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Citations de Éric-Emmanuel Schmitt (7971)


En notre siècle où, comme jadis, on tue au nom de Dieu, il importe de ne pas amalgamer les croyants et les imposteurs : les amis de Dieu restent ceux qui Le cherchent, pas ceux qui parlent à Sa place en prétendant L'avoir trouvé.
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Sur terre, ce ne sont pas les occasions de s'émerveiller qui manquent, mais les émerveillés.
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Le bonheur qu’on attend gâche parfois celui qu’on vit.
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" Ma sixième, Li Mei, nous a donné ce genre de soucis. Depuis sa naissance, elle percevait des choses que nul ne remarquait : dans les nuages, elle distinguait des visages ; au milieu de la vapeur qui embrume les sous-bois après la pluie, elle admirait des danses exécutées par des génies ; quand elle fixait des blocs de terre, elle détectait en eux des formes qui nous échappaient, un cheval par exemple qu'elle faisait apparaître à force de tripoter, de râper et de polir l'argile. Sur notre plancher, le long des veinures boisées, elle lisait des épopées, des combats, les armées impériales en déroute, des horreurs qui l'épouvantaient tellement qu'elle plaquait ses mains contre ses oreilles pour éviter le cliquetis des armes ou les râles des blessés ; afin de l'apaiser, mon mari colla sur le sol un tapis usé ; coup de bol : entre la trame et les taches, Li Mei déchiffrait la légende du Phénix, une fable dont elle raffolait [...] Elle rebutait mon mari. Faut avouer qu'elle ne brillait pas en classe... Si en leçon de biologie, l'enseignant racontait que le lézard se nourrit d'insectes, elle s'indignait en refusant d'écouter la suite ; en cours d'histoire, elle pleurait dès qu'on évoquait la mort d'un empereur ; en math, elle riait aux éclats lorsque les lettres x ou y se mêlaient aux nombres, et gloussait d'excitation si on lui annonçait qu'une ligne droite s'apprêtait à toucher une courbe..."
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Face au questionnement sur l'existence de Dieu,se presentent trois types d'individus honnetes;le croyant qui dit:"je ne sais pas mais je crois que oui";l'athee qui dit:"je ne sais pas mais je crois que non";l'indifferent qui dit:"je ne sais pas et je m'en moque".
L'escroquerie commence chez celui qui clame:"je sais!",qu'il affirme:"je sais que Dieu existe" ou"je sais que Dieu n'existe pas";il outrepasse les pouvoirs de la raison,il vire a l'integrisme;integrisme religieux ou integrisme athee,prenant le chemin funeste du fanatisme et de ses horizons de mort.Les certitudes ne creent que des cadavres
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Avec monsieur Ibrahim, je me rendais compte que les juifs, les musulmans et même les chrétiens, ils avaient eu plein de grands hommes en commun avant de se taper sur la gueule.
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C'est difficile, l'amour, on ne peut ni le provoquer, ni le contrôler, ni le contraindre à durer.
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A la différence des Européens qui conservent des ruines gallo-romaines au coeur de leurs métropoles mais oublient Sénèque, qui visitent des cathédrales en délaissant le christianisme, les Chinois ne logent pas leur culture dans les pierres. Ici, le passé constituait le présent de l'esprit, pas une empreinte sur la roche. Le monument demeurait secondaire, d'abord comptait le coeur spirituel, gardé, transmis, vivant, incessamment jeune, plus solide que tout édifice. La sagesse résidait dans l'invisible, l'invisible qui s'avère éternel à travers ses infinies métamorphoses, tandis que le minéral s'effrite.
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Qu'une main faite pour assommer délivre une caresse rendait l'effleurement plus précieux. Qu'un tempérament fait pour lutter manifeste de l'affection intensifiait la tendresse. Qu'une énergie faite pour la dépense physique s'affine, se canalise, se spiritualise en un regard soucieux conférait à cette attention un caractère bouleversant. Barak me parut pur amour parce que son aspect brut ne racontait pas l'amour.

