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Critiques de Karine Reysset (211)
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Sors de ta chambre !

Clara découvre l'amour avec Baptiste, elle a 16 ans. La belle vie pour une ado, non ? eh bien, pas vraiment, puisqu'elle doit cohabiter avec la femme que son père a épousée un an plus tôt, la jeune, belle et superficielle Géraldine. Clara a du mal à supporter qu'elle ait remplacé sa mère, décédée 5 ans plus tôt d'un cancer. Aussi vit-elle comme une trahison supplémentaire la décision de son père de vendre leur propriété du littoral que sa mère aimait tant et où ses cendres ont été dispersées. Alors Clara s'enferme dans sa chambre, et annonce qu'elle n'en sortira que si son père renonce à la vente...

Un beau petit roman sur la découverte de l'amour à l'adolescence, le deuil chez les enfants, la difficulté pour eux de voir le parent survivant refaire sa vie (y compris à l'âge adulte), la façon d'idéaliser le défunt quand un tiers le "remplace", le fait de s'attacher à des biens matériels qui symbolisent la personne disparue.



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Dans la maison d'été

J’enchaîne en ce moment les livres de bonne taille, ce qui n’est pas pour me faire peur. Le livre que je vous présente aujourd’hui est de ces pavés dans lesquels je m’éternise actuellement, un pavé pour la plage, un pavé d’été, une lecture qui demande du temps devant soi, ce qui n’est pas désagréable. Dans la maison d’été est le dernier titre de Karine Reysset, sorti depuis le 6 mars. Elle a repéré je crois que j’aimais beaucoup son écriture et m’a proposé de le recevoir en service de presse. Un grand merci à elle ! J’avais été extrêmement émue par son titre précédent Trois mois et un jour qui évoquait le décès de son petit frère quand elle était enfant. J’ai d’ailleurs mis un peu de temps à m’en remettre, il y a deux ans. Dans celui-ci, comme son personnage miroir le dit en fin de « roman », Karine Reysset joue sans aucun doute avec quarante ans de souvenirs, d’histoires entendues et racontées. Les noms ont été modifiés. Ce n’est pas un récit, mais une fiction, d’inspiration autobiographique. Je l’ai prise ainsi, comme une fiction, dans laquelle on décèle, si on y est attentif (et qu’on a lu son précédent livre), des accents de réalité… Comme l’écrit Léon Tolstoï dans Anna Karénine, “Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon.” Lorsque Albert et Rose achètent, sur un coup de tête, cette villa balnéaire au Pouliguen, que tout le monde appellera dorénavant La maison d’été, en 1980, c’est pour fuir le malheur et donner une chance au bonheur. Les parents de Rose viennent de décéder tragiquement dans un accident de voiture. Les enfants, neveux, petits-enfants vont y séjourner, parfois tous ensemble, parfois individuellement, s’aimer, se détester, faire la fête, l’amour, pleurer, car le malheur n’épargne en fait personne. L’endroit devient essentiel pour tous, dirigé avec amour et fermeté par Rose… Karine Reysset commence son récit en 2022, donnant la parole à Barbara, son personnage miroir, mais ensuite, il s’agit de revenir en 1980, et de donner la parole à Rose, puis progressivement, en fonction des évènements, à chacun des protagonistes de cette grande saga familiale. J’ai encore une fois été très touchée par cette lecture. Elle donne à voir combien les histoires familiales peuvent être compliquées, pleine d’imprévus. Karine Reysset n’oublie pas aussi de parler du monde, de l’Histoire, qui viendra parfois frapper de plein fouet des membres de cette famille à laquelle on s’attache et dont on aimerait, en refermant ce livre, prendre encore des nouvelles.
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La fille sur la photo

L' auteure choisit de se placer dans la peau d' une écrivaine pour se plonger dans les affres d'une famille plusieurs fois recomposée en quête d'amour maternel.

Il ne s'agit pas de découvrir un monde nouveau. L'exploration se dirige au fond de l' âme de son héroïne, Anna. Par petites touches.

Les flashbacks tous azimuts pourraient dérouter. Ils permettent de cerner peu à peu la complexité d'une personnalité acerbe, libre et attentive aux autres.

L'écriture est enlevée. Quelques piques ressemblent à des règlements de compte, mais évitent résolument la facilité. On se laisse prendre, les personnages sont convaincants. Merci aux éditions Flammarion et à Babelio pour cette découverte.
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La fille sur la photo

Grâce à Babelio (masse critique), je découvre l'auteur Karine Reysset et son nouveau roman. Il s'agit d'un roman d'inspiration nettement autobiographique où l'on découvre une héroïne emprise avec ses relations sentimentales, en quête d'une vie de femme accomplie.



Anna, jeune trentenaire, s'est séparée de son compagnon depuis un an. Ce dernier la contacte pour lui demander de l'accompagner au chevet de Garance, une des filles de son ex-compagnon. Elle accourt aussitôt, et fait alors face à un flot de souvenirs et de sentiments enfouis.



Anna est une personne attachante qui se cherche. Tandis qu'elle renoue avec une étape de vie antérieure, Anna se retrouve emmêlée avec ses souvenirs où les états émotionnels se bousculent. Tout au long du roman, le lecteur chemine avec l'héroïne en quête d'une identité. La première partie du récit est centrée sur une rétroaction sentimentale orientée sur son enfance. Elle revient sur des instants de vie, des relations qui ont déterminé la femme qu'elle est devenue. Puis une seconde partie révèle son passé proche notamment dans sa relation sentimentale. Par moment, le lecteur peut parvenir à identifier l'auteur derrière un sentiment, une pensée, une réflexion cela rend le récit humain et attachant.



Au départ, j'ai apprécié la proposition. Anna (l'auteur) délivre une part d'elle-même dans laquelle le lecteur peut être amené à se reconnaître. Puis, vient le sentiment où le récit tourne en rond. C'est dans sa seconde partie, que le récit retrouve de son intérêt.



Le style littéraire est fluide, ponctué par des phrases courtes. La narration est assez descriptive mais tout en légèreté et assez suffisante pour décrire un lieu et une ambiance. J'ai notamment apprécié les ambiances en bord de mer. Les personnages féminins sont davantage dépouillés que leurs protagonistes masculins, à l'exception de Serge, évidemment, qui incarne un personnage clé dans la construction identitaire d'Anna.



Je craignais une fin édulcorée et trop romancée. Ce ne fût pas le cas. Celle-ci me semble logique, on peut regretter que ce soit la fin d'un récit, on aimerait encore prendre des nouvelles d'Anna. Un roman sans grande prétention mais avec un réel plaisir de lecture.

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L'étincelle

Pendant les vacances de ses dix-huit ans, Coralie passera de l’innocence de enfance à… à autre chose. Durant ces quatre semaine elle aura mis de côté ses peurs, oublié la culpabilité et laissé la place à la découverte, l’ivresse des corps, de l’alcool et des drogues.



Un livre qui n’est pas sans rappeler les ambiances lourdes et pesantes de Bonjour tristesse, de la chaleur de l’été, des transgressions et de la difficulté de sortir indemne des premiers émois mal négociés.



Un livre qui semble tellement coller à une réalité qu’on ne cesse d’y rechercher quelle en serait la part autobiographique.
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Les yeux au ciel

Une famille recomposée se retrouve au complet pour la première fois depuis longtemps à Saint-Lunaire, du côté de Saint-Malo. C'est l'anniversaire du patriarche, Noé, qui les réunit. La vie a dispersé les enfants, le retour au bercail va réactiver des blessures et faire ressurgir de vieilles histoires mal réglées.



Il y a là Achille, issu d'un premier mariage de Noé, avec ses triplés. Sa femme est restée aux Etats-Unis. Achille ne s'est jamais senti accepté par Marianne, la deuxième femme de Noé et il a gardé une rancune à l'égard de son père qui l'a délaissé.



Lena, la fille aînée, mère de deux enfants, est à bout de nerfs, plus rien ne lui convient dans sa vie, elle ne sait pas où elle va, elle se sent vide, plus rien ne la fait vibrer. Merlin, le deuxième fils est un marginal qui a confié sa propre fille à ses parents, incapable de l'élever lui-même. Stella, la dernière vit en couple avec une femme et traverse une crise dont elle ne voit pas l'issue.



Mais le vrai problème dans cette famille, c'est l'absente, celle dont on ne parle pas, mais qui hante tous les esprits. Les quinze jours de retrouvailles permettront peut-être de lui redonner enfin une place.



J'ai pu me dire au cours de ma lecture que décidément cette famille concentrait une gamme de problèmes peu ordinaires, que l'approche des uns et des autres était assez superficielle, mais en fait j'ai passé un très bon moment en leur compagnie.



Que les problèmes soient effleurés laisse place à l'imagination du lecteur, libre de deviner les sous-titres. La fluidité de l'écriture rend la progression de l'histoire simple et agréable et lorsque l'heure de la séparation a sonné, je les aurais bien accompagnés encore un moment tous ces personnages.
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Les yeux de Lisa

Le récit est rétrospectif : dès le prologue, nous savons qu’un an a passé, que Manon va bien, qu’elle a pour la première fois des nouvelles de Lisa (qui donne son prénom au titre) et de Clémentine, qui était sa meilleure amie jusqu’à présent. Sa cousine Ambre est là aussi. Manon, en tout cas, semble vivre au coeur d’un foyer aimant, fille unique (elle a trois frères) proche de sa mère.



Au début, j’ai cru que l’homosexualité serait au coeur de l’intrigue. Oui et non, ai-je envie de dire. Manon est attirée par Lisa, elle en est plus ou moins amoureuse, jusqu’au jour où elle découvre, à la piscine, que le bel androgyne est une jeune fille. Et puis, cela s’arrête là. Manon veut désormais "son amitié" et ne s’interroge pas plus avant sur ce qu’elle a ressenti. Le changement de classe de Lisa (ah ! ces méchants profs qui vont changer les élèves de classe parce qu’ils ont eu un soucis avec eux – du moins, c’est l’opinion de Manon) leur permet de se rapprocher jusqu’à ce que Lisa se confie (un peu) à elle.



La suite de l’intrigue est basée sur le fait que les parents les laissent partir en vacances les quatre amies/cousines, avec pour seule chaperon l’aînée des cousines, à peine majeure. Et là, j’entends une ancienne chanson de France Gall (époque yéyé) : mes premières vraies vacances, c’est à dire des vacances sans les parents. Alors oui, ils ont tout prévu, sauf que la responsabilité n’est pas forcément un mot que les tout jeunes adultes connaissent, surtout quand elles ont été très protégées et ont envie de s’encanailler un peu. Puis, si les ennuis commencent, il est hors de question de prévenir ses parents – elles sont tout à fait capables de faire face à ce qui leur arrive. Jusqu’à ce que ce soit vraiment trop tard.



Constat assez pessimiste que ce roman, puisqu’il semble impossible d’être insouciantes. Les jeunes filles le paient très cher, au propre comme au figuré. Elles ont tout de même beaucoup de chance, dans ce récit, que la justice fasse son travail, quel que soient les drames ou les tragédies survenues. Je regrette, finalement, que les garçons soient très en retrait dans ce court roman, ou soient présentés sous un jour négatif. Le seul doté de qualités ne fait qu’une brève apparition et à cause de cela, me paraît peu crédible. L’ellipse d’un an, pendant lequel Manon, la narratrice, s’est reconstruite, aurait été intéressante à raconter, tout comme le périple de Lisa, tout comme la cause de la transformation de Clémentine, fille à papa qui a pris conscience que sa riche famille ne se préoccupait pas tant que cela d’elle.



Les yeux de Lisa est un roman trop court pour l’ensemble des thèmes qu’il brasse. La collection auquel il appartient le veut sans doute. Certes, il offre la possibilité d’ouvrir un débat entre parents et jeunes lecteurs – encore faut-il que les parents en prennent le temps.
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Les yeux au ciel

Une famille se réunit pour fêter un anniversaire. Trois générations qui viennent de loin se retrouvent pour l'occasion. Se retrouvent, enfin comme ils peuvent... avec leurs fragilités, leurs rancœurs, et tous les non-dits qui pèsent entre eux...

Comme toute réunion de famille, c'est l'occasion pour chacun de revenir sur ses souvenirs, les beaux comme les terribles, et aussi de déballer les secrets et autres fantômes qui hantent encore les esprits et les placards...

Il semble que l'un de ces fantômes ait pesé particulièrement sur la vie de tous, et un drame qui a eu lieu il y a trente ans et dont ils n'ont jamais vraiment pu parler, est au centre des réflexions de chacun...

Dans ce roman beau et fort, c'est avec une écriture simple mais pleine d'émotion que Karine Reysset nous promène au sein des états d'âme de cette famille. Chaque chapitre est écrit du point de vue d'un protagoniste différent, ce qui nous permet de suivre l'intrigue avec suspense, petite touche par petite touche, et surtout de comprendre les personnages et de nous attacher à eux.

C'est avec subtilité et une grande délicatesse que l'auteur aborde des thèmes importants comme le deuil, la perte d'un enfant, la rivalité fraternelle et surtout le poids du secret.

C'est beau et bien écrit donc, mais qu'est-ce que c'est triste... Non pas que ce soit un défaut pour un livre, d'être triste, mais je préfère prévenir, moi cette famille déprimée, ça m'a mis le moral à zéro...
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Trois mois et un jour

Trois mois et un jour c'est le temps qu'à vécu Loïc le petit frère de l'autrice Karine Reysset alors âgée de 7 ans. Cette disparition l'a profondément marquée durant toute sa vie et dans ses livres.



Ce roman est un témoignage de vie, de ces quelques semaines où la famille était composée de deux parents et trois enfants, d'un témoignage de vie de ce petit être qui a laissé à jamais un grand vide et la douleur de la perte qui reste à jamais. L'autrice fouille sa mémoire et de ceux qui on connu son petit frère. Elle essaie de retracer le fil de ce 4 avril 1981.

Mais ce roman est aussi une manière de réparer les vivants.
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L'étincelle

La narratrice revient sur ses premières vacances loin de sa famille lorsqu'elle est âgée de 18 ans. Elle part rejoindre Soline, son amie dans leur grande maison de campagne. Les parents de cette dernière reçoivent beaucoup d'amis, des intellectuels, des artistes, un microcosme loin du son milieu modeste. Cet été là, un enfant disparait au camping, situé au bord d'un plan d'eau, en face de la maison.. Coralie va vivre son premier été initiatique, découvrant l'aisance, la culture mais aussi les premiers amours et explorer la sexualité. Elle va aussi apprendre la trahison, la lâcheté et les secrets des adultes ainsi que leur dualité,. La décontraction et l'ouverture d'esprit vont se révéler parfois qu'une façade...

Excellent roman dans lequel le trouble, l'émoi, et l'éveil des adolescents est particulièrement bien décrit!
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L'étincelle

Nous sommes en août 93 et Coralie part seule pour la première fois. Elle est majeure pourtant, mais a vécu jusqu’à présent une enfance tradi, avec son petit frère et ses parents, un pavillon en banlieue et des vacances plusieurs fois dans l’année, dans la famille essentiellement. Une vie confortable, sans excès. Elle semble hautement banale, sage, inexistante presque. Quand on la regarde, on voit une jeune fille lisse. Quelqu’un, pourtant, a vu quelque chose derrière ces apparences : Soline. Elle l’invite à passer le mois d’août dans la résidence secondaire de ses parents. La maison est pleine, il y a des enfants, des adultes, l’alcool circule librement. on parle littérature, cinéma, politique, on se baigne, on est libres. Sous la caresse du soleil, Coralie découvre un monde bien plus vaste qu’elle ne l’imaginait et s’autorise à en faire partie… Pour son huitième roman (sans parler de son travail en littérature Jeunesse) Karine Reysset franchit un cap et me donne l’impression d’offrir un pendant aux romans de son compagnon. En effet, comme chez Olivier Adam, le sous-texte est social et on s’intéresse de près aux différences de classes (et surtout à la manière dont on les ressent quand on navigue entre deux eaux) et la tonalité se tient dans les mêmes nuances de vague-à-l’âme élégant. L’héroïne raconte à posteriori, ce qui lui donne l’occasion de tenter quelques interprétations, à tout le moins de marquer un certain recul. Pourtant ce qui est très intéressant (et parfaitement réussi) c’est justement la manière dont sur le moment, elle ne comprend pas bien les situations. On se replace alors nous-mêmes dans ce moment charnière, celui où on pend conscience de son individualité et où l’on peut décider (dans une certaine mesure) de ce qu’on sera dans notre vie. Roman d’atmosphère rendant à la perfection les sensations estivales, « L’étincelle » m’a séduite.
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L'étincelle

Karine Reysset est de ces auteurs dont je surveille l’actualité, et j’avais hâte de lire son nouveau roman en cette rentrée de janvier, certaine d’y retrouver ce qui me plaît, ce qui m’est familier dans ses productions (A ta place, Les yeux au ciel, Comme une mère et La fille sur la photo). Et je ne pensais pas si bien tomber… Nous sommes à l’été 1993. Coralie, toute juste majeure, est étudiante. Et elle est ravie de quitter pour quelques semaines sa mère, nouvellement divorcée et le triste pavillon dans lequel elles vivent avec son jeune frère. Elle accompagne exceptionnellement Soline, cette meilleure amie rencontrée pendant l’année scolaire, dans la maison secondaire familiale. Pour la jeune fille, c’est l’occasion de côtoyer un autre monde, des gens cultivés, dont l’aisance l’émerveille. D’ailleurs, elle n’a de cesse de prendre des notes et de s’imprégner de cette atmosphère à la fois légère et très codifiée. Tout vole cependant en éclats lorsque une petite fille disparaît dans le camping que surplombe la villa. La légèreté abandonne les lieux. Coralie est très affectée par cette disparition et s’y intéresse beaucoup, sans doute de trop, car sa curiosité n’est pas sans conséquences parmi les estivants. Pour autant, peut-être poussée par cette ambiance troublante, elle devient l’amante de deux des habitants de la grande maison, trompant l’attention de tous, pensant être seulement transparente, et persuadée de vivre simplement là sa vie telle qu’elle doit la vivre, de la manière la plus intense possible… Je dois dire que le sentiment de familiarité pendant la lecture de ce roman a été immédiat. J’étais également étudiante en 1993, et il m’arrivait de passer l’été à garder des enfants dans de grandes maisons telles que celle décrite dans ce roman, pas en tant qu’invité certes, mais évidemment en tant qu’employée, et jeune-fille transparente. J’ai trouvé beaucoup de points communs entre Coralie et moi, en dehors de son expérience sensuelle, ses désirs d’écriture, sa manière d’exister, et cela m’a plu de me replonger dans cette époque si bien reproduite par Karine Reysset. Et effectivement cet âge là est celui de tous les apprentissages et de toutes les premières expériences de l’âge adulte, de ces expériences dont on se souvient en général toute sa vie. Ce roman est donc à la fois un roman d’atmosphère, où les vacances, la chaleur moite, et la détente des corps semblent rendre tout possible, et à la fois aussi le roman d’une adulte qui regarde du haut de ses quarante ans la jeune fille qu’elle était, avec distance et étonnement. J’ai beaucoup aimé.
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La fille sur la photo

Voici tout à fait le style de livre que j'apprécie sur le moment mais que je vais certainement vite oublier. 



L'auteur nous embrouille dès le début avec une foultitude de personnages, j'ai même failli prendre des notes pour m'y repérer entre les enfants, les mamans, les ex, les frères, les sœurs. Au bout d'un moment on s'y repère mieux.



C'est un peu la pagaille dans la vie d'Anna, elle ne sait plus trop où elle en est, elle va nous faire suivre un chemin avec elle pour essayer de se retrouver.

Ce livre est doux-amer car elle revisite son histoire avec Serge et ses enfants qui sont un peu comme les siens.



Elle navigue entre regrets et espoir, heureusement que j'avais le moral avant de lire ce livre car il n'est pas d'une grande gaieté. 



Avec le recul je me dis que ce livre est très centré sur Anna et les autres personnages auraient sans doute mérité plus d'attention.



J'ai quand même aimé retrouver l'écriture de Karine Reysset.
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A peine un peu de bruit

Depuis un petit moment dans ma PAL ce livre a trouvé son occasion d'être lu lors du week-end à 1000 de Mai.



A peine un peu de bruit relate la vie de famille de Charlotte depuis le décès de Loïc à l'âge de 3 mois. Comment survivre à ce drame en tant que famille? en tant que fratrie? Et quel souvenir garder de lui? Que faire pour garder sa mémoire?



Ce livre invite le lecteur rapidement dans cette lecture vu le rythme léger et l'écriture fluide malgré le sujet abordé.

Certains chapitres ont du mal à s'emboîter et font comme un doublet puisque cela paraît redondant. Et d'autres passages avancent et mériteraient de durer plus longtemps.

Quelques moments montrent une certaine émotion, notamment lors du départ vers un ailleurs, et on comprend d'autant mieux cela lorsqu'on l'a vécu.



Moment sympa même si je pensais être davantage transportée.

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Les yeux de Lisa

Manon a 16 ans et rêve d'indépendance. Elle réussit à convaincre ses parents de la laisser partir en camping avec sa cousine Ambre qui a 18 ans et deux amies. Lisa qu'elle a rencontré cette année au lycée et qui vit en foyer est pourtant très différente de Clémentine, petite fille riche et gâtée assez snob.

Les ennuis vont commencer lorsque leur chaperon les abandonne deux stations de train avant la côte bretonne et que le responsable du camping refuse de les inscrire sans responsable majeur.

Les jeunes filles vont traîner dans un café (la pluie les éloignant de la plage) et sortir le soir au dancing voisin mais...

Le récit est intéressant pour rendre compte d'une certaine réalité et des dangers qui rôdent et j'ai surtout trouvé le personnage de Lisa attachant.
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L'ombre de nous-mêmes

Alma est incarcérée à Fleury Mérogis dans le quartier dédié aux mamans de nourissons. Elle écrit au père de son enfant et le lecteur comprend ainsi peu à peu ce qui l'a amené ici.



Un récit à trois voix : les lettres d'Alma, les confessions de sa fille Sarah, adolescente perdue, qui raconte sa souffrance en tenant un blog : video perso. Et Lucinda, voisine de prison, qui nous fait revivre les moments de bonheur dans sa jeunesse avec sa cousine en Argentine.



3 beaux portraits, avec pudeur mais avec force Karine Reysset maitrise son récit, ses personnages. J'avoue avoir été complètement bouleversée par les récits d'Alma et Sarah. Alma ne se cherche pas d'excuses, elle accepte sa punition mais souffre d'être arrachée à ses enfants. Sarah lance des cris de détresse, se tracasse pour ses parents, ses frères et découvre l'amour.



J'ai lu tous les romans jeunesse et adultes de cet auteur, ses univers m'ont toujours attiré et captivé. Son dernier roman est une oeuvre aboutie, les personnages vivent des moments difficiles, souffrent (nous aussi), mais il reste toujours une note d'espoir et on veut y croire. Un roman qui ne vous laissera pas indifférent.


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Comme une mère

Commencé hier pour avoir un aperçu du style, et je n'ai pas réussi à le reposer avant de le finir. Plus les pages avançaient, et plus j'avais envie de connaitre la fin, je stressais même un peu, de peur que cela se finisse mal pour Emilie et Léa.

C'est vrai, que ce roman semble hésiter entre conte et récit: un passé affreux et un présent où tout semble aller pour le mieux. Du moins pour Emilie. Car ne n'est pas franchement le cas pour Barbara alias Judith.

Je me suis mise dans la peau de cette femme, et ça m'a rappelé quelques vieux souvenirs pas tout rose.

En résumé, un roman poignant de part sa sincérité qui en découle, pudique et simple.
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Pattes de mouche

C'est l'histoire de Zoé qui en entrant au CP découvre qu'elle est gauchère... ou plutôt découvre que la plupart des autres enfants utilisent leur main droite et qu'elle est donc différente. De peur d'être montrée du doigt et mal considérée (alors que rien n'a été fait pour), elle décide de cacher à la maîtresse ce qu'elle vit comme une malédiction et apprend à se servir de sa main droite. Mais elle est tellement malhabile que ça se retourne contre elle...

Un petit roman bien construit qui montre bien les montagnes que les enfants peuvent se bâtir dans leur tête à partir de ce qu'ils ont mal compris ou imaginé d'après ce que les adultes racontent. La confrontation finale entre la fillette et sa mère qui lui explique qu'elle a été une gauchère contrariée et que ça lui a gâché la vie en lui fermant les portes des activités manuelles est particulièrement intéressante.
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Les yeux au ciel

Ce roman raconte un week end à Saint Lunaire, près de Saint Malo, dans la maison de famille où tout le monde -parents, enfants adultes avec ou sans conjoints et petits enfants, sont réunis pour l'anniversaire du patriarche.



Chaque chapitre correspond au point de vue d'un protagoniste de l'histoire, celle qui se déroule pendant ces quelques jours ensemble mais aussi l'histoire plus vaste de cette famille. Petit à petit, pièce par pièce, le puzzle de cette famille se met en place. Je ne vais pas rentrer dans les détails pour ne pas révéler les histoires dans l'histoire (le roman est court, pas la peine de le déflorer) mais je peux juste vous dire que c'est une famille qui a bien des problèmes à régler et qui cumule les situations particulières : familles recomposées, deuil d'un enfant, dépression post natale, homosexualité, immaturité de certains adultes et grande maturité des plus jeunes, désir d'être reconnu par ses parents...



