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Critiques de Juan Manuel de Prada (51)
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La tempête

Juan Manuel de Prada scandalisa en publiant « La Tempête » en 1997, car les descriptions de Venise sont « inspirées » du roman de Javier Marias « Venecia, un interior » et le romancier revendiqua son plagiat sans honte et sans complexe en affirmant « En littérature, le vol avec assassinat — le plagiat qui annule ou fait oublier la source plagiée — peut parfois être la forme la plus haute d'originalité ».



J’avoue, en ce qui me concerne, avoir été choqué par la bestialité avec laquelle l’auteur décrit la sexualité de ses personnages et le mépris avec lequel il use et abuse de la gente féminine.



L’étude du tableau de Giogione, La Tempête, et le style de l’auteur sont intéressants ainsi que son étude de la maffia des faussaires. Mais, à mon humble avis, ce livre relève plus de la littérature de gare et des étagères « adultes » que du roman et il est consternant le prix Planeta l’ait distingué.
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La divine bibliothèque

Depuis 2006 l'écrivain Juan Manuel de Prada tient la rubrique « Littérature pour notre foi » dans la version espagnole du mensuel Magnificat. Cet éditeur publie en français une traduction (par Hortense de Fautereau Parscau) de vingt six chroniques qui offrent un panorama aussi international qu'éclectique de la littérature chrétienne depuis quatre siècles.

L'Angleterre, l'Amérique, l'Argentine, l'Espagne, la France, le Japon, la Lituanie, la Suède, unissent leurs talents pour cette introduction aux grandes oeuvres chrétiennes. de la comédie à la tragédie, du roman policier à l'essai philosophique, tous les gouts sont couverts, et toutes les « sensibilités » car le regard d'un Léon Bloy est incontestablement moins joyeux que celui d'une Betty Smith.



J'ai retrouvé les incontournables Bernanos, Cervantes, Chesterton, Greene, Haddad, Sienkiewicz, Smith, Thibon, Volkoff et découvert Castellani, Endo, Lagerkvist, Rolfe, Williams dont j'avoue ne jamais avoir soupçonné l'existence. Lacune que j'essayerai de combler ces prochains mois.



La table des matières permet de comprendre la richesse des oeuvres présentées :

1. Cervantes était-il catholique ?

2. Pedro Calderôn de la Barca, La vie est un songe (1635)

3. Pedro Calderôn de la Barca, le grand théâtre du monde (1655) .

4. John Henry Newman, Callista (1855)

5. Ernest Hello, l'Homme. La vie, la science, l'art (1872)

6. Ernest Hello, Physionomie des saints (1875)

7. Léon Bloy, Journal (1892-1917).

8. Henryk Sienkiewicz, Quo vadis ? (1896)

9. Frederick William Rolfe, Hadrien VII (1904)

10. Gilbert Keith Chesterton, le nommé Jeudi (1908)

11. Léon Bloy, le sang du pauvre (1909)

12. Gilbert Keith Chesterton, Saint François d'Assise (1924)

13. Charles Williams, La guerre du Graal (1930)

14. Georges Bernanos, Journal d'un curé de campagne (1936)

15. Graham Greene, La puissance et la gloire (1940)

16. Betty Smith, le lys de Brooklyn (1943)

17. Gustave Thibon, Ce que Dieu a uni. Essai sur l'amour (1945)

18. Evelyn Waugh, le cher disparu (1948)

19. Pär Lagerkvist, Barabbas (1950)

20. Gustave Thibon, Vous serez comme des dieux (1954) .

21. Leonardo Castellani, L'Évangile de Jésus Christ (1957)

22. Clive Staples Lewis, Apprendre la mort (1961)

23. Shûsaku Endô, Silence (1966)

24. Flannery O'Connor, Nouvelles (1972)

25. Vladimir Volkoff, L'hôte du pape (2004)

26. Fabrice Hadjadj, La foi des démons (2009)



En six ou sept pages chaque chapitre évoque un écrivain, son ou ses oeuvres, dissèque le message transmis, en extrait sa singularité et l'offre « comme l'agréable murmure d'une fontaine qui ne cesse de couler ». Ces chroniques parlent de Dieu et de son alliance avec l'homme ; elles analysent le drame humain qui se trouve au coeur de tout art et révèlent la lueur divine qui tend toujours à sauver plutôt qu'à condamner.



J'ai lu quotidiennement un ou deux chapitres de cet ouvrage qui m'a instruit et régalé et je vais maintenant découvrir les oeuvres que Juan Manuel de Prada recommande en débutant par Barabbas qui semble s'imposer en période de Carême.



Et je forme le voeu que l'édition française de Magnificat publie mensuellement une traduction de la version espagnole de ces remarquables recensions.



PS : sur un sujet connexe :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Le septième voile

Moi aussi, je suis allée souvent donner à manger aux canards des jardins Albert Khan à Boulogne.

