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Critiques de Rick Bass (246)
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Les derniers grizzlys

Rick Bass n'a pas fini de me subjuguer avec les récits de ses expéditions au coeur de la nature. Il me mène ici par le bout du nez, ce n'est rien de le dire, à la recherche des grizzlys, considérés comme disparus dans les montagnes du Sud du Colorado... Accroché à la montagne, tous les sens en éveil, accompagné de scientifiques, chercheurs, écrivains, tous passionnés et défenseurs d'une nature sauvage, avec des moyens rudimentaires, il est à l'affut de toutes les rumeurs, ramasse la moindre déjection susceptible de contenir un seul poil de cet animal mythique, qui puisse prouver qu'il vit encore en ces lieux. Car depuis belle lurette aucun homme n'a pu l'appprocher...

L'auteur sublime la nature. A le lire, j'en fini par me demander s'il ne serait pas possible, un jour de me réveiller avec le souffle de ce grand ours dans mon oreille, comme le fait parfois mon chat ! On peut rêver ?
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Voilà un livre qui a un goût de nature writing, en mode mineur. Ce qui n'empêche pas que j'ai pris plaisir à le dévorer. De Rick Bass, je ne parviens pas à aimer les fictions, romans comme nouvelles. Je trouve qu'il n'est jamais meilleur que lorsqu'il écrit sur la nature qu'il aime et les lieux qui lui sont familiers. Winter, Sur la piste des derniers grizzlis, Colter... auxquels j'ajoute ce livre ci.



Sur la première page, Gallmeister a reproduit des extraits de critiques : la palme de la plus stupide est celle du Monde : "Raisonnable dans ses exigences comme dans ses colères, il célèbre avec talent et vitupère avec modération".



Quelle connerie ! oyez, braves gens, la nature peut bien partir en fumée, vous avez le droit de vous indigner, mais avec modération, en gens civilisés que vous êtes !!



C'est bien parce que Rick Bass prend soin de s'excuser sans cesse de défendre sa vallée que Le livre de yaak n'est pas réellement du NW. Pauvre Rick Bass, sans doute est-il fatigué par une décennie de réclamations et de protestations, peut-être craint-il d'ennuyer ses lecteurs, et on ne peut le lui reprocher tant notre société est devenu ce gros truc mou et consensuel. Certainement, les adeptes du développement durable, de l'agriculture raisonnée, de la croissance économique "verte", aimeront davantage le bouquin de Bass que moi. Et cependant, une lecture attentive permet de prendre toute la mesure du drame qui se joue dans ce petit coin d'Amérique. La déforestation menace un de ces sanctuaires sauvages qui subsiste envers et contre tout dans le Montana. Des gens y vivent, peu nombreux, menant une vie simple, éloignée de celle de la plupart de leurs contemporains (ben non, tous les américains ne se ressemblent pas...), et des animaux aussi, coyotes, grizzlis, cerfs, loups, préférant les lieux les plus reculés.



Rick Bass conte tout ceci avec une émotion non feinte. On comprend que la vallée et toutes les créatures qui y vivent lui tiennent à coeur. Il reprend sa chronique d'une vie ordinaire débutée dans Winter, mêlant des passages plein de poésie que j'ai beaucoup aimés (on se sent un peu poète face à une belle prairie, un sous-bois enchevêtré ou une rivière au clair de lune...) et des considérations écologiques sur le futur de la vallée. Et c'est là qu'on sent un déséquilibre dans le récit. J'aurai préféré, pour ma part, un gros coup de gueule contre ce système qui fait des compagnies forestières des machines à détruire la nature. Mais tant pis, je pardonne volontiers ces hésitations et atermoiements à l'écrivain parce que je le sais sincère dans sa lutte.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Le journal des cinq saisons

Un journal de bord au coeur du Montana,celui de Rick Bass, d'un janvier où le silence et la neige ensevelissent tout à un décembre où la survie s'enclenche, en passant par la boue de l'entre deux, les fluctuations cycliques du regain et la suspension de l'été estival.

Témoignage de vie "où l'âme est parfois mise à l'épreuve" mais où l'être, qu'il soit homme ou animal s'adapte.

Ode à la nature souveraine.

Célébration, galerie de portraits bonheur.

Hymne à la joie,la paix et la sérénité, puisque "Dieu est partout".

Message écologique pour préserver l'harmonie et s'en soucier avants que ses joints disjoints, elle ne s'effondre.

Une superbe leçon de vie,d'un auteur américain que je ne connaissais pas et qui vaut le détour!



"Comme le monde est étrange, avec le murmure de ses cycles, à la fois beaux et dangereux" confie Rick Bass dans Le journal des cinq saison, son propre journal de bord durant une année.

Cinq saisons?

Oui, celles qui se déroulent de janvier à décembre dans la vallée "élégante et sereine" du Yaak dans le Montana, celles qui reviennent et repartent et reviennent encore inlassablement,celle de la tempête hivernale et de "l'ensevelissement silencieux" dont la sève est prête à remonter car "rien ne dort éternellement",celle de la boue où "tout est marron" et que "la vie s'unit à la terre",celle de la lumière qui sourd et de la tendre furie des pousses,celle de l'éternel recommencement qui repose,déssèche et assèche,celle des "négociations" de la nature avec Dieu pour recevoir la pluie salvatrice.

Dieu?

Lorsque sous "la terre les choses bougent, Rick Bass, la cinquantaine s'interroge:""Quel rêveur nous a rêvé pour que nous puissions à notre tour commencer à rêver?"

Etrange rêve aborigène perdu dans la magie floconneuse qui goutte et fertilise.

Célébration de la vie. Vivaldi composerait-il son printemps aux limites du Canada, à travers bois?

"Il faut bien un Dieu quelque part?"

Rick Bass "redevient-il païen?"," se place-t-il lui au lieu de Dieu au coeur des choses?"

"Qui fait jaillir l'étincelle de paix,de joie et de vénération dans son coeur?"

Beaucoup d'interrogations d'un auteur au mitan de sa vie, qui retourne un peu sur son passé,ses propres souvenirs,pioche son bonheur au jour le jour dans son entourage familial, amical et la beauté des paysages qui l'entourent.Plénitude,joie,paix,insouciance de la vie qui s'unit à la terre,des arbres qui, un jour verdoient, un jour roussissent, des animaux qui s'accouplent, engendrent, meurrent.

Humeur mystique?

Vénération.Mais adaptation aussi, à la neige,aux silences,aux longs hivers,au manque de lumière qui engendre la dépression. Il faut alors hiberner.

Ode à la nature, ce livre est un témoignage fort, celui d'un homme émerveillé,:"Qu'est-ce qui compte le plus celui qui donne la sérénade ou celui qui l'entend?", mais Les cinq saisons délivre aussi un message écologique: "Cette harmonie commencerons nous à nous en soucier lorsque ses joints branlants s'effondreront?"

Les cinq saisons, voilà qui donne envie de découvrir le Montana et de passer dire un bonjour à cette famille Bass attachante dont la petite Lowry, après avoir questionné son père "Où est Dieu?" et avoir obtenu la réponse: "Dieu est partout!" ...sourit aux arbres.
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Winter

Un récit sous forme de journal quotidien de la vie dans le nord du Montana à l'écart de la société. C'est presque l'endroit où l'on aimerait être en ce moment... loin de tout et libre comme l'air, pas de télé pas de téléphone, pas de voisin (enfin si mais pas trop proche), des livres et la nature, quel calme !



Alors oui il y a beaucoup de partie sur la coupe du bois forcément le côté bucheron débutant de l'auteur s'en ressent dans l'écriture mais j'ai trouvé ce livre tellement dépaysant avec des descriptions de paysages et des animaux, une neige immaculée, la reconnexion à la nature, juste le strict nécessaire et finalement le bonheur.



J'aurais par contre aimé un peu plus de détail sur sa compagne et son quotidien.

Un livre court qui fait voyager.
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Rick Bass est géologue. Il décide un jour de quitter le Mississippi et de se rapprocher de la nature. Il se pose à l'extrême nord ouest du Montana , dans la vallée du Yaak.



Ce livre est un recueil de rencontres , d'anecdotes .Un plaidoyer pour la nature et contre son exploitation par les hommes . Ici les héros sont des coyotes, des grizzli, des élans ou des grouses, dont certaines doivent être fameuses :).

Il y a aussi des rencontres , avec un ancien couple d'acteurs des années trente ou la tenancière de l'épicerie de la vallée.

Il y a des attaques contre les politiciens , à la botte des entreprises qui exploitent la forêt ou construisent des routes.

Il y a un cri d'amour pour cette vallée et la nature en général.

Mais en fait, on s'ennuie assez vite devant ces élans qui n 'en n'ont pas ou ces zadistes de l'ouest américain qui balancent allegro du plomb dans le cul des grouses pour réguler l'écosystème.

Le cri d'amour est sincère, comme une grimace de The Doc après deux verres un quart :) , mais s'il peut être touchant, il ne m'a pas ému plus que ça. La lecture est cependant agréable , on y apprend deux trois trucs sur la forêt, notamment sur les incendies salutaires .

Voilà, les exploitants forestiers sont des enfoirés , les politiciens des véreux et les gentils trappeurs de bons pêcheurs et de fines gâchettes mais dans le respect des arbres , c'est cool.

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Winter

Couple du Texas, âgés tous les deux de 29ans, part s'installer dans le Montana, limite Canada. Ils vont vivre un hiver rude plein de neige comme il le souhaite. Paysage de nature et animaux sauvages. Biographie. J'avais espéré en connaître un peu plus sur leurs motivations, mais il est surtout question de descriptions de matériel (tronçonneuse, véhicules, générateur) ennuyeuses. J'en attendais tellement plus…



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Winter

Un récit sur l'installation de Rick Bass et de sa femme dans un coin perdu et en plein hiver.

Une nouvelle vie sans téléphone, sans électricité au milieu de nulle part et par des températures de -39°.

De très belles descriptions ou l'on se sent à sa place jusqu’à ressentir le froid, l'isolement, la solitude et l'essentiel d'une vie tout ce qui il y a de plus simple.

J'ai aimé ce livre pour la beauté de cette nature mais j'y est trouvé beaucoup de longueurs, une répétition sur les jours vécues qui a un peu ralenti mon coup de cœur.
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Winter

Rick Bass et sa compagne Elisabeth décident de s'installer dans une maison isolée en pleine nature dans le Montana. Ils traversent les Etats-Unis dans un camion pourri, la fleur au fusil, en fredonnant « Ma cabane au Montana, tapie au fond des bois ». Ils souhaitent faire l’expérience d’un isolement complet et d’un hiver du Nord. Ils vont être servis.

La maison dont ils assurent la garde n’a ni électricité, ni téléphone, ni chauffage central. Pour se chauffer, il faut aller couper son bois. Bass passe ses journées à débiter du bois, et ses soirées à nous en faire le récit…

Le couple attend l’hiver avec impatience et va accueillir les premières chutes de neige avec une excitation quasi psychédélique. Ils parviennent à s’acclimater au froid et à sympathiser avec les autochtones (à l’exception des concessionnaires automobiles). Le lecteur français prend conscience d’un trait de caractère commun aux provinciaux de tous les pays : rien ne les réjouit plus que de voir un « estranger » (surtout s’il est de la Région Parisienne) rater son adaptation ou échouer dans ses travaux, dans le cas de Bass, réparer une tronçonneuse. Autres indigènes mais moins bavards : la riche faune de l’Etat. L’auteur croise des wapitis, orignaux, cerfs loutres, etc.



Winter est un journal de bord dans lequel Rick Bass décrit les aléas de ce premier hiver dans une zone reculée. Le livre est très proche de celui de Sylvain Tesson, écrit vingt ans plus tard, « Dans les forêts de Sibérie », si l'on en extrait la vodka, les moujiks et les longues considérations philosophiques. Il est question dans Winter de la transformation du jeune couple. Arrivés en pionniers, ils parviennent à s’intégrer en quelques mois à un village, à un mode de vie et à des saisons plutôt rudes. Une fois le dépaysement des premières pages passé, j’ai eu beaucoup de mal à me passionner pour les préoccupations quotidiennes, que ce soit pour la courroie de distribution d’un camion ou pour la réparation d’un générateur électrique. Ces détails alourdissent le récit d'une aventure humaine pas toujours captivante.

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Les derniers grizzlys

Ce livre est un grand récit, une odyssée, un voyage qu'entreprend l'auteur mais aussi le lecteur, une magnifique quête scientifique, spirituelle...inattendue !



J'aime énormément ce que l'on appelle le nature writing un mélange d'écriture, d'aventure et toujours ce contact avec la nature : omniprésente et indomptable ! L'auteur va s'effacer face à cette grandeur. Le protagoniste principal n'est dès lors plus l'homme mais ce qui l'entoure. Il est indispensable de préciser que ce livre n'est pas un roman en soi, c'est un véritable récit qu'a vécu l'écrivain. Il se décompose en trois voyages à la recherche de ses créatures en voie de disparition. Il est possible de se demander si l'anéantissement de cette race n'est pas la métaphore de la désacralisation de notre lien avec la nature, de ce qui est essentiel et perdu à présent.



