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Critiques de Rick Bass (246)
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Winter

Un livre qui donne envie de prendre son temps.

Un livre à lire au coin du feu ou sous la couette alors que la tempête souffle dehors...Ou bien, au contraire, un livre à lire dehors, au vent, dans son rocking-chair sur la terrasse mais sous une bonne couverture.

Un livre qui nous rappelle ce qui devrait être important dans notre existence, le respect de l'autre - homme ou bête, le plaisir éprouvé en réalisant des choses utiles, en rendant service.



Un instant de bien être dans un monde qui a trop accéléré au mépris des conducteurs comme des piétons.
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Winter

Immersion totale dans le Nord des Etats-Unis où un écrivain s'installe en pleine forêt avec sa femme, changement radical de vie et nouveau défi. C'est très bien écrit et décrit surtout, j'avais vraiment l'impression d'y être. Ce roman se construit comme un journal de vie durant toute la période de l'hiver. La neige, le froid, les buches de bois qui craquent dans le poêle, les odeurs...c'était très très immersif. J'ai beaucoup aimé. Le seul point négatif c'est finalement la redondance de certaines scènes notamment celle où l'auteur coup du bois (qui est certes la principale activité du coin), peut-être un poil trop long pour moi mais une bonne expérience de lecture.
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Winter

Winter est un livre dans lequel Rick Bass relate son installation dans un lieu isolé, près de la frontière Canadienne, avec son épouse et ses deux chiens. Le livre est tourné sous forme de journal, qu’on suit jour après jour.



On assiste tout d’abord à leur recherche du lieu idéal, dans lequel ils pourraient travailler en toute tranquillité : écrire pour lui et peindre pour elle. Ils trouvent alors une maison très isolée, presque sans confort, sans électricité et sans téléphone (et sans aucun autre moyen de communiquer avec le monde extérieur qu’avec une petite radio que presque personne ne peut capter). Ils s’installent au mois de Septembre et doivent préparer l’arriver de l’hiver, qui peut être très rude dans cette région. Ils vont alors apprendre à vivre à la dure et vont commencer à comprendre comment le reste des habitants de la Vallée (qui sont tout de même très peu) arrive à s’organiser durant cette période, où ils sont encore plus coupé du monde que d’ordinaire.



Les descriptions de l’auteur sont vraiment magnifiques, on se croirait presque dans les montagnes avec lui, et voir les paysages blancs et glacés qu’il est en train de voir. On croirait presque aussi entendre les différents bruits d’animaux, et voir leurs traces dans la neige. On ressent bien l’ambiance particulière du lieu et le froid ambiant qui est toujours présent. On voit que c’est tout d’abord un challenge pour lui-même, d’arriver à vivre dans des conditions difficiles, et c’est aussi un challenge de convaincre les autres habitants de la Vallée qu’il peut préparer l’hiver et y survivre : qu’il n’est pas seulement un jeune blanc bec de la ville qui est là pour essayer de nouvelles choses.



Mais comme je l’ai déjà dis, le livre est écrit sous forme de journal, on ne suis donc pas une sorte d’aventure et il n’y a pas vraiment de trame principale, si ce n’est que Rick Bass et sa femme prépare l’hiver, et je pense que cette forme m’a un peu gênée. Leurs activités sont essentiellement les mêmes tout au long du livre (ce qui est normal, mais passer des pages et des pages sur la manière de couper du bois et d’avoir des parties du manuel d’utilisation d’une tronçonneuse… je n’ai pas accroché malheureusement). Les paragraphes au court d’une journée, se succèdent rapidement, mais n’ont pas forcément de rapport les uns avec les autres. C’est un peu difficile de suivre le fil de la pensée de l’auteur parfois.



Le message que Rick Bass véhicule est tout de même très beau, il veut retourner à l’essentiel et se couper du monde hypocrite. Il veut retrouver les bases et profiter du moment présent, sans se préoccuper des petits problèmes. C’est un moyen de trouver son véritable soi, et j’ai trouvé sa manière de décrire cela très beau et très intéressant.
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Toute la terre qui nous possède

Un roman très original dont l’action se passe essentiellement dans le désert du sud Texas. Autour du lac salé Juan-Cordona, piège miroitant où viennent mourir hommes et bêtes, une famille de sauniers amasse le sel. Un jeune géologue en compagnie d’une jeune femme obsédée par la peur de perdre sa beauté arpente le désert à la recherche de fossiles et dresse des cartes du sous-sol pour localiser des gisements de pétrole et de gaz. Un chercheur de trésor collectionne les os et les crânes des colons qui se sont perdus dans ce milieu hostile.