Au cours de ma lecture, je me suis ressourcée en cet endroit, pourtant habité d‘une fausse sérénité puisqu’il fut aussi le lieu de la tragédie, l’antre du meurtre de Kouznétsov, exilé de la révolution bolchevique, soupçonné de trahison et de collaboration avec les nazis. Le Septième Voile s’ouvre sur la réalité de tout un pan de l’histoire qui traverse les pays, allant de la France occupée à l’Espagne franquiste, puis jusqu’en Argentine mais pas seulement. Il recouvre aussi le monde intérieur pour chacun des protagonistes, drapé, l’un dans le suaire du héros, l’autre, dans la relique du collabo ou dans n’importe quelle enveloppe parmi la multitude des facettes du genre humain. Des hommes tantôt perdus, tantôt en toute puissance de leurs moyens et même qui changent de camp, au besoin.

C’est un roman emprunt de réalisme qui se présente sous forme d’enquête dont les retombées sont nombreuses et riches en rebondissement.

Un récit captivant qui commence par la recherche de Julio quand il apprend que son père n’est pas celui qui l’accompagne depuis l’enfance, mais Jules. Jules, ce père dont il va reconstituer l’histoire tout en redoutant de la voir apparaître à chaque croisée du chemin, à chaque lueur de vérité.

Au fond du cirque, des animaux griffus et même à trompe... Mais je n’en dirai pas plus, même sous hypnose, avec le Docteur Portabella, précurseur de cette médecine, un gentil ; ni sous la torture avec Hans Döbler, plutôt persécuteur, lui, un méchant, pour vous laisser tout le goût du sel, sous la papille. Et, à la fin, même si Julio s’appuie sur Sabine pour s’éveiller à l’aube d’une seconde jeunesse, il se rétracte dans sa résolution première et il repart avec une roue voilée, comme sur un vieux vélo qui grince et chuinte comme une blessure.

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Les Lointains de l'air : A la recherche d'A..

Recherche Ana María Martínez Sagi désespérément…

C'est en ouvrant un livre de César González Ruano, prolifique journaliste et écrivain espagnol, chantre de la collaboration (qui fournissait entre autres des visas à des juifs puis les dénonçait à la Gestapo), que le romancier Juan Manuel de Prada découvre l'existence et l'oeuvre de celle qui va désormais le hanter.

Qui est la poétesse Ana María Martínez Sagi , née en 1902 à Barcelone, qui fut une athlète accomplie (javelot et disque), championne d'Espagne, membre de la direction du F.C. Barcelone, journaliste, fervente militante des droits des femmes, Républicaine exilée en France, où elle rejoint la Résistance, puis réfugiée aux Etats-Unis, amoureuse d'une autre femme et condamnée par sa famille à taire ses sentiments ?



La curiosité de Juan Manuel de Prada, piquée au vif, va se muer en une quête d'autant plus difficile que la poétesse semble s'être envolée sans laisser de trace, ni dans la littérature espagnole d'avant-guerre, ni dans les mémoires, alors qu'elle fut l'une des femmes les plus remarquables de son temps, de par ses talents, ses combats et ses actes.



Les lointains de l'air (vers tiré de l'un de ses poèmes « Voix perdue ») est une oeuvre hybride qui mêle biographie, enquête policière menée par l'auteur et deux acolytes (un libraire anarchiste et une femme rencontrée dans une foire du livre) et surtout autobiographie du romancier qui se laisse phagocyter par la quête de son Graal puisque qu'il finit par céder la parole à Ana María Martínez Sagi qui visiblement a enfin pris toute la place à l'intérieur de lui.



Juan Manuel de Prada enrichit son texte de lettres, de poêmes, et de photographies. On retrouve dans l'ouvrage la prose caractéristique de l'auteur, riche, qui sait se faire lyrique, et aussi caustique. Et surtout on redécouvre l'extraordinaire destin d'une catalane singulière, dans un pays où les femmes, dans leur grande majorité analphabètes, n'avaient guère de marge de manoeuvre.

Ana María Martínez Sagi est sortie de l'oubli.

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Une imposture

Je suis hélas la première personne à mettre en ligne une note de lecture sur Une imposture, roman qui ne cesse de me tarauder. Si un lecteur voulait me donner son opinion sur le livre de Juan Manuel de Prada, je serais ravie de confronter nos impressions, sans insulte ni noms d'oiseaux si possible.

Connaissant les opinions politiques de l'auteur, journaliste à ABC, dont les prises de position lui ont valu le surnom de "franquiste de salon", je me doutais bien que ce roman, consacré à Antonio Exposito, petit malfrat madrilène qui gagne sa vie en dépouillant de riches parvenus en goguette dans la capitale et qui s'engage dans la División Azul pour échapper à la prison, susciterait bien des réactions. (La 250 Einheit Spanischer Freiwilliger de la Wehrmacht était un corps de plus de 17 000 volontaires espagnols créé en 1941 par Franco à disposition de la Wehrmacht pour combattre sur le front de l’Est).



Pendant les combats, Exposito se lie d'amitié avec Gabriel Mendoza, rejeton peccamineux d'un homme d'affaires corrompu parti à l'Est expier les fautes de son père. Les deux hommes, dont la ressemblance physique est troublante, se confient l'un à l'autre. Exposito endosse l'identité de son ami, et continuera de se faire passer pour lui à son retour d'U.R.S.S.