Deuxième Partie - Le déluge -
Chap -3- P.520 -
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- C'est fou, monsieur Ibrahim, comme les vitrines de riches sont pauvres. Y a rien là-dedans.
- C'est ça, le luxe, Momo, rien dans la vitrine, rien dans le magasin, tout dans le prix.
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Je méditai ainsi, jour et nuit ; je ne remuai pas ; je ne comptais plus les heures ni les semaines, mon esprit s'absorbait dans la méditation, j'avais dissous le temps. Je découvrais que je n'étais pas seul lorsque j'étais tout seul ; ma solitude se peuplait de démons, de pulsions, de souvenirs, de désirs ; cela grouillait de partout ; j'avais envie de bouger, de me lever, de partir, de m'enfuir de moi-même ; j'étais un roi constamment en lutte contre des soulèvements et des émeutes, un roi fragile, menacé. Parfois, la paix me gagnait, une aube silencieuse dans ma nuit.
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Il n'y a que les questions sans intérêt qui ont une réponse définitive.
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Je ne souhaite à personne de de cohabiter, dès l'enfance, avec la beauté. Entrevue rarement, la beauté illumine le monde. Côtoyée au quotidien, elle blesse, brûle et crée des plaies qui ne cicatrisent jamais
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Au lieu de s'inquiéter de ce qui se passera demain, les hommes feraient mieux de s'interroger sur ce qu'ils font aujourd'hui.
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Choisissez un travail qui vous passionne et vous n'aurez pas travaillé un seul jour de votre vie.
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Mon jeune ami, chacun de nous a trois existences. Une existence de chose : nous sommes un corps. Une existence d'esprit : nous sommes une conscience. Et une existence de discours : nous sommes ce dont les autres parlent. La première existence, celle du corps, ne nous doit rien, nous ne choisissons ni d'être petit ou bossu, ni de grandir ni de vieillir, pasplus de naître que de mourir. La deuxième existence, celle de la conscience, se montre très décevante à son tour : nous ne pouvons prendre conscience que de ce qui est, de ce que nous sommes, autant dire que la conscience n'est qu'un pinceau gluant docile qui colle à la réalité. Seule la troisième existence nous permet d'intervenir dans notre destin, elle nous offre un théâtre, une scène, un public ; nous provoquons, démentons, créons, manipulons les perceptions des autres ; pour peu que nous soyons doués, ce qu'ils disent dépend de nous. (p.103-104)
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Quelques citations importantes à mon sens et qui résument bien mieux mon propos, tirées du journal de l'auteur dans lequel il explique sa démarche et les difficultés auxquelles il a été confronté:

" L'erreur que l'on commet avec Hitler vient de ce qu'on le prend pour un individu exceptionnel, un monstre hors norme, un barbare sans équivalent. Or c'est un être banal. Banal comme le mal. Banal comme toi et moi. Ce pourrait être toi, ce pourrait être moi. Qui sait d'ailleurs si, demain, ce ne sera pas toi ou moi? Qui peut se croire définitivement à l'abri? A l'abri d'un raisonnement faux, du simplisme, de l'entêtement ou du mal infligé au nom de ce qu'on croit le bien? [...] Tel est le piège définitif des bonnes intentions. Bien sûr, Hitler s'est conduit comme un salaud et a autorisé des millions de gens à se comporter en salauds, bien sûr, il demeure un criminel impardonnable, bien sûr je le hais, je le vomis, je l'exècre, mais je ne peux pas l'expulser de l'humanité. Si c'est un homme, c'est mon prochain, pas mon lointain. "p477 - 478

"Hitler est à la fois à l'extérieur et à l'intérieur de moi. A l'extérieur dans un passé accompli, dont il ne reste que des cendres et des témoignages. A l'intérieur, car c'est un homme, un de mes possibles, et je dois pouvoir l'appréhender."p479

" Réduire Hitler à sa scélératesse, c'est réduire un homme à l'une de ses dimensions. C'est lui faire le procès qu'il fit lui même aux Juifs. Noircir l'autre pour se blanchir: la pensée même d'Hitler. Et la pensée des gens qui parlent d'Hitler. Blanchir l'humanité en en excluant Hitler. Comme si l'humanