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Critiques de Honoré de Balzac (3257)
La Femme de trente ans

Un curieux roman dont la préface nous apprend qu’il est en fait constitué de 6 textes au départ indépendants puis tissés entre eux avec quelques modifications de noms pour créer une unité et une continuité chronologique mais avec des ellipses parfois un peu obscures. L’ensemble pourra paraître artificiel à certains ou au contraire « moderne » à d’autres, comme il en irait d’un film de la nouvelle vague par exemple avec son morcellement et sa liberté.



J’ai eu l’impression de démarrer chez Maupassant puis de me rendre chez Proust avec un petit détour par Eugène Sue avant de retrouver enfin Balzac pour un final désenchanté.

Pour être honnête j’ai surtout été enthousiasmé par la première moitié (les 3 premiers chapitres) qui décrit,comme souvent chez Balzac, le désenchantement de la vie conjugale avec beaucoup de subtilité et d’intensité. Proust lui doit beaucoup, c’est évident, et il y a là des pages magnifiques et bouleversantes. Surtout dans le second chapitre qui décrit une forme de dépression provoquée par la mort d’un amour platonique qui constituait la seule véritable lueur dans une vie bien terne. Rien que pour ce passage il faut lire ce roman.

Le reste est divertissant mais m’a semblé moins riche même si Jean-Yves Tadié tente d’en montrer l’intérêt avec passion dans sa préface.



Donc pour ces 3 premiers chapitres, avec une belle intensité psychologique et quelques descriptions toujours très inspirées de paysages ou de lieux comme Balzac sait si bien les peindre, ce roman peut procurer beaucoup de plaisir. Il est par ailleurs un nouveau maillon (avec des personnages entrevus ailleurs) d’un ensemble tellement sublime qu’on voudrait n’en manquer aucun fragment.
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Eugénie Grandet

Bien sûr, toutes les personnes ayant dépassé 60 ans ont lu « Eugénie Grandet » au collège. Sur la page de garde j’ai inscrit mars 1965. En 2021, ce livre est encore dans ma bibliothèque après moult déménagements et désherbages pour alléger la charge. Donc les livres non essentiels ou non appréciés ont disparu, mais pas Eugénie Grandet. C’est un signe : il fallait le relire. D’autant qu’il vient d’en sortir une nouvelle version au ciné ces jours-ci. Et bien, il faut avouer que si longtemps après ma découverte de cet ouvrage par le biais scolaire, je me souvenais à peine de la trame de l’histoire. Grandet est un riche provincial avare qui fait vivre femme, fille et employée de maison très chichement. Puis débarque le cousin, fils du frère parisien de Grandet (qui vient de se suicider). Eugénie, la fille de Grandet, va immédiatement en tomber follement éprise, et cet amour lui semble rendu par le cousin Charles. Mais Grandet ne voit pas cet arrangement d’un bon œil et va s’arranger pour éloigner ce cousin aux habitudes de riche, qui est une bouche de trop à nourrir. Charles va donc partir avec promesse de retour vers Eugénie dès que possible. Je ne vous raconte pas la suite pour vous la laisser découvrir, soit en lisant ce roman de Balzac, soit en allant voir le film de Marc Dugain au cinéma. Ou les deux, pourquoi pas ?

Cette seconde rencontre avec Eugénie Grandet a été pour moi un très grand plaisir de lecture. Ce livre a été édité en 1834 ; 187 ans après, même si le style en semble un peu dépassé et le rythme lent, l’écriture est d’une très grande qualité et nous fait découvrir dans le détail la vie provinciale de cette époque.

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Une ténébreuse affaire

Le problème d'Une ténébreuse affaire, c'est qu'à moins d'avoir ingurgité un bon quintal de livres sur l'époque, le contexte politique, très important dans l'intrigue mais jamais détaillé, passe complètement au dessus de la tête du lecteur, qui lutte pour comprendre les sous-entendus. Car ici, ce n'est pas le complot en lui-même qui est présent, mais les conséquences pour des personnages bien peu importants face à des géants comme Fouché ou Napoléon. le régisseur, les nobles exilés, la belle Comtesse....ils ne sont finalement que des pions dans une lutte qui les dépassent, et comme tout est vu de leur point de vue, j'ai eu l'impression de ne voir que l'envers du décor, et c'était plus frustrant qu'autre chose, comme attendre de voir se lever une lumière qui n'arrive jamais.

Honnêtement, si je suis contente de l'avoir lu, ce n'est pas du tout le Balzac que je recommanderai en premier,il serait même loin dans la liste!
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La Femme abandonnée

Un jeune homme séjournant en Normandie se met dans la tête qu’il est amoureux d’une femme « déchue » dont il a entendu parler et fait tout pour la séduire.



La mise en place est un peu longue, surtout que l’auteur a le même tic d’écriture que j’avais déjà repéré dans d’autres nouvelles: il décrit les personnages en faisant des généralités et des lieux communs. Ensuite l’histoire démarre sur des faits pas du tout crédibles, que ce soit le grand amour du héros qui se bâtit sur des chimères ou les réactions de l’héroïne face à cet inconnu. La suite de l’intrigue passe par un romantisme risible qui finit par subir l’intrusion d’une réalité sociale qui est le seul point auquel j’ai cru un minimum. La conclusion tient malheureusement également plus du romantisme tragique qu’autre chose.



Dans l’ensemble, ça n’a pas été une mauvaise lecture, parce que la plume de Balzac est belle, quoique réellement bavarde, mais l’intrigue n’avait pas grand intérêt et aurait pu être conclue en 10 pages maximum, vu le contenu réel.



Une nouvelle que je vais très vite oublier.
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La Grenadière

Une femme s’installe avec ses deux enfants dans une propriété près de Tours, la Grenadière.



Comme souvent dans ses nouvelles, l’auteur fait le portrait d’une femme, ici une mère. Précisons: une mère très idéalisée (comme tous les personnages, en fait, maintenant que j’y pense…). Je passerai sur les propos sexistes de Balzac à propos de la maternité, pour ne parler que de l’intrigue. Intrigue relativement simple, qui malheureusement nous laisse sur une conclusion assez abrupte.



La description s’attarde sur les lieux où se déroule l’histoire. On sent l’attachement de l’auteur à cette région, qui semble également plutôt idéalisée, mais qui est très plaisante à lire. On se sent sur les bords de Loire avec les personnages et on a l’impression de respirer les parfums du jardin de la Grenadière.



La nouvelle n’est pas inoubliable de par son intrigue, mais laisse une impression de sérénité et de communion avec la nature décrite. Une lecture plutôt agréable.
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La Bourse

Brève nouvelle qui se déroule dans le monde des artistes, s’inscrivant dans le contexte plus large de La Comédie humaine de Balzac où il examine comment nous percevons les autres et les critères que nous utilisons pour le faire. La paranoïa entre en jeu. La peur de communier et d'être associé à la mauvaise foule est dominante et l’argent influence la plupart des actions, y compris l'amour.
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Le Cabinet des Antiques

Avec ce cher Balzac, c'est comme une boite de chocolat : on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! Un bonbon indigeste ? Une pépite ? C'est au petit bonheur la chance car il y a de tout avec lui. Donc lorsque j'ai choisi le cabinet des antiques, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre mais comme le résumé me plaisait alors j'ai tenté ma chance et bingo c'était la bonne pioche !

On va suivre l'histoire des d'Esgrignon, une famille issue de la très vieille noblesse française qui sous la restauration n'a plus grand chose en sa possession à part cet illustre nom et se voit relégué au second plan face à l'essor de l'opportunisme financier et de la petite bourgeoisie. Les temps et les mentalités ne sont plus les mêmes que sous l'Ancien régime et la vraie noblesse décline peu à peu faute de savoir s'adapter à son époque. Victurnien, fils unique du vieux marquis d'Esgrignon va accélérer la chute de sa famille lorsqu'il montera à Paris et s'y perdra. du Croisier, petit bourgeois ennemi déclaré de la famille depuis qu'il a été humilié des années auparavant, va saisir cette chance pour achever cette famille qu'il déteste tant. Mais ce sera sans compter la tante Armande, soeur du marquis, et leur fidèle notaire Chesnel, tous deux venus aider Victurnien, et les choses vont prendre une toute autre tournure…

J'ai adoré ce roman et je pense qu'il fera parti de mes préférés De Balzac ! L'histoire était captivante, pleine de rebondissements et aux complots, le récit était fluide, les nombreuses considérations historico-politiques se sont intégrées parfaitement à l'intrigue, un très bon équilibre entre dialogues et narration, bref tout était à la fois dynamique et bien amené.

Un super Balzac qui nous livre une belle peinture des conflits entre noblesse et bourgeoisie, entre argent et honneur et entre Paris et Province !
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Une ténébreuse affaire

Nonobstant ma profonde et sincère admiration pour Balzac, je ne m'infligerai pas une seconde lecture de ce roman, qui serait pourtant nécessaire pour dissiper les nuées qui entourent la double intrigue de ce récit : comme dans l'escalier à double révolution de Chambord, j'ai aperçu les innombrables personnages de ce roman sans jamais les rencontrer.

L'éclatement de la temporalité et de l'espace, la multiplication des actions, des personnages secondaires et des figurants, avec en arrière-plan un éventail politique où se côtoient, s'allient, s'affrontent bonapartistes, Jacobins, légitimistes, émigrés, repentis et complotistes, ont eu raison de mon enthousiasme.

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La vendetta

Paris, sous le Directoire, puis au début de la Restauration. La jeune Ginevra tombe sous le charme de Luigi, un Bonapartiste traqué par le nouveau régime. Mais les familles des tourtereaux sont impliquées dans une vendetta sanglante.



Comme à peu près toutes les histoires d’amour malheureuses, cette nouvelle est présentée comme un Roméo et Juliette, version corse. Je ne suis pas vraiment d’accord avec la comparaison, même si on est dans le registre tragique. Ce n’est pas pour autant hyper original et dans l’ensemble c’est même plutôt prévisible. Mais la lecture reste agréable et, même si Balzac ne peut pas s’empêcher d’être très bavard, ça se lit facilement.



Pourquoi classer ce livre dans la liste de ceux que je vais rapidement oublier, alors? Pour commencer parce que rien n’est vraiment marquant dans cette histoire. Les personnages sont des clichés ambulants et on n’est à aucun moment réellement surpris par les péripéties du récit. L’intérêt est que c’est l’un des premiers écrits de Balzac, ça permet de comparer avec ses oeuvres plus fouillées, c’est toujours quelque chose que j’apprécie de faire. D’autre part, ce genre de textes peut être une bonne porte d’entrée pour des lecteurs-trices qui auraient envie de découvrir l’auteur mais auraient des appréhensions devant l’ampleur de son oeuvre ou que ses romans les plus connus (qui sont souvent de grosses pavasses) effraieraient.



Pas inoubliable, donc, mais simple d’accès et pas déplaisant à lire.
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Le Père Goriot

Eugène de Rastignac est venu étudier le droit à Paris. Il a pris logis à la pension de Madame Vauquer. C'est là qu'il rencontre Goriot, cet homme déjà âgé, commerçant retraité qui a marié ses filles à deux nobliaux appâtés par la dot des jeunes filles. Par amour pour ses filles Goriot s'est dépossédé de tous ses biens et se retrouve dans un dénuement presque total. Ses gendres le méprisent et obligent leur épouse à n'avoir que des contacts lointains avec le vieil homme. Eugène va aider Goriot a rendre son dernier soupir dans un semblant de dignité.

La clé du roman c’est bien-sûr ce curieux personnage qu’est Goriot. Riche négociant, veuf très tôt il reporta tout son amour sur ses deux filles. Il répondait à tous leurs caprices et même au-delà. Le but de leur construire un « bel avenir » était naturellement une alliance avec une particule. Mais cette association à un prix : le malheur ! Des relations froides avec un mari glacé, des protocoles lourds… l’or et les diamants ont une odeur insupportable.

En lisant la pensée de Balzac, je pensai que tout compte fait, ces deux jeunes filles n’auraient elles pas été plus heureuse et épousant un artisan ou un commerçant honnête ? Un vie plus simple ne serait elle pas un gage de joie ?

A méditer





Le triomphe de l'édition originale (décembre 1834 et janvier 1835 - 4 épisodes) provoque la ruée des imprimeurs. Le théâtre prend le thème pour la scène dès 1835. Balzac a maintenant la renommée incontestable tant attendue. C'est bien lui l'écrivain de cette première partie du XIXème siècle.