Cette quête est aussi le moyen pour Rick Bass de faire un récit très détaillé au niveau spatio-temporel, biologique tout en incluant une véritable poésie littéraire. En effet, j'ai vraiment apprécié ce mélange de sciences et de lettres, les mots sont sublimes dans ce texte et l'on se met à entrer nous-mêmes dans ce monde, dans ses montagnes. Ceci est une véritable prouesse de plume !



Au niveau des personnages Doug Peacock est de loin le plus attachant, le plus sensible. C'est celui qui à mes yeux est à l'origine de cette histoire, c'est l'aventurier qui s'identifie lui-même aux grizzlys. Je dois dire qu'il m'a manqué puisqu'il n'est présent que dans les premiers récits et ce malgré le fait que l'auteur explique que ce dernier lui manque. J'ai réellement été happé dans ce récit, je me suis plongée dans cette odyssée et je peux vous dire que c'est vraiment magnifique !



En définitive, ce livre est un Into the Wild sensationnel, je dirai que ce qui m'a manqué c'est le fait de ne pas revoir Doug dans la troisième partie du livre mais néanmoins : quel chef d’œuvre ! Encore un coup de maitre des éditions Gallmeister !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Winter

Sans vos critiques je n'aurais sans doute jamais lu ce livre, et je serais passée à côté d'une perle. A la base, ce genre de récit m'inspire peu, mais ma curiosité éveillée, il ne me restait plus qu'à passer à la lecture.

Cette installation dans une vallée perdue au seuil de l'hiver est absolument passionnante à découvrir. Et je peux vous dire que comme je viens de la faire, cette expérience (débarquée fin novembre dans ma vallée, un œil sur la réserve à bois, l'autre sur le thermomètre, et le soulagement de voir le gyrophare du chasse-neige qui vient nous tracer la route), c'est vous dire que je risquais d'être radicalement critique.

Et puis non, c'est raconté avec tellement de talent et de justesse, que je l'ai lu non-stop dans tous les moments de répit que m'a laissé l'aménagement de mon potager. Diantre, Monsieur Bass, que n'avez-vous relaté aussi cette passionnante aventure... qui, je vous l'accorde, ne peut se passer en hiver.

J'ai particulièrement apprécié la description des mises en garde des autochtones et leurs réactions face aux maladresses des nouveaux venus : que ce soit dans la vallée de Yaak ou dans le 04, même combat.

Une sacrée tranche de vie, et d'hiver. A savourer sans modération au coin du feu, ou au plus profond d'un fauteuil, pour rêver, déconnecter, ou même s'y reconnaître. Vivant et juste sont les deux mots qui s'imposent.

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Les derniers grizzlys

Rick Bass nous entraine en compagnie de Doug Peacock ( qui, je ne le savais pas, a inspiré le savoureux personnage de Hayducke à Edward Abbey ) à la trace des derniers grizzlis du Colorado.

Cette aventure est très bien écrite et on parcourt les montagnes avec eux en espérant ( et en même temps en craignant de ) croiser une de ces bêtes mythiques.

J'ai adoré ce récit qui nous plonge au cœur de la nature encore un peu sauvage et préservée de ces montagnes des San Juan.
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Les derniers grizzlys

Deuxième roman que je lis de Rick Bass.

J'aime beaucoup son écriture.

Les derniers grizzlys est bien plus facile à lire que "Toute la terre qui nous possède", moins contemplatif.

Ici, on retrouve Rick Bass, engagé dans la cause des grizzlys, la volonté de démontrer qu'ils sont toujours présents bien que peu nombreux, désirant qu'on les protège mais juste en les laissant tranquilles, en ne réduisant plus leur territoire, sans les pucer, sans intervenir en somme.

Protéger un territoire surtout avec tout ce qui se trouve dessus. Laisser la vie sauvage reprendre le pas et le grizzly en serait le symbole.

Il participe donc à des randonnées de recherches de traces pour prouver leur présence et il en profite pour décrire magnifiquement la nature et les personnes qui l'entourent et notamment Doug Peacock dont je vais m'empresser de lire le livre !

Un livre sur l'homme et son rapport à la nature, sur la joie de l'isolement et de l'éloignement de toute civilisation.

De l'humour et de la révolte. Un peu de bière et de whisky aussi.
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Winter

Après avoir vécu longtemps dans le Sud des Etats-Unis, Rick Bass décide de s'installer, avec sa compagne peintre Elisabeth, dans un ranch isolé d'une vallée reculée du Montana, à la frontière avec le Canada, pour faire l'expérience d'un vrai hiver et profiter de ce temps pour écrire un livre. Il découvre la rudesse des habitants, la beauté stupéfiante des paysages et raconte cet hiver très éprouvant dans un journal...



