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Critiques de Pascal Bruckner (335)
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Lunes de fiel

Il s'agit là d'une histoire d'amour totalement inclassable. Sur un bateau en partance pour l'Inde, un jeune couple perdu dans on ne sait quelle quête genre paix intérieure rencontre Franz, un homme étrange et ambigu qui nuit après nuit, va narrer à son compagnon de hasard sa rencontre avec Rébecca et les excès auxquels cette passion l'a porté.

Très vite Franz et Rébecca sentent qu'ils ne peuvent se contenter d'une histoire d'amour classique par peur de l'ennui qui menace tout couple installé dans l'absence de surprises et de fantaisies. Et comme Rébecca est d'une beauté sublime, fascinante, d'une énergie hors norme, d'un orgueil démesuré par sa judéité, et que Franz ne demande à la fois qu'à l'adorer et à la détruire comme à se laisser adorer et détruire par elle, ils vont rechercher tous les excès et toutes les démesures qui vont les conduire sur des territoires qu'aucun couple normalement constitué n'ose explorer.

Attention on n'est pas chez Sade, on est au-delà de l'érotisme, au-delà même de la pornographie, et mieux vaut prévenir les petits coeurs sensibles que certaines scènes seraient totalement insoutenables si elles ne sortaient de la plume d'un orfèvre de la langue qui laisse aller ses fantaisies dans le vocabulaire le plus délectable avec le seul souci de la qualité exceptionnelle de son style. Les pages et les pages de description du postérieur parfait de Rébecca sont un morceau de bravoure et de la très grande littérature.

Et malgré tout l'ennui s'installe au sein de ce couple, alors on cherche autre chose, on explore encore d'autres horizons, des déserts où règnent souffrance et désespoir, jouissance du mal, humiliations et abandons.

Comme s'il n'y avait d'issue pour ce couple maudit que dans la perfection de la destruction qui va les lier de façon indissoluble et pour l'éternité.

De quoi détruire aussi – ou prévenir, ou aguerrir, ou renforcer dans ses certitudes, le compagnon de voyage qui écoute bouche bée et repu de dégoût les errements du héros qu'il n'a même plus la force de faire taire.
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Penser Salman Rushdie

Je m'associe à cette belle chaîne de solidarité humaine envers cet homme, cet artiste écrivain qui riait de lui-même avec une courtoisie exquise, sauvagement agressé à New York dont il en réchappe par miracle, non pas sans séquelles. Tel n'était pas son dessein, comme un symbole, la fatwa lancée contre lui n'était pas éteinte après toutes ces années d'errance et de fuite à se cacher sous un anonymat flanqué de policiers comme si c'était lui la honte, oui tel n'était pas son dessein, preuve en est. Il avait certainement relâché sa vigilance pour lui-même en cet août 2022 et celle de la surveillance policière avait à n'en pas douter baissé d'un cran, mais sa vie d'écrivain qui ne militait pas pour un pardon qui valût reniement ne montrait-elle pas dans ses écrits et dans ses représentations la distance qu'il avait prise par rapport à l'événement, même distance littéraire qui avait causé pourtant ce même évènement .. Voilà s'il en était besoin le vrai visage de l'islamisme qui se répand à travers le monde dans sa forme la plus hideuse et obtuse. PG 5 décembre 2022.
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Un bon fils

Dans la vague des nombreux livres que j'ai pu lire dernièrement sur la relation qu'entretient l'auteur du roman en question avec son père - je pense entre autres Xavier Demoulins ou Alex Taylor- Pascal Bruckner, un des intellectuels français qu'on voit le plus dans les médias ( presque autant que son son grand ami Alain Fienkelkrauft avec lequel il écrivit en 1977 Le Nouveau Désordre amoureux et à qui il dédie quelques pages dans ce livre), avec son dernier livre en date un peu ironiquement intitulée UN bon fils, et contrairement aux autres, joue plutot sur la corde non pas "Mon père ce héros", mais plutôt " Mon père, ce tyran".



Même si je ne partage pas toutes ses idées et convictions, Pascal Bruckner fait assurément partie de ces intellectuels brillants qu'on ne se lasse pas d'écouter très attentivement et les rares écrits, romans souvent proches du conte philosophique et méatphysiques (notamment le si brillant "Lune de Fiel", adapté par Polanki dans les années 90) ou essais littéraires ardus, que j'ai lu de lui, m'avaient souvent convaincu .



Toutefois, je ne m'attendais pas à autant aimer ce "bon fils", ce livre oh combien autobiographique dans lequel Pascal Bruckner nous livre à coeur ouvert sa si difficile histoire familiale. Plutôt qu'un règlement de comptes posthume qui aurait mis mal à l'aise, l'auteur raconte avec visiblement la plus grande objectivité et sincérité ce père antisémite et violent, fanatique de l'idéologie nazie.



Bref ce "bon fils "nous prend au dépourvu : le lecteur s'attend à découvrir le portrait d'un père aimant et aimé, et on se retrouve avec la description brut de décoffrage d'un homme tyrannique et antisémite qui revendiquait à qui voulait l'entendre sa haine des juifs, mais aussi des noirs et des magrhebins. Un type pas plus sympathique avec ses proches, qui a humilié physiquement et moralement sa femme pendant 50 ans et qui n'a jamais porté le moindre geste ( et dit le moindre mot) d'amour à son fils, qui malgré cela ne l'a jamais totalement détesté.



Une oeuvre personnelle bouleversante et unique en son genre, parfaitement découpée en 3 parties distinctes : l'enfance de Bruckner avec ce père si abject, sa volonté d'émancipation pendant plus de 40 ans loin de ce paternel, puis face à la vieillesse et la perte d'autonomie de cet homme devenu veuf, la démarche de l'auteur de revenir vers lui et s'occuper de lui ,bien qu'il ne fut pas plus reconnaissant qu'avant.



J'ai particulièrement apprécié le détachement et la distance qui font la force de ce livre, on s'attend à un cri de haine, et on au bout du compte, a une confession qui n'élude certes pas les passages difficiles et les phrases pas évidentes à écrire , mais en même temps plutôt sereine et très intelligemment creusée sur cette relation si particulière entre ce fils et ce père à la fois si facile et si difficile à détester.



Un excellent livre qui prouve une nouvelle fois, et de si édifiante façon, à quel point le rapport à nos parents peut autant influer sur nos comportements et nos choix d'adultes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un bon fils

Ce n'est pas seulement l'histoire d'un fils C'est l'histoire d'un père. Sur la jaquette de couverture,on voit les deux: le fils , petit encore, affublé de cette culotte bouffante que l'on mettait aux garçons comme aux filles et que l'on appelait barboteuse, coiffé d'un impossible couvre chef qui évoque une kippa mais qui n'en n'est pas une, il équilibre la composition de la photo, dont le vrai centre est le père. Un père jeune, regard clair et cheveux blonds, archétype aryen, au front large et au sourire carnassier. le petit est dans l'ombre, un peu flou, debout et au premier plan il est dominé par le père, assis au second plan. Question de mise au point.En même temps que l'enfant que fut l'écrivain, nous découvrirons donc le père, et la mère de cet enfant-là, absente de la photo, celle qui la prend, peut-être. Et la façon dont il s'est construit au centre de ce couple impossible.

L'ouverture du livre est, si on m'autorise l'expression, une ouverture à la Bruckner. Si vous ne connaissez pas ce musicien, je précise que j'évoque là le bruit et la fureur. Fureur et violence verbale et physique du père. Par chance peut-être, l'enfant commence sa vie très loin de cette fureur-là.Enfance à la montagne, loin des parents, cruauté de la maladie, de l'environnement religieux, et de la vie à la campagne avec ses sacrifices animaux sanglants. Et toujours l'ombre de la guerre, des persécutions, de la déportation. Ainsi que le leitmotiv de l'antisémitisme du père dont la clé semble donnée à la fin de sa vie. Pascal Bruckner a beaucoup de raisons pour parler essentiellement de son père. Pendant non romanesque de Lunes de fiel, ce livre d'apprentissage déshabille cruellement le père, ses colères, sa folie, ses appétits d'ogre et de jouisseur. Il n'oublie pas le ridicule, la médiocrité, les limites de ce tyran domestique toujours prêt à ramper devant l'autorité qui lui est supérieure.Un père qui ne se remet pas d'une chute ou d'une défaite, de deux défaites successives, celle de chacun de ses pays puisqu'il est à la fois d'ascendance française, (huguenote) , et germanique. Un père descendant d'exilés et qui on le pressent demeure lui aussi exilé, et à rebours de l'histoire. Les scènes les plus insupportables impliquent la mère et sa place de victime consentante. le summum de l'insupportable est une autre scène, digne de Popeck, où cette mère catholique, élevée par les religieuses de Notre Dame de Sion, hèle son fils adulte du balcon, afin de lui envoyer , sous les yeux des passants morts de rire, un de ses slips racommodés par ses soins amoureux, avec force commentaires maternels sans que cet homme, réputé pour son indépendance et sa grande gueule, ne proteste ni ne moufte trop, sinon intérieurement. "Je l'aurais tuée. Je lui ordonnai sèchement de se taire". Car il n'y eut pas que le père, haï consciemment , activement, il y eut aussi la mère, adorée, mais qui telle la corde élastique du jokari, le ramène constamment à la misère de son enfance.Mère très aimante,jalouse et intrusive, qui forme un couple adultérin avec son fils tandis que le père parcourt les routes et déserte le foyer en compagnie galante le plus souvent. Que de ténèbres. Et pourtant la lumière est là, elle finit par percer et s'imposer, à travers l'amour des livres, la découverte de quelques mentors intellectuels qui tiendront lieu de substituts paternels à ce fils parricide en pensée et, symboliquement, en acte.

