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Critiques de Jacques Lacarrière (108)
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Le géographe des brindilles

Cet ouvrage est une compilations de textes courts produits par Jacques Lacarrière dans diverses publications et dont le thème commun est le rapport de l’auteur à la nature . Que ce soit avec la flore (arbres , fleurs ,jardins) ,la faune ( Libellule,abeille, oiseaux, serpent , crapaud..) voire les bactéries ou les pierres , il en parle toujours avec cet animisme tendre et poétique qui est sa marque de fabrique ( voir aussi « Le pays sous l’écorce ») . Si on ajoute à cela son érudition (toujours aimable jamais arrogante) et la qualité de son écriture on comprend que cet ouvrage se déguste avec volupté.
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La poussière du monde

Ce petit livre est un trésor que j'aime conseiller. Tel un conte, son style éminemment poétique est empreint de sagesse ancestrale qui alimente des réflexions bien actuelles.

Pour moi, qui suis dérangée par la poussière, Jacques Lacarrière en parle avec sagesse. Au cours de ce récit, il nous emmène dans les steppes poussiéreuses d'Anatolie, au temps des sultans Seldjoukides repoussant les Mongols de Gengis Khan.

Depuis des années, Yunus Emré balaie sans cesse la cour du couvent, en priant et en méditant. Ce derviche, poète, troubadour vit dans le tekké de Konya, une des villes les plus saintes qui a échappé à la destruction des envahisseurs. Il part ensuite de caravansérails, en jardins et en mosquées, sa méditation s'élargit sur les routes, il apprend à se défaire des illusions pour trouver la vérité. Et le vent qui transporte la poussière du monde, disperse ses chants pour les amener aux oreilles de ceux qui savent écouter la rumeur de la terre.

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Science et croyances

Encore une bonne lecture, facile et enrichissante, même si j'ai trouvé que le contenu n'est pas totalement aligné avec le titre, on y traite d'éducation, de génétique, d'astronomie et peu de croyances. Tous ces thèmes chers à Jacquard sont en apposition à la croyance, mais il ne sont que partiellement traités. La finale du livre est entièrement écrite par Lacarriere, un spécialiste des mythes et intervieweur de Jacquard, un véritable régal. Ce petit recueil mérite à être plus connu.
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Contre-nuits : Textes pour les gravures d'A..

Obscurité. Matière. Façon. Manière. Manière noire. Résonance de l'ombre. La manière noire est une technique de gravure. Une méthode qui fait croître un univers inverti. de l'obscurité, du sombre, de l'ombre, on fait entrer la lumière. La nuit ne tombe pas, elle s'élève, aurait dit Victor Hugo .

Les textes de Jacques Lacarrière et les gravures d 'Albert Woda c'est un peu le mariage de la brume et du rêve, l'alliance de l'eau et de l'aurore, un entre ciel et ombre. A contre-nuits apparaissent des mondes, des visages, un souffle, « C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière » écrivait Jean Rostand. Danse des astres, harmonie des sphère, Leibnitz parcourt avec nous ce chant idéal. Blancheur et grâce,... nuit et gravité. Profondeur et... vérité. Les ténèbres se posent là où le néant s'installe. Ici point de ténèbres. C'est la première nuit. Là où le temps n'est pas réalité. Là où le tremblement du monde s'annonce, se devine. Ici se parle l'espace, le seul langage qui contient tous les mondes. L'encre de la nuit, le miroir de toutes les libertés. Manière noire de l'artiste, matière noire du cosmos, la création connaît la Lumière c'est sa plus fidèle matière. Entre Clair et Obscur entre rêve et chair. Alchimie céleste. « vivre en reflétant l'envers du monde »...c'est un visage que l'on aimerait. Un sentier, une simple trace, le bruissement des sentiments, Rencontre d'un artiste et d' un poète. Un très beau et très profond moment de lecture. A contre-nuits , il semblerait qu'en nous se prononce l'éternité.