De grandes qualités d'écriture dans ce récit captivant qui s'attache à transcrire le destin d'un homme faible pris dans l'engrenage du mensonge et de la dissimulation. Le thème classique de l'imposteur qui pendant un conflit endosse l'identité d'un compagnon grâce à une ressemblance physique et aux confidences qu'il a emmagasinées prend ici une dimension supplémentaire. Après dix années d'emprisonnement dans les camps soviétiques, Antonio doit se réadapter à la vie civile dans un pays qu'il ne reconnaît plus. Ayant par ailleurs hérité de la fortune familiale de Mendoza, le voici plongé dans un milieu qu'il exécrait.

Un des intérêts du roman réside dans le récit des conditions de recrutement et des motivations des volontaires qui s'apprêtent à gagner le front soviétique. Je m'attendais à des descriptions de combats, l'unité d'Exposito et de Mendoza étant envoyée à Krasny Bor. Mais le chapitre consacré aux conflits est bref (dommage). Ce sont plutôt les conditions de détention dans les camps soviétiques à partir de 1943, et jusqu'à 1954 (après la mort de Staline et l'assassinat de Beria) qui intéressent Prada.

Le retour en Espagne sur le Sémiramis marque pour Exposito le début d'une existence tout aussi aliénante. Le rapatriement des derniers volontaires de la División Azul est pour Franco une épine dans le pied (il démet les phalangistes des postes gouvernementaux), l'heure étant à l'entente cordiale avec les Américains. L'Espagne des années 50, où les plus modestes courent "après les miettes du festin que dévoraient à belles dents les thuriféraires du régime" déplaît à Exposito qui en plus de la fiancée de Mendoza , "hérite" aussi de ses relations et se retrouve, à son corps défendant, au coeur d'un trafic à grande échelle.



Une imposture est un grand roman noir sur le double, le mal et les choix d'une vie. Mais... Mais cette belle promenade littéraire, ce beau paysage ont quelque peu été gâchés par le fameux "scrupulus" (au sens étymologique du terme) qui m'a gênée durant la promenade.

Les membres de la División Azul sont présentés comme des croisés anti-communistes partis combattre "le mal dans sa tanière", des caballeros agissant pour la grandeur de l'Espagne et de l'Eglise, et dont les actions ne sont entachées d'aucune exaction. L'unique soldat honni est le sous-lieutenant Camacho, déserteur de la Phalange, passé du côté de l'Armée rouge afin d'améliorer ses conditions de détention. Est-ce la voix d'Exposito ou de Prada qui se fait entendre dans cette Imposture? La trilogie consacrée à Arturo Andrade (autre volontaire de la División Azul) par Ignacio de Valle (El arte de matar dragones, Empereur des ténèbres, Les démons de Berlin), n'avaient pas suscité chez moi les mêmes interrogations.

C'est un peu finalement comme Aragon et son "Lorsque ma femme aimée me donnera un enfant, le premier mot que je lui apprendrai sera Staline." (grosso modo) ou les lignes de James Ellroy sur Haïti. On peut apprécier un poète ou un romancier même si parfois ils nous plongent dans un abîme de perplexité. La lecture ne s'achève pas une fois la dernière page tournée.
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Le septième voile

Nous sommes au milieu des années 2000 en Espagne. Un professeur d’université de Madrid apprend soudainement que son père n’est pas son géniteur. Celui-ci est un Français, héros de la résistance qui a abandonné sa femme enceinte pour des motifs opaques.

Commence alors un vertigineux retour dans le temps. Le narrateur, Julio, entend de la bouche d’un ancien ami de ses parents naturels, l’inclassable biographie de son père.

On se retrouve tout d’abord à Madrid, au début des années 50. Franco a finalement réussi à annihiler toute la fierté et la noblesse du peuple espagnol pour le transformer en un troupeau affamé, craintif et ultraconservateur.

Pourtant, on comprend que le nœud de l’intrigue se situe en réalité dix ans plus tôt dans les catacombes du Paris résistant...

Sous prétexte de raconter la vie tumultueuse d’un résistant de la première heure, Juan Manuel De Prada nous livre une superbe fresque historique qui débouchera sur un épilogue inattendu !

Le ton juste à travers lequel il dépeint ses personnages et l’éblouissante peinture du contexte délétère des années 1940-1960 (des deux côtés des Pyrénées !) donne un magnifique roman, basé sur des faits réels.

En effet, pour rédiger cette saga de 700 pages, l’auteur s’est intensément documenté et cela se sent, tant les descriptions sont précises et sonnent juste. Un authentique régal.

J’ai été particulièrement impressionné par le sort peu enviable des « collaboratrices horizontales » des nazis, professionnelles ou simples jeunes filles françaises amoureuses de « bons Aryens » de leur âge : « La file des femmes, cortèges de spectres ou procession de pénitentes, passa à côté d'elle. Sur leurs chairs épicées par le vice, les traces de torture semblaient particulièrement cuisantes. Elles avaient été violées, marquées, au fer rouge comme des bêtes, soumises à des décharges électriques, brûlées au thermocautère ; on avait même arraché les mamelons à l'une d'entre elles... »

Le fait d’être espagnol permet à l’écrivain de livrer un reflet sans fard de l’Hexagone durant et après l’occupation. La glorieuse histoire de France en prend pour son grade, mais qu’on ne s’y trompe pas : c’est uniquement par souci de véracité historique que De Prada brosse ce tableau vitriolé de la Grande Nation. Un Français de souche n’aurait peut-être pas osé s’y risquer...