On est dans le grand mélo-drame, là où Balzac excelle. Tout y est : la candeur, l'amour et bien sûr l'argent. A tous les étages et sous toutes ses formes, l'argent triomphe



quelques passages :

- Nous sommes heureuses, nous autres femmes, de n'être pas sujettes au duel ; mais nous avons d'autres maladies que n'ont pas les hommes. Nous faisons les enfants, et le mal de mère dure longtemps !

- Il revit alors, sous les diamants des deux sœurs, le grabat sur lequel gisait le père Goriot.

- Quelque mal que l'on te dise du monde, crois-le ! Il n'y a pas de Juvénal qui puisse en peindre l'horreur couverte d'or et de pierreries.

- j'ai fait la bêtise d'abdiquer mes droits. Je me serais avili pour elles ! Que voulez vous ! le plus beau naturel, les meilleures âmes auraient succombé à la corruption de cette facilité paternelle. Je suis un misérable, je suis justement puni.

- Que le père Goriot soit crevé, tant mieux pour lui ! Si vous l'adorez, allez le garder, et laissez-nous manger tranquillement, nous autres.







Lieu : Paris



Chronologie : 1819



Personnages principaux



– Jacques COLLIN : il a 40 ans en 1819. Il a fait de bonnes études chez les oratoriens, avant d'être envoyé au bagne pour un crime de faux dont il se laisse accuser pour sauver un très beau jeune homme. Sa vie bascule, il devient Trompe-la-mort, trésorier des bagnes et exerce son activité depuis la pension Vauquer, sous le nom de Vautrin.



– Jean-Joachim GORIOT : il a près de 70 ans en 1819. Il a fait partie des « accapareurs » pendant la Révolution, et fait fortune en spéculant sur les farines. Retiré à la Maison Vauquer, il devient « le père Goriot »



– Eugène-Louis de RASTIGNAC : né à Rastignac, dans la Charente, la même année que Balzac, en 1799.



– Mme VAUQUER : bien sûr, née de « Conflans » ; on ne saura jamais s'il s'agit d'une filiation ou d'une origine. Madame Vauquer a deux âges : le sien (une cinquantaine d'années) et celui qu'elle accepte, bien moindre... Mais la maison « Pension des deux sexes et autres » occupe aussi un rôle important



- la comtesse Restaud (Anastasie) et la baronne de Nucingen (Delphine), les deux filles de Goriot



Rôles secondaires



marquise Julie d'Aiglemont

marquis Miguel d'Ajuda-Pinto

vicomtesse de Beauséant

vicomte de Beauséant

Horace Bianchon

Lady Brandon

duchesse de Carigliano

Derville

marquise d'Espard

comtesse Ferraud

Fil-de-Soie

madame Firmiani

colonel Franchessini

princesse Galathionne

Gobseck

Gondureau

Goriot

famille Grandlieu

Jacques (valet de chambre)

comtesse de Kergarouët

duchesse de Langeais

madame de Lanty

marquise de Listomère

Henri de Marsay

duchesse Diane de Maufrigneuse

baron Auguste de Maulincour

Maurice (serviteur)

ma­demoiselle Michonneau

marquis de Montriveau ;

baron de Nucingen

Poiret

baron et baronne de Rastignac (parents d'Eugène)

Laure de Rastignac (soeur d'Eugène)

monseigneur Gabriel de Rastignac (frère d'Eugène)

comte de Restaud

Berthe de Rochefide

marquis de Ronquerolles

comtesse de Sérisy

comte de Sérisy

Jean-Frédéric

Taillefer

Victorine Taillefer

Thérèse (femme de chambre)

comte Maxime de Trailles

famille Vandenesse



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La Peau de chagrin

Je devais lire depuis un moment déjà ce grand classique de la littérature - voilà qui est fait ! Je n'avais lu aucun Balzac avant cela, mais m'attendais à un style assez lourd, puisque le bonhomme est connu pour cela. Je dois confesser avoir parfois baillé à m'en décrocher la mâchoire, notamment dans cette longue, trèèèèès longue scène de banquet/fête de l'extrême, où clairement l'auteur se fait plaisir. Mais je dois aussi avouer que l'histoire m'a interpelé, tant dans le fond que dans la forme. J'y ai retrouvé un peu de l'impertinence d'Oscar Wilde et de son portrait de Dorian Gray, à la fois dans le pacte Faustien, mais aussi dans les réflexions sur le plaisir, le désir et la vie... Et une certaine forme d'humour caustique derrière tout cela.