J'ai lu ce livre sur les conseils d'une collègue avec qui je partageais mon admiration du roman de Sylvain Tesson ("Dans les forêts de Sibérie") et qui m'a dit que celui de Rick Bass était encore meilleur et bien moins "artificiel" dans sa démarche. Il ne fait aucun doute que l'ambiance est bien plus authentique : Rick Bass et sa compagne cherchent à faire une expérience d'isolement d'"artistes" (haaa, écrire ou peindre au coin du feu quand les éléments se déchaînent tout autour!!!) mais ils s'intègrent aussi beaucoup plus à leur nouvel environnement et s'y plaisent au point de vouloir y rester un peu plus que le temps de l'hiver. Ils préparent durement les longs mois de neige, bricolent beaucoup et finalement, passent moins de temps à écrire ou peindre que prévu. Les considérations de Rick Bass sur ce premier hiver dans le Montana sont très terre-à-terre et nous plongent dans l'ambiance comme si on y était. J'ai entrepris la lecture de ce court roman au début du grand froid exprès et cela a encore ajouté à cette impression d'authenticité. Je n'ai pas retrouvé l'esprit poético-philosophique de Sylvain Tesson mais j'ai bien aimé aussi, dans un genre différent !
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Le journal des cinq saisons

Le journal des cinq saisons, où la transcription empirique, proche du relevé scientifique, d'une année passée à contempler l'exceptionnelle nature de la vallée du Yaak dans le Montana. Rick Bass prend le partie de tout collecter, afin, dit-il, "[que] les naturalistes et les hommes de science qui tomberont amoureux du Yaak en 2100 [aient] le même désir intense de pouvoir profiter d'un état des lieux fiable sur les conditions dans lesquelles se trouvait cet écosystème - les données fondamentales et la façon dont tout ça fonctionnait - en l'an 2000". Il ajoute, "j'avais imaginé - et d'ailleurs, je continue à imaginer - une expédition de plusieurs années, à moitié privée, à moitié publique, au cours de laquelle les plus grands scientifiques du pays et même du monde - spécialistes des papillons, des mammifères, des reptiles, des poissons, etc. - conduiraient des groupes de recherche saisonniers qui se rendraient sur place pour collecter et inventorier des données afin de les cartographier, en utilisant des méthodes et des protocoles aisément reproductibles".

Ne vous y trompez pas, il s'agit d'une déclaration d'amour à la vallée du Yaak, que l'auteur habite depuis 20 ans. Clinique dans son approche, il collecte la moindre information, le petit détail, allant même jusqu'à tenter de reproduire une idée du silence, du vent, du souffle opaque de cette nature. Rick Bass est un styliste, le journal des cinq saisons se parcourt donc facilement et avec grand plaisir. Malgré tout, cette approche scientifique peut sembler parfois trop poussée, même si le lecteur familier de Bass retrouvera sans mal ce souffle épique si propre à l'auteur, le texte manque cependant d'intensité, nous sommes loin de Winter (le récit de sa première installation dans le Yaak) qui offrait aux descriptions un étalage davantage tourné vers l'homme et le virage que prenait sa vie. Ici, l'amour porté au Yaak se matérialise par une domination sans partage de la chose naturelle, au détriment des explorations de la vie familiale.

C'est un livre dans lequel il faudra aimer replonger comme dans une bible du vivant, une mystique de la chose que sept milliards d'êtres humains partagent : la vie.
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L'ermite

L’ERMITE de RICK BASS

Une dizaine de nouvelles qui racontent le Montana mais pas seulement.

Rick et sa femme passent Thanksgiving avec Ann et Roger, ils sont venus en raquettes, la neige reflète des couleurs bleutées. Les bouteilles défilent et Ann se souvient de la dernière fois qu’elle a dressé un groupe de chiens pour un homme du Canada. Elle les avait ramenés elle même là bas pour faire la démonstration de leurs talents dans la chasse à la caille ou à la grouse. Pendant cette chasse ils vont se perdre dans une tempête de neige et en cassant la glace d’un lac gelé pour faire boire les chiens, l’homme va couler à pic. Ann le croit mort, mais il peut se produire d’étranges configurations avec la glace…