Astrid Shriqui Garain
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La poussière du monde

Samarkande, Boukhara, Ispahan, Bagdad... Des villes qui autrefois faisaient rêver, avant que le commerce des armes et de la drogue n'en fassent ce que l'on connaît actuellement. Jacques Lacarrière nous les fait revivre, aux temps lointains de l'empire mongol, à travers le destin du jeune berger Yunus Emré, qui va devenir un disciple du célèbre soufi Haci Bektas et répandra la sagesse autour de lui. Dans une langue imagée, à la frontière du conte et de ses licences poétiques, le récit nous transporte au cœur du soufisme, cette religion, si particulière au sein de l'Islam, qui accorde à la femme une place égale à celle de l'homme. Un voyage initiatique, un dépaysement total, laissez-vous bercer par le rythme lancinant des incantations coraniques, et oubliez vos soucis l'instant de la lecture. Magique !
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L'envol d'Icare

A la suite de ses trahisons répétées envers le minotaure, Dédale l’architecte est jeté avec son fils Icare dans le Labyrinthe qu’il a lui-même créé. Les issues étant gardées de toutes parts par Minos, la seule qui est envisageable est la voie des airs. Dédale rêve de retrouver la Sicile, son pays natale.



Dédale l’astucieux, fabrique deux paires d’ailes, la première pour son fils et la seconde pour lui.



“Ne vole ni trop haut, ni trop bas. Reste dans un espace intermédiaire, à mi-hauteur entre ciel et terre." : Dédale à son fils Icare, lorsqu’il le muni de deux ailes en plumes accrochées à son corps grâce à de la cire.

Les métamorphoses d’Ovide, livre VIII



Jacques Lacarrière invite ses lecteurs à s'interroger : 



Cette phrase est-ce le conseil d'un père terre à terre à son fils ?



Est-ce le père qui rêve que son fils côtoie les dieux, qu'il devienne aussi divin qu'eux ?



A-t-il seulement imaginé que son invention, que ses ailes, que sa technique n'était pas adaptée et qu’elle pourrait lui causer la perte de son fils ?



L’auteur nous donne des pistes de réflexion, nous invitant à toutes les connaître, et considérer afin de nous faire notre propre interprétation : 



Sur le prélude à l’envol, sur l’envol d’Icare, sur sa chute dans la mer.



Après la chute, plusieurs clés sont données  au lecteur : naturaliste , onirique, symbolique, psychanalytique, ritualiste, alchimique, utopique, lexicale.



Ce qui fascine Jacques Lacarrière, c’est comment et pourquoi ce mythe hante encore aujourd'hui l'imaginaire des hommes.



Qu’est-ce qu’il nous apprend, quel est ou quels sont le/ les messages ? Que veut-il nous dire dans son intégralité ? 



Et Icare désobéit à son père, les ailes craignaient l’humidité, et le soleil, à cause de la chaleur qui ferait fondre la cire et décrocherait ses ailes.



Icare est alors précipité dans la mer qui porte aujourd’hui son nom, la mer Icarienne, Ikaria.



Un texte très minutieux, documenté, intéressant et enrichissant pour tous ceux qui s'intéressent à la Grèce Antique et à ses mythes, aux légendes.



A ceux qui rêve de devenir homme-oiseau car l’auteur s’autorise quelques rêverie et quelques poèmes bienvenus dans ce texte si précis.



"Tu as chu incompris mais tu n'as pas chu oublié. Ta chute a servi d'exemple non à ceux qui rêvaient de voler mais à ceux qui vivent sans ailes."



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Théatre de Sophocle

Sophocle, le plus grand des trois tragiques grecs.



La meilleure traduction de Sophocle, aussi. C'est Jacques Lacarrière qui a commenté, préfacé et traduit ces huit tragédies magistrales.



La geste thébaine s'y trouve donc au grand complet: Oedipe-Roi, Antigone, Les 7 contre Thèbes et Oedipe à Colonne.

On y trouve aussi Electre, Philoctète... Une manne. Un trésor.



Sophocle est celui qui a su rendre avec le plus de force et d' équilibre la lutte inégale et dramatique de l'homme -ou de la femme- contre son destin.



Le chœur, chez lui, n' a pas la place écrasante et pour nous peu signifiante qu'il a chez Eschyle: ce sont des hommes comme nous, penchant tantôt vers le héros tantôt vers les dieux, pleins de doutes et d'erreurs.



Le héros tragique ne s'affaiblit pas comme chez Euripide par une psychologie trop détaillée, trop humaine : il est encore taillé à la serpe du mythe, avec ses ombres et ses mystères. Iil a les épaules larges, la tête près du ciel, et pourtant c'est le ciel qui va l'abattre, cette tête, parce qu'elle dépasse justement trop du rang.



Oui, c'est chez Sophocle qu'on est encore assez près des dieux et tout près des hommes, et qu'on assiste, terrifié et impuissant, à l'écrasement des hommes trop confiants en leur pouvoir et leur raison, par la Némésis, cette jalousie divine violemment injuste et tyrannique, mais souveraine.



Aristote disait que le spectacle de la tragédie lavait le spectateur de ses pulsions mauvaises par un processus d'identification puis de détachement horrifié appelé catharsis. Le théâtre chez les Grecs était une thérapie d groupe, un devoir religieux, une obligation civique. On indemnisait les citoyens pour qu'ils puissent chômer leur journée et assister aux représentations.



Merveilleux grecs, qui nous ont transmis, intactes, ces 8 pièces de Sophocle que les metteurs en scène modernes ne cessent de monter, d'interroger, de parodier, preuve qu'elles n'ont rien perdu de leur actualité..



Si vous en avez l'occasion, allez voir les mises en scène de Sophocle régulièrement montées par le théâtre du Lierre. C'est d'une très grande qualité, ni poussiéreux, ni ennuyeux. Envoûtant. Eternel..



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En cheminant avec Hérodote

Jacques Lacarrière nous présente ici les fameuses enquêtes d'Hérodote, le père de l'Histoire, au Proche-Orient, en Perse, en Égypte, chez les Scythes...



Attention, après cette lecture, vous aurez peut-être une irrésistible envie de lire Hérodote dans le texte ou de partir sur ses traces, c'est ce qui m'est arrivé...
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La poussière du monde

Cette poussière du monde m'a réellement emballé. On suit dans ce roman un derviche tourneur épris de méditation et dont la vie se déroule dans un monde à la frontière duquel la poussière se soulève. Cette poussière c'est celle du pas des chevaux des mongoles qui déferlent sur le monde en emportant tout sur leur passage. C'est l'histoire de sages contemplatifs confrontés à la menace d'un monde violent.

C'est surtout un très beau roman pétri de culture et ciselé de poésie.

C'est un grand roman.
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L'été grec

Dans cet ouvrage désormais classique, Jacques Lacarrière nous raconte un voyage initiatique : comment la Grèce Antique, étudiée à l'école, au Lycée, à l'Université, Grèce fantasmée, intemporelle, irréelle, s'effaça lors de ses voyages, dès 1947, pour laisser place à une Grèce plus réelle, vivante : celle de l'après-guerre, alors que la Grèce est en proie à la guerre civile...et les Grecs ne sont ni Achille, ni Hector, êtres désincarnés, mais des gens fiers luttant pour la survie, tantôt attachants, tantôt agaçants...



S'il y a voyage, il est aussi voyage intérieur : Histoire d'un deuil du fantasme pour laisser place à une réalité concrète.



Un ouvrage majeur que j'ai lu dans l'ancienne mais très belle collection "Terre Humaine", chez Plon (ISBN 2-259-00020-7)
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Alain-Fournier, Les demeures de rêve suivi de..

Entre Berry et Sologne, Jacques Lacarrière nous emmène discrètement sur les pas d’Henri-Alban Fournier (alias Alain Fournier), qui a partagé sa jeune existence dans trois maisons. La première où il naît en 1886, à La Chapelle-d’Angillon ; la seconde, où il passe son enfance et son adolescence, à Epineuil-le-Fleuriel, et la troisième, chez l’oncle Florent, près de Nançay, où il se rend chaque année pour une quinzaine de jours, à l’époque de la chasse.