Si vous n’y croyez pas, lisez ce roman exceptionnel et vous découvrirez un pays que vous ne connaissiez vraisemblablement pas. L’amnésie collective a parfois du bon, à moins qu’elle ne soit carrément une nécessité. Ça n’est pas l’une de ses victimes, en l’occurrence le psychanalyste Boris Cyrulnik, qui dira le contraire.
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Une imposture

Antonio, enfant abandonné, vit de petites magouilles, depuis sa sortie de l’orphelinat. Des vols, mais ça ne nourrit pas son homme.



Et puis, il a une idée de génie, trouve une complice pour ses mauvais coups, de l’argent rentre à flot et patatras, quand on ne sait pas s’arrêter à temps, on se brûle les doigts et on a un mort à ses pieds.



Ce roman, c’est la vie d’Antonio Exposito, qui, pour échapper aux flics, va s’engager dans la division Azul et partir sur le front russe. Oui, nous sommes en 1942…



Stalingrad, son encerclement, le froid, la peur, tout cela est décrit assez brièvement dans le roman, car peu de temps après son arrivée, notre Antonio, va se retrouver prisonnier et direction le goulag. Dommage, j’aurais aimé avoir plus de détails sur la bataille de Krasny Bor.



L’auteur décrira assez sobrement les conditions de vie extrêmes des prisonniers du goulag. Bon, pas besoin de plus de descriptions pour moi qui ai lu « L’archipel du goulag » et pour les lecteurs qui ne sauraient rien, ils comprendront vite que c’était l’enfer sur Terre.



À entendre l’auteur, par la bouche de son autre personnage, Gabriel Mendoza, aucun soldat de la division Azul ne s’est comporté comme un sauvage, personne n’a violé de femmes, le seul qui est un salopard de traitre est le vilain Camacho, déserteur de la Phalange, qui est passé à l’ennemi (afin d’améliorer ses conditions de détentions). Heu, ça ne fait pas un peu manichéen, ça ? Camacho ayant même le visage de l’emploi.



Et puis, toujours d’après Mendoza, devenu pote avec notre Antonio, les membres de la division Azul sont tous des anti-communistes venus combattre la bête rouge dans sa tanière. Pour certains, ce fut ce qui les motiva à entrer dans la division, d’autres, c’était pour le solde ou pour échapper aux cognes, comme notre Antonio.



Oui, Mendoza est un idéaliste, un croyant, un fervent catholique, c’est ce qui le différencie d’Antonio, prêt à trahir sa conscience, son âme, pour un morceau de pain (ce à quoi je ne peux lui donner tort).



L’auteur, s’il ne décrira pas trop le goulag, s’attachera plus sur les émotions de nos deux prisonniers : les angoisses, les questionnements, les vaines tentatives de Mendoza pour garder l’unité au sein de ses hommes en leur insufflant l’espoir, tandis que les gardiens et le système fait tout pour diviser les prisonniers, pour les appâter, leur faire miroiter la liberté, s’ils renient leur pays et adoptent la nationalité russe, tout en embrassant le communisme qui fera de leur vie un paradis.



Dans ce roman de 600 pages, 200 sont consacrées à l’emprisonnement d’Antonio et pour moi, ce sont les plus intéressantes de ce roman, même si on sent le parti pris pour la division Azul.



Après la page 300, lorsqu’il retrouve la liberté après plus de 10 années d’emprisonnement, sous un autre identité, l’imposture étant qu’il revient sous l’identité de Mendoza (ils se ressemblaient physiquement), le personnage d’Antonio devient abject au possible, jusqu’à l’horreur ultime, qui m’a dégoûtée au possible.



Il est difficile d’apprécier le personnage d’Antonio, même au début, car il semble fade, sans consistance. C’est au goulag qu’il se révèlera le plus, prêt à tout pour son quignon de pain, un vêtement chaud, des soins… Comme la plupart (je serais peut-être dans cette catégorie aussi, reniant tout pour bouffer ou boire du café chaud) des prisonniers.



Vu les conditions de détentions, le travail et les mauvais traitements, je ne lui en veux pas. Pourtant, malgré son côté "courage, renions", il n’hésitera pas à ouvrir sa gueule et à se retrouver au fond de la mine avec son ami Mendoza…



Ce sera un de ses rares actes héroïques, après son retour, il sera abject de chez abject. La peur d’être découvert dans son imposture le poussant à commettre l’irréparable. Et pas qu’une seule fois. Antonio, c’est un mec qui gagne à ne pas être connu.



