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Critiques de Ruta Sepetys (871)
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Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre

Un roman magnifique et effroyable à la fois !

Kaunas, en Lituanie 14 juin 1941, juste avant que les Allemands n'envahissent les pays baltes. Les soviétique se livrent à une épuration planifiée par Staline : on arrête les écrivains, les artistes, les enseignants, et toute personne ayant une activité intellectuelle et qui serait susceptible de travailler contre le pouvoir central. C'est dans ce contexte que Lina, jeune lituanienne de 16 ans est condamnée à être déportée.

Roman effroyable parce que si J'ai déjà entendu parler des conditions de détention en Sibérie, je constate à la lecture de ce roman-témoignage que l'extermination dans ces camps n'étaient pas toujours directe comme dans les camps Allemands, pas d'élimination systématique mais une mort quasi certaine, une mort progressive dans des souffrances atroces, souffrances morales, souffrance physique, maladie tournée en dérision par des gardes monstrueux, à vomir !!!!

Une question m'est venue : pourquoi n'a -t-on pas décidé d'un devoir de mémoire pour ces gens ? Parmi les réponses possibles, l'existence d'une URSS et de son parti unique durant toutes ces décennies qui si elle a libéré les déportés dans les années 50, s'est assurée de leur silence, le KGB les surveillant étroitement. C'est ainsi que les quelques témoignages recueillis proviennent d'écrits et dans le roman présent, de dessins d'artistes qui ont été enfouis au moins jusqu'à l'indépendance des pays baltes en 1991. Les survivants sont aujourd'hui encore réduits au silence par leur âge, par l'habitude, par le fait d'avoir refoulé des souvenirs si longtemps.

Roman magnifique pourtant par la richesse humaine en laquelle il faut croire : Helena, la mère de Lina intelligente, vive, d'une finesse extraordinaire, et chaque personnage, agréable ou non, a son rôle et contribue à l'équilibre de cette société a qui l'on inflige des travaux inhumains. le ressenti de tous ces personnages bien différents s'exprime et c'est ce qui fait la richesse de cette histoire.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman admirable : documentaire précieux sur les conditions de détention au-delà du cercle polaire, je me suis attachée aux personnages à tel point que je n'ai pas voulu refermer ce livre avant de connaître l'issue pour chacun de ces êtres humains déportés, oeuvrant ou non pour l'intérêt de la communauté, chacun étant un héros dans l'histoire.

Merci aux babéliotes qui ont rédigé une critique de ce roman et qui m'ont permis de le découvrir !

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Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre

Ruta Sepetys ouvre sa palette de couleurs sombres pour nous dévoiler un pan de l'Histoire assez inconnu, à savoir la déportation et le génocide de milliers d'habitants des pays baltes dans des camps en Sibérie par les soviétiques, en 1941.

Fidèle à son envie de dénoncer l'innommable afin qu'il ne puisse plus se reproduire, comme une manière de rendre la parole à toutes les victimes, l'auteure américaine a un besoin viscéral de se raconter pour se réconcilier.



Mêlant les faits à un peu de fiction, pour un roman à forte dose de pudeur et d'émotion, l'écriture gagne en force ce qu'elle abandonne de lyrisme, mais n'en demeure pas moins envoûtante et touchante.



Je referme le livre gorge nouée par un roman fort et puissant, qui malgré la part d'horreur innommable, libère une incroyable énergie.

L'énergie du désespoir, celle qui donne des ailes, qui transcende la faim, le froid, la maladie et qui empêche qu'on vous vole l'espoir.



On peut tout prendre à un être humain, sauf son désir de vivre et d'espérer et cette lueur qui même au bord du gouffre, lui permet de faire le choix de la vie.





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Si je dois te trahir

Critique élogieuse à chaud pour ce roman commencé par les explications de la fin, mais que j’ai ensuite dévoré.



Un livre jeunesse que je qualifierais d’extraordinairement bien documenté et que je conseille à tout lecteur intéressé par la vie quotidienne sous le communisme et par les événements de décembre 1989 en Roumanie.



Sans voix devant le tour de force de l’autrice. Dans un style simple et très fluide, sur la seule base d’une conséquente bibliographie elle restitue avec justesse admirable toute une époque et ses affres. J’attendais ce travail synthétique de vulgarisation de l’un ou l’autre écrivain roumain de talent mais, hélas, c’est une Américaine (sans lien particulier avec la Roumanie) qui m’a ébahie.

Un travail rigoureux et méthodique. Une réussite littéraire qui mérite tous les superlatifs.



De l’émotion, de l’action, de belles idées universelles à inculquer à la jeunesse, tout y est, y compris des photos hautement symboliques.
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Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre

Une claque. Cette histoire, racontant l'histoire de personnes fictives mais relatant des évènements qui ont eu lieu, me laisse sans voix.

Personnellement, je ne connaissais pas ce pan de l'histoire durant la 2ème guerre mondiale. Je ne savais pas que, parallèlement aux horreurs d'Hitler et des SS, des Soviétiques avaient déportés des millions de personnes jugées anti-soviétiques.

Comment ont-ils réussi à survivre ?

A chaque lecture sur ce genre de sujet, je me pose la question.

Comment aurai-je réagi à leur place ?

Nous, simples lecteurs, face à ce genre de témoignage, nous sommes confortablement installés dans un fauteur, une tasse de café fumant accompagnée de petits gâteaux, ne manquant de rien, n'ayant jamais subi le 10ième de leurs souffrances.

Qu'est ce qui leur a donné la force de résister, de survivre, de continuer à respirer ?

J'éprouve toujours divers sentiments en refermant ce genre de livre : la honte de voir les atrocités de certains êtres humains, la honte mais aussi le dégoût.

Et un immense respect pour le courage des victimes.

Egalement un sentiment de "voyeurisme", mais je pense qu'il faut passer outre ce sentiment et parler de transmission, de témoignage qu'il faut partager le plus largement possible.

Merci à Ruta Sepetys de m'avoir fait découvrir cette Histoire là !

Lisez ce livre... Il est dur, mais il est indispensable... L'histoire ne doit pas être oubliée, de façon à ce que cela ne se reproduise pas...

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Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre

En cette soirée du 14 juin 1941, installée à son bureau, en chemise de nuit, Lina s'apprête à écrire à sa cousine lorsque des coups frappés à la porte, insistants, pressants, retentissent dans tout l'appartement. Sa mère va ouvrir et trois fonctionnaires du NKVD, la police secrète soviétique, font irruption et informent la famille qu'ils ont 20 minutes pour se préparer. En vitesse, Lina et son petit frère Jonas font leurs valises, leur maman les sommant de ne prendre que l'utile tandis qu'elle-même s'acharne à détruire sa plus belle porcelaine avant d'enfiler son manteau où elle aura caché dans la doublure papiers, bijoux et autres objets de valeur. En suivant les fonctionnaires qui les conduisent tous les trois vers un camion où sont déjà entassées plusieurs personnes, Lina s'inquiète pour son père qui n'était pas rentré, plus tôt dans la soirée, de son travail. Des heures d'attente devant l'hôpital avant qu'un agent du NKVD hisse une jeune femme et son nourrisson dans le camion. Si beaucoup s'inquiètent et ont peur de ce qui les attend, un homme chauve, lui, est certain qu'ils vont tous mourir. Premier arrêt, un modeste dépôt ferroviaire où des wagons à bestiaux s'alignent à l'infini et dans lesquels une multitude de Lituaniens sont pressés et entassés. Personne ne sait encore qu'un long et pénible voyage les attend...



Si la déportation des Juifs, sous les ordres d'Hitler, et leur enfermement ou extermination dans des camps de concentration est un pan de l'Histoire dramatique et horrible, il en est un autre tout aussi tragique et pourtant moins connu : la déportation de la population de trois pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) vers des camps situés en Sibérie. Des personnes (médecins, avocats, professeurs, musiciens, bibliothécaires...) envoyées en prison ou déportées pour y être réduites à l'état d'esclaves, dans des conditions climatiques extrêmement rudes, sous le seul prétexte d'être considérées d'office comme antisoviétiques. Si ces faits effroyables sont aussi peu connus, c'est tout simplement parce que ceux qui ont eu la chance d'en ressortir vivants n'ont pas eu le droit d'en parler sans risquer un emprisonnement immédiat ou une nouvelle déportation, quand ce n'était pas la mort. C'est à partir de l'histoire de Lina et sa famille que Ruta Sepetys retrace ces événements terribles et inhumains. Adolescente de 15 ans, elle sera déportée, comme bon nombre de ses concitoyens, vers un camp en Sibérie, sous la surveillance de soldats du NKVD tyranniques. Rudesse du climat, abri de fortune, nourriture inconsistante, maladie et infection, travail à longueur de journée... C'est ce qu'ils subiront tous pendant des années. Si ce roman, basé sur des faits historiques, l'auteure s'étant elle-même inspirée de l'histoire de sa propre famille, raconte l'horreur, l'impensable, la noirceur de l'être humain, il n'en reste pas moins profondément émouvant et touchant et teinté d'une lueur d'espoir. D'une incroyable richesse et justesse, porté par des personnages inoubliables, ce roman, éprouvant, est, sans nul doute, essentiel pour comprendre la portée de ce qu'a fait subir Staline (qu'on estime responsable de la mort de plus de 20 millions de personnes).

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Le sel de nos larmes

Un roman bouleversant ! Il suit le parcours de quatre adolescents, de nationalités différentes qui fuient l'avancée des troupes soviétiques en Prusse Orientale en 1945, dans l'espoir d'embarquer sur un bateau qui les porterait plus à l'ouest.

Tous les chapitres, très courts, donnent à chacun d'eux le temps de s'exprimer, et nous suivons ainsi chacun d'eux dans cette fuite, et comprenons ce que fut histoire, leurs sentiments, leurs espoirs et leurs craintes.

C'est une construction remarquable qui empêche de lâcher le récit. Si l'on excepte l'un des personnages, un matelot allemand, tous les autres sont intéressants, de même que certains, secondaires, qui nous sont décrits par les quatre protagonistes.

Ce fut pour moi aussi l'occasion de découvrir ce que fut la tragédie du Wilhelm Gustloff dont j'avoue ne jamais avoir entendu parler alors que ce naufrage fut bien plus atroce que celui du Titanic.

Ce livre a obtenu le Carnegie Medal du meilleur roman jeunesse 2017. Il y a longtemps que je ne fais plus partie de cette tranche d'âge, mais cela ne m'a pas empêché de savourer ce roman !
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Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre

Leur crime ? Être un des enjeux du pacte germano-soviétique. Leur sentence ? La déportation en Sibérie, voire, pour les plus chanceux, au-delà du cercle polaire. Et être traités comme moins que de la boue. Pourtant certains survivront, refusant d'abdiquer leur humanité, leur dignité, quelles que soient les humiliations. Pour lutter, Lina s'accrochera au dessin, aux enseignements de Munch et à une pierre de quartz et de mica. Car même au goulag l'amour n'ait et s'épanouit.

Un premier roman au sujet terrible : la déportation des populations des pays baltes (pour se faire une idée : wagons à bestiaux pendant des semaines, nourriture douteuse, camps) L'auteur évite avec succès les pièges du pathos et du larmoyant. Son héroïne est une resistante, une combattante, touchante et meurtrie. Le dessins et l'amour des siens seront sa planche de salut, comme elle sera celle des autres.

Elle est et restera humaine.
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Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre

« Pas assez dur » ? Mais qu’est-ce que je viens de lire dans une critique sur ce site !

Pas assez dur, le fait de déporter des milliers de Lituaniens dans des wagons à bestiaux, les trainer pendant des semaines à travers la Russie, au-delà des montagnes de l’Oural, au-delà du cercle polaire, pour y travailler sans espoir de retour ?

Pas assez dur, assister à la mort de ses compagnons de voyage, et voir leurs cadavres jetés sur les rails, y compris ceux des enfants devant leur mère éplorée ?

Pas assez dur, travailler à en crever, pour manger le soir un morceau de pain et/ou une betterave, au point que les enfants meurent du scorbut ?

Pas assez dur, être séparé de sa famille, ne plus avoir de nouvelles, et voir ses proches mourir ?

Pas assez dur, être traité comme moins que rien, être insulté, moqué, frappé, privé de sa ration de pain parce qu’on a trébuché ?

Pas assez dur devoir coucher avec l’ennemi sous peine de voir son fils assassiné ?

Je continue ?



Ce roman bouleversant pour adolescents (et moi, je dis, pour tout le monde ! ) raconte en effet la déportation par les Russes des intellectuels, des artistes, des supposés ennemis du communisme, issus des pays baltes, et en l’occurrence ici, de la Lituanie (annexée par l’URSS en 1939). Déportation jusqu’en Sibérie, et au-delà, qui a commencé en JUIN 1941.

J’avais lu « Une journée d’Ivan Denissovitch », quand j’étais en humanités. Je savais que les opposants à Staline étaient envoyés au goulag, mais mes connaissances s’arrêtaient là.

Je ne savais pas que pendant la guerre, des familles entières étaient envoyées vers l’horreur. Je croyais que cela ne concernait que les Juifs…



Ce roman est d’autant plus déchirant qu’il est vu par les yeux d’une jeune fille de quinze ans, ne connaissant pas les tenants et aboutissants de la politique stalinienne. Elle a un petit frère, et des parents aimants. Elle connaitra l’enfer.