Un éléphant surgit au bord du lac, à bout de force, complètement déshydraté. Dans ce désert, où seule la nuit apporte un peu de fraîcheur, rien ne vient étancher la soif des hommes. Seule la mort vient figer leur quête d’absolu, comme ces squelettes pris au piège du lac salé.

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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Plaidoyer écologique et humaniste dans lequel Rick Bass met en lumière la beauté et le danger qui menacent la vallée du Yaak. Avec une écriture belle et lyrique, au rythme de chroniques simples il dénonce la voracité et l'avidité des compagnies forestières qui détruisent une nature unique. Un combat inégal.
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Winter

Je crois que je me suis tout de suite sentie assez proche de la démarche de Rick et de sa compagne. Cette volonté de retrouver du calme, d'être proche de la nature, de vivre plus simplement, isolé de l'agitation du monde contemporain, fort peu propice à la création (il est écrivain et elle est peintre). Ils sont également motivés par le fait qu'ils n'ont que bien peu de sources de revenus. Ils ne sont pas criblés de dettes, mais n'ont point un sous valide d'avance. Ce sont de doux rêveurs qui ont toutefois la tête bien posée sur les épaules (comment cela c'est un peu contradictoire ce que j'écris ? Mais pas du tout !) et qui se doutent bien que ce ne sera pas une aventure facile, qu'il leur faudra retrousser leurs manches et y aller au niveau de l'huile de coude !



Ils ont en tête déjà une idée assez précise de ce qu'ils recherchent comme lieu pour s'installer. Ils ont parcouru bien des routes, des Etats. La notion de distance est faussée par les différences qui existent entre notre petite France et l'immensité des Etats-Unis. Les kilomètres s'enchainent à un rythme qui ferait sans doute bien trop peur à un européen, mais pas à ce jeune couple d'Américains.

Outre le fait qu'ils ne tombent pas "amoureux" des mêmes lieux, leur manque de fond pose indéniablement problème. Déjà à l'époque (le livre remonte à quelques années quand même), il n'était pas si facile, même armé de la meilleure des volontés, de s'installer. La société américaine en avance sur nous, sur le côté consumériste, leur bloque le passage et ce d'autant plus qu'ils ont quelques exigences, des critères larges, mais précis.



"Winter" est donc le récit sous forme de journal (intime, mais pas tant que cela) d'une aventure humaine au bout du monde, en montagne, dans la forêt.

Rick et Elisabeth vont retrouver une petite poignée de personnes qui ont fait les mêmes choix qu'eux (pour d'autres raisons, toutes assez personnelles). Le choix d'être isolé en plein hiver, sans électricité, sans téléphone à la maison, sans tout le confort moderne pour affronter une nature magnifique, mais rude également.

"Winter" est un journal de l'hiver et divers. Tous les thèmes possibles seront abordés :

- Rick nous parlera de la Nature, de sa beauté, de sa richesse passée, présente et future.

- Rick nous évoquera ses difficultés, celles de sa compagne car les conditions sont parfois (souvent) plus compliquées qu'il n'y parait. Ils sont arrivés assez tard dans la saison et se préparer à passer l'hiver n'est pas une mince affaire.

- Rick abordera l'évolution de sa façon de penser, de percevoir le monde extérieur, mais aussi les changement physiques qui se sont opérés sur sa silhouette (travail de force, période d'inactivité…)

- Rick nous parlera de ses "voisins", de leurs façons de vivre, de comprendre les évènements…

etc…



La richesse de la vie, de toute une vie est partout. La "monnaie" change en fonction du lieu où nous sommes, mais au fond, on est toujours riche de ce qui nous entoure. Et on ne peut jamais manquer de ce que l'on ne connait pas. J'aime beaucoup cette vérité. Elle est simple, mais tellement authentique comme les expériences vécues par nos anciens. Rick d'ailleurs en parle encore mieux que moi en écrivant ceci :

"Une vieille femme, que tout le monde appelle Grand-Maman, a vécu ici toute sa vie. Quatre-vingts ans dans la vallée du Yaak River. Quand on songe à tout ce qu'elle a raté ! Mais quand on songe aussi à tout ce qu'elle vu et que le reste du monde a raté. Personne ne peut tout avoir, quel que soit l'endroit où il se trouve."

