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Citations de Philip Roth (1727)


Expatriée, isolée, en rupture de ban, ne sachant plus que penser de l’essentiel dans la vie, dans un état de désarroi, de demande désespéré, cernée de toute parts par des censeurs qui voient en elle l’ennemi juré. Tout ça parce qu’elle a eu l’enthousiasme de partir en quête d’une existence bien à elle. Qu’elle a eu le courage de refuser l’image d’elle-même qu’on lui prescrivait…. Pourquoi faut-il être si désemparée ?
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Quelle bêtise d'être soi-même. Quelle inévitable imposture d'être qui que ce soit ! Chaque excès m'affaiblissait - mais que faire quand on est insatiable ?
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Ce qui l'empêche c'est qu'il est comme tout le monde - on ne comprend les choses que quand c'est fini.
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Les mots ont un sens. Il n'était pas allé au-delà de la cinquième, mon père, mais ça, il le savait. Il rangeait deux objets derrière le bar pour arbitrer les querelles entre clients: une matraque et un dictionnaire. Le dictionnaire est mon meilleur ami me disait-il. Il est de même pour moi aujourd'hui.
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For stupidity, you know, there is no cure.

(ma traduction : "Tu sais, contre la stupidité, il n'y a pas de remède")
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N'attends pas que ta main soit froide pour donner.

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Ecoute tout ce que disent les communistes sur le capitalisme, c'est vrai. Et tout ce que disent les capitalistes sur le communisme, c'est vrai. Seulement la différence, c'est que notre système [capitaliste] marche parce qu'il est fondé sur une vérité: l'égoïsme humain ; le leur marche pas parce qu'il est fondé sur un conte de fées: la fraternité humaine.
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N'attends pas que ta main soit froide pour donner.
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Le secret, si l'on veut vive dans le tumulte du monde tout en maintenant la douleur au plus bas, c'est d'entraîner autant de gens que possible dans ses illusions ; le secret, pour vivre seul ici, loin de l'agitation des imbroglios, des séductions, des attentes, et surtout à l'écart de sa propre intensité, c'est d'organiser le silence ; de considérer la plénitude du sommet de la montagne comme un capital, et le silence comme une richesse qui connaît une progression exponentielle. De considérer ce silence qui vous encercle comme un privilège acquis par choix, et d'y trouver votre seul ami intime. Le truc, pour citer Hawthorne une fois de plus, c'est de faire son miel de la "communication d'un esprit solitaire avec lui-même". Le secret, c'est de faire son miel de l'héritage de Hawthorne, des morts talentueux.
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« Je m’étais fait avoir par moi-même, au cas où tu te poserais la question. Par mes principes. Je peux pas trahir mon frère, je peux pas trahir mon métier, je peux pas trahir les déshérités de Newark. Ah non, pas moi. Moi je ne déserte pas. Moi je ne me défile pas. Que mes collègues fassent ce que bon leur semble, moi je n’abandonne pas ces jeunes Noirs. Alors moi je trahis ma femme. Je fais porter la responsabilité de mes choix par quelqu’un d’autre. C’est Doris qui a porté la responsabilité de mon civisme. C’est elle qui a été la victime de … Ecoute, on ne s’en sort pas. Quand on essaie, comme j’ai tenté de le faire de se départir des illusions flagrantes – la religion, l’idéologie, le communisme – on est encore tributaire du mythe de sa propre bonté. Voila le leurre final, celui auquel j’ai sacrifié Doris.
« Mais basta, chaque acte produit de la perte dit-il. C’est l’entropie du système
- Quel système ?
- Le système moral. ».

… On réussit à s’abstenir de trahir d’un coté, et voila qu’on trahit ailleurs. Parce que le système n’est pas statique. Parce qu’il est vivant. Parce que tout ce qui vit est en mouvement. Parce que la pureté est une pétrification. Parce que la pureté est un mensonge. Parce que sauf à être un parangon d’ascétisme comme Johnny O’Day et Jésus-Christ, on est aiguillonné par des centaines de choses. Parce que sauf à foncer dans la vie en brandissant comme un pieu une vertu ostentatoire, à la manière des Grant, sauf à entretenir le gros mensonge de la vertu ostentatoire pour justifier ce qu’on fait, il faut se demander, à longueur de temps : « Et pourquoi je fais ce que je fais ? » Et il faut se supporter soi même sans connaître la réponse.
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Je me demande si le manque poignant des parents qui fait irruption dans la vie d’un homme de cinquante-cinq ans n’est pas, en fait, la pierre de Rosette de ce manuscrit. Je me demande s’il n’y a pas eu une forme de consolation, surtout le temps que je retrouve mon équilibre, à me souvenir que lors des événements racontés ici nous étions encore tous présents, personne n’était parti, ni sur le point de partir et de disparaître pour des millions de milliards d’années. Je me demande si je n’ai pas tiré une consolation immense à me remettre dans ma propre peau au moment de ma vie où le chagrin que peut causer la mort des parents n’était pas à l’ordre du jour, où il était hors de mon champ visuel, insoupçonné, et mon propre départ inconcevable puisqu’ils constituaient une digue contre cette éventualité.