Le style étant assez lourd, il y a finalement peu d'événements ; la première partie est longuette, il s'agit très clairement de la mise en place. La suite est un peu plus rythmé, et nous sentons rapidement que nous nous dirigeons vers un dénouement implacable.

Clairement, cette histoire m'a fait grand effet : les réflexions sur la vie et le désir, la moralité, l'implacable destin du propriétaire de la peau, cet objet véritablement diabolique... mais aussi toujours cette question que l'on se pose dans pareil cas "Et moi, qu'aurais-je fait à sa place ?!"

Pas de happy end possible, mais une belle leçon de vie, qui fait toutefois froid dans le dos. Ne sommes nous que des êtres qui désirent sans en avoir conscience, à longueur de temps ?!

Bref, un roman qui me marquera pour toujours.
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Le Cabinet des Antiques

L'expression Cabinet des Antiques m'avait suggéré un Cabinet de curiosités et je pensais trouver  le monde des artistes. J'avais confondu avec le Chef d'Oeuvre inconnu. Les Antiques ne sont en rien des marbres ou des objets de l'Antiquité. Les Antiques sont les Ultras, les Nobles émigrés à la Révolution de 1789,  fidèles à la Monarchie et revenus à la Restauration, pensant retrouver leurs domaines, leurs privilèges de l'Ancien Régime. Entre-temps, la noblesse d'Empire,banquiers et hommes d'affaires tentent de conquérir leur place dans la société. 









Les exclus avaient donc, en haine de ce petit faubourg Saint-Germain de province, donné le sobriquet de Cabinet

des Antiques au salon du marquis d'Esgrignon....[....]



Il continuait donc alors à trôner dans son salon, si bien nommé le Cabinet des Antiques. Sous la Restauration, ce surnom de douce moquerie s'envenima lorsque les vaincus de 1793 se trouvèrent les vainqueurs.



Il s'agit donc d'une cabale ourdie par du Croisier, méprisé par les Antiques,qui a poussé le jeune Comte D'Esgrignon, à ruiner l'honneur de la famille.



Monsieur Chesnel, le vieux notaire, fidèle à la Maison d'Esgrignon, mettra tout en oeuvre pour sauver le jeune Comte. Il remuera ciel et terre pour que le scandale ne l'éclabousse pas.



Monsieur Chesnel, il s'agit de la France ! il s'agit du pays, il s'agit du peuple, il s'agit d'apprendre à messieurs

vos nobles qu'il y a une justice, des lois, une bourgeoisie, une petite noblesse qui les vaut et qui les tient ! On fourrage pas dix champs de blé pour un lièvre, on ne porte pas le déshonneur dans les familles en séduisant de pauvres filles, on ne doit pas mépriser des gens qui nous valent, on ne se moque pas d'eux pendant dix ans, sans que ces faits ne grossissent, ne produisent des avalanches, et ces avalanches tombent, écrasent, enterrent

messieurs les nobles.



Même si les Antiques sauvent les meubles, le monde a changé et les privilèges ne sont plus ce qu'ils étaient sous l'Ancien Régime :



Mes chers enfants, il n'y a plus de noblesse, il n'y a plus que de l'aristocratie. Le Code civil de Napoléon a tué les

parchemins comme le canon avait déjà tué la féodalité. Vous serez bien plus nobles que vous ne l'êtes quand

vous aurez de l'argent. Epousez qui vous voudrez, Victurnien, vous anoblirez votre femme, voilà le plus solide

des privilèges qui restent à la noblesse française. 



Balzac délivre ici une leçon d'histoire  en plus d'une analyse psychologique comme dans toutes les oeuvres de la Comédie Humaine. Un monde que je découvre toujours avec grand plaisir. 
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Albert Savarus

Rosalie, riche héritière promise à un comte qui est plus du goût de sa mère que du sien, se met en tête qu’elle est amoureuse de son voisin, Albert Savaron, un brillant avocat au passé mystérieux. Elle va imaginer un tas de plans retors pour se faire épouser, alors même qu’ils ne se sont jamais rencontrés.