Dans un style abouti et nullement simpliste, au rythme trépidant – je ne parvenais pas à me détacher des pages, chapitre après chapitre -, Ruta Sepetys s’est inspirée de l’histoire de sa propre famille et a fait de nombreuses recherches y compris en Lituanie pour raconter l’effroyable.



Je recommande ce roman poignant non dénué d’espoir et d’amour, particulièrement aux adolescents (et aux adultes…) qui découvriront ainsi un pan méconnu de l’Histoire des hommes, ces êtres capables du meilleur et du pire.



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Hôtel Castellana

« « N’aspirez pas à être les égales des hommes » dit la Sección Femenina. On leur apprend aussi que la chasteté doit être absolue. Si une fille est surprise en compagnie d’un garçon dans un cinéma, sans chaperon, on envoie à sa famille une carte jaune de prostitution ».



Ca vous choque ? Eh bien ce qui va suivre va vous choquer encore plus. En tout cas, moi, je n’étais pas du tout au courant ! Connaissez-vous le scandale des enfants volés ? Je savais que cela existait en Amérique du Sud, mais en Espagne, non…

Or, de 1939 à 1980, les religieuses et les médecins à la solde de Franco ont volé 300 000 enfants à des « Rouges », d’abord pour les punir, ensuite pour éduquer la jeunesse dans le « bon » esprit catholique et franquiste. Tout se passait à la maternité et à l’orphelinat…



Ruta Sepetys s’est documentée de façon très précise sur l’époque franquiste où l’Espagne a été coupée en deux, où la religion gouvernait les âmes et les corps, où la Guardia Civil, les « Corbeaux », sévissait, où les pauvres étaient plus que pauvres, où les touristes n’ont été admis que fin des années 50, et pour commencer, les Américains, alliés économiques de l’Espagne.



Elle signe un roman d’une grande justesse, par l’intermédiaire d’un jeune américain, Daniel, venu avec ses parents passer un séjour à l’hôtel le plus luxueux de Madrid. Celui-ci découvrira la vraie réalité de l’Espagne des années 50, au contact de plusieurs personnes, de la femme de chambre au photographe du coin, en passant par un apprenti toréador ou une jeune religieuse de l’orphelinat « Inclusa ». Toutes ces personnes ont une très grande importance dans l’histoire, et les liens entre elles nous lient aussi de façon très progressive et convaincante.



Vraiment, ce récit est une histoire d’amour, de passion, de « toros », de religion, d’endoctrinement, de rébellion, pour la jeunesse (cela se voit au style, écrit avec des phrases simples) mais aussi pour les adultes.

Heureusement, l’Espagne a changé, mais le premier procès d’enfants volés a eu lieu il n’y a pas si longtemps, cela signifie que le passé non résolu revient toujours à la surface.

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Big Easy

Easy ? Non, ce n’est pas facile du tout de vivre à La Nouvelle Orléans, pour Josie. Elle a 17 ans et doit se farcir une mère impossible, anti-maternelle avec tous les défauts que cela comporte.

Etre « fille d’une putain » dans les années 50 qui plus est, ne doit pas être facile !



Et pourtant, elle a des rêves, la petite Josie : aller à l’université, mais pas une université du Sud où quelqu’un pourrait la connaitre et déblatérer sur sa malheureuse ascendance.

C’est qu’elle aime lire, et d’ailleurs elle a un job de libraire dans la boutique de Charlie, qui l’a recueillie quelques années auparavant et lui a offert une petite chambre à l’étage.

Chaque matin elle fait le ménage à la maison close de Willie, où sa mère travaille (disons épisodiquement).

Protégée par quelques adultes responsables, dont Willie, elle trace son chemin cahin-caha, jusqu’à ce qu’un jour, un homme cultivé et bien mis lui achète un Dickens et un livre de poésie…et meure le lendemain.

Les rumeurs iront bon train, et il va falloir faire preuve de débrouillardise et de bon sens face à la police et à des hommes véreux.

La vie finira-t-elle par devenir facile ? Difficile à dire !



J’ai beaucoup aimé l’ambiance du Sud des années 50, la description du Vieux Carré français, la maison close de chez Willie (l’auteure s’est bien documentée) et ses prostituées bien individualisées. La coexistence de tous ces adultes bienveillants, fragiles, égocentrés et sans pitié, ou pourris, et d’adolescents superficiels, au cœur tendre, intellectuels ou aux rêves fous, tout ceci constitue une base solide pour une intrigue.