Ne pas être à la pointe, raté des évènements, est-ce pour autant rater sa vie ? Rien n'est moins certain ! Le progrès n'est véritablement profitable que s'il apporte un plus réel et pas seulement de façade comme c'est hélas le cas le plus souvent avec toutes ces nouveautés qui envahissent les boutiques, puis ensuite nos étagères, nos armoires…

On peut trouver une certaine approche écologique avant l'heure (de sa mode dans les médias), mais rien n'est militant, toutes les remarques sont d'ordre personnel. Rick Bass fait des constats, parle et énonce les faits avec ce qui me semble être du bon sens.



"C'est un pays de lenteur. Un pays d'il y a longtemps. On apprend plus facilement certaines choses quand on les regarde arriver au ralenti." Aujourd'hui, nous sommes toujours pressé, pour faire quoi ? Pour quelles bonnes raisons ? En sortons-nous grandis ? Plus heureux ? Encore une fois, rien n'est moins sûre.

J'étais il y a encore peu de temps une véritable citadine et j'apprécie encore tous les plaisirs dont on peut jouir dans une belle et grande ville, cependant de plus en plus, je ressens le besoin de m'isoler, de renouer avec la nature, sa tranquillité, son silence seulement apparent.

J'envie donc l'expérience qu'à pu mener Rick et sa compagne même si tout n'était pas idyllique. Les difficultés, c'est aussi ce qui vous fait apprécier les bonnes choses.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Les derniers grizzlys

On pourrait y voir une sorte de triangle amoureux littéraire entre trois écrivains majeurs des Etats-Unis, du moins un triangle où l’amitié tisse des liens indéfectibles. On peut y voir aussi une série, une saga littéraire, involontaire, indirecte et pourtant évidente dans ses ramifications.



Edward ABBEY avait commis deux romans - « Le gang de la clé à molette » qui eut pour suite « Le retour du gang » -, dont le héros, un certain George Hayduke, est directement inspiré d’un proche de ABBEY et lui-même écrivain à ses heures perdues : Doug PEACOCK. Puis ce même PEACOCK écrit le somptueux « Une guerre dans la tête » (devenu récemment en version poche « Marcher vers l’horizon »), qui est en partie une biographie de Edward ABBEY. Doug PEACOCK revenant brièvement sur son amitié avec ABBEY dans « Mes années grizzly », ouvrage dans lequel il fait part de sa passion pour les grizzlys qu’il observe six mois de l’année depuis longtemps.



En 2010 sort chez Gallmeister « Les années grizzlys » de Rick BASS. S’il y est bien sûr question de ce gros ours fascinant, BASS met également en scène la silhouette de l’un de ses amis qui lui a beaucoup appris sur le sujet : Doug PEACOCK. On peut même y voir comme une esquisse de biographie tendre mais sans fioritures (ah ! le caractère volcanique de Doug !). La boucle littéraire est bouclée et ce pentagone livresque pourrait presque ne faire qu’un unique gros volume.



Dans cet essai dynamique et profondément ancré dans la tradition pour la défense de la nature sauvage et en particulier des ours grizzlys, on apprend beaucoup de choses. Déjà, que sieur PEACOCK est un expert en mycologie en plus d’être un spécialiste des grizzlys. Puis grâce aux recherches incessantes de BASS et de ses amis, le quotidien des grizzlys nous est en partie révélé.



Mais l’utilité de ce livre est ailleurs. Officiellement, le dernier grizzly a été abattu dans le Colorado à la fin des années 70. Mais BASS et quelques autres – dont PEACOCK - sont persuadés que ce mammifère subsiste dans certains coins reculés. Il faut à tout prix démontrer que le grizzly n’a pas disparu, afin de le protéger, notamment de son prédateur principal : l’homme. « Une politique non interventionniste contribuerait plus efficacement que n’importe quelle autre à la préservation des grizzlys. Si nous trouvons les ours – quand nous les trouverons -, nous devrons faire demi-tour et nous en aller. Nous devrons leur laisser le plus d’espace et le plus de calme possibles autour de leur territoire, et puis retenir notre souffle en espérant qu’ils s’en sortiront, qu’ils arriveront à survivre et à se reproduire, comme lorsqu’on place des brindilles sur des braises pour essayer d’en tirer des flammes ».



BASS dresse le bilan ainsi que l’historique des derniers grizzlys sur le territoire du Colorado ou à proximité, pointe d’un doigt révolté l’acharnement humain, tout en précisant avec méticulosité le mode et les lieux de vie de ce gros ours noir. Le récit est passionnant de bout en bout, fascinant. BASS observe les mammifères au plus près, avec ce diable de boule de nerfs de PEACOCK à ses côtés, qui le guide, le conseille, s’emporte contre la connerie humaine.