Bref, c'est une famille plutôt ordinaire mais qui concentre des problèmes relationnels et les difficultés de communication.



J'ai bien aimé le style, l'écriture est simple et fluide que j'avais déjà apprécié dans "Comme une mère". J'ai aussi bien aimé le fait de découvrir l'histoire globale d'une famille au travers des différents points de vue des membres de celle-ci. (J'avais déjà aimé ce procédé dans "Family Affairs" de Penelope Lively)



J'ai juste trouvé que c'était un peu "trop"... Cette famille ferait le bonheur des psychologues et thérapeutes familiaux tant il y a de choses à régler entre eux et d'un point de vue personnel...et chaque point d'achoppement n'est qu'effleuré et du coup, j'ai trouvé que cela manquait un peu de profondeur. Je reste sur une bonne impression du roman et de l'auteur mais j'en aurai voulu plus.
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Un automne à Kyoto

Ce roman est un très beau roman, destiné, à mon avis, à de grands adolescents (14/15 ans) qui seront mieux à même de comprendre les incertitudes de l'héroïne.

Margaux est la fille de son père et de sa mère. Son père est un artiste,surtout il est un homme dont la part d'ombre a recouvert à tout jamais la joie de vivre - si tant est qu'il en est jamais ressenti. Sa mère est une femme lumineuse, toujours gaie, toujours en mouvement, qui a porté son mari à bout de bras pendant toutes ses années, tout en élevant ses filles sans qu'elles souffrent d'avoir un père si différent. Si indifférent. Ce voyage à Kyoto n'est pas l'occasion de se rapprocher de ses filles - il est trop tard pour Margaux, et la toute jeune Appolline est bien plus lucide que ses quatre ans ne le laissent concevoir à sa grande soeur. Pourtant, elle aussi a vécu cela, les tentatives vouées à l'échec pour chasser ce spleen et attirer l'attention de son père. Ce voyage a une autre cause et un autre but, ce que Margaux découvrira au long de ses trois mois.

Traditionnellement, ces romans qui ont pour ambition de montrer la transformation d'une jeune fille en femme sont moralisateurs et ennuyeux (je reste poli). Ce livre est exempt de ses défauts car Karine Reysset n'a absolument pas l'intention de moraliser quoi que ce soit ou qui se fut. Margaux a seize ans, et elle agit en toute connaissance de cause - et tant pis si son histoire d'amour a choqué certaines personnes (là, je parle en connaissance de cause). Elle n'est pas une lolita perverse, Eric n'est pas un vil séducteur même s'il a quasiment le double de son âge. Contrairement à ce qu'écrivent d'autres auteurs, pourtant portés aux nues, Karine Reysset ne nous narre pas avec forces détails leurs relations intimes - pas de mièvreries vous dis-je, et j'aime cette fin de non-recevoir que la jeune narratrice pose explicitement à des lecteurs trop curieux.

Il ne peut avoir de juge plus sévère envers Margaux qu'elle ne l'est envers elle-même. Dans ce récit rétroactif, analyse lucide de ses trois mois, elle ne s'épargne pas, sans pour autant s'auto-flageler inutilement. Elle ne prétend pas être parfaite, son entourage non plus. Que dire de son père, très proche de figures paternelles bien réelles en cette année 2012 : ils ne veulent pas que leur femme ait la garde de leurs enfants, mais eux-mêmes n'ont strictement aucune envie de s'occuper d'eux réellement, sans penser aux dommages qu'ils causent à leur progéniture.

Ce qui est aussi troublant pour moi en lisant ce livre, c'est que j'y ai retrouvé, notamment dans les choses dont Margaux se souvient, des accents de Kyoto limited express d'Olivier Adam, Arnaud Auzouy. Je ne vous parle pas non plus de la communion entre leurs deux styles, cette même sensibilité, ces phrases qui vous font désespérer d'écrire avec une telle acuité un jour. J'avais été émue par Comme une mère, j'ai très envie de poursuivre un bout de chemin littéraire avec cette auteur.
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