Que vous dire sur ce livre, à part que je n’ai vraiment pas aimé?



Le livre est très court et pourtant je me suis beaucoup ennuyée… Les thèmes abordés ne m’ont pas spécialement intéressée et j’ai trouvé tous les personnages antipathiques et/ou stupides. Les personnages féminins en particulier sont imbuvables, les protagonistes masculins ne sont guère mieux et la morale religieuse à la fin n’en sauve aucun. Le seul que j’ai à peu près apprécié malgré le fait que je ne le trouvais encore moins futé que les autres, c’est le père de l’héroïne, qui au moins n’embêtait personne (le fait qu’il soit très peu présent a sûrement aidé). Je ne peux pas entrer dans les détails parce que ce serait spoilant, mais ils ne valent pas mieux les uns que les autres…



L’intrigue en elle-même est construite autour des manigances de Rosalie et du format « récit dans le récit », qui permet de découvrir l’histoire personnelle de Savaron. Histoire qui m’a ennuyée encore plus que le reste. Dans les deux cas, instalove, nous voilà! Bref, ce roman cumule pratiquement tout ce que je déteste, y compris une version extrêmement machiste de la société qui m’avait déjà dérangée dans le précédent livre de Balzac que j’avais lu.



A défaut d’autre chose, j’ai apprécié le style de l’auteur. C’est fluide, c’est évidemment très bien écrit et j’ai pris plaisir à lire une belle plume.



Je ne recommande pas spécialement ce roman, à moins que les éléments qui m’ont dérangée ne vous posent pas de problème ou que cette histoire vous tente.
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Le Père Goriot

Le classique par excellence ! J’ai toujours adoré. Lu et relu
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La Cousine Bette

La terrible Lisbeth Fischer l’un des plus diaboliques personnages de la Comédie Humaine est une incarnation de l’Envie et de la méchanceté . En duo sulfureux avec Valérie Marneffe elle met en coupe réglée la famille Hulot dans une intrigue des romans feuilletons les plus échevelés mais avec la qualité d’écriture de Balzac . Face à elle la parfaite Adeline Hulot ne pèse pas lourd (du point de vue romanesque) . Un très grand roman.
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Splendeurs et misères des courtisanes

Mon préféré de tous les romans De Balzac . Je l'ai , il y a fort longtemps , étudié en faculté sous la direction d'un professeur magnifique. Suite de « Illusions perdues » on y retrouve l'évanescent Lucien de Rubempré sauvé du suicide par le mystérieux Abbé Herrera , âme damnée s'il en fut !Pygmalion satanique celui-ci qui est en fait Vautrin , roi des truands, a décidé de façonner le trop beau Lucien pour en faire un gagnant dans l'impitoyable monde parisien. Mais la matière manque de qualité et la tentative échouera .Il avait pourtant le soutien de la belle Esther l'une des plus belles figures de femmes de la comédie Humaine.Et ne parlons pas de Vautrin !
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La comédie humaine - La Pléiade, tome 10

L'oppression masculine, à mort.

Que de films d'horreurs se tournent, dans leurs têtes, les êtres opprimés, sans grande culture et dans l'isolement où ils se trouvent !

C'est la première partie qui m'a captivée et la mécanique de la terreur psychologique, éprouvée par la tres jeune Jeanne, mariée à un duc quinquagénaire, au 16è siecle, décortiquée dans le détail, au travers d'étonnante tournures de phrases (comment la phrase retombe-t-elle sur ses pattes ?). Le passage cité dans le résumé éditeur est bien représentatif.

Misere de la condition de la femme... noble. Brutalité, bêtise et lâcheté, côté du comte, que ses malheurs en amour, du fait de sa laideur, ne parviennent pas à rendre sympathique.

Quelques excellentes personnes - parmi les manants. Belle description d'un "rebouteur" passionné de science  mais obligé, selon Balzac, à la mélanger à la magie pour garder sa clientèle.