Par contre, cette intrigue, on ne la voit pas trop. Si elle s’emballe dans les dernières pages au point de me donner les larmes aux yeux, dans la majeure partie de l’histoire je me suis ennuyée.



Comme je le disais à ma bibliothécaire, je ne conseillerais pas ce roman « jeunesse » à mes élèves de 15 ans, ils n’y verraient aucun intérêt, je pense. Les années 50, c’est intéressant pour nous, les adultes. Pour les jeunes, c’est moins sûr, surtout qu’il ne se passe pas grand-chose dans les 7/8e du livre. Et puis, ce n’est pas parce que la narratrice a 17 ans qu’il doit s’agir impérativement d’un roman pour les jeunes.



N’empêche, sur les conseils de ma bibliothécaire, j’ai emprunté un autre roman de Ruta Sepetys : « Hôtel Castellana ». Car elle écrit bien, cette auteure, et la plongée dans des époques différentes m’attire. On verra si l’intrigue sera au rendez-vous, cette fois.

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Le sel de nos larmes

Pour la 2ème fois, Ruta Sepetys plonge dans son histoire familiale pour écrire un roman historique, un roman qui nous fait découvrir une partie de la 2nde guerre mondiale.

A la fin de la guerre, de nombreuses personnes ont du fuir pour sauver leur vie, de nombreux civils ont fuit les frais de cette guerre. Entre les Allemands, les Russes, les Américains,... Où se situer, où retrouver les siens, où se retrouver après toutes ces années de guerre où chacun a vécu des horreurs, que ce soit les soldats ou les civils, quel que soit le côté où l'on se trouve.

Ce roman est classé dans les romans jeunesse. Pourquoi ? Alors, oui, il faut partager ce pan de l'histoire... et la jeunesse est le public à toucher prioritairement pour que cela ne tombe pas dans l'oubli... Mais cette partie de l'histoire est tellement méconnue qu'il faut que ce roman soit lu par toutes les générations, jeunes et moins jeunes.

Au début, j'ai eu du mal à situer les 4 voix de l'histoire, mais peu à peu, on comprend, et on s'attache (oups, avec une exception, je n'ai pas réussi à "comprendre" Alfred !). Mais il fait partie de l'histoire !

Pour conclure, ce livre est une belle découverte malgré le fait que ce soit une immense tragédie. Ruta Sepetys confirme son talent d'écrivain. Et merci à elle pour nous faire découvrir des évènements réels et peu ou mal connus.

Après Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, Le sel de nos larmes est un très bon roman historique à lire et à partager...

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Big Easy

Josie est née en 1933 à la Nouvelle-Orléans. Sa mère, prostituée, l’a prénommée comme la plus ‘grande’ tenancière de bordel de la ville, c’est un honneur, non ? Voilà qui en dit long, en tout cas, sur ses ambitions pour sa fille. Cette enfant a toujours reçu plus d'attention et de tendresse des autres femmes de la maison close que de cette mère aussi froide et stupide que cupide.

A dix-sept ans, Josie a réussi à échapper à ses griffes. Elle travaille depuis cinq années dans une librairie, hébergée par le propriétaire et son fils de vingt ans, devenus pour elle une seconde famille.

Déterminée à ne pas suivre le modèle maternel, Josie entend bien étudier à l'université et loin de sa ville natale, où elle compte pourtant des amis fidèles.



Voilà une jolie fresque de personnages crédibles et attachants : Josie la battante au grand coeur, ses proches fidèles et attentionnés, ses 'secondes mamans' et la tenancière de la "maison", bourrue, sèche, mais protectrice envers la jeune femme.



Le contexte de cette intrigue est radicalement différent de celui du précédent ouvrage de Ruta Sepetys (Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre), où l'on suivait le destin d'une jeune Lituanienne déportée lors des purges staliniennes.

Le décor est plutôt classique, ici. Une ambiance à la Dickens me transportait parfois dans le Londres de la fin du XIXe siècle, bien loin de ce Quartier-français de la Nouvelle-Orléans des années 50 - David Copperfield, personnage référent pour Josie, est d'ailleurs souvent mentionné.



L'intrigue est tellement prenante, la plume si agréable et fluide, que j'ai dévoré cet ouvrage qui m'a rappelé certains romans historiques de Ken Follett. Ce 'Big Easy' est tout aussi passionnant et moins manichéen.



A partir de 13-14 ans.