Un roman historique noir, très noir, sur une période sombre de l’Histoire, du franquisme, des phalanges envoyées sur le front russe, sur les camps de prisonniers, les goulags, la noirceur humaine, sur ceux qui, dès qu’ils ont du pouvoir, en abusent (dans les camps et ailleurs) et sur le fait que les yeux se sont détournés sur les prisonniers de la division Azul revenus des camps, que Franco ne voulait pas voir…



Un roman assez fort, mais assez froid dans l’écriture, même si elle était très belle.


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Les masques du héros

Espagne 1920 Pedro luis de galvez poète et bohémien et en prison pour avoir dévalisé des banques pour remplir les caisses de ses amis anarchistes.

pour Fernando navales, fils d'une famille ruinée, tout les moyens sont bons pour sortir de la pauvreté et connaitre la gloire littéraire,

en particulier plagier les oeuvres de Pedro luis de galvez.

a travers leurs destin, on va croiser toutes les grandes figures des premières décennies du siècle espagnol ( Buñuel, dali , Ramon Gomez de la serna , et tout les autres)

et l, Espagne, qui va s, enfoncé dans le franquisme.

un roman passionnant, mais aussi avec des passages assez dur, surtout ceux qui décrivent la vie en prison. mais aussi d, autre drôle, comme celui où Pedro envoyé au Maroc pour écrire sur la colonisation par les espagnols, envoie des poèmes au journal 📰.

qui va bien sur le renvoyer.

pour se venger il va acheté une demie douzaine de mules a l, armée espagnole en se présentant comme journaliste, et en donnant le nom de son patron en garantie du paiement.

il va les revendre au kabyles trois fois plus cher qu'il les avait payées ( sans

débourser un sou ) avec l,

argent 💰 il va s, offrir la tournée de toute les prostituées. le seul lésé sera son patron qui devras

honoré la dette envers l, armée.😎
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Mourir sous ton ciel

Et bien voici un livre auquel je n'aurai absolument pas accroché. Plusieurs fois débuté, laissé de côté, dernière plongée, mais cela sentait le devoir d'école...



Je n'aime décidément pas le roman historique ou le roman d'aventures, ou est-ce la violence, le mépris, la religiosité, une description surréaliste de loges maçonniques pourtant au 19e siècle et déjà dans les Philippines ?



Bref, je ne suis pas entrée dans le bouquin, je le laisse à d'autres, car les autres notes sont bonnes. Ne vous fiez donc pas nécessairement à mon avis, forcément subjectif.
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Le septième voile

Quand Julio arrive au chevet de sa mère mourante, il est trop tard. Lucia est partie sans avoir eu le temps de lui confier le secret de toute une vie. C'est donc de la bouche de son père qu'il apprend qu'en vérité il est le fils d'un français, Jules Tillon, résistant de la première heure, amnésique suite à une blessure à la tête, que sa mère a aimé follement bien qu'il l'ait quittée lorsqu'elle était enceinte.

Julio, déjà éprouvé par la récente mort accidentelle de son épouse, est totalement désemparé après le décès de sa mère. Bon gré mal gré, il part à la recherche de son identité, sur les traces de ce père inconnu.





Le style très travaillé peut sembler ampoulé de prime abord mais il faut passer outre et se laisser emporter dans le tourbillon de la vie de Jules Tillon, l'amnésique aux mille vies. De la France occupée à l'Argentine d'après-guerre, en passant par l'Espagne de Franco, il a croisé des résistants, des collabos, des républicains espagnols, des nazis, des prostituées... Avec lui, on va découvrir des amours contrariées, des amitiés trahies, de viles fripouilles et des hommes courageux, des destins tourmentés par la guerre. Passionnant et bouleversant, Le septième voile se lit comme un roman policier, réserve son lot de surprises, ses drames et ses moments de bonheur intense. Dans les pas de Jules, de Lucia et de son père, on dévore ces histoires du passé et jusqu'à la toute fin, on est ému aux larmes.

Un grand roman, à lire absolument.
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Les Lointains de l'air : A la recherche d'A..

Une jeune femme de 23 ans qui publie de la poésie, c’est quelque chose de relativement courant. Mais, si on sait qu’en plus il s'agit d'une athlète et skieuse de haut niveau, membre du conseil d’administration du FC Barcelone, journaliste reconnue et féministe convaincue, on se dit qu’il s’agit d’un personnage pour le moins intrigant. A fortiori s’il est né en 1907 en Catalogne!



C’est d’ailleurs cette apparente incongruité qui pousse le narrateur à partir sur les traces d'Ana Maria Martinez Sagi, une poétesse incroyablement en avance sur son temps. Avec la complicité de Tabares, son ami bouquiniste, il entame un véritable travail de limier pour essayer, avec soixante-dix ans de décalage (nous sommes en 1998) de reconstituer les morceaux du puzzle de la vie de cette comète appartenant à « une génération immolée par la Guerre civile, condamnée à finir dans la fosse où croupissent les utopies ».



Sans trop vouloir dévoiler l’intrigue et ses nombreuses ramifications, je confesse que cette enquête sur un personnage attachant ayant sillonné tout le vingtième siècle m’a tour à tour captivé, fait rire aux éclats et surtout beaucoup ému.



Il faut dire qu’avec son écriture dynamique et délibérément irrévérencieuse, Juan Manuel de Prada sait comme personne redonner vie à des figures historiques souvent totalement inconnues du lecteur francophone.