Et c’est un véritable enchantement de cheminer aux côtés de l’enfant puis du jeune homme, le long des allées arborées et des sentiers mystérieux qui s’enfoncent dans la profonde forêt solognote et débouchent sur des vestiges de châteaux qui renferment sûrement des secrets impénétrables et les fantômes du passé…

Les éléments déclencheurs et déterminants pour l’écriture de son futur et unique roman : « Le Grand Meaulnes » qui mêle le rêve à la réalité et le naturalisme au fantastique seront bien sa passion pour les balades dans la nature et les sensations qui s’en dégagent, les divagations de son esprit autour des contes et légendes, très répandus à son époque, mais aussi la beauté des femmes dont la première image est celle de la silhouette gracile de sa sœur Isabelle, en robe et ombrelle blanches et qu’il fixe sur la pellicule de son appareil photo.



Dans son bel ouvrage, Jacques Lacarrière n’oublie pas de passer en revue la bibliographie posthume d’Alain Fournier : son roman inachevé, « Colombe Blanchet » ainsi que l’abondante correspondance échangée avec sa famille et ses amis d’enfance, notamment avec Jacques Rivière qui deviendra son beau-frère. Ces documents inédits ont été publiés après la mort de l’écrivain et sont ainsi passés dans la postérité. Ils demeurent un témoignage vivant du romancier trop tôt disparu, le 22 septembre 1914, à l’âge de 28 ans, fauché par la mitraille allemande au cours d’un combat dans le bois de Saint-Rémy, à la Tranchée de Calonne, dans la Meuse.

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Les Gnostiques

Un ouvrage dense bien que relativement court, essai historique autant que réflexion poétique et philosophique. Une très belle approche du gnosticisme, et de la question fondamentale qui en est la source, constamment renouvelée au fil des générations : comment accepter ce monde, qui est aussi celui du Mal ?

La question du mal est consubstantielle à l'humanité, et la réponse gnostique, aussi radicale qu'elle soit, ouvre à une réflexion profonde sur notre rapport au monde, sur notre participation ou notre refus de la corruption, sur l'illusion et les pièges du réel.

La très belle écriture de Jacques Lacarrière plonge le lecteur dans des temps reculés, largement méconnus. Elle construit un pont avec notre expérience contemporaine, car les questions posées dans ce livre sont autant vivantes que poignantes.
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La légende d'Alexandre

Très bon livre on y apprend que l'histoire d'Alexandre le Grand est entremêlée de mythes et de légendes.





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Marie d'Egypte

Ce roman de Jacques Lacarriere est basé sur quelques textes en grec du VI-ième siècle, écrits par un moine inconnu.

Marie, une prostituée , vit à Alexandrie et y exerce le plus vieux métier de monde. Elle est jolie, plait aux hommes, adore faire l'amour et prend son pied à chaque fois;

On est au IV-ième siècle et le christianisme commence à se propager. Marie alors regrette sa vie de prostituée, elle veux se repentir, elle quitte la ville d'Alexandrie et va vivre toute seule dans le désert pour se faire pardonner, pour prier jour et nuit.

Un superbe roman dont je suis étonné que tellement peu de lecteurs l'aient lu !
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Chemin faisant

Dans ce livre, l'auteur va nous raconter son expérience de marcheur après avoir parcouru en 1971 seul et à pied quelques 600 km du Bas Rhin au Roussillon en marchant exclusivement sur des chemins. 



Au cours de son périple, il va croiser plusieurs personnes, certaines seront de belles rencontres et d'autres iront dans la case "mauvais souvenirs". Il va aussi tenter de nous transmettre la beauté des paysages que parfois (souvent ?), sous couvert de modernité, l'homme a saccagé, détruit, abimé.