Un travail de fourmi s’offre à la joyeuse équipe : retrouver des preuves de l’existence du grizzly, fussent-elles minimes : des poils dans des barbelés, ou même dans les excréments des ursidés, méthode ancestrale mais qui a fait ses preuves. Le héros de ce livre se nomme cependant Grands espaces, que l’auteur dépeint avec maestria.



Le texte se fait prophétie : « Si nous parvenons à modifier nos comportements à l’égard de la terre, tous les autres abus de pouvoir dans la société laisseront apparaître qu’ils obéissent à un même schéma, qu’ils suivent un modèle commun, que nous pourrons alors réorienter ». Car dans ces recherches, c’est une partie de la survie de l’humanité qui se joue, ni plus ni moins.



BASS voit en la prolifération des cerfs un danger imminent pour l’équilibre de l’écosystème. Il s’en explique. Il offre une philosophie fort convaincante des bienfaits de la marche à pied en solitaire : « J’aime marcher seul. C’est aussi différent de la marche avec un ami que, disons, soulever des rochers est différent de soulever des haltères. On pense à de tout autres choses. Votre propre rythme et le rythme du jour ne sont plus les mêmes. Marcher seul me donne le sentiment d’être « ailleurs », comme détaché. Et j’aime la façon dont une belle journée s’étire en longueur quand on en dispose pour soi seul. On peut y gravir la pente la plus raide à son propre rythme ». Car BASS aime être seul, lui réfugié au fond de la vallée du Yaak dans le Montana avec toute sa petite famille, a pourtant besoin d’encore plus de solitude. Pour méditer, envisager des actions de protection.



Dans ce récit la présence de ABBEY, quoique furtive, est bien réelle. ABBEY apparaît comme le grand-père spirituel de toute cette génération d’écrivain écolo-radicaux des grands espaces, ces têtes brûlées qui n’hésitent pas à se mettre en danger pour nous rapporter ne serait-ce que par des indices minimes (mais ô combien indispensables !) d’une forme de vie dans la nature, ils sont des princes de l’environnement. Un livre militant comme celui-ci vient à point nommé dans un monde où l’on se sent désunis devant la catastrophe environnementale en cours. Livre salutaire donc, accessible, distillant des pointes d’humour, mais qui est surtout une ode à la nature toute puissante, un hommage immense. Il me paraît nécessaire de le lire peu avant ou peu après « Mes années grizzly » de PEACOCK car ils peuvent être vus comme des frères jumeaux littéraires, et aucune phrase, aucune ligne de ces deux ouvrages n’est superficielle. « Les derniers grizzlys » est sorti chez Gallmeister en 2010.



« Nous avons vécu dans les villes. Mais c’est ici, dans les montagnes que nous voulons être. Circuler parmi des étrangers et passer notre temps avec du béton sous les pieds alors qu’il ne nous reste peut-être plus que quelques années ne nous semble pas une perspective attrayante ».



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Winter

Le récit dans ce livre prends la forme d'un journal de bord où l'on est embarqué en immersion dans une terre lointaine et isolée du monde des villes.

L'auteur nous partage son quotidien où le devoir de couper et d'emmagasiner du bois est le nerf principal de ses journées, il faut dire qu'il a emménagé avec sa compagne dans le Montana à l'automne et que la préoccupation de tous reste l'hiver qui arrive et dont les températures sont très coupantes (jusqu'à moins trente...)

L'hiver exerce sur lui une lente métamorphose où il a le sentiment de se dépouiller pour aller droit à l'essentiel et un à sentiment de liberté grisant.

Loin de le déprimer, l'isolement agit comme une protection envers le reste du monde.



Un récit qui fait la part belle à la nature et on y lit beaucoup de choses sur les créatures des bois , et sur les différentes espèces d'arbres.



J'ai aimé l'accompagner dans cette lenteur et ce retour aux choses simple.