Heureusement, le romancier né en 1970 ne se limite pas à la « grande histoire ». Il nous immerge avec beaucoup de délicatesse dans la psyché de ce personnage tourmenté qui aura traversé plusieurs existences et enduré des souffrances qu’il faut probablement avoir expérimentées soi-même pour en mesurer les ravages.



Cela dit, on ne ressort aucunement déprimé de ces quatre-cents pages, mais au contraire ébloui par le courage et la résilience hors du commun de cette femme décidément inclassable. Si j’en avais les moyens, je lui érigerais une statue sur les Ramblas de Barcelone. Pourtant, jusqu’à aujourd’hui, le féminisme ne m’interpelait pas spécialement. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais !



Pour terminer, je vous laisse en compagnie d’un poème d’Ana Maria Martinez Sagi qui m'a particulièrement plu. Il s'intitule « Imploration ».



Que la Mort

me laisse

près de l’eau claire

près de la pousse verte.

Que jusqu’à mes os

arrive

la lumière

des ponants

le murmure du fleuve

les douces aiguilles

de la pluie. Que le vent

des forêts sauvages

me comble de parfums

de pollen et de semences.

Que le coup ferme et dur

de la pioche résonne

dans mes entrailles incultes

dans mes seins de neige.

Que le soc de la charrue

dans les sillons ardents

ouvre des rigoles d’or

dans mon corps gisant.

Que la Mort

me laisse

transpercée de soleils

et de rumeurs chaudes.



(Jalons dans le brouillard, 1939-1967)
Lien : https://fr.wikipedia.org/wik..
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La vie invisible

Alejandro Lozada est un jeune écrivain heureux à qui tout semble sourire. Il s’apprête à se marier avec Laura, son amour d’enfance et ses livres se vendent bien. Nous sommes en automne 2001, quelques semaines après les attaques terroristes sur New York. C’est donc à reculons que l’intellectuel madrilène monte dans l’avion qui doit l’emmener à Chicago où il doit donner une conférence déjà prévue avant la destruction des tours jumelles.



Malgré un nombre de passagers réduit, il se retrouve assis à côté d’Elena Salvador, une trentenaire passionnée par ses romans. Après avoir parlé littérature durant un long moment, la jeune Valencienne finit par s’endormir aux côtés d’Alejandro qui en profite pour reluquer cette beauté ingénue.



Au moment d’arriver sur le sol étasunien, ils prennent rapidement congé l’un de l’autre. En effet, Elena doit encore poursuivre son vol jusqu’à Vancouver où l’attend son amant canadien de fraîche date.



Lozada, quant à lui, compte bien tirer parti de son séjour dans la ville d’Al Capone pour trouver l’inspiration de sa prochaine fiction. Il passe donc son temps libre à déambuler dans les rues de l’ex-cité du crime et va jusqu’à courir le risque de se faire braquer par des petits voyous.



Lorsqu’il peut enfin donner sa conférence devant un public clairsemé étant donné les circonstances sécuritaires, il éprouve un mélange d’ennui et de soulagement. Ses paroles ne semblent pas rencontrer un écho énorme, mais simultanément il se réjouit déjà de retrouver les bras de Laura dans leur cocon de la capitale ibérique.



Au moment de quitter l’amphithéâtre, il est abordé par un solide quinqua dont l’allure plébéienne contraste avec le cadre policé de la faculté. Après s’être brièvement présenté, Tom Chambers lui offre un numéro en parfait état de la revue Playboy de décembre 1956. Comme il ne daigne pas le feuilleter, Chambers le fait pour lui et c’est alors qu’il comprend : l’Américain est un collectionneur maniaque de tout ce qui concerne de près ou de loin Fanny Riffel, une starlette des années 1950.



Décontenancé, l’Espagnol se souvient alors que le premier texte qu’il avait publié en anglais appartenait à une série d’articles sur la gloire éphémère des plus belles femmes du XXe siècle. Au début des années 1990, il avait même reçu une lettre de remerciement d’Hugh Hefner en personne, le fondateur de Playboy !



C’est alors que, de but en blanc, Tom lui propose un marché : « Je vous fournis le témoignage audio de Fanny Riffel qui m’a raconté sur plusieurs années toute la tragédie de sa vie de son enfance à la vieillesse. En échange, vous acceptez d’en faire un livre qui sera traduit en anglais et publié des deux côtés de l’Atlantique. »



Alejandro finit par accepter, pressé de rejoindre l’aéroport. Contre toute attente, c’est là qu’il retombe sur une Elena Salvador complètement déprimée qui est sur le point de prendre le même vol : son amant n’a pas voulu la revoir...



J’ai bien tenté d’amorcer ce compte-rendu de la manière la plus succincte possible, mais ce laïus n’est finalement que le reflet du dédale que constitue cette longue trame axée sur la culpabilité de citoyens qu’apparemment rien ne prédisposait à faire le mal et le glissement vers la folie de leur victime.