Ce fils qui se décrit, adulte, essentiellement comme un père, et très peu comme un compagnon ou un homme amoureux d'une femme. Pudeur, et aussi point d'identification à son propre père. le deuxième mouvement de la symphonie Bruckner décrit avec beaucoup de sensibilité les années parisiennes d'apprentissage intellectuel de ce petit provincial lyonnais. Par chance sa jeunesse est en phase avec l'époque, gonflée à bloc d'idéaux positifs et libertaires, à l'abri de la prospérité économique et de l'invraisemblable dynamisme de la génération baby boomer, qui crache dans la gueule à papa, et déboulonne l'autorité paternelle tout en recherchant d'autres images paternelles ou autoritaires (le PC, Mao, Castro, etc.) La deuxième chance de Bruckner, il le dit clairement lui-même, est qu'il ne tombe ni dans le panneau de l'embrigadement politique, ni dans celui des honneurs de l'Universitéd'après 68. Ayant raté les concours, il est disponible pour tous les départs et pour toutes les occasions d'écrire. Et il rencontre son alter ego, A Finkielkraut, avec lequel il développe une surprenante relation en miroir, qui eût été mortifère sans leur sagesse et leur intelligence de s'éloigner à temps l'un de l'autre. Dernier mouvement, dernier acte: le déclin et la mort de la mère, à peine esquissés (pudeur et discrétion du fils aimant) crépuscule et disparition presque inattendue, en tout cas intempestive, du père, de ce dieu Wotan du roman familial. Wotan de carton- pâte, mais auquel Pascal Bruckner donne honnêtement toute la place qu'il occupa dans sa propre Bildung, tout en ouvrant rétroactivement une interrogation, par le récit d'une découverte constituant pour lui et pour le lecteur une mise en abyme de tout le récit.

L'écriture de ce livre est soignée, sans affèterie, elle coule comme un torrent, elle a la clarté d'un soir d'été. Elle semble indiquer une réconciliation qui n'est ni un oubli, ni un déni, ni un reniement. Avec le récit de sa vie rattachée à l'enfance, parts d'ombre et de lumières mêlées,sans effusions lyriques,sans auto apitoiement, Pascal Bruckner signe pourtant là un livre qui s'inscrit dans la tradition des plus grands: Gorki, Rousseau, Chessex.. liste non exhaustive.
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Le Divin enfant

Madeleine a embrassé le principe de la start-up nation avec enthousiasme. Aussi, quand elle apprend qu’elle est enceinte, et de jumeaux en plus, c’est l’indignation : deux petits assistés, qui ne font rien d’autre que dormir et manger, et de la nourriture qu’elle leur fournit gratuitement en plus, tout ça pendant neuf mois ? Hors de question ! Avec l’aide d’un scientifique, elle parvient à éduquer ses enfants pendant la grossesse : à coup de sciences modernes et de sagesse antique, les jumeaux pourront passer leur bac sitôt nés.



Mais voilà, à force d’éducation, les jumeaux commencent à avoir des doutes sur le monde qu’ils vont devoir rejoindre : la sagesse ne semble pas très répandue dans l’humanité ; peut-être vaut-il mieux ne pas sortir ? Céline, l’aînée, tente bien le grand saut, mais Louis s’accroche désespérément à son cordon ombilical et refuse de sortir. Le sort de sa sœur, devenue amnésique et idiote dès la première bouffée d’air, achève de le convaincre : il se consacrera au savoir dans le ventre de sa mère, et n’en sortira jamais.



Le début du roman m’a beaucoup plu, j’ai trouvé l’idée originale, et surtout porteuse d’une grande question existentielle : et si, au lieu de chercher un sens à sa vie en plein milieu de celle-ci, on avait la possibilité d’y réfléchir AVANT ? Jauger l’humanité, se demander si le jeu en vaut la chandelle, et décider, le cas échéant, de passer son tour.



Ceci dit, plus le roman progresse, plus j’ai décroché. L’histoire part dans une spirale d’exagération, dans une sorte de farce où les personnages deviennent de plus en plus grotesques et repoussants. J’ai progressivement perdu de vue les questions philosophiques que le roman avait provoqué au départ, et j’ai été plutôt soulagé, finalement, de pouvoir refermer le livre.
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La maison des anges

Décidément j'aime mieux Pascal Bruckner en essayiste qu'en romancier.

Le dernier roman de Bruckner nous fait plonger dans les bas-fonds de Paris sans jamais avoir espoir de remonter à la surface!

Antonin est une sorte de anti-héros du début du 21ème siècle.

Deux clochards ayant fort inopinément fait capoter un contrat important pour l'agence immobilière dans laquelle il travaille, Antonin décide de "nettoyer" Paris c'est-à-dire de supprimer les individus qui sont selon lui "irrécupérables".

Se prenant pour un justicier des temps nouveaux, il va "infiltrer" les associations humanitaires pour mieux débusquer ses futures victimes.

Il va ainsi rencontrer une femme très reconnue dans ce milieu, la diva de l'humanitaire, un mélange de Mère Théresa et de Pasionaria.

Son travail de "nettoyage" peut ainsi commencer mais les déconvenues vont vite arriver.

Livre à recommander seulement pour ceux qui aiment l'humour très noir, on navigue dans la provocation et un portrait apocalyptique de notre capitale.

Un héros vraiment pas sympathique et des sentiments peu nuancés...

Une grosse déception au total...
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Mon petit mari

Léon mesure 1,66 mètre et Solange, sa femme, mesure 1,80 mètre. Pourtant ils s'aiment. Mais un phénomène étrange se passe à la naissance des enfants. Au premier, Léon "perd" trente-neuf centimètres. Au dernier il ne mesure plus que dix centimètres.

Du coup, son autorité et ses responsabilités s'en trouve diminué, jusqu'à en être contestés.

Un conte sur la tolérance, sur le rôle du père dans la société. C'est tragique, tendre et cruelle, mais on sourit souvent car c'est bourré d'humour.

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Mon petit mari

"Pour Léon le foyer n'était plus une oasis de tranquillité,mais une arène sanglante,un champ de mines où tous les coups étaient permis".

Quelle cruelle aventure que celle qui va peu à peu ratatiner Léon, un "bel homme" à la "fière allure", suite à son mariage d'amour avec Solange "une splendide créature au corps plantureux"!

Il est pourtant bardé de diplômes, intelligent,cultivé; seuls lui manquent quelques centimètres en taille par rapport à son épouse.Mais ce fossé va s'accroitre (au propre et au figuré) jusqu'à ce qu'il ne soit plus rien, un simple débris rejeté de tous,nié dans son statut d'homme et de père.

Sous forme de métaphore, cette fable des temps moderne traite d'un brûlant sujet de société: celui d'une nouvelle ère où le patriarcat dépassé, la femme (ici docteur en chirurgie dentaire) diplômée elle aussi utilise parfois l'homme comme un objet sexuel capable de lui faire des enfants,de lui donner du plaisir, puis son rôle de mère s'amplifiant elle peut, telle une "mante-religieuse" dévorer le pauvre "petit mari" (d'où le titre) et devenir toute puissante chez elle.

Fort bien écrit par la plume mordante de Pascal Bruckner (qui a obtenu entre autres Le prix Renaudot pour Les Voleurs de beauté), l'angoisse qui monte crescendo est fort bien rendue: il passe des sobriquets perfides ("gnome maléfique", "époux farfadet") à la honte,infantilisé il est mis au même rang que la fratrie,réduit à son seul sexe il satisfait ses appétits insatiables, non respecté il n'est plus maître des décisions du foyer,culpabilisé il tombe dans la mélancolie,effacé il vit dans la clandestinité,non reconnu pour ses talents il devient paranoïaque puis combattif mais aveugle car toujours fasciné par celle dont il est dépendant il se laissera payer pour laisser sa place à un autre.

Le lecteur est ému et prend ce pauvre "petit mari" en pitié d'où le talent de Pascal Bruckner (dont chaque détail détail a été choisi très finement:ex elle est fille unique donc soumise à la pression de son père pour jouer le rôle d'un fils éventuel, il est orphelin donc en état de dépendance maternelle affective).

L'humour toujours présent fait que Mon petit mari ne tombe jamais dans le pathos...mais avec cordes et piolet, en arrive à naviguer au jugé sur un mont de Vénus des plus attirants!!!

On peut rapprocher Mon petit mari de Le divin enfant de Pascal Bruckner (qui aborde le thème de la régression), de Alice aux Pays des merveilles de Lewis Caroll (pour la régression et le côté fantastique). Mais Mon petit mari m'a surtout évoqué La Métamorphose de Franz Kafka car Léon a du mal à se détacher de ses liens mortifères, il s'enferme dans cet huis-clos et s'y laisse enfermer,il subit une transformation physique et morale (touchant à son animalité étant réduit à manger dans la gamelle du chat!).

Après lecture on s'interroge: sur l'avenir des couples, sur les chances de perénnité d'un mariage,sur les rôles de chacun dans le foyer,sur les super-womans qui font peur aux hommes et sur le fait que nul n'est indispensable dans la vie.

Un excellent livre!
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Le Divin enfant

Un roman que je relirai tant j'ai aimé l'humour de l'auteur et l'originalité de l'histoire de ce bébé que la mère veut éduquer in utéro et qui finalement, découvrant la laideur du monde, décide de s'installer définitivement dans le la douillette matrice. Un bébé au caractère bien trempé !

Ce qui a particulièrement retenu mon attention, c'est l'emploi de substituts pour désigner ce divin enfant du début à la fin du roman du roman, pas une répétition, quelle imagination ! J'ai juste trouvé la fin un peu bizarre, j' ai l'impression d'être restée sur ma faim, mais je ne vous en dis pas plus !