(p. 21)
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S’il n’avait pas été trop vieux pour reprendre la mer, si ses doigts n’avaient pas été inutilisables, si Morty avait vécu et si Nikki n’avait pas été folle, ou si lui n’avait pas été fou – si la guerre, la folie, la perversité, la maladie, le suicide, et la mort n’existaient pas, il était certain qu’il serait en bien meilleur état. Il avait payé le prix fort pour son art, sauf qu’il n’avait rien produit. Il avait connu toutes les souffrances de l’artiste – l’isolement, la pauvreté, le désespoir, le blocage mental et physique – et personne ne le savait et tout le monde s’en foutait. Et, bien que l’ignorance ou le manque d’intérêt des autres soit une forme de plus de la souffrance endurée par les artistes, dans son cas, cela n’avait absolument rien d’artistique.

(p. 217)
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J'étais trempé, et à présent, le sol était trempé aussi ; je m'assis sur le siège des toilettes et vis ce que c'était qu'une salle de bains : l'extrémité supérieure d'un égout.
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Les perversions caricaturales sont en passe de supplanter tous les plaisirs ordinaires que les gens apprécient dans ce pays. Aujourd’hui, on a honte d’être “refoulé”, comme on dit, alors qu’autrefois on aurait eu honte de ne pas l’être.
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Que l’être humain ait ses facettes, cela ne le surprenait pas, même s’il était toujours un peu choqué de le redécouvrir à l’occasion d’une déception. Ce qui le stupéfiait, c’était cette façon qu’avaient les gens d’arriver à épuisement, de se vider de leur substance particulière et personnelle, au terme de quoi on les voyait devenir le type même de personne qui les aurait consternés naguère. À croire que, tant qu’ils menaient des vies riches et bien remplies, ils s’écœuraient en secret ; qu’ils étaient pressés de jeter à l’égout leur santé physique et mentale, tout sens de la proportion, pour faire apparaître cet autre en eux, le vrai, qui n’était que leurre et confusion mentale. À croire qu’être bien dans sa vie pouvait tout juste arriver à quelques jeunes gens distingués par la fortune, mais s’accordait assez mal, dans le fond, avec la condition d’être humain. Curieux, vraiment.
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«  On lutte contre sa propre superficialité, son manque de profondeur, pour essayer d'arriver devant autrui sans attente irréaliste, sans cargaison de préjugés, d'espoirs, d'arrogance, ; on ne veut pas faire le tank, on laisse son canon, ses mitrailleuses et son blindage ; on arrive devant autrui sans le menacer on marche pieds nus sur ses dix orteils au lieu d'écraser la pelouse sous ses chenilles ; on arrive l'esprit ouvert, pour l'aborder d'égal à égal , d'homme à homme, comme on le disait jadis. Et, avec tout ça, on se trompe à tous les coups. Comme si on avait pas plus de cervelle qu'un tank.On se trompe avant même de rencontrer les gens, quand on imagine la rencontre avec eux ; on se trompe quand on est avec eux ; et puis quand on rentre chez soi, et qu'on raconte la rencontre à quelqu'un, on se trompe de nouveau. Or, comme la réciproque est généralement vraie, personne n'y voit que du feu, ce n'est illusion, malentendu qui confine à la farce.Pourtant, comment s'y prendre sans cette affaire si importante- les autres – qui se vide de toute la signification que nous lui supposons et sombre dans le ridicule, tant nous sommes mal équipés pour nous représenter le fonctionnement intérieur d'autrui et ses mobiles cachés ? Est-ce qu'il faut pour autant que chacun s'en aille de son côté, s'enferme dans sa tour d'ivoire, isolée de tout bruit, comme les écrivains solitaires, et fasse naître les gens à partir des mots pour postuler ensuite que ces êtres de mots sont plus vrais que les vrais, que nous massacrons tous les jours par notre ignorance ?
Le fait est que comprendre les autres n'est pas la règle, dans la vie.
L'histoire de la vie , c'est de se tromper sur leur compte, encore et encore, encore et toujours, avec acharnement et, après y avoir bien réfléchi, se tromper à nouveau.
C'est même comme ça qu'on sait qu'on est vivant : on se trompe.
Peut -être que le mieux serait de renoncer à avoir tord ou raison sur autrui, et continuer que pour la balade. Mais si vous y arrivez vous...alors vous avez de la chance »
Philip Roth. Pastorale américaine, Le paradis de la mémoire. Extrait.
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Je me suis marié une fois, à l’epoque de mes vingt ans, j’ai fait ce mariage raté que tant d’autres font, ce premier mariage raté où la vie de couple ressemble à un entraînement de commandos, mais après, j’étais bien décidé à ne pas faire le deuxième, le troisième et le quatrième mariage ratés ; après, j’étais bien décidé à ne plus jamais me laisser boucler dans la cage.
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He screamed aloud when he awakened in the night and found himself still locked inside the role of the man deprived of himself, his talent, and his place in the world, a loathsome man who was nothing more than the inventory of his defects.
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La religion, déclare-t-il, est fondée principalement sur la peur - la peur de l'inconnu, la peur de la défaite, et la peur de la mort. La peur, dit Bertrand Russell, engendre la cruauté, il n'est donc pas étonnant que cruauté et religion aillent de pair depuis des siècles. Conquérir le monde par l'intelligence, dit Russell, plutôt que d'être soumis comme des esclaves par la terreur que suscite le fait d'y vivre. Toute la conception de Dieu, conclut-il, est une conception indigne d'hommes libres.Telles sont les pensées d'un lauréat du prix Nobel...
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Philip Roth
De même qu'il est humain d'avoir un secret, il est humain de le révéler tôt ou tard.
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