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Winter

Qui n'a pas affronté l'hiver dans la vallée du Yaak, dans le Montana, ne sait pas ce qu'est le froid. C'est l'impression qui perdure à la lecture de "Winter" de Rick Bass. A l'âge de 22 ans, lui et son épouse décident de s'y installer, depuis leur Texas natal. Ce journal est le compte rendu de leur expérience, de la nature sauvage qu'ils apprennent à connaître au fil des saisons avant que l'hiver, ses moins vingt degrés et ses tonnes de neige ne viennent balayer tous leurs repères. J'ai passé un très bon moment en la compagnie de ces gens qui ont choisi un cadre grandiose mais aussi terrible pour y vivre. Rick Bass, que j'avais déjà rencontré grâce à "le ciel, les étoiles, le monde sauvage" (recueil de nouvelles à découvrir!) est décidément un des écrivains phares des grands espaces et de la nature.
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Le journal des cinq saisons

Notre héros est ici la vallée du Yaak, dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, à la frontière canadienne, l’une des dernières régions « intactes ». Et l’on la suivra au fil des mois, de janvier à décembre.

L’auteur, biologiste, géologue et écrivain, a décidé de s’y retirer il y a une vingtaine d’années et nous emmène assister au réveil de la nature après le long et neigeux hiver de ces régions, écouter le piaillement du retour pimpant des oiseaux migrateurs, observer le ballet des papillons multicolores dans les champs fleuris, trembler lors des incendies de forêts allumés par des orages violents, traquer le cerf dans les brumes automnales, …

En filigrane, on lira aussi une critique de l’approche mercantile de ces derniers espaces sauvages (exploitation forestière et minière, tourisme, …) et un questionnement sur la place et le rôle de l’homme sur terre. Cette ode magnifique est empreinte d’émerveillement, de respect, voire d’une certaine religiosité pour la beauté et l’ingéniosité de la nature.

C’est aussi un livre à l’image de cette région, rude parfois et qui se découvre petit à petit, qui se savoure avec patience et persévérance. Les 100 premières pages sont particulièrement lentes, voire pesantes, en phase avec les mois d’hiver qui y sont décrits, longs, monotones et tristes. Mais après ce passage, l’écriture est plus légère et on prend un véritable plaisir à la lecture.

Dans le même registre, « une année à la campagne » de Sue Hubbell sera plus facile et plus accessible. Mais plus léger aussi.

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Nashville chrome

Consciente que Nashville Chrome est un roman, je m'engage dans la lecture d'une histoire qui me paraît rapidement remarquable. Qui ne serait pas curieux de découvrir des contemporains des Beatles, de Johnny Cash ou d'Elvis dont l'impact et l'influence, non seulement sur la Country Music mais sur le développement de la Pop (oh eh, on ne râle pas, je le dis sans honte, je considère les Beatles comme les Maîtres de la Pop) ou du Rock, ont été aussi remarquable que le fait que leur disparition de la surface de la Célébrité.



Mais voilà, l'écriture de Rick Bass est sublime, poétique et une réflexion en elle-même sur le destin, l'environnement et son influence ainsi que celle de la famille, la solitude bien sûr, ici personnifiée par Maxine, l'aînée des Browns poussée par la force extrême de son talent, son don. Cette plume, elle rend trouble et confuse la frontière entre fiction et réalité, et y ajoute une dimension tragique et terrible.



Au-delà du témoignage sur la pauvreté rurale de la Grande Dépression, sur l'industrie musicale impitoyable des fifties & sixties et de la naissance de la grosse machine que l'on connaît aujourd'hui, Nashville Chrome m'a enveloppée d'un tourbillon d'émotions, sur fond des bois et marécages de Poplar Creek, de l'Arkansas et d'autres paysages spectaculaires de la Nature étasunienne.

Un livre surprenant dont la lenteur et la chronologie non-linéaire recèlent une véritable profondeur.



Rick Bass renvoie à Looking Back to See de Maxine Brown pour discerner la réalité de sa fiction, et me voilà envisageant d'ajouter un nouveau livre à ma liste déjà bien longue...
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L'ermite

Le quatrième de couverture synthétise bien les nouvelles dans ce petit livre. Avec Thomas MacGuane ou Jim Harrison, Rick Bass fait partie d'une sorte de courant de romanciers américains qui décrivent un pays et un esprit qu'on ne connaît pas, qu'on n'imagine pas au travers des médias de masse (télévision, Internet...) On peut toutefois rencontrer cet imaginaire hétéroclite dans les peintures d'Edward Hopper ou encore dans les films de Wim Wenders (voir Paris Texas).

On dirait qu'il souffle un vent frais de cette écriture. Les personnages sont étonnants, attachants, proches de nous tout en étant hors normes. Les histoires peuvent sembler parfois dramatiques et pourtant on sent un espoir courir dans chacune, sans chercher à tendre vers le happy end traditionnel (lire par exemple "Les cygnes"). Enfin l'écriture claire et raffinée nous fait pénétrer dans son univers riche et porte en nous des émotions profondes qu'on ne trouve pas dans notre littérature française.