Lisez ce roman, vous serez étonné de ce qu'il est possible d'écrire de très surprenant pour le lecteur !
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Penser Salman Rushdie

"Penser Salman Rushdie" est un très bel hommage à l'auteur des "Versets sataniques", coordonné par Daniel Salvatore Schiffer : il est composé de 25 articles d'écrivains, philosophes, sociologues, journalistes à la gloire la liberté d'expression face au totalitarisme et à la terreur, plus particulièrement la terreur islamiste.



Il ne faut pas oublier en effet que :



- le terme "islamophobe" est un terme aux origines douteuses, car il a été créé par les Frères Musulmans et curieusement repris par les médias occidentaux ;



- Que les "versets sataniques" (terme occidental) se réfèrent bien à des versets ayant existé mais abrogés et non repris dans les éditions actuelles du Coran.



En effet, au gré de l'évolution de ses intérêts politiques et du rapport de force avec les clans adorant plusieurs dieux, Mohamed aurait accepté des compromis avec le polythéisme, inspirés par l'Ange Gabriel ; puis les aurait rejetés, toujours sous l'inspiration de l'Ange, déclarant que les versets tolérants lui avaient été inspirés par un imposteur, Satan lui-même sous les traits de Gabriel : il importait dorénavant de fricasser les infidèles.



C'est en faisant parler les anges, puis en invalidant leurs propos au gré de ses stratégies qu'il a assis sa légitimité en tant que chef de guerre et chef religieux.



On comprend bien ainsi la colère de Khomeini devant ce rappel des origines conjoncturelles du texte saint qui, si on les récuse, font de Mohamed un être faillible et susceptible de se laisser berner comme un simple mortel (qu'il est).



Fâcheux anneau de Moebius qu'il est nécessaire d'effacer de la mémoire des "croyants" politiquement soumis en le supprimant des textes officiels : on peut se demander si Rhomeini n'aurait pas mieux servi la cause de la discrétion en ne soumettant pas cette oeuvre à une publicité dont Rushdie a fait les frais.



Je ne vais pas plus loin dans mon commentaire : je ne saurais répéter ceux déjà mis en ligne par les soins de Leabhar et PatriceG.



Toute idéologie qui appelle à la haine et à l'assassinat est une idéologie mauvaise : cela semble tomber sous le sens ; encore faut-il avoir la possibilité d'y résister et de ne pas être enrôlés par lavage de cerveau ou par contrainte.



La liberté de penser génère la pluralité des opinions, éloignant ainsi les spectres redoutables des fascismes, communismes et islamismes, tous trois sous le joug de la violence, de la contrainte et de l'unanimité face à la doctrine officielle.

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La tentation de l'innocence

Quel talent ! Voici un essai passionnant et superbement écrit dont le fil conducteur est la tentation grandissante du coupable, dans le prolongement d'une pensée chrétienne qui érige l'opprimé en modèle, à usurper la position de la victime pour accaparer ses avantages, son impunité et son crédit.



L'auteur de Lune de Fiel suit ce fil pour développer ses réflexions sur notre société. Il nous parle du consumérisme, des médias, de l'humanitaire, du féminisme, du fascisme et même d'un Téléthon aux allures de rite tribal. Il présente un homme moderne capricieux et infantile, hyper-informé par les images d'une télévision qui sature sa capacité à réagir. Il pointe du stylo (euh... du clavier ?) un troupeau qui ne connaît que des droits, qui braie "Je Dépense Donc Je Suis", gavé par une société -tétine aux mains toujours pleines. Celle-ci n'a autre ambition que de lui donner tout sans lui demander rien,si ce n'est de se laisser faire. Pascal Bruckner s'interroge sur la capacité de ce système à susciter encore des réflexes de fraternité.



En effet, "comment rester le gardien de son frère quand on appartient à une famille si nombreuse et si turbulente ?", demande l'auteur. Il nous invite, à l'instar de Stéphane Hessel, à lutter contre l'assoupissement du ventre plein qui laisse les mains libres aux fascismes, et à garder une intention du sens critique.



Les références mises en avant sont variées, les analyses pertinentes, le sens de la formule remarquable. Cet essai philosophique de 278 pages a obtenu le prix Médicis en 1995. Une critique du Point le qualifiait d' "indispensable réflexion sur notre société à irresponsabilité illimitée, gangrenée par la culture de la plainte".



A lire pour des tas de bonnes raisons dont une seule vaudrait la peine.

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Les voleurs de beauté

Une jeune psychiatre désabusée voit arriver aux urgences un homme qui veut coûte que coûte garder son visage couvert. Il finit par lui dévoiler son histoire morceau par morceau.



Benjamin est un écrivain plagiaire : il puise dans l'énorme quantité de livres qu'il a lus des bribes de phrase d'écrivains célèbres pour composer son roman : son travail à lui consiste essentiellement à trouver quelques synonymes et à reconjuguer certains verbes pour que la supercherie passe inaperçue. Une jeune femme, Hélène, découvre son secret, mais loin de le dénoncer, elle le prend sous son aile, et tente de l'intégrer au beau monde et à lui redonner confiance en soi.



Sur le retour d'un voyage au ski, le couple tombe en panne dans une tempête de neige. Ils trouvent refuge dans un chalet, habité par un vieil avocat, sa femme et son domestique : si l'accueil est chaleureux le premier soir, le ton change rapidement le lendemain matin. Benjamin et Hélène sont fait prisonniers par le trio, qui exècre la beauté pour en être privé eux-mêmes, et cherche à punir cruellement les gens jugés trop beaux.



Si la première partie, sur la personnalité de Benjamin, et sur la curieuse relation de couple qui se crée avec Helène, m'a beaucoup intéressé, la suite m'a vraiment laisser de marbre. Je n'ai jamais réussi à prendre au sérieux le thème de la beauté perdue, ou de la beauté qui blesse et rend malheureux les gens qui n'y ont pas droit. La suite des évènements ne m'a pas convaincu : Benjamin abandonne Hélène aux mains de leurs ravisseurs en moins de temps qui ne faut pour le dire, il l'abandonne tout aussi facilement une fois son contrat rempli, et entre ces deux évènements, fréquente assidûment restaurant et boîte de nuit comme ordonné. Ça sonne faux, et ça ne me semble pas crédible une seule seconde.



Le premier tiers du livre a été plaisant, mais la suite s'est révélée pénible, et j'ai été content d'arriver au bout pour passer à autre chose.
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Le sacre des pantoufles : Du renoncement au..





C'est une série historique. L'auteur commence avec Oblomov de Ivan Gontcharov. Un gars qui a passé sa vie entre le lit et le canapé. Le comble a été le confinement de la pandémie. Le pantouflage de Oblomov a été choisi tandis que celui de la pandémie, imposé. Mais... est-ce qu'on a aimé ?



Pascal Bruckner a recherché dans les écrits, fiction ou pas, situations qui font que le pantouflage peut devenir une envie latente.



On ne peut ne pas parler d'internet, les téléphones portables, les réseaux sociaux, ... qui font qu'on est, en apparence en contact avec quelqu'un sans devoir sortir de son lit. Mais il y a un tas d'autres raisons : le défaitisme, la sensation de manque d'avenir, le cocooning, ...



Cette envie de rester chez soi à ne rien faire est devenue réalité avec le confinement. Possibilité de rester en pyjama toute la journée, tout en télétravaillant. Des posts dans les réseaux sociaux ont montré des situations cocasses telles le coup de la vidéo en route pendant que le télétravailleur se lève et apparaît juste en slip.



Le confinement est fini, mais il a validé le télétravail qui s'est généralisé. Avec beaucoup d'avantages aussi bien pour les employeurs que pour les employés.



Livre intéressant qui montre, parfois avec humour, que le pantouflage est, pour beaucoup, une tendance naturelle.



En effet, pour les introvertis qui ont envie ou besoin d'avoir beaucoup de moments de solitude, c'est parfait. Par contre, le risque de casser des liens sociaux, de générer un individualisme excessif, est important.
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Un bon fils

Intéressante lecture que ce livre autobiographique où Pascal Bruckner nous raconte son enfance et son passage à l'âge adulte où il eut à subir la violence et les emportements d'un père violent et antisémite. P. Bruckner nous parle aussi de son copinage intellectuel avec Alain Finkelkraut et termine son livre avec les dernières années de son père. Un témoignage très fort.
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La sagesse de l'argent

Pascal Bruckner nous explique que l'argent ce n'est pas LE MAL, comme certains Français veulent le croire.



Dans cet ouvrage il relate la perception de l'argent en comparant les US et la France. Il narre le rôle des religions dans cette perception. Cela peut intéresser celui ou celle qui ne s'est jamais penché sur le sujet.



Puis il rale contre les Français qui n'aiment pas l'argent mais veulent un état social. Il cherche à démontrer que le capitalisme a bien quelques excès mais c'est le meilleur système et que l'on ne peut s'en passer. Il se présente comme quelqu'un n'ayant pas de problèmes d'argent... mais n'étant pas riche... Ce qui peut interroger sachant qu'il a sûrement plus de moins que 95% de la population française... si remise en question, il y a, ce sont les autres qui doivent le faire. L'auteur estime clairement ne pas en avoir besoin.



Sa conclusion est que la sagesse de l'argent est d'en avoir mais de ne pas chercher à ne faire que l'accumuler. Il faut savoir le dépenser et ne pas le garder que pour soi.



C'est un essai intéressant mais très bien pensant.

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Le sacre des pantoufles : Du renoncement au..

L'essai de Bruckner, court en pages qu'on se rassure, commence et finit par une référence à Oblomov. Hum quel fumet, ya bon Oblomov ! Ben oui, maintenant que l'indolence et l'apathie des français sont bien installées, visibles, attachées comme une vieille bernique au rocher depuis des temps immémoriaux, le philosophe a tenté cette comparaison, avec un titre pareil ripoliné comme le Sacre des pantoufles, il est sûr de toucher le jackpot. Des esprits forts fulminent déjà, pensez-vous, s'en font les gorges chaudes : enfin un livre intelligent postcovid, j'entends déjà ..