Amy et Billy vivent dans la vallée près d’un étang où vivent cinq cygnes. Elle était boulangère et quand elle fait encore du pain l’odeur envahit l’espace. Lui est bûcheron, vit torse nu par moins 25, une force de la nature, il coupe 2/3 mélèzes régulièrement qu’il vend pour acheter un piano à Amy qui a appris lorsqu’elle était jeune. Les années passent, Billy peu à peu oublie ce qu’il doit faire, se perd en forêt, tous s’inquiètent..,

Dave, Wilson et Artie sont dans un pickup en route pour une partie de pêche, ils vont rejoindre un guide réputé. En chemin ils se retrouvent à côté d’un bus plein de détenus enchaînés, sans se concerter, ils leur tirent la langue. Le bus les suit, ils sont terrorisés, incapables de comprendre pourquoi ils ont fait ça…

Kirby vit avec Mary Ann, ils ont deux enfants. Il travaille dans une société d’informatique, mais sa passion est ailleurs, il est pompier volontaire, il adore. Leur couple ne va pas bien mais curieusement, à chaque appel pour un incendie, au retour il raconte et les relations semblent redevenir plus harmonieuses…

Russel et Sissy partent en congés pour la Virginie, il veut revoir les endroits où il travaillait comme mineur. En chemin ils découvrent une grotte à l’entrée étroite. Russell se déshabille pour mieux passer, en bas il trouve des os, puis des rails avec un wagonnet, Sissy le rejoint. Ils se lancent, s’amusent, ils ne savent plus où ils sont, cherchent la sortie..

Jerry et Karen sont ensemble depuis presque 20 ans, l’amour a déserté progressivement, restent les sarcasmes et les réflexions acrimonieuses. Jim un copain d’armée demande à Jerry s’il pourrait lui servir de chauffeur pour une visite de contrôle suite à une opération sur la rétine. Il part donc mais le contrôle s’avère négatif et il faut réopérer…

Elle vit à 75 kilomètres de la ville, Jick tient le seul magasin, il vend tout à des prix exorbitants mais il n’y a pas vraiment le choix, il vend même des boucles de cheveux roux à elle qu’il a acheté à Walter son ex. Elle veut un enfant, elle a 37 ans, elle a entendu parler d’un biologiste qui s’est installé dans le secteur…
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Nashville chrome

J'ai été littéralement séduite dès les premiers instants de lecture et me suis régalée à suivre la vie imaginée par l'auteur d'un trio de chanteurs ayant réellement existé. Au travers de cette famille, c'est de musique dont on parle mais également de vies de famille, de couple, de femmes et d'hommes confrontés aux joies et aléas d'une vie. Je recommande.
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Winter

Rick Bass et son amie Elizabeth décident de quitter la grande ville et de s'installer quelque part dans l'Ouest américain. Ils trouvent une maison dans la vallée du Yaak River, dans le Montana. Lui est peintre, elle est écrivaine. Ils n'ont jamais vécu sans le confort. « C'est parfois tout à fait merveilleux de découvrir qu'on était dans l'erreur, qu'on est ignorant et qu'on ne sait rien, peau de balle. » (p. 22) En arrivant sur place à la mi-septembre, ils savent qu'il est déjà presque trop tard pour préparer l'hiver. Et préparer l'hiver, ça signifie avoir suffisamment de bois pour se chauffer. « Ça faisait une curieuse impression, assez effrayante, de savoir que ce phénomène qu'on appelle les grands froids est tapi là-bas dans le futur, dans les ténèbres, mais qu'il est assuré. » (p. 58) Mais le narrateur se découvre une passion sincère pour l'hiver et des aptitudes pour cette vie simple et rude. Tant pis si sa voiture n'est pas faite pour les montagnes. Tant pis s'il est difficile de manier une tronçonneuse. Rick Bass s'approprie l'hiver et l'hiver l'accueille en son sein blanc et pur. « Je n'arrive pas à croire que je suis si riche, que je récolte autant de neige. Tout ce qui tombe m'appartient, nous appartient. » (p. 79)