Outre la résonnance que ce livre a eu en moi, grande adepte de la randonnée, c'est la finesse de l'écriture, la poésie qui en ressort qui m'ont le plus touchée. Les écrivains marcheurs contemporains n'ont pas réussi à me faire ressentir cette symbiose avec la nature, et cette sorte d'exaltation à la marche. 



C'est un beau récit de voyage à découvrir.
Lien : https://quandsylit.over-blog..
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L'envol d'Icare

Depuis nos premiers voyages en Grèce, Lacarrière m'a toujours guidée, ses livres m'ont aussi accompagnée en Egypte.





L'immense culture de Lacarrière et son talent pour la partager ne se dément pas ici. le mythe de La Chute d'Icare est raconté dans  les Métamorphoses d'Ovide.



"Or on oublie généralement qu’Icare ne s’envola pas seul. C’est avec Dédale qu’il traversera les cieux grecs.

C’est aussi à cause de Dédale que tous deux se retrouvèrent enfermés dans le Labyrinthe. L’invention des ailes apparaît d'abord comme un défi à l'interdiction de Minos, une réponse novatrice et rusée au piège tendu par le roi...."



Dédale fut le premier ingénieur, inventeur, sculpteur, illusionniste   architecte du Labyrinthe, débordant d'astuce la métis. Son invention des ailes aux plumes collées à la cire a d'ailleurs réussi dans son propre cas : Dédale a atteint la Sicile par la voie des airs. Tandis que son fils, Icare, s'est abîmé dans la mer à l'emplacement de l'île d'Ikaria. 



Qu'est-ce qui a causé la chute d'Icare?



Sa désobéissances aux consignes de son père qui lui avait ordonné de ne pas s'approcher de l'eau qui aurait alourdi les plumes, ni ne voler trop près du soleil qui fait fondre la cire. Ou  en punition de la transgression du mortel à s'approcher des dieux?





Dans la mythologie grecque Icare ne fut pas seul à s'élever vers les cieux et à chuter :



"Tous ceux qui, dans l’Antiquité, tentèrent cette folie – vouloir monter au ciel et rencontrer les dieux sans

divinisation préalable – le payèrent de leur vie : Icare, bien sûr, mais aussi Ixion et Tantale, pour rester dans le

domaine grec."



[...]"d’Ixion, par exemple, qui, admis au ciel et au banquet des dieux à titre exceptionnel, en profita pour tenter de

séduire Héra, l’épouse de Zeus. Ce dernier le cloua alors sur une roue enflammée qu’il lança dans le ciel où, d’ailleurs, elle est censée tourner toujours, créant ainsi le premier satellite habité de l’espace"



Phaeton a connu un sort analogue, ayant désobéi à son père le Soleil







Lacarrière nous offre de nombreuses pistes pour interpréter le mythe d'Icare et ses variantes : clé naturaliste référant aux animaux volants, chauve-souris et exocet, clé onirique où le dormeur rêve qu'il vole, clé symbolique qui se réfère au vol magique des chamans de Mircea Eliade ou aux rois-dieux du Proche-Orient, à l'Ascension du Christ ou l'Assomption de la Vierge, clé psychanalytique où l'on revient à Dédale et au corps pourrissant du Minotaure, les ailes d'Icare symbolisant son éclosion d'insecte ailé (Imago), Icare plutôt qu'homme-oiseau serait homme-papillon, clé ritualiste et clé alchimique (là je suis perdue). 



Dans le sillage d'Icare, Lacarrière nous emmène dans d'autres histoires comme celle de la chute de Talos précipité par le même Dédale - son oncle - Talos étant aussi nommé Perdix. Puis il nous conduit dans l'Histoire de l'Art : la représentation de la Chute d'Icare a inspiré de nombreux artistes comme Brueghel l'Ancien, Picasso, Matisse et Chagall ont illustré ce mythe. 