Ajoutons à cela une proximité à l'environnement presque inimaginable chez les Américains. Mais pas seulement l'environnement naturel (magnifié ici) parce qu'on est au Montana, au Canada ou encore dans le Mississippi, quoi que nous ne visitons pas du tout les milieux urbains. Non nous sommes dans l'environnement proche de l'homme : rivières/pêche, montagne/solitude, forêts/bucherons, grotte/labyrinthe, incendie d'immeuble/pompiers. Personnellement c'est la nouvelle "Les cygnes" qui m'a le plus marqué : un cadre naturel splendide, l'amour, un fin tragique mais belle et pleine de sens. Attention aux âmes sensibles !

J'ai commencé à lire Rick Bass il y a une bonne dizaine d'année, et je dois dire que je n'ai jamais été déçu. A lire aussi "Platte river", "Dans les Monts Loyauté".
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Cher Rick Bass,







La lecture de Sur la piste des derniers grizzlis m'avait donné envie de découvrir vos autres écrits (quelqu'un qui habite le Montana, est publié en Nature Writing chez Gallmeister et connaît Doug Peacock ne peut que me plaire).







Vous l'aimez, cette vallée de Yaak où vous et votre famille résidez depuis vingt ans. Vous vous battez sans cesse depuis des années pour cet écrin de nature abritant arbres et animaux sauvages, menacé par les coupes des forestiers, et pas encore reconnu zone protégée.







Vous décrivez joliment vos promenades, vos rencontres avec coyotes, grizzlis, cerfs, vous évoquez les figures marquantes de la population humaine (150 habitants seulement), vous dressez un tableau de cette vie rude dans un coin isolé. Vous expliquez clairement l'utilité des loups pour la forêt,celle des incendies, et l'inutilité des coupes forestières insensées. Vous mettez en lumière comment tout, des bactéries aux cerfs, en passant par un insecte particulier, concourt à la vie et au renouvellement de la forêt.







Mais que vos chapitres sont d'inégal intérêt, que de redites, que de délayages! Et surtout que cela m'agaçait, cette utilisation du mot magie. Oui, j'aime la nature, m'y promener, observer faune et flore, je freine quand un écureuil traverse la route, je m'arrête pour observer les chevreuils et (mais là c'est préférable pour la carosserie) laisser traverser les sangliers. Ma seule arme est l'appareil photo, j'admire aussi avec les yeux, mais pour moi il n'y a pas de magie, d'ondes, de vibrations. Trop terre à terre?







Sans rancune, bien sûr. Espérant continuer à lire vos écrits et fouler un jour la terre du Montana, je vous souhaite de couler des jours heureux dans votre vallée enfin protégée.







Signé : Keisha



PS Vous vous rendez compte, vous m'avez conduite à dire du mal d'une parution nature writing Gallmeister... J'adopte profil bas et prends le sac et la cendre.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Lorsque Rick Bass achève ce recueil de chroniques en 2007, il vit depuis 20 ans dans la vallée du Yaak dans le Montana.

Et c’est à cette vallée, à ses habitants mais surtout aux animaux et arbres qui l’habitent qu’il consacre ce recueil.

Il raconte son quotidien, l’isolement et l’éloignement de tout, troublés uniquement par le livreur UPS, ses voisins rares mais sur qui on doit pouvoir compter, sa décision de s’installer avec sa compagne et d’avoir deux filles dans cet endroit beau mais peu accueillant.

Il dit aussi pourquoi et comment il a choisi de se battre pour sauver cette vallée et les forêts des coupes à blanc des forestiers.

Parce que laisser faire la nature, sur quelques parcelles, c’est assurer l’équilibre et la possibilité de rester vivre dans la vallée en harmonie avec elle.

Beaucoup de sujets très intéressants dans ce livre. Rick Bass ne fait pas d’angélisme, il sait que « sa » vallée est vouée à accueillir plus de touristes, de routes, d’activités économiques mais il prône la mesure, avec talent et poésie, pour respecter ce qui doit l’être.

Traduction Camille Fort -Cantoni
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Sur la route et en cuisine avec mes héros

Il m’arrive rarement de commencer un livre puis de le reposer et en prendre un autre, et c’est pourtant ce que j’ai fait avant de trouver mon bonheur avec celui-ci. Je m’y attendais, mais je pensais le savourer, en lisant chaque chapitre calmement, mais une fois dedans, comme un bon gueuleton, impossible de m’arrêter !