Quant aux amours des jeunes gens en seconde partie, cela m'a guère intéressée. Balzac y fait l'apologie de l'ignorance comme mode d' "éducation" des filles. Ne m'a pas trop captivée non plus le dénouement de cette histoire.

J'ai aimé les descriptions : la chambre de Jeanne, la vue depuis la croisée où se tient Etienne, la lune et l'océan, la robe, le cou, le visage et les oreilles de Gabrielle...

Une récréation pleine de style.

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La Cousine Bette

Un des meilleurs romans de Balzac sans doute, où l'on retrouve de nombreux thèmes qui lui sont chers : l'ambition des provinciaux qui montent à Paris faire fortune - les familles Hulot et Fischer, simples paysans qui s'élèvent grâce à l'armée impériale ; l'Art et l'artiste qui ne peut trouver le génie que par le travail ; le culte de l'argent qui permet d'acheter la respectabilité et de s'acheter une position sociale, mais aussi d'acheter des femmes ; les femmes, elles, sont soient des femmes de famille vertueuses incarnant la Vertu, soient des femmes intéressées qui vendent leur corps. Seule exception, Bette, qui reprend la figure de la vieille fille décrite plusieurs fois par Balzac. C'est une femme vierge, forcément aigrie et à l'écart de la société, puisqu'elle ne s'est pas réalisée pleinement.

Mais j'ai lu aussi du Zola - anachronique - dans ce roman, qui étudie les univers de la bureaucratie, des spéculateurs immobiliers, des demi-mondaines.

Valérie, le personnage le plus fascinant, peut faire penser à Nana, la croqueuse d'hommes et d'argent - mais que les prostituées n'aiment pas, puisqu'elle leur "vole" leurs hommes. Elle passe de scènes de vaudevilles - lorsqu'elle persuade quatre hommes assis en face d'elle qu'ils sont chacun le père de son enfant, à un châtiment divin digne de la marquise de Merteuil - ou de Nana, la beauté détruite.
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Le Colonel Chabert

Un roman de moins de 100 pages est une bonne entrée en matière pour découvrir un nouvel auteur. Encore que j'avais déjà mis les pieds chez Balzac à travers ses "Chouans", sans jamais aller très loin (mais retenter loin du collège me trotte dans la tête). Le résumé de Chabert laissait planer une affaire complexe et pleine de rebondissements, avec des affrontements pernicieux. Comment dire que je suis tombé de haut, encore que sur mon lit je ne risquais pas de me faire grand mal, en refermant l'ouvrage. L'histoire se perd dans des considérations juridiques d'une autre époque, le colonel Chabert est un personnage plutôt terne et fade et ses adversaires se résument finalement à son ex-femme dont au final on réprouve peu sa volonté de renvoyer ce fantôme dans sa tombe. Je m'attendais à tout autre chose et me suis plutôt ennuyé. Le roman est certes court, mais aurait largement eu besoin d'un plus grand développement pour espérer me captiver. Cette quête identitaire d'outre-tombe était prometteuse mais expédiée et prenant une route peu intéressante, elle me passe à côté.



Challenge MULTI-DÉFIS 2019 : Un roman classique du XIXème siècle
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Un début dans la vie

Lu par obligation afin de découvrir la bibliographie conseillée pour le nouveau programme de français en seconde professionnelle, j'avoue que je me suis bien amusée.

Oscar est un jeune blanc-bec sans le sou. Sa pauvre mère l'envoie, au moyen d'une "voiture publique", passer 15 jours chez son "protecteur", le régisseur Moreau. Tout débute par une vingtaine de pages très fastidieuses à lire (et paraît-il écrites par la sœur de Balzac) au sujet d'une escroquerie foncière fomentée par le régisseur Moreau à l'encontre de son maître, le comte de Sérisy. Bref, le trajet jusqu'au château est long et chaque passager essaye de tuer le temps en racontant des anecdotes, faits d'armes et surtout vantardises. Oscar, humilié et fou de rage de passer pour ce qu'il est - un gros benêt sans intérêt - se lance à son tour dans un récit qui lui sera fatal. C'est assez drôle, très cruel. Balzacien quoi.

Malheureusement, je ne vois absolument pas ce que je pourrais en faire avec des secondes pro... Mais c'est une autre histoire.
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