Cette lecture est l'illustration d'un fantasme personnel : je rêve parfois de tout lâcher, de me retirer du monde et de m'enfoncer dans l'hiver. De vivre dans une cabane, au plus près de la nature, avec deux chiens et le son du bois qui craque dans la cheminée. J'aime le froid et j'aime l'hiver. J'ai donc suivi le récit du narrateur avec passion et envie. Ce journal est une immersion totale dans la saison blanche et l'on voit arriver mars avec tristesse, car cela annonce le dégel. Impossible d'en douter, dans ce texte, l'hiver est plus qu'une saison ou une température, c'est presque un personnage, au moins une entité omniprésente. « Cette vallée fourmille de mystère, de beauté, de secrets – et pourtant elle ne livre aucune réponse. Quelquefois, je crois que cet endroit – si haut dans les montagnes, au milieu de bois si touffus – et une sorte de marche menant au ciel, le dernier endroit par où l'on passe avant d'y arriver pour de bon. » (p. 55 & 56) Si vous aimez les mois glacés, lisez ce livre et plongez dans l'hiver. Et lisez aussi Indian Creek de Pete Fromm, un autre récit de vie extrême dans l'hiver nord-américain.
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Winter

« Tant que je pourrai sortir dans le jardin et contempler les étoiles, je ne serai jamais malheureux. »



Il m’arrive souvent de nourrir le rêve de partir m’isoler sur une terre sauvage, dans un recoin de monde où la nature nous invite perpétuellement à s’abandonner à vivre. Il n’y aurait que le silence des lieux comme seule boussole, pour guider le chemin des hasards. Chaque rencontre serait source d’émerveillement ; la voix d’un mélèze solitaire, la luminescence d’une aurore, le hurlement du loup à la nuit tombée et même l’odeur du bois. Des heures, droit devant, pour écrire mes pensées et les coucher sur le papier de ma vie qui défile. Un regard furtif posé sur les années passées, non pas pour les regretter, mais pour mieux définir celles à venir. Oui, tout cela me serait suffisant pour avoir le sentiment d’avoir accompli ma vie.



Il n’y aurait que le silence des lieux comme seule boussole et seule quête possible...



« La lumière n’est rien s’il n’y a pas l’obscurité, tout autour, pour la définir. »



Rick Bass et sa femme Elizabeth ont rendu ce rêve possible en allant se terrer dans un Ranch des montagnes de la Yaak Valley, une vallée sauvage du Montana à quelques kilomètres de la frontière canadienne. L’appel d’un retour aux sources, la volonté de vivre d’essentiel. Aucune âme humaine à des kilomètres, à mille milles de toutes les terres habitées. Quelques amis pour briser la solitude, aux moments venus. Un Magasin général et le Dirty Shame Saloon pour abreuver le silence. Une terre d’abondance pour les orignaux, les cerfs, les loups, les ours, les grizzlys et toutes espèces animales qui arrivent à survivre en ces lieux. Ils furent grisés par la beauté de leur nouveau refuge. Ce qu’ils auront perdu en confort, ils l’auront gagné en liberté...



« Si le bonheur ne coûtait rien, ça ne vaudrait pas la peine de le posséder. »



Les premières neiges pointeront leur nez d’ici quelques semaines. On ressent bien à travers les mots de Rick Bass le mélange d’appréhension et d’adaptation auquel ils devront faire face. Il coupera du bois presque jour et nuit en vue de se faire une réserve pour passer l’hiver. Mélange également de curiosité fébrile, cette neige est attendue avec impatience, on le sent aussi excité qu’un enfant à la vue du premier flocon de novembre, les yeux pétillants et l’envie d’aller se rouler dans toute cette blancheur. Mais parfois aussi, les vents glacials de l’Alaska leur fouetteront le visage. Ils provoqueront la sensation de lacération sur la peau distendue.



« Tant pis s’il fait froid. La beauté en vaut la peine. »



L’humidité s’infiltrera à travers chaque interstice. Sans électricité – une seule radio à ondes courtes - les nuits seront noires et tomberont à moins 40. La voiture sera munie de sièges chauffants et de pneus d’hiver. Les tuyaux risqueront de geler et gare à vous si vous croisez Bigfoot dans les montagnes, il est sacrément plus gros qu’un grizzly en période de rut. Mais il faut s’être collé au moins une fois dans sa vie à ces lieux aux limites de la nature extrême, pour pouvoir se dire, en contrepartie, qu’il n’y a pas plus bel endroit au monde que le spectacle offert par ces forêts à perte de vue, ces lacs et glaciers, ces aurores boréales et le chant des étoiles...



« Je découvre, ici, des vérités sur moi-même. »



L’auteur, fondateur de l’Association de sauvegarde des forêts de la vallée du Yaak et écologiste américain, est visiblement préoccupé par la survie des forêts et la négligence de l’homme face à son environnement. Plusieurs passages du livre mettent en lumière sa conscience écologiste, notamment les opérations minières, les coupes à blanc et la surcombustion du bois de chauffage, sans oublier les espèces disparues.