Mais bon, c’était couru d’avance – Rick Bass qui décide de partir, casseroles en main, à la rencontre de ses héros littéraires pour leur cuisiner un bon repas, tout cela ne pouvait que me plaire. Encore plus, lorsque que l’auteur est originaire du Montana (♥) et qu’il aime les auteurs que j’aime (Jim Harrison ♥, Thomas McGuane…) et qu’il projette aussi de se rendre dans le Sud, le Mississippi précisément (O’Connor, Faulkner, Larry Brown). Car l’auteur navigue entre les auteurs encore de ce monde et les fantômes et tout du long, je pense à ce cher Jim, qui mourra trois semaines après la fin du voyage de Rick. Parce qu’il est impossible de penser à un ragoût d’élan, une tarte à la rhubarbe et une bonne bouteille de vin, sans penser à ce cher Jim !

Rick Bass est un auteur que je connais mal, j’ai eu plusieurs de ses livres entre les mains, et étrangement je n’ai jamais osé les lire. Quand je sais qu’il a eu le déclic de sa vocation en lisant les premiers paragraphes de Légendes d’automne, je me demande bien ce qui pouvait me retenir ? Mais Rick est un grand timide, qui vit au fin fond du Montana, caché dans sa vallée (d’ailleurs, son voisin, Peter Matthiessen, vit de l’autre côté de cette vallée). Rick se raconte et c’est tellement bon. Comment décide-t-on de devenir écrivain ? Et pourquoi aller voir tous ces auteurs, amis ou pas, qui vous ont marqué et guidé ? Peut-être parce que le temps passe, Rick a la cinquantaine et certains sont malades, d’ailleurs trois d’entre eux décèderont peu après. Et puis Rick a déjà perdu Larry Brown ou Denis Johnson, mort prématurément de manière brutale.



Quand Rick confie sa jeunesse et sa tentative malheureuse de dénicher un job de jardinier chez Eudora Welty, l’auteure sudiste dont il vénère les nouvelles, c’est terriblement drôle et touchant. Car le jeune homme avait déjà un vrai métier, mais qu’importe la passion nous donne des ailes. L’amour et la confiance lui permettront de se lancer et d’être publié. En quittant le Sud pour le Montana, il ira à la rencontre d’autres auteurs avec qui il partagera la passion de la chasse, de la pêche et de bons gueuletons. Mais le grand timide aura une vie bien casanière, une femme et deux filles. Il regardera de la loin ses auteurs fétiches plonger dans la drogue ou l’alcool, et s’en sortir miraculeusement. Il est fan, comme nous mais plus chanceux.

(la suite sur mon blog)
Lien : http://www.lanuitjemens.com/..
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Les derniers grizzlys

Moins technique que "Mes années grizzly" de Doug Peacock, mais sans doute plus vivant par la variété des situations qui s'enchaînent à la recherche de la preuve de la présence de grizzlies dans les montagnes San Juan au Colorado. Doug est présent dans cette aventure et c'est un réel plaisir de cheminer avec eux. Présence aussi de l'ambiance nature avec les bivouacs du soir et les causeries ou méditations qui les accompagnent. Pour les amoureux de ce qu'il reste encore de nature sauvage cette quête du grizzly est une perle.
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Toute la terre qui nous possède

En quête de l'absolu, on ne trouve que soi-même. L'abîme temporel qui habite la géologie nous rend plus humble. Il est difficile de comparer la durée de vie d'un homme avec la lente construction de notre Terre, il est facile de se perdre en chemin. La nature se construit en permanence, elle était là avant nous, elle sera encore là après. Les personnages de ce roman perçoivent confusément qu'ils se trompent de combat. Leurs destins divergent, les uns s'y brûlent, les autres trouvent chez les autres des raisons de vivre, modestement, dans une quête à l'échelle humaine.

Satisfaire ses besoins immédiats en sacrifiant ce qui a mis des milliers d'années à se former est d'une actualité brûlante. Ce roman n'a rien d'une fable écologique mais il nous renvoie à notre cécité sur un mode de vie sans avenir. En puisant sans retenue dans les entrailles de la Terre, nous creusons notre propre tombe. Le temps nous est compté et le pétrole de demain n'existe pas encore pour satisfaire les générations de demain, si elles existent. Ce livre révèle une dichotomie mortifère: le temps géologique n'est pas le temps de l'Homme. Nous avons besoin de la Terre, elle n'a pas besoin de nous.

