des pensées et des motivations (tout cela de manière un peu trop redondante parfois). Mais il s’agit surtout d’un roman philosophique qui pousse à se questionner sur la vie même, le désir et l’insatisfaction. Valentin, en prise avec des idées noires, rentre chez un antiquaire et collectionneur (passage un peu trop longuement détaillé pour moi) où il rencontre un étrange personnage qui lui propose d’acquérir un morceau de peau d’âne au pouvoir stupéfiant mais aussi terrifiant… À partir de ce moment, Balzac nous amènera à entrevoir deux types de vies possibles et différents points de vue sur celles-ci : une vie courte mais où tous nos désirs sont exaucés et une vie longue mais où l’on n’a plus la possibilité de désirer, vouloir quoi que ce soit. La sagesse pourrait laisser penser qu’une vie longue et dépouillée de l’esclavage du désir est préférable ou bien la fureur de vivre qu’une vie où tout est possible serait plus intense et meilleure. Mais les deux ne finissent-elles pas par se rejoindre ? Une vie où tout est possible ne rend-il pas indifférent à tout et ne tue-t-il pas tout désir naissant ou n’abrutit-elle pas dans la débauche ? Et une vie sans désir, n’est-ce pas un semblant de vie, la vie d’une plante se contentant de végéter, gommant tout ce qui fait l’humain ? C’est ce que pour ma part je crois avoir tiré de ce roman qui est je pense riche d’interprétations diverses.
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