--- Merci à Babélio (MC) et aux éditions Gallimard Jeunesse (collection Scripto) pour cette lecture vraiment agréable.
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Big Easy

Je m’étais promis de relire cette auteure qui m’a tant bouleversée la première fois avec « Le sel de nos larmes », une histoire de guerre. Ce roman-ci est d’un tout autre genre, d’une note un peu plus joyeuse, disons.



Big Easy. J’ai beaucoup aimé connaître le parcours de Josie Moraine – mieux connue sous le nom de Jo ou de Motor City – 17 ans, à La Nouvelle-Orléans au début des années 1950. Jo est une jeune femme sérieuse, humble, indépendante, très intelligente et studieuse, qui rêve d’entrer à l’université. Avec des notes comme les siennes, elle aurait des chances d’être admise à peu près n’importe où mais les coûts sont faramineux et c’est ailleurs qu’en Louisiane qu’elle aimerait étudier, puis s’installer pour de bon. Loin de tout ce qu’elle a connu depuis son enfance.



En effet, la petite ne sait même pas qui est son père. Quant à sa mère, Louise, c’est une prostituée de luxe, superficielle, profiteuse et méprisante, pour qui avoir une enfant était plus « un caillou dans son soulier » qu’autre chose. Josie a grandi dans une maison close du Vieux Carré et connaît pratiquement toutes les crapules de la ville. Il lui serait facile de tomber dans la déchéance pour faire de l’argent vite et bien. Mais ce mode de vie ne correspond pas du tout à ses attentes ni à ses désirs et pour gagner un salaire honorablement, tant qu’à être passionnée de lecture, elle choisit plutôt de travailler à la librairie de Charlie Marlowe avec le fils de celui-ci, Patrick. Une bonne partie du récit s’y déroulera d’ailleurs, puisque Jo habite seule l’appartement à même la librairie depuis qu’elle a onze ans !



Sinon, son deuxième emploi comme femme de ménage à la maison close de Willie Woodley, patronne en puissance à qui on ne la fait pas, l’y contraindra à y passer un certain temps. Lecteurs que nous sommes ferons la rencontre de plusieurs personnages délicieux et/ou dégoûtants tout au long de l’histoire.



Ruta Sepetys sait y faire pour embarquer le lecteur dès le premier chapitre ! Elle va droit au but et ne s’empêtre pas dans les longueurs ou les redondances. Tout de suite l’émotion est mise en avant et on ne tarde pas à connaître le personnage principal comme notre poche. Cela crée rapidement un lien avec le lecteur et les personnages secondaires aussi sont bien brossés. Pourtant, il n’y en a jamais trop. Tout est dit, sans excès. L’auteure est douée pour bien doser le « trop » du « pas assez ».



C’est une histoire plaisante à lire, qui passe vite. L’atmosphère chaude et humide de La Nouvelle-Orléans nous colle à la peau. Sans avoir jamais visité l’endroit, il est facile d’imaginer les lieux, de respirer l’environnement, d’avoir envie de danser au son du Carnaval et des saxophones, de goûter les plats cajuns et d’entendre le parler local. On se croirait sur place ! Big Easy est une histoire entraînante, pleine d’espoir et de positivisme, une claque dans le dos qui fait du bien. Qui donne envie de foncer pour réaliser ses rêves.



Si vous n’avez encore jamais lu Ruta Sepetys, dépêchez-vous de le faire !

« Le sel de nos larmes » est un incontournable également. Une découverte au hasard qui m’a beaucoup marquée…



CHALLENGE USA
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Le sel de nos larmes

« Hantée par la pensée des bébés, des enfants et des adolescents - victimes innocentes et désarmées des changements de frontières, des nettoyages ethniques et des régimes vengeurs » Ruta Sepetys a « choisi pour ce roman de voir la guerre à travers les yeux d'enfants et de jeunes adultes issus de différents pays et contraints de laisser derrière eux tout ce qu'ils aimaient, et d'écrire un récit à quatre voix - LEURS voix. »



Excellente idée ! Cet exode est celui de réfugiés allemands, polonais, lituaniens... fuyant à pied les troupes russes en 1945. Un épisode de l'Histoire dont on a parlé tardivement, gardant longtemps le schéma 'Allemagne ennemie' vs 'Alliés libérateurs'...

Un drame collectif de gigantesque ampleur transposable à tant d'autres, d'hier et d'aujourd'hui - Rohingyas, Syriens...



Quatre voix alternent pour raconter cette épopée douloureuse, semée d'embûches (climat rigoureux, faim, menace des soldats russes pilleurs, tueurs, violeurs).