A méditer.
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Oil notes

Mes camarades d'université qui n'ont aucune idée du contenu de mes lectures, en en voyant uniquement les titres en passant, se sont probablement dressé un portrait absurde de moi. J'imagine parfois leurs pensées: "La pêche à la truite aux USA? Le livre du yak? Désert solitaire? Petit oiseau? Et maintenant des notes sur l'huile? Et puis quoi encore? Les recettes aux poivrons rouges des bisons cuisiniers de Sibérie?"

Tout ça pour présenter ma lecture de Oil Notes de Rick Bass, me direz-vous. Oui, j'ai tendance à passer du grand-duc au bison dans mes lectures. Mais le fil conducteur du moment est reste le Nature Writing des États-Unis....

Donc Oil Notes est bel est bien dans le thème. Quoi que... les dix premières pages m'ont laissée quelque peu interloquée. Je savais bien que Rick Bass était géologue et avait pratiqué son art dans la recherche du pétrole. Mais j'avoue c'est le sourcil froncé que je rentrée dans le sujet.

La forme de ce petit tome semble prendre la forme des recherches de Bass à l'époque, d'un terrain à l'autre, d'une strate à l'autre, des "notes" d'apparences sans lien entrecoupées de petits bonheurs amoureux avec Elizabeth, sa future femme qui semble sans cesse en mouvement et refuse de se laisser saisir complètement, d'instants et de détails de la nature, de chiens croqués et de multiples incidents automobiles. Le contraste entre Bass et sa femme, du point de vue du mouvement, est frappant: elle semble toujours active et pour lui, le mouvement semble déclencher un départ de son esprit vers des humeurs rêveuses - d'où les incidents automobiles surréalistes...)

Je me suis en fin de compte rapidement laissée gagner par la passion infectieuse de Rick Bass pour la géologie, les mouvements millénaires de la terre, sa magie (il insiste, pour un géologue, localiser possible un réservoir de pétrole et que celui-ci se révèle riche est de l'ordre de la magie), sa fascination pour la nature et son enthousiasme pour chaque instant qu'il vit.

On sent au-delà de cette passion pour le pétrole un esprit critique écologique, bien plus prononcé dans ses œuvres suivantes, et une réflexion sur la surconsommation, le gaspillage et l'enrichissement au profit des autres et de l'environnement.

Il effleure aussi de nombreuses réflexions plus philosophiques, le bonheur, l'amour, la simplicité... il effleure et réussit encore une fois à me faire choisir sans escale chez un autre auteur, de poursuivre mon voyage naturaliste en sa compagnie avec Winter: Notes from Montana.

Voilà qui va encore faire râler le reste de mes livres en attente...
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Le ciel, les étoiles, le monde sauvage

Difficile d'écrire sur l'expérience de la Nature à travers ces trois nouvelles sublimes de Rick Bass.



Toutes différentes. Des tons, époques et lieux différents. Le trappeur à la poursuite de sa femme qui reste juste hors de sa portée ; le jeune loup, fraîchement libéré du grand patron pétrolier, mettant à jour des nappes de pétrole là où son mentor échouait ; et la nouvelle dont le recueil porte le nom, cycle de vie d'une famille et de "sa" terre.

Trois déclarations d'amour à la Nature, personnage central aux multiples visages. La première dans la folie de l'isolement et des grands espaces. La seconde dans l'imagination du passé de la région, comme un rêve doux et paisible de mer disparue bien avant le passage destructeur de l'homme. Et la dernière, la plus vive, la plus belle et aussi la plus mélancolique, dans l'apprentissage des rythmes et des cycles de vie de l'homme et de la nature, dans l'émerveillement perpétuel face à une nature qui semble peu à peu disparaître, avec chaque génération, mais survivra à la narratrice, dernière gardienne de ce temple.



Chaque nouvelle a un impact différent. Les deux premières semblent au premier abord plus froides, la dernière plus intense... Rick Bass travaille lentement son lecteur et laisse la poésie de sa plume s'immiscer pour vous hanter longtemps après que vous ayez doucement reposé le recueil.
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Les derniers grizzlys

Rick Bass nous raconte sa quête avec quelques amis (dont le célèbre Doug Peacock) des derniers grizzlis présents dans le Colorado. Il décrit ses différentes recherches et expéditions avec talent. Entre aventure, biologie animale, écologie et humour...
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