Tout est ramené à soi dans cette société, même l'amour est ramené à la maison, pensez donc. Attention aux voisins acrimonieux tout de même capables de balancer à bonbonne le pôt aux roses, si ce n'est pas bonbonne qui peut débarquer à tout instant.. Oui certes le Bon coin est plus développé que le Chasseur français .. On a déjà vu les péniches où il se passait pas mal de choses quand on se partageait la muse-modèle sur la toile et même au delà. Mais revenons à Oblomov, Monsieur Gontcharov n'eût pas aimé qu'on lui chipe la vedette, il eut déjà assez souffert avec son benjamin Tourgueniev, l'incontestée coqueluche des russes de

l'époque !..Oh bien sûr il eut son quart d'heure de gloire avec Oblomov, son beau style fit mouche, comme le réalisme de sa narration !.. L'apathie et l'indolence des français, moi je veux bien. Allez dire ça il y a 1 siècle 3/4 à nos amis russes dont la population était composée aux 4/5 de paysans faméliques, hirsutes qui souffraient le martyre. Oh certes ils étaient avachis, étonnamment faibles, mais Gontcharov désignait plutôt les hobereaux ou ceux de son rang dans la bonne tradition gogolienne. Bien joué Monsieur Gontcharov, mais ce ne fut qu'une illusion ! Je ne suis pas révolutionnaire, mais il leur faudra attendre plus d' 1/2 siècle pour voir leur sort changer à condition encore de s'entendre sur la confiscation de leur révolution. Non mais, il me chauffe avec ça notre ami Bruckner : il me donne d'emblée le sentiment que le pantouflard c'est lui : il n'est même pas foutu de mettre les pieds en Russie quand il parle d'elle, à supposer que ce soit dans ses cordes, et semble bayer aux corneilles comme le plus fainéant des hommes à se bercer de propagande. "Les russes se terrent dans un trou .. les russes ivres d'esclavage..", qu'il y aille là-bas pour voir si les russes ne se remuent pas le cul pour gagner leur croute. J'aurais aimé l'y voir en période de covid si les russes ont ralenti leur activité contrairement à la France paralysée, subventionnée, à la merci de Macron ..



Il est évident que si l'on va chercher Lénine pour se faire une idée d'Oblomov, on risque d'avoir tout faux, aucun écrivain ne trouvait gràce à ses yeux, peut-être à part Tolstoï. le lavage de cerveau, il ne doit pas connaître ça de Lénine notre cher philosophe français : aller écrire qu'Oblomov était une "littérature d'avertissement" et non de divertissement, j'hallucine. Gontcharov a certes réussi une performance grâce à Oblomov, mais enfin, il fut l'homme d'un seul livre qu'il a enfanté dans la douleur. Il n'a fait qu'inventer un personnage qui n'a rien fait pour son prochain et revait d'une vie meilleure en devisant sur son canapé. "Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite autour de vous " ! Son récit est certes décrit avec une vue assez précise de la société, mais partielle, parfois même avec le nez dans le guidon, exercice de dilettante, mais jamais avec la moindre imagination : il en était dépourvu. Gontcharov n'aura pas transformé l'essai de Gogol sur les travers de la société russe tournée en farce et son salut, juste un épigone. Il faudra attendre DostoÏevski et Tolstoï pour prendre la vraie mesure des choses et extrapoler sur le ras des paquerettes d'une administration russe aux abois, toujours plus conservatrice et féodale. Même Tourgueniev fut dépassé par ces deux monstres sacrés de la littérature..
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Trois jours et trois nuits

Nouvelle proposition de lecture que ce livre improbable réunissant 14 écrivains

athées, agnostiques, ou de confession chrétienne lointaine ou enfin rapprochée. C’est dire le pari des deux éditeurs lancé à ces hommes de vivre cloîtrés trois jours à l’abbaye de Lagrasse dans l’Aude !

J’achète le livre, car je vois que les droits d’auteur sont reversés à l’ordre pour la restauration de l’abbaye, bâtiment sublime abandonné par les hommes et réhabilités en 2004 par ces chanoines devenus plâtriers, électriciens, plombiers…

Je ne m’attends pas à grand chose de nourrissant, j’y vois une simple retranscription de bavardages germanopratins.

En fait, j’ai été détrompée très rapidement : chaque auteur a quelque chose d’intelligent à nous dire, de sérieux, de profond, de drôle aussi. Chacun expose ses vues sur le mode de vie de ces 42 chanoines hors du temps. Cela les questionne tout comme le monde qu’ils maintiennent. Pas de préjugés ni de conversions, mais un éclairage particulier en fonction de la sensibilité de chacun. C’est formidable !

Mention spéciale à Pascal Bruckner, Jean-René Van der Plaetsen, Boualem Sansal et à Simon Liberati qui, dans leur genre bien différent, expriment une sensibilité au fait religieux qui interroge profondément l’homme moderne dans ce monde si vide de sens.