Autres suiveurs, les aéronautes, cosmonautes et l'Homme-volant Clem-Sohn qui s'écrasa, comme Icare. 
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Chemin faisant (suivi de) la mémoire des routes

Retouver et arpenter des chemins connus; accompagner le marcheur en dégustant la littérature de l'écrivain; se perdre de nuit sur un sentier escarpé au risque de se rompre le cou, vivre les aventures qui émaillent parfois l'accueil paysan; redouter la mâchoire du chien qui ne reconnaît plus l'homme sous le chemineau, mais seulement perché sur ses deux roues ou au volant de sa 4L; savourer le temps retrouvé mesuré par le pas du marcheur.
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Paroles de la Grèce antique

Qui d'autre mieux que Jacques Lacarrière, pouvait recueillir les textes propres à alimenter la très jolie collection "Carnets de Sagesse" d'Albin Michel ?



Du "Connais-toi toi-même", inscription retrouvée dans le temple d'Apollon à Delphes, au "Il faut se souvenir aussi de celui qui oublie où mène le chemin" d'Héraclite, Jacques Lacarrière nous emmène entre le IVe s. et le VIe s. avant J.-C., au moment où "on peut dire qu'avec l'Inde, la Grèce fut le pays où il y eut le plus grand nombre de sages au kilomètre carré !".... et de nous rappeler que "pour les Grecs, la sagesse s'incarnait non dans un dieu mais dans une déesse : Athéna".



Chaque pensée est illustrée d'une photo, presque toutes de l'auteur, photo qui lui donne une tonalité et un début d'interprétation.



Je retiendrai pour ma part : "Le Temps est un enfant qui joue aux osselets. Royauté de l'enfant". d'Héraclite au VIe s. av. J-C.



L'excellente facture de ce petit ouvrage, donne envie de découvrir : les paroles indiennes, de la Rome antique, du Japon, de Touaregs, etc....



Un livre à garder à portée de la main.
Lien : http://meslecturesintantanee..
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Sourates

A l’écoute des voix du monde perçues de prime abord depuis le village bourguignon de Sacy, l’écrivain et poète Jacques Lacarrière élargit son attention à l’environnement immédiat avant de voguer vers l’Egypte, les déserts et revenir à l’espace intérieur, au visage, aux mains. A travers ses sourates (de l’arabe « sura » signifiant « verset » ou « chapitre »), l’auteur, « géographe des brindilles », déploie une spiritualité toute personnelle, révélatrice d’une qualité d’écoute puisant aux sources les plus délicates du monde car « dans l’abîme du minuscule réside aussi le mystère des voix ». L’auteur arrive à faire décoller son propos dès qu’il s’y met en scène, nouant ses souvenirs à ses réflexions, ancrant sa rhétorique dans son vécu à l’exemple de La sourate des Bogomiles relatant l’« hérésie » cathare et bogomile [appelés les Purs en Occitanie et les Amis de Dieu en Bosnie et en Herzégovine] : « […] ces Amis de Dieu constituèrent pendant le Moyen Âge des communautés rurales importantes, rivées à ces terres difficiles, apparemment isolées du monde et ouvertes cependant aux messages gnostiques et libertaires venus d’Anatolie, de Cappadoce et des communautés d’Egypte. » D’une sourate l’autre, le lien se fait par la reprise de la dernière phrase ouvrant un nouveau chapitre, continuant une pensée vagabonde, butant sur l’Egypte, s’insinuant dans l’herbe de la colline de Sacy, une réflexion ourdie de poésie, usant de la litanie comme d’un encensoir pour mieux révéler à la conscience du lecteur la lumière d’une phrase ciselée, riche et concise.
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L'envol d'Icare

Cet essai consacré au mythe d’Icare n’est pas une étude universitaire mais une promenade érudite et malicieuse dans la mythologie ,l’art et l’histoire . Cela n’exclut pas ,compte tenu du haut niveau d’intelligence et de savoir de l’auteur , la rigueur des sources et la qualité de l’expression , mais ajoute au plaisir de la connaissance ,la liberté de la rêverie poétique . Ce que nous dévoile , preuves à l’appui, Lacarrière , c’est que les mythes ne meurent jamais , chaque interprétation nouvelle ne fait qu’étendre leur toile tissée par les songes et les désirs des hommes.
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