Un roman complexe, âpre et avec quelques longueurs, mais fort bien documenté ; une marque de fabrique chez De Prada. Une intrigue parfois gênante, puisqu’elle tend au lecteur un miroir déformant : et si je m’étais retrouvé avec la même emprise sur des souffre-douleur potentiels, aurais-je agi différemment ? Qu’est-ce qui sépare une personne saine d’esprit de son alter égo considéré comme dément ?



La limite est souvent ténue et on ressort de cette lecture avec l’impression que les circonstances d’une rencontre sont presque aussi importantes que les caractéristiques psychosociales de ses protagonistes. De quoi ruminer encore plusieurs jours après avoir lu la dernière page.
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La divine bibliothèque

Si vous pensez encore que la foi chrétienne est dépassée, qu'elle n'est qu'un réconfort utopique, que la religion est un carcan et l'Église une caserne où les chrétiens marchent d'un seul pas, si vous croyez que les auteurs catholiques sont surannés et que leur pensée est unique, la divine bibliothèque est faite pour vous. Elle l'est également, bien évidemment, si vous êtes un catholique convaincu. Juan Manuel de Prada a réservé à tous des surprises. Tel un bibliothécaire passionné et cultivé, il vous mène jusqu'aux rayons de sa bibliothèque et choisit de vous parler, brièvement et intensément, de quelques ouvrages d'auteurs connus et inconnus, tous de remarquables écrivains. Quelle diversité ! Quelle jubilation ! Quel étonnement ! Comme à travers un kaléidoscope, il vous est donné de voir Dieu à travers des fragments variés et colorés. Les angles de vue différents éclairent, interpellent et font sortir des sentiers battus ou des préjugés stériles. Un court chapitre par oeuvre et auteur rend la lecture aisée et pas du tout fastidieuse. Juan Manuel de Prada réussit la prouesse de faire ressortir, en un chapitre de cinq ou six pages, la substantifique moelle d'un ouvrage. Et plus fort encore, à la lecture de ces quelques pages, de donner envie d'aller plus loin et de se procurer l'ouvrage en question. Une ingénieuse idée et une belle réalisation. Bravo !
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La tempête

Tout ce qu'il me fallait après un si court voyage à Venise : un long roman policier, un thriller, une enquête sur le peintre Giorgione ou plutôt sur le trafic d'art autour des tableaux des églises de Venise ?

Ce qu'il faut de sexe et d'Amour entre la superbe Chiara, restauratrice de tableaux, et le jeune professeur en histoire de l'art, Ballesteros, le dindon des faussaires.

Quelle écriture, quel style enflammé surrané et poétique, dommage que ce ne soit pas une traduction du regretté Francois Maspéro pour rendre cette dentelle ( de Burano, bien sûr !).



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Le septième voile

Vous êtes motivés pour un roman qui vous embarque pour une histoire de 694 pages ?



Allons-y alors pour le Septième voile, de l'auteur espagnol Juan Manuel de Prada.



Le septième voile fait allusion à la Salomé aux sept voiles. Le septième voile est celui qui en révèlera le plus.



C'est de secret de famille qu'il s'agit au départ : Julio, universitaire d'âge déjà mur, veuf et sans enfant, apprend au décès de sa mère, que son père n'est pas celui qui l'a élevé.



Evidemment, ce genre d'annonce donne envie d'en savoir un peu plus, et Julio va aller à la rencontre de ceux qui ont croisé la route de ses parents. D'où l'épaisseur du livre.

Il y aura donc des récits dans le récit : la quête de Julio, et la vie de Jules, son père français.



Le roman accorde une large part au Paris de l'occupation. En effet, Lucia, la mère de Julio, rencontre Jules alors que celui-ci est amnésique, à la fin de la seconde Guerre Mondiale. Jules passe pour un héros de la Résistance. Qu'en est-il en réalité ?



Cette enquête, ponctuée de nombreux personnages pittoresques, se poursuit de chapitre en chapitre. Les scènes de Paris sous l'Occupation sont très bien documentées (j'ai découvert les Comtesses de la Gestapo). Ce roman montre comment le peuple parisien a survécu pendant ces années.

Tout en mettant en avant les atrocités de la Gestapo, ce livre se veut nuancé : dans ce genre de situation, personne n'est vraiment blanc ou noir. Nuance que l'on retrouve concernant la Guerre d'Espagne.

Les aventures de Jules, car c'est bien d'un roman d'aventures qu'il s'agit, voire picaresque, ne s'arrêtent pas là : elles mèneront Julio vers un psychiatre espagnol novateur et vers l'Amérique du Sud, accueil des anciens nazis.

C'est un bon roman, à la fois palpitant et instructif, qui fait passer un temps de lecture agréable.

J'ai personnellement moins apprécié le personnage de Julio, sa vie personnelle, et la toute fin de l'histoire (qui ne gâche pas le livre !).

Nous pourrons en discuter quand vous en serez à la 694e page !



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La tempête



Je n’ai pas réellement réussi à entrer dans la peau du personnage principal – Alejandro Ballestro – tellement ce personnage m’a semblé antipathique, ennuyeux, plus interessé par ses fantasmes érotiques que par l’objet de son voyage d’étude à Venise c'est-à-dire voir sur place si les arguments qu’il a developpé dans sa thèse concernant le chef d’œuvre de Giorgione intitulé La Tempête sont exactes ou non.