Oui, il m’arrive souvent de nourrir le rêve de partir m’isoler sur une terre sauvage, dans un recoin de monde où la nature nous invite perpétuellement à s’abandonner à vivre. Il y aurait des forêts à perte de vue, des lacs et des glaciers et le chant des aurores. Le silence serait porteur de mille mots tendres. Puis, chemin faisant, j’irais danser sous les étoiles...



« Les bois peuvent être un peu étranges. Il faut longtemps pour avoir enfin l’impression d’être un homme des bois, mais ensuite, jamais plus on ne peut redevenir un homme des villes. » - Jim Harrison


Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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La décimation

« Nous étions les captifs de tous ceux qui nous regardaient, prisonniers dans nos propres cœurs, aussi, car nous n’avions pas seulement « perdu » notre liberté, nous y avions délibérément renoncé, lorsque nous avions fait les premiers pas pour traverser la frontière, en obéissant aux pressions stridentes de Fisher. »

En 1842, la jeune république du Texas monte une expédition pour combattre les soldats mexicains qui font des raids sur ses terres. Mais une partie de cette armée faite de bric et de broc – engagés plus ou moins volontaires, comancheros… – décide de passer la frontière pour porter la guerre au Mexique. Après quelques massacres des deux côtés de la frontière, cette troupe menée par le capitaine William Fisher est faite prisonnière par les Mexicains. Une évasion collective qui s’avère finalement un échec, les évadés se trouvant perdus sans eau dans le désert, aboutit à une sévère mesure de rétorsion. Le diezmo, la décimation du titre, consiste en un tirage au sort de haricots : un dixième des hommes environ tirant un des dix-sept haricots noirs placés parmi les cent-cinquante neuf blancs sera exécuté.

Rick Bass propulse dans ce fait historique un adolescent de quinze ans, James Alexander, et son meilleur ami, James Shepherd, jeunes garçons bercés par l’histoire d’Alamo, élevés dans l’idée de la défense de leur jeune patrie et, tout simplement, attirés par l’aventure. Vite confrontés à la dure réalité de cette expédition hasardeuse, ils se trouvent entraînés dans des événements qui les dépassent. D’un caractère indécis, James Alexander se laisse porter par les événements et ne saura jamais vraiment profiter des premières opportunités qui s’offrent à lui de quitter l’aventure. Il en paiera le prix.

Ainsi, après une première partie âpre et violente qui voit les Texans se livrer à leurs exactions et affronter l’armée mexicaine lors du massacre de Ciudad Mier, et James Shepherd perdre un bras et devenir une sorte de personnification spectrale de la conscience d’Alexander, Rick Bass passe au récit de la détention de la troupe de Fisher. Là encore la narration se fait rude : les cas de conscience, les mauvais traitements, ce diezmo inique et la manière dont les prisonniers deviennent les pièces d’un jeu d’échecs entre diplomates mexicains, texans, américains et britanniques sont contés avec cinquante ans de recul par un James Alexander qui n’a pas encore fait le deuil de la culpabilité qui l’habite depuis son engagement.

Parabole politique assumée par l’auteur qui l’a écrite au moment de l’invasion de l’Irak par les Américains en 2003, roman d’apprentissage, réflexion sur la manière dont l’Histoire dépasse bien souvent ceux qui a font, La décimation est incontestablement un western original. Et si l’on prend un véritable plaisir à cette lecture stimulante, on pourra sans doute regretter, quand bien même il s’agisse du premier roman de Bass que l’on a l’occasion de lire, que la belle écriture qui nous apparaît assez souvent ait parfois un goût d’inachevé qui laisse à penser que ce qui est un beau livre aurait pu être un grand roman.


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Toute la terre qui nous possède

Quel bonheur de retrouver Rick Bass avec ce grand roman qui est à la fois un grand récit d’aventure initiatique mais également une déclaration d'amour à une région si singulière, le sud ouest américain et le Texas en particulier. Arpenteur infatigable, observateur minutieux de la nature, Rick Bass est aussi un formidable conteur, qui mêle le merveilleux, le réalisme magique à une écriture sensible et poétique.

C'est aussi un récit autobiographique et une dénonciation des pratiques dévastatrices de l'industrie pétrolière, qu'en tant qu'ex-géologue il connaît si bien.

Rick Bass nous donne à lire certainement son meilleur livre, un vrai bonheur de lecture et la preuve, qu'il est l'un des plus grands écrivains vivants.
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