La construction rend parfois le récit répétitif puisque les mêmes événements peuvent être relatés par chaque voix, sans que cela présente toujours un intérêt. Par souci d'équilibre, j'imagine, l'auteur fait intervenir équitablement chaque personnage à tour de rôle, alors que les propos de Florian et d'Alfred tournent souvent en rond.

Certes, cela renforce le sentiment d'oppression du lecteur qui se demande comment tout cela va finir, qui aimerait accompagner la plupart de ces personnages à bon port - et même au-delà.



Encore un gros blâme 😒 pour la quatrième de couverture qui dévoile les dernières pages, alors que j'aurais aimé suivre ces jeunes gens et les personnages attachants qui les accompagnent (la jeune fille aveugle, Eva la râleuse, le Poète de la Chaussure, le Petit Garçon Perdu) sans rien savoir de ce qui les attendait.



Peut-être un peu trop de romance, également, à déplorer, mais l'ouvrage étant destiné aux adolescents, on ne peut pas reprocher à l'auteur d'adoucir cette histoire tragique avec quelques moments de tendresse.



A proposer dès 14 ans, notamment pour montrer que l'Histoire se répète et qu'on n'en tire aucun leçon, visiblement...

En conclusion, ces mots de l'auteur : « L'Histoire nous divise, certes, mais par le biais de la lecture, de l'étude et du souvenir, elle peut aussi nous unir. Les livres font de nous une communauté de lecteurs internationale, luttant pour tirer parti des leçons du passé. »
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Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre

Rien de nouveau avec cette nouvelle critique, si ce n'est l'envie, le besoin de partager cette profonde émotion de lecture qu'il a suscité.

La vie de Lina, une lituanienne de quinze ans douée pour le dessin, bascule la nuit de 1941 où elle est embarquée avec sa mère et son petit frère par des soldats du NKVD (police politique soviétique). Ce livre est le récit d'une déportation qui durera douze ans, et les conduira jusqu'au cercle polaire arctique, en passant par les plateaux de l'Altaï. Ruta Sepetys, elle-même petite fille d'un officier lituanien qui a réussi à s'échapper du pays avant les purges staliniennes, s'est longuement documentée sur le sujet avant d'écrire ce bouleversant roman. Un récit parfois très dur, mais qui touche aux valeurs essentielles. Ces valeurs universelles donne une intemporalité à ce récit à partager.
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Le sel de nos larmes

Une fois de plus force est de constater que littérature jeunesse rime avec littérature! C'est absolument le cas de ce roman Le sel de nos larmes de Ruta Sepetys publié chez Gallimard dans la collection Scripto.

Février 1945,les troupes allemandes reculent devant l'armée rouge .Les russes récupèrent entre autres la Lituanie, rentrent à nouveau en Pologne. Ce n'est alors que scènes de pillages , de viols , de destructions massives.Les populations civiles fuient comme elles le peuvent et essaient de gagner la côte baltique afin d'y trouver un passage maritime et arriver à survivre.

Quatre d'entre eux vont unir leurs voix et nous raconter leur calvaire. Joana,lituanienne, infirmière ou "la culpabilité n'a cesse de vous poursuivre" . Florian,prussien,restaurateur d’œuvres d'art ou "Le destin n' a de cesse de vous poursuivre". Emilia, quinze ans, polonaise, ou " La honte n'a de cesse de vous poursuivre". Alfred, allemand, matelot sur le Wilhelm Gustloff,ou " La peur n' a de cesse de vous poursuivre.

Quatre jeunes gens, quatre nationalités, quatre regards différents ou proches mais un même drame . Certes il s'agit d'un roman historique mais l'Histoire n'est elle pas un éternel recommencement? Réfugiés d'alors, réfugiés d'aujourd'hui, migrants toujours, naufrages encore ....

Ce roman vous l'aurez compris m' a beaucoup touchée , le style , l'alternance de chapitres courts donne un rythme rapide à cette lecture qui plaira je suis sûre aux plus jeunes comme aux plus anciens.`

Merci encore aux éditions Scripto et à Babélio pour cette belle découverte.



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Le sel de nos larmes

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Hiver 1945, la guerre fait rage en Allemagne. Les Russes approchent, obligeant les réfugiés à fuir vers la mer Baltique. Ils sont 4 adolescents. Ils ne se connaissaient pas avant ces terribles nuits sur la route. Ils vont apprendre à se faire confiance, à se sourire, à s'aimer pour ne plus jamais vouloir se séparer. Mais le destin a parfois des chemins sinueux et douloureux...



