AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Rick Bass (246)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Winter

J'ai adoré Winter, où Rick Bass raconte comment, à 29 ans, il fait le choix de vivre avec sa compagne dans la vallée du Yaak, sauvage, retirée, resplendissante, loin des hommes, fermée par la neige en hiver, à écrire et stocker son bois, comment cette expérience l'a transformé, bonifié, l'a inscrit dans sa lignée.



Il raconte cela avec une poésie chatoyante, un humour léger. J'ai été embarquée dans ces aventures qui n'en sont pas, cette solitude revendiquée, ce froid qui pénètre tout, cet émerveillant silence.

Commenter  J’apprécie          110
Colter

Pour varier les plaisirs et les sujets, passons du polar noir à l'animal. Que lire, que lire ?! Parmi les jolis tas de livres qui ponctuent mon appartement et ma chambre au domicile parental (bibliothèque sans place disponible...), on trouve du grizzli, du loup et du chien. Et pourquoi pas du chien ? Dans la catégorie chien, un classique de London à relire, un possible bijou de Rick Bass et un OVNI, offert avec humour (un peu douteux) par une amie américaine qui fait de la relecture pour quelques maisons d'éditions britanniques. L'OVNI, c'est Triggs, la biographie du footballeur irlandais Roy Keane, à travers les yeux de son Labrador... Je passe les perles du genre "je me souviens du jour où mon maître devait rencontrer le président d'un club. Il était ben habillé et moi, j'avais été vilain, j'avais trop mangé et vomi partout". Claaaass.



Bref, ce sera Colter de Rick Bass. Parce que j'adore Rick Bass (comme si je ne l'avais pas déjà dit cent fois), en particulier lorsqu'il raconte sa vie dans la vallée de Yaak. Et parce que le sujet me paraissait étrange. Ce n'est pas comme s'il ne parlait pas déjà très sympathiquement de ses chiens dans Oil Notes ou Le Livre de Yaak. Mais tout un livre dédié à un de ses chiens ?



Certains lecteurs trouvent ce livre moins bon que les autres. La plupart des lecteurs qui n'ont pas aimé ce livre (et à peine passé les cinquante premières pages) vous bassineront avec les horreurs de la chasse. Mais non les amis, ce n'est pas un livre sur la chasse (sérieusement, même la chasse à la galinette cendrée des Inconnus est plus une œuvre sur la chasse...).

Oui, Colter est un chien de chasse et Bass, tout environnementaliste soit-il, est un chasseur. Un mauvais chasseur, certes, mais bel et bien un chasseur. Avec un discours et des habitudes que l'on ne nous conte que rarement, tant il plus simple de caricaturer le chasseur en faux "survivalist" américain en treillis, armé jusqu'aux dents, une arbalète sur une épaule et un gros fusil sur l'autre, lunettes infrarouges sur le front pour expédition de nuit, Bass ne gaspille pas, ramène tout à la maison pour être consommé, n'atteint que rarement la limite assignée de gibier, et ce, souvent pas hasard. On le voit même s'attarder sur le contenu de l'estomac d'un oiseau et de s'émerveiller de la variété de plantes et de graines qui s'y trouve, et qui dénote non seulement de la variété végétale des écosystèmes de la région et de la distance parcourue par les oiseaux pour consommer une telle variété de nourriture.

Dans le genre chasseur, on a plus l'impression que ce que Bass aime avant tout, c'est voir courir son chien, comme répondant à un message millénaire irrésistible vibrant dans son sang, à travers les grands espaces du nord ouest américain.



Ce livre pourrait paraître inférieur aux bijoux habituels de Bass, par son sujet, c'est-à-dire, ne nous voilons pas la face, son amour inconditionnel et absolument merveilleux pour son chien, Colter, et par un petit côté sentimental prévisible, dans les moments à larmes surtout.



Mais voilà, personnellement, après deux chapitres introductifs, un peu sentimentaux, assez enthousiastes et presque naïfs dans la relation de Rick Bass à son chien, j'étais vendue.

C'est qu'il écrit tellement bien, tellement clairement, surtout dans sa confusion et sa réflexion sur son amour et sa relation à Colter, sur la relation entre l'homme et le chien, pas toujours flatteur envers lui-même (voire pas du tout, et parfois même ridicule et hilarant)... Et puis il y a toujours cette poésie, son émerveillement constant face aux paysages du Montana, auxquels il ajoute une étoile filante incandescente, indisciplinée et indomptable.



Moi qui ne suis pas guimauve, je me suis laissée prendre par le jeu de tension et j'ai versé quelques larmes, prétendant qu'elles étaient dues à la beauté de la plume de Rick Bass dans les moments les plus personnels, et d'autant plus difficiles à écrire, du récit.



Un livre dévoré en deux courts après-midis et déjà prêté avec de chaudes recommandations, le menton encore frémissant d'émotion...
Commenter  J’apprécie          114
Nashville chrome

L’exquise qualité d’écriture de Rick Bass n’est pas parvenue à m’ôter le sentiment d’ennui général ressenti tout au long de cette lecture. La plume ciselée, la perfection du récit, l’agencement des chapitres qui forment à eux seuls des délicieuses nouvelles me laissent sur ma faim. Ce livre ne m’inspire pas grand chose sauf un énorme sentiment d’enlisement comme si on dérivait dans un univers parallèle où le temps se figerait.







Nashville chrome est une oeuvre de fiction non une biographie. Certes les Brown ont réellement existé et ont connu leur heure de gloire dans les années 50/60. Leur musique, un mélange de folk, pop et d’harmonie bien tempérée, a posé les jalons de la country music, le Nashville style. Contemporains de Hank Williams, Elvis Presley, Johnny Cash, Beatles, ils ont marqué leur époque, inspiré quantité de musiciens, glané de nombreux prix, leurs chansons se classant durant des mois #1 des charts.







Le livre s’ouvre sur la scierie paternelle installée en pleine forêt à Poplar Creek, Arkansas. Enfants de la Dépresssion, Maxine, Jim Ed et Bonnie profitent pleinement de leur enfance sans ressentir leur grande pauvreté aussi crûment que leurs parents. Floyd, bûcheron unijambiste, porté sur la bouteille travaille dur et seelon les revers de leur fortune, alternera la scierie portative et la restauration domaine dans lequel Birdie excellera tant et bien que nombre de célébrités du sud à la recherche d’un gig s’arrêteront chez elle déguster sa cuisine. Ces deux lieux auront une influence capitale sur les futurs Brown. La scierie formera leur oreille. En effet, Floyd lors de l’aiguisement des lames se réfèrera toujours à l’ouie de ses enfants pour savoir si ses instruments sont bien affûtés. Ainsi naît la fameuse harmonie bien tempérée. Les restaurants, trois en tout qui brûleront tous, leur permettront de s’offrir des jam sessions avec Jerry Lee Lewis, Buddy Holly, Johnny Cash et autres futures graines de l’industrie multimilliardaire de la country à Nashville. Leur dernier restaurant verra débarqué un jeune Elvis, la guitare en bandoulière. Elvis partagera leur vie, leurs errances à travers le pays en quête d’une boîte qui accueillerait leur musique et se voit bien chanteur de gospel. Pour le moment, ils se contentent de reprendre les airs populaires entendus à la radio pour le plaisir de la famille et les voisins jusqu’à cce que Maxine envoie un enregistrement de leur musique au Barnyard Frolic, une émission radiophonique dédiée aux artistes locaux. Comme le diraient les djeuns, ils déchirent leur race puis rejoignent l’écurie du Grand Ole Opry, une émission hebdomadaire de grande écoute. Deux imprésarios marqueront leur carrière: Fabor Robinson, un esclavagiste véreux, un chasseur de talents qui profite éhonteusement de la crédulité de ces jeunes aspirants artistes pour s’enrichir et Chet Atkins qui ne ménagera pas ses efforts pour diffuser ce fameux son qui fait la marque des Brown. Le groupe mettra fin à ses activités en 67 mais aura connu des tournées avec Les Beatles en Europe avant qu’ils ne deviennent un phénomène mondial. Les chapitres sur leur carrière alternent avec ceux de Maxine, aujourd’hui une vieille femme solitaire, ancienne alcoolique, quasi aveugle, impotente, rongée par l’amertume, le regret, la nostalgie, vivant d’aides sociales qui ne rêve que d’une chose: la reconnaissance de l’industrie de la musique et du public. Se retrouver encore une fois sur le devant de la scène, s’étourdire devant les applaudissements, chanter encore et toujours, revivre éternellement leur gloire passée et pourquoi pas un film qui les immortaliserait? L’oubli, l’absence de reconnaissance, les occasions manquées, ses pensées fielleuses occupent ses journées jusqu’au jour où elle laisse une annonce sur le panneau d’un super-marché. Après tout, Elvis, Cash, Hank ont eu leur film, pourquoi pas elle? C’est Jefferson Eads, un garçon un peu particulier qui y répondra et non Tom Hanks.







Comme je l’annonçais, ce n’est pas une biographie, l’auteur profite de cette longue complainte pour y exposer ses réflexions sur le star système mais surtout tente de cerner les motivations d’un être humain à désirer une telle exposition. Une oeuvre lyrique qui aborde les dangers de l’innocence broyée, la perte de repères, la cupidité, le processus destructeur de la nostalgie, de l’aigreur. Ses pensées le mènent à la notion de prédestination. Pourquoi la gloire même éphémère tombe-t-elle toujours sur les plus démunis, ceux qui ne sont pas taillés pour le combat? Ceux déjà marqués par le destin? Ceux qui ne sont que ruine à l’intérieur? Est-ce une énième plaisanterie du destin ou juste une fatalité? Sommes-nous maîtres de notre vie, de nos choix ou avançons-nous gaiement vers l’abattoir aveuglés par un mirage? A aucun moment, Rick Bass ne juge ni n’apporte de réponse tant l’idée de devenir célèbre juste pour l’être lui semble absurde. Son approche est philosophique et pendant cinq ans, il a essayé de cerner le problème sans trouver de réponse satisfaisante.







Le style est époustouflant dés qu’il aborde les descriptions de la nature mais traiter les ruminations de Maxine de la même façon étire le temps. Je reconnais les avantages du côté artisan, l’amour du travail soigné, ici, il se disperse. L’ensemble est par trop dilué et affecte la dynamique du récit alors que les chapitres pris séparément regorgent d’une puissance narrative inouïe. D’où l’ennui général. Cela n’altère en rien mon envie de découvrir ses autres livres. En rien du tout.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
Commenter  J’apprécie          111
Les derniers grizzlys

Merveilleuse quête initiatique que ce livre, véritable plaisir de connaître enfin celui qui se cache derrière G.W.Hayduke, un des héros du "Gang de la Clef à Molette" d'Edward Abbey. Rick Bass nous faire vivre une bien belle aventure que celle de suivre les traces des derniers Grizzlys des San Juan...Les paysages et l'atmosphère qui s'en dégage vous donnent l'envie soudaine d'être un Grizzly Man.
Lien : http://jerryroad.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          110
Le livre de Yaak : Chronique du Montana



Le livre de Yaak.

Rick BASS (traduction Camille Fort-Cantoni)



Rick Bass est un habitant de la majestueuse vallée du Yaak (entre les Rocheuses canadiennes, l’Idaho et le pacifique nord-ouest.

Ce roman nous raconte son quotidien dans une nature luxuriante riche d’espèces animales et végétales malheureusement en voie de destruction par les coupes claires des arbres, la perte d’espace et de calme pour les animaux au profit de l’industrialisation galopante.

Rick Bass écrit très bien et avec une sensibilité qui me touche de ce combat pour l’avenir dans lequel (pour le moment) aucun membre du congrès n’a de motivation.



Un manifeste, un plaidoyer pour la préservation d’un site magnifique.

J’ai énormément aimé ce livre là.

Rick Bass y met tout son être et son coeur.

J’y retrouve la franche volonté d’Ed Abbey (en plus nuancée quand même).

La description de son quotidien entre cueillette, promenade et observation de la nature m’apparaissent comme de merveilleuses vacances.

L’attente près de la boîte aux lettres me parle aussi d’ailleurs.

Je comprends que cet homme n’arrive pas à renoncer à alerter et écrire inlassablement aux membres du gouvernement et j’espère, de tout cœur, qu’il sera entendu un jour très proche.



Commenter  J’apprécie          100
Platte River

Ce n'est pas nouveau, Rick Bass est mon chouchou. En revanche, la nouvelle est un genre que j'ai du mal à apprécier. Donc finalement, j'ai plutôt bien aimé ce recueil, les textes ont plutôt des allures de contes oniriques, c'est doux et sauvage à la fois. Beaucoup de poésie, toujours une grande place pour la nature sauvage, et un style que j'affectionne.
Commenter  J’apprécie          100
Les derniers grizzlys

Nous nous dirigeons vers Big Fish Lake qui ne se trouve pas là où la carte le situe, mais c'est aussi bien comme ça. Il est bon de se sentir hors des sentiers battus.

Mais tandis que j'avance d'un pas léger dans ce refuge de rochers, ici, sur ces hauteurs, juste avant l'hiver, je ne me sens plus partie prenante de la civilisation...

Dans les profondeurs des San Juan, comme dans d'autres montagnes, il existe ainsi des endroits qui vous offrent la possibilité de changer d'existence, ne serait-ce que pendant un court moment.

Nous pouvons lire de vieux récits ou rêver au passé, mais la triste et simple vérité c'est que la plupart du temps nous n'essayons pas de changer le monde, ni même de le sauver, mais seulement de le supporter.
Commenter  J’apprécie          100
Les derniers grizzlys

Qui s'intéresse un tant soi peu à la nature devrait être charmé par ce récit assez poétique et à la fois humoristique sur la recherche de traces de grizzlys dans le San Juan...

Étonnamment, en lisant ce livre, j'ai eu l'impression de lire Une odyssée américaine de Jim Harrison, même type d'humour et d'Amour de la Nature...

Le même Jim Harrison auquel l'auteur fait référence dans ce récit...
Commenter  J’apprécie          100
Winter

On y est enfin! On lit, on est en plein Paris ou dans n'importe quelle ville ailleurs, et pourtant nous sommes déjà si loin... Nous n'entendons plus que le bruit du vent tourbillonnant dans les arbres et annonçant l'hiver... La maison dans laquelle Rick Bass et sa femme s'installe est isolée de tout. C'est un rêve, une évasion, celle qu'on ne se permet pas. Là-bas tout est simple, évident, pur. La neige arrive et par la fenêtre quelques animaux viennent rompre le silence d'un quotidien qu'il faut reconstruire. Couper du bois, s'assurer que la connexion minimum de la radio fonctionne, en cas d'urgence, comprendre quel chemin emprunter pour se rendre dans le village voisin...



Ce livre est une vraie pause, l'occasion d'un évanouissement splendide dans un vie trépidante, le ralentissement d'un coeur, à contre-courant, pour ne pas oublier l'essentiel.
Lien : http://unlivrepour.blogspot...
Commenter  J’apprécie          100
Les derniers grizzlys

Lire Rick Bass, c'est prendre un grand bain de nature mais c'est aussi recevoir un choc salutaire permettant de prendre conscience des dégâts irréversibles causés par l'homme au milieu naturel.



Après une longue mise en situation, l'auteur détaillant tous les problèmes posés par l'expédition, nous arrivons enfin dans le vif du sujet : la recherche des derniers grizzlys du Colorado, s'il y en a encore… Rick Bass nous entraîne dans les San Juan, une chaîne des Montagnes Rocheuses, au sud du Colorado, où les plus hauts sommets culminent à plus de 4 000 m. Gérard Meudal qui a traduit ce livre, ayant fait le choix de conserver les unités de mesure américaines (mile, yard, pied, pouce, acre), c'est un peu gênant pour la lecture.

Si les ours noirs sont encore nombreux dans ces montagnes, la rumeur fait croire que le grizzly, ours brun emblématique des Montagnes Rocheuses, a disparu. L'auteur et ses compagnons sont persuadés de la présence de l'animal mais il faut le prouver. Pour cela, le moindre indice peut être utile, que ce soit des crottes, des poils ou des empreintes. L'expédition est harassante et dangereuse parfois. Enfin, une empreinte de 22 cm prouve la présence du grizzly mais c'est la fin de la première recherche.

Dans la seconde partie du livre, Rick Bass devient de plus en plus précis, expliquant le but recherché : réussir à délimiter de vastes territoires de nature vierge en les reliant entre eux afin de permettre à la vie sauvage de continuer à exister. Cette fois, ils sont six dont un cameraman, à effectuer une nouvelle expédition lancée parce qu'une famille de grizzlys aurait été vue. C'est dans la troisième expédition que l'épisode le plus palpitant maintient le lecteur en haleine. Les grizzlys sont bien là mais aussi les déchets abandonnés là, dans un milieu exceptionnel souillé par la négligence et la bêtise humaine.



L'urgence absolue, c'est d'apprendre à l'homme à coexister avec les autres occupants de la Terre.




Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          100
Winter

‶Cette vallée fourmille de mystère, de beauté, de secrets- et pourtant elle ne livre aucune réponse. Quelquefois je crois que cet endroit – si haut dans les montagnes, au milieu de bois si touffus- est une sorte de marche menant au ciel, le dernier endroit par où l’on passe avant d’y arriver pour de bon. ″



‶A vivre ici, dans les bois – à deux ou trois kilomètres du Canada, tout au plus – j’ai senti le sentiment d’être replié sur ma position, d’avoir le dos au mur, et, à l’instar des caribous, il y a de moins en moins d’endroits où je vais pouvoir m’intégrer. C’est peut-être cela qui fait agir tant de défenseurs de la vie sauvage : non seulement l’amour, mais aussi la peur. ‶



L’ouvrage était en hibernation depuis onze ans ; j’attendais le jour J pour l’entreprendre. C’était hier, journée la plus chaude annoncée. Alors, enfermée, ventilateur en route, me voilà partie dans la vallée du Yaak à l’entrée de l’hiver. Rafraichissement garanti !

En outre, je tourne autour de Rick Bass depuis un certain temps ; excellente pioche donc !

Cet ouvrage est la narration de l’arrivée de l’auteur, et de sa compagne dans un ranch isolé du Montana, sans chauffage, ni électricité, ni téléphone. C’est donc à la force des bras qu’il se constitue son unique source de chaleur ; en plus de la rédaction d’un roman, Rick Bass a pour principale occupation de se constituer continuellement des stocks de bois qu’il va choisir, tronçonner, débiter, transporter et ranger. Les températures descendent très bas dans cette vallée.

Ce texan d’origine s’adapte finalement très bien à son nouveau milieu ; il vit en communion avec la nature, parvient à lier connaissance avec ses voisins confrontés aussi aux mêmes éléments.

Avec sa compagne, il apprend au fil des jours à se dépouiller du superflu pour se concentrer sur l’essentiel. ‶J’ai appris des choses au cours de cet hiver, de cette saison des rêves, et j’en ai publié d’autres, de vieilles choses dont je n’aurai plus besoin désormais. ‶



Ce récit construit comme un journal de bord est éminemment littéraire, et tellement accessible à la fois. Rick Bass décrit superbement ce qu’il voit, ce qu’il ressent.

Cet opus m’a littéralement enchantée par l’immersion dans un coin des US que je visiterais bien volontiers, par son dépaysement, par la réflexion de l’auteur autour de la biodiversité, du rapport de l’homme à son milieu, et également par une certaine forme de pragmatisme.

Une très belle découverte !




Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          90
Winter

Petit retour en hiver pour cette nouvelle lecture du Comité des lecteurs de Libre cour Vertou.

Après avoir lu Le livre de Yaak, du même auteur, paru aux États-unis en 1996, je retourne en arrière avec ce Winter de Rick Bass, paru 5 ans plus tôt.

Il me semble que ces dates ont leur importance. Quand Le livre de Yaak était celui d'un homme installé dans sa vallée, au milieu d'une nature dont il est tombé amoureux, qu'il observe et qu'il connaît à merveille, Winter est celui de la découverte. Le jeune Rick Bass arrive à Yaak avec sa compagne et tous deux découvrent l'hiver dans un environnement de solitude. L'auteur partage ses découvertes et son apprentissage dans un milieu rude et parfois hostile. Il découvre la solidarité au cœur de cette solitude. Petit à petit il mue et perd sa peau de citadin, que l'on voit parfois ressurgir. Il n'est pas encore ce grand défenseur de la vallée du Yaak qu'il sera 5 ans plus tard. On sent qu'il tâtonne entre son ancienne vie et la future. Il est en transition, en mue comme il le dit.

J'ai apprécié ce récit et ce parcours. Mais ma préférence va sans conteste au Livre de Yaak dans lequel il déclare sa flamme à sa vallée, sa faune et sa flore. Il y partage aussi son combat pour défendre la forêt primaire et la faune foisonnante de cette région du Montanna.

Un auteur à découvrir !
Commenter  J’apprécie          90
Les derniers grizzlys

Et dire que cette pépite a dormi pendant des années dans ma bibliothèque. Je viens de refermer, avec un petit pincement au cœur, mon livre préféré de Rick Bass !



Dans Les derniers Grizzlys, Rick nous propose le récit de trois expéditions (qu’il a effectuées dans les années 90), dans les San Juan montagnes du Colorado où lui, une équipe de biologistes et Doug Peacock – son ami de longue date, spécialiste des grizzlys – partent à la recherche de potentielles traces de grizzlys. Une espèce en voie de disparition dans ces montagnes. Ils vont traquer le moindre indice, analyser la moindre crotte, empreinte, pour prouver la présence de cet ours dans les San Juan. Un endroit où ces animaux étaient pourtant présents, mais où ils ont été beaucoup chassés.



Ce livre est une pure merveille, une magnifique ode à la nature sauvage. L’écriture de Rick Bass est limpide comme l’eau d’une rivière sauvage. C’est beau, c’est drôle, c’est passionnant !
Lien : https://www.lespassionsdechi..
Commenter  J’apprécie          90
Winter

Ce livre autobiographique raconte une expérience de vie de l’auteur qui a voulu se retirer avec son épouse dans un ranch du Montana, sans électricité, ni téléphone. Là-haut, il fait connaissance avec ses voisins, apprend la vie locale, et se prépare pour l’hiver qu’il commence à attendre, en espérant être capable de l’affronter, tant il est rude dans ces contrées.



Tout en coupant du bois, l’auteur parle avec dévotion des animaux de la région, comme aussi des mélèzes en voie de disparition. Pas de surconsommation, il revient au plus près des choses qui suffisent pour subsister.



Un roman qui respire la liberté, la simplicité, l’air, l’espace. Cela donne envie de se poser aussi, et de revenir à des choses plus essentielles et à profiter de tout ce qui commence à nous échapper. J’ai envie de mieux connaître l'oeuvre de Rick Bass au travers d’un autre ouvrage.

Commenter  J’apprécie          90
Winter

Je comptais le lire en hiver mais je me suis dit qu'il remplacerait les glaçons et il me faisait vraiment trop envie! Après le livre d'Ernie LaPointe sur Sitting Bull, je ressentais un besoin de lecture dépouillée de pression sociale et proche de la nature. Malgré le contraste saisonnier je pense que c'était pour moi le moment idéal pour le lire tant je l'ai savouré. Je ne le conseillerai pas à tout le monde cependant, surtout pas à quelqu'un qui aurait besoin de rebondissements et de suspense.

Le bûcheronnage et les considérations météorologiques impriment la marque d'une nouvelle sorte de routine pour l'auteur. Mais ce qui en fait la magie c'est l'immense amour de la nature qui s'incarne dans de sublimes descriptions : de l'ode aux mélèzes à la ballade du cincle sautilleur en passant par l'haleine des cerfs derrière la fenêtre. Toute la puissance, la dangerosité et le réconfort de la forêt et de l'hiver sont dans ce livre où les mots n'ont aucune difficulté à devenir des images et des sensations tant il est bien écrit. Un sentiment d'apaisement et de plénitude accompagne les dernières lignes pour clore ce récit sans en clore la portée. S'il est des livres pour exprimer à quel point se reconnecter à l'essence même de la nature peut aider à se révéler à soi-même celui-ci en fait indubitablement partie.
Commenter  J’apprécie          90
Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Un plaidoyer écolo pour protéger une vallée perdue aux confins du Montana, là où les USA touchent le Canada et où survivent quelques grizzlis; voila ce qu'est ce recueil de pensées, de notes sur la nature qu'est Le livre de Yaak.

L'auteur, qui s'évertue à prévenir les autorités des risques qu'il y a à déforester à grande échelle, offre une plongée dans la forêt où le cycle de la vie domine celui, presque artificiel -puisque défini par l'homme ?- des saisons. Une forêt qu'il est normal de laisser brûler puisque les cendres nourriront le sol pour créer une nouvelle couche d'humus, puisque de toutes façons les pluies d'automne éteindront les incendies...une forêt où les myrtilles abondent, où les coyotes pourraient presque être apprivoisés (ce passage est magique, intense !) et où l'homme prend le temps de regarder autour de lui.

C'est parfois assez franchement militant comme texte mais c'est surtout une vision poétique, forte et vivante de ce coin de nulle part et c'est une magnifique déclaration d'amour aux grands arbres et aux animaux sauvages ! A rêver d'une cabane en rondins ;o)

Commenter  J’apprécie          90
Winter

Journal de Rick Bass, automne et hiver, après sa décision d'aller s'installer, avec sa compagne, dans le Montana, dans la vallée de Yaak. Pas d'électricité, pas de télé, du bois à couper pour pouvoir passer l'hiver, des voisins rudes mais liants...

Du bon "nature writing" comme je les aime, avec des explications très concrètes sur la vie quotidienne, mais également de belles descriptions du milieu naturel et des gens qui y vivent. Avec les difficultés de cette difficile vie loin de tout, des considérations générales sur nos choix de vies, bref, un moment de lecture fort agréable en ce mois d'octobre, pour se préparer à l'hiver, très gentillet chez nous (ben oui, ça descend quand même à moins quarante degré dans le Yaak !!!)
Commenter  J’apprécie          90
Winter

Un couple de vingt-neuf ans, lui écrivain, elle artiste peintre, cherche un coin isolé pour bâtir leur antre ; travailler, méditer, créer en toute sérénité. C’est le début d’une aventure pour Rick Bass et sa femme.

"Il faut savoir que, pour Elizabeth comme pour moi, tailler un crayon est en soi une grande aventure mécanique ; nous sommes un peu artistes, un peu bohème, je suis au regret de l’avouer, mais qu’importe. Telle était notre fièvre, le désir le plus cher à nos coeurs, partir dans l’ouest pour y vivre nos vies."



Leur pérégrination commence par le Nouveau Mexique et se poursuit vers le Nevada, l’Arizona, l’Utah, le Wyoming, l’Idaho, le Montana, le Glacier du National Park, Whitefish, une petite station de sports d’hiver… Rien n’était assez éloigné, assez rejeté, à leurs goûts. Ils voulaient se perdre pour mieux se retrouver. Jusqu’au jour où ils décèlent "le bout du monde", au nord-ouest.

Fix Ranch, une propriété de deux millions d’acres, un étang, une habitation immense avec des baies vitrées donnant sur le Canada Nord et l’Idaho, des arbes gigantesques, et la maison des gardiens. Ce lieu magique est une providence, l’ambition qu’ils convoitent, un rêve qui les fait soupirer. Mais avoir la jouissance d’un tel domaine est hors de prix lorsque l’on n’a pas un sou. C’est alors que la gardienne leur propose son emploi et son chalet.

"- Si cela ne vous intéresse pas d’acheter la maison, vous ne pensez pas que vous pourriez en assurer le gardiennage ? Nous avons décidé pas plus tard que ce matin que nous allons être obligés de déménager. Il n’y a pas de travail, ici, rien à faire. Mais cela serait formidable pour vous deux.

J’ai senti la tête me tourner ; partout où je regardais, j’étais environné de lumière éclatante. Etait-on en train de me jouer Dieu sait qu’elle farce ? J’avais le coeur battant, j’étais presque incapable d’articuler un mot, et quand j’y parvins enfin, j’eus l’impression que ma voix ne m’appartenait pas.

– Ma foi, peut-être.

Je crois que j’ai fermé les yeux, en essayant de prolonger ce moment, de me cramponner à l’espoir qu’il représentait."



Un mois plus tard, Rick part seul en éclaireur, et arrive par une journée de septembre, grise et froide. Sur le flanc du mont Lost Horse, un rayon de soleil troue une nébulosité et le spot projette sa lumière sur la vallée comme une désignation divine. Ce jour est le treizième jour du neuvième mois de l’année et le premier d’un journal autobiographique.



La transformation est nécessaire pour "essayer de faire l’hiver"… Il y a des codes vestimentaires, des traditions indiennes, des courtoisies et des coutumes locales. Il y a aussi l’abandon de toute modernité ; plus d’électricité, plus de téléphone. Rick s’adonne joyeusement à toutes les chartes et activités forestières. Enfermé dans cet univers, il nous conte son existence de pionnier.



Son temps est aux rythmes des pluies, de la chaleur automnale appelée été indien, des brouillards, des froids, de la neige, de la glace qui anesthésie la vie. Il est aussi scandé par le labeur du bois à couper quotidiennement, de la pêche, la chasse, des multiples réparations de la voiture, des outils et l’entretien du parc. Son écriture est un hymne à la nature, une prière à l’ordre animal et végétal. Rick cherche une communion totale et veut percevoir le bruit du silence. Il pénètre dans ce territoire en souvenir de toutes les fois où il voulait vivre les pages de la revue National Geographic ou celles du livre naturaliste "The Mountains of California". Il respire avec les grizzlis, les tétras, les orignaux, les cerfs, les wapitis, les pumas, les lynx et autres montagnards, il traverse des feuillages denses, noirs, d’arbres géants ; de vraies peintures vierges et brutes.

"Je commence à me dissocier de la race humaine. Je ne voudrais pas passer pour un malotru – mais ça me plaît. Ca me plaît tellement que ça ma fait un peu peur. C’est comme si en baissant les yeux vers ma main, j’y voyais pousser un début de fourrure."

Alors que certains jours, la solitude se fait pesante, que la nostalgie de la vie citadine le rend mélancolique, il part vers la première terre civilisée, à une soixantaine de kilomètres du ranch. C’est la ville de Libby, avec une gare, des saloons, un gymnase et des commerces.

Et Rick attend… prépare le siège… Avec Elizabeth, ils veulent se confronter à l’hiver et à la neige, être leurs otages bien consentants. C’est comme s’ils étaient dans leur fort et prévoyaient l’attaque d’une tribu indienne. Leur arme… un bûcher bien fourni.



De l’automne au printemps, soixante-seize jours chroniqués, rudes et indomptés.Et quand la neige paralyse l’action, la mesure journalière qui régularise leurs journées, il y a des moments où les nerfs se nouent… Que fait-on ?… On boxe la pâte pour faire du pain et on va fendre du bois.



Si, du fond de votre fauteuil, vous désirez partir à la rencontre de Rick Bass, sentir l’humus des feuilles qui tapissent les sentes, l’essence de pin, emmagasiner l’air pur et glacial de la montagne, écouter le silence, admirer des animaux sauvages et la majesté des forêts, et… couper du bois… ce livre est peut-être pour vous. Il ne faut pas vous attendre à un quotidien transcendant, son journal relate le concret et la banalité rugueuse d’une vie solitaire de montagnard. Pour ne pas me lasser de deux-cent-soixante pages de "contemplation", j’ai lu ce livre à doses homéopathiques, sinon, j’aurais abandonné dès l’apparition de la barbe ! (Je vous le disais… il y a une allure à tenir et la caverne n’est pas loin !). En harmonie avec lui, il serait agréable de découvrir jour après jour son intimité, en se nichant douillettement sous votre couverture ou dans le creux d’un fauteuil généreux. Un livre à lire en soixante-seize jours !



Je tiens à préciser qu’il y a un passage digne d’un grand thriller… Il se résume à…

"L’homme m’a demandé de but en blanc : Vous pratiquez une religion en particulier ?

Le mec était dangereux. Je lui ai dit que je ne pratiquais aucune religion en particulier."

(Oui, et aussi de l’humour dans les frissons !)
Commenter  J’apprécie          90
La rivière en hiver

Chez Rick Bass on est chasseur d’élan, plongeur sous la glace d’une rivière en hiver ou bucheron alcoolique et sans emploi filant tout droit vers la banqueroute. On peut aussi racheter des terres pétrolifères à des familles sans le sou, s’offrir un road trip à travers le Montana de Missoula à Yellowstone, coacher avec passion l’équipe féminine de basket d’un trou paumé ou s’en aller couper un sapin en pleine forêt la veille de Noël. Chez Rick Bass on vit au grand air, dans des régions isolées. On a des rapports compliqués avec ses semblables et on est du genre solitaire. Surtout, on a un lien à la nature aussi rude que respectueux. Cette dernière n’est d’ailleurs jamais douce et bienveillante, elle n’est pas là pour jouer la muse des poètes fleur bleue et c’est tant mieux.



Rien de romantique ni de bucolique à attendre de ces nouvelles débordant de nature writting mais rien de gratuitement démonstratif non plus. Ici la violence est sourde, la douleur rentrée, le danger latent ne se transforme pas automatiquement en drame. Tout en subtilité, parfois contemplative, la narration presque dépourvue de dialogues joue de l’alternance du calme et de la tension pour décrire un environnement âpre qui peut se révéler tour à tour cruel ou généreux.


Lien : https://litterature-a-blog.b..
Commenter  J’apprécie          80
Le livre de Yaak : Chronique du Montana

Ce témoignage est une vibrante déclaration d'amour et de colère d'un homme pour sa vallée, celle de Yaak dans le Montana, sa forêt, ses montagnes et tous ces habitants, élans, loups, ours, grizzlis, cerfs, biches, grouses, coyotes, lynx, lions, aigles, truites... et quelques humains également.

Après lui, on rêve de s'enfoncer dans ces bois, de découvrir cet environnement précieux et magique.

Mais après l'avoir lu, on se dit aussi qu'on est mieux chez nous, parce que pas sûrs d'être dignes de cette nature si fragile, que l'être humain, en particulièrement les grandes entreprises forestières, s'acharnent à détruire.

Finalement, j'aime cette idée de l'écrivain privilégié, sensible et amoureux de sa vallée, qui prend le temps de nous la faire aimer à distance, sans prendre le risque de l'abîmer. Je me suis également révoltée à lire son combat au long cours pour créer une réserve naturelle et de protection, qui rencontre encore si peu d'écho parmi les politiques de cet état... et des autres d'ailleurs.

Un magnifique plaidoyer pour l'environnement, le respect des espèces, animales et végétales, du rythme des saisons, de la mort et de la vie.

Pour que chaque citoyen puisse se réveiller et défendre une vision de la nature que les puissances de l'argent sont en train de faire disparaître partout dans le monde.
Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Rick Bass (991)Voir plus

Quiz Voir plus

Métro Quiz

🎬 Film français réalisé par François Truffaut sorti en 1980, avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, c'est ...

Le premier métro
Le dernier métro
L'ultime métro

10 questions
122 lecteurs ont répondu
Thèmes : métro , chanson , romans policiers et polars , cinema , romanCréer un quiz sur cet auteur

{* *}