La dernière controverse sur ce livre tombe à plat lorsqu’on le lit vraiment : il n’y a pas d’apologie de la religion ni du rite tridentin… il se trouve juste que c’est la règle de la communauté…



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Une brève éternité

Au travers de cet essai, qui se lit avec avidité pour peu que l'on se sente concerné (et personne ne rajeunit jamais...), Pascal Bruckner met clairement au jour ses propres craintes : il ne veut pas vieillir bavant et dodelinant dans un Ehpad. "La vraie vie est ici, maintenant, tout de suite, en dépit des corvées, des contraintes, des obstacles." Non, dit-il, on ne se reposera pas "quand on sera vieux" parce que devenant vieux on peut, on doit, ce serait bien si, il faut, il n'y a pas d'autre (bonne) solution que de continuer. Tout. À vivre, quoi, en faisant avec ce qui se présente comme difficultés, et ce n'est pas plus que ça, la vieillesse, de nouvelles difficultés - mais n'en a-t-on pas à tout âge ? Elles sont simplement différentes. En cinq parties disparates soulignées de citations et de références, il aborde quelques grands thèmes liés au phénomène du vieillissement en n'occultant rien mais - et c'est là sa grande réussite - en ne plombant pas le moral. Je recommande !



"Quelles sont nos raisons de vivre à 50, 60, ou 70 ans ? Exactement les mêmes qu'à 20, 30 ou 40. L'existence reste délicieuse à ceux qui la chérissent, odieuse à ceux qui la maudissent. Et l'on peut passer d'une position à une autre dans une même période, alterner du désespoir à l'effusion. La vie, à tout âge, est un combat permanent entre la ferveur et la fatigue. il n'y a pas aucun sens à l'aventure humaine, juste une absurde et magnifique offrande.

"Je viens je ne sais d'où

Je suis je ne sais qui

Je meurs je ne sais quand

Je vais je ne sais où

Je m'étonne d'être aussi joyeux"

(Martinus von Biberach, clerc allemand, XVI° siècle)



(Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio)
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Une brève éternité

Cinquante ans. C’est l’âge charnière où l’on n’est plus tout à fait jeune, mais pas complètement vieux. C’est l’âge entre deux rives. L’âge de la sagesse, mais aussi l’âge qui nous permet, à l’heure actuelle et grâce à l’espérance de vie en constante augmentation, de prendre un nouveau départ et de ne pas se complaire ni de se déprimer dans cette phase de la vie.



C’est ce qu’a analysé avec brio Pascal Bruckner dans cet essai. Il va donner la part belle à d’importantes questions relatives à cette tranche d’âge. Finalement, qu’est-ce qui revêt le plus d’importance ? Vivre longtemps ou intensément ? Se complaire dans un quotidien bien établi ou avoir la capacité de se refaire, tant sur le plan sentimental que sur le plan laboral ?



Ce texte est passionnant. L’auteur a parsemé son récit de réflexions très pertinentes mais surtout, j’ai ressenti beaucoup de personnalité dans ses propos. En effet, ils lui sont propres et j’ai eu la sensation qu’il nous parlait de ce qu’il ressentait vraiment. C’est très appréciable, puisque parfois, j’ai tendance à trouver les essais trop impersonnels.



La plume est abordable pour tous. D’un style clair et concis, Pascal Bruckner va nous livrer ses pensées sur un sujet délicat à traiter. Il le fait avec beaucoup de brio, se servant de son expérience personnelle. Peu importe la tranche d’âge dans laquelle se trouve le lecteur, il ne pourra qu’être intéressé.



Un essai très réussi sur la cinquantaine, cette tranche d’âge charnière qui amène beaucoup de questionnements, de remises en question. L’auteur parle clairement, nous donne les clés nécessaires pour comprendre où il veut en venir. C’est réussi et passionnant.


Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Les voleurs de beauté

Ce Renaudot cru 97 est assez addictif. La préface installe un climat de suspense, où le couple Benjamin – Hélène, rentrant de ski, se retrouve bloqué dans une tempête de neige, ce qui les contraint à demander des secours aux habitants d’un chalet luxueux, où l’atmosphère est étrange. Au bout de cette préface aguicheuse, j’étais sous perfusion et j’attendais la suite de l’aventure.

Ce récit à tiroirs m’a emmenée dans l’histoire du mystérieux Benjamin, un écrivain vastement dépressif qui, le week-end du 15 Août, débarque aux urgences, caché derrière un masque anti-pollution et supplie le Dr. Ayache, de tendre l’oreille à ses confidences hallucinantes.

La teneur du roman est du type polar-fantastique, et cela parle de la « beauté », cette beauté de la jeunesse, tant recherchée par les voleurs de beauté qui en ont imaginé tout un programme. Leur raisonnement m’a abasourdie. On est dans un livre où aucun des personnages ne m’a paru agréable. Tous montrent un côté repoussoir, surtout du côté des idées qu’ils défendent. Néanmoins, ça se lit quasi d’une traite, car tous les ressorts de cette écriture sont faits pour réveiller la curiosité et pour divertir.

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