Il y a peu et tellement à dire sur ce magnifique roman. Ruta Sepetys œuvre avec talent. Si chacun d'entre nous peut sans mal se retrouver poursuivi par la culpabilité, la peur, la honte ou le désir de vengeance, pouvons-nous être sûr que nous aurions le courage et la force qu'on réussi à déployer les personnages de ce roman ?

Avec des mots simples, des phrases en écho et des émotions partagées, Ruta Sepetys nous transmet à travers une page de l'Histoire méconnue, une formidable leçon. Peu importe son pays, sa langue ou son ennemi, dans la douleur et contre l'adversité, on est toujours plus fort quand on s'unit...
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Big Easy

Une lecture jeunesse j'en suis un peu étonnée, car il a tout d'un grand roman pour adulte. J'ai bien apprécié l'époque des années 50 , et les personnages adorables avec chacun leur lot d'originalité, de grand cœur. J'avais l'impression de voir un film, tellement le déroulement des scènes était très réaliste, vivant, et humain à la fois.

Le message également passé par cette histoire est haut en couleur.

La justice est souvent longue à venir, mais elle finit souvent par arriver au moment où on s'y attend le moins.

Si ce roman est destiné à la jeunesse pas sûr qu'elle accroche à cette époque, mais il y a de quoi montrer à cette jeunesse qui attend un peu trop souvent que tout leur tombe dans le bec tout cuit, que la vie n'est un long fleuve tranquille, et même si on n'est pas né avec une cuillère en or dans la bouche, on peut pour autant s'en sortir et rester droit dans ses bottes, tracer son chemin en toute honnêteté. A y réfléchir, il serait bon que la jeunesse lise ce roman, c'est un très bon exemple, pour tout milieu social.



J'ai passé un agréable moment de lecture avec beaucoup d'émotion sur la fin.
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Le sel de nos larmes

Je viens de terminer un livre bouleversant, qui prend aux tripes, qui m’a fait pleurer, un livre qui m’a plongée en 1945, lors de l’avancée des Russes qui s’apprêtent à dévorer la population allemande. Et un livre qui m’a appris, encore une fois, quelque chose que j’ignorais totalement : le naufrage du Wilhelm Gustloff, un navire sur lequel avaient embarqué des milliers de gens fuyant cette ultime confrontation, naufrage pire que celui du Titanic et du Lusitania, mais dont personne ne parle…



L’histoire commence bien loin sur le chemin vers Gotenhafen, ce port sur la Baltique d’où part le Wilhelm Gustloff, pour se terminer dans la mer, quoiqu’un aperçu du futur nous est donné à la fin du livre.



Mais comment diable Ruta Sepetys peut-elle nous faire revivre de façon aussi intense, aussi intime, les événements personnels et sociaux de cette époque, auxquels sont mêlés ses personnages ?

D’abord par une narration à quatre voix : une jeune Polonaise et une jeune Lituanienne (celle-là même dont on parle dans « Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre », cousine de l’héroïne de ce roman chroniqué il y a peu), fuyant leurs pays respectifs ; un jeune Prussien, impliqué malgré lui dans une histoire de vol d’œuvres d’art par les nazis ; et enfin un jeune allemand pro-nazi dérangé.

Ensuite par une narration sans temps mort, aux chapitres courts et au style travaillé.

Et puis par un choix d’événements tragiques narrés sans complaisance, avec moults détails sans tomber toutefois dans le voyeurisme exacerbé.

Enfin par une émotion qui affleure à chaque page, et qui m’a touchée intensément.



Vraiment, si je devais recommander un roman historique, ce serait celui-ci ! Ecrit pour la jeunesse, mais je vous assure qu’il est tout à fait destiné aussi aux adultes, il conjugue la tragédie, l’amour, la folie, la solidarité, tout ce qui fait le sel de l’humanité, le sel de nos larmes.

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Le sel de nos larmes

Florian est un Prussien qui cache un terrible secret dans son sac; Alfred est un Allemand prêt à tout pour servir Hitler; Joana est une belle infirmière avec un grand coeur; Emilia est une jeune Polonaise abîmée par les horreurs de la guerre. Tous vont se croiser au détour d'un chemin et marcher ensemble pour tenter de survivre à la Seconde Guerre.

Une pépite extrêmement bien documentée! Une tragédie qui prend aux tripes, des personnages attachants et un contexte historique intéressant. Ce livre est un joli coup de coeur. Je ne connaissais pas Ruta Sepetys mais je vais me hâter de découvrir ses autres écrits.
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