Il y a bien une interprétation insignifiante de La Tempête, une vague réflexion sur l’art ainsi qu’une intrigue policière, mais, elles sont noyées par la libido du héros, ses apitoiements, ses aternoiements sur lui-même, etc.



Enfin bref, je suis ressortie de ma lecture mi-figue mi-raisin c'est-à-dire partagée entre l’envie d’abandonner en cours de route tellement le héros, les reflexions pseudo intellectuelles de l’auteur m’ont quelque peu énervé, hérissé, et, l’envie de connaître le dénouement de l’enquête menée par la police vénitienne.



Par contre, le fait que la majeur partie de l’intrigue se déroulant la nuit, pendant l’aqua alta et sous une avalanche de pluie, faisant passer ainsi Venise comme une ville maléfique, noire, sombre, néfaste, crapuleuse m’ont énormement plu, interessée …

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La divine bibliothèque

Juan Manuel de Prada est un écrivain et critique espagnol auquel la revue Magnificat a demandé de commenter des ouvrages de littérature chrétienne. La divine bibliothèque regroupe 26 de ces chroniques, qui nous introduisent à 26 œuvres variées, qui ont toutes en communs de révéler la foi profonde de leurs auteurs.

Le choix initial traduit la sensibilité de Juan Manuel de Prada, en communion profonde avec la colère des anti-modernistes (Bloy, Bernanos...). On ne saurait donc réduire cette divine bibliothèque aux 26 ouvrages retenus, ce que ne prétend d'ailleurs pas faire l'auteur, et certains regretteront un certain parti pris dans la tonalité du livre.

Passé cette mise en garde, rare seront les lecteurs intéressés par le sujet religieux et la spiritualité chrétienne qui ne trouveront pas des pistes de lecture pour les mois à venir.

Je me réserve d'ailleurs le droit de revoir mon appréciation à la hausse, en fonction des découvertes que je ferai moi-même grâce à ce petit ouvrage...
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Les masques du héros

Avec un style au brio sarcastique, Juan Manuel de Prada dépeint la vie littéraire bohème à Madrid de 1908 à 1936. Sa satire picaresque, les très grandes saloperies de son protagoniste, évitent aux Masques du héros de virer à la reconstitution historique. De Prada livre ainsi un aperçu violent d’une période d’accommodements et de violence.
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Les masques du héros

La vie d'un jeune opportuniste désoeuvré fréquentant les milieux littéraires madrilènes dans les années 1920.

Une fresque haute en couleur des turpitudes physiques et morales des écrivains hispaniques dans une Espagne en plein marasme politique et économique.

Surtout, un récit haletant mêlant personnages réels (Dali, Bunuel, Primo de Riveira, Del Valle Inclan...) et imaginaires.

Ici, le politiquement correct n'a pas sa place et en l'occurrence c'est tant mieux!

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La tempête

Alejandro Ballesteros futur professeur en histoire de l’art débarque à Venise pour approfondir sa connaissance de La Tempête célèbre toile de Gorgione qui le fascine et dont il voudrait établir le sens caché. Sur ce tableau une femme presque nue allaite un bébé sous le regard équivoque d’un homme qui pourrait être un berger, au bord d’un paysage de ville peu réaliste et sous un ciel de tempête.

Le séjour studieux du jeune espagnol va prendre, dès le premier soir, un tour inattendu avec l’assassinat d’un inconnu qui expire dans ses bras.

Le roman de De Prada se présente comme une enquête policière transcendée par une puissante réflexion sur l’art et les vertiges de la création.

L’obtention du Goncourt espagnol, le Prix Planeta 1997 aurait dû me mettre la puce à l’oreille ! Comme disait Blaise « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». La Tempête est un roman policier poussif à l’intrigue mollassonne, quant à la réflexion sur l’art et la création elle reste au raz des margaritas. Que nous dit De Prada : les œuvres de génie résistent aux interprétations, leur beauté prend aux trippes et n’est qu’émotion. Pour ce qui est des affres de la création il s’égare dans une histoire de faussaire amoureux plutôt simpliste.

Le pire est la galerie de personnages du roman et en particulier un héros particulièrement déplaisant, que celui-ci ne soit ni héroïque, ni sympathique ne serait pas une première en littérature et n’exclurait pas un chef d’œuvre. Ballesteros est non seulement médiocre mais pathologiquement libidineux, De Prada a voulu donner une dimension sexuelle à son roman mais il a juste réussi à être graveleux, mettre de l’érotisme dans un roman sur l’art de la renaissance était plutôt à propos mais faire perdre son temps au lecteur en revenant régulièrement sur la cellulite des femmes et sur leur string perdu dans la raie des fesses c’est lourd et ça manque de talent. De l'ensemble on peut seulement sauver une description saisissante d'une Venise en hiver froide et inondée et pour tout dire assez inquiétante



De mon point de vue cette Tempête est hautement dispensable et montre que les « Goncourt » espagnols ne sont pas plus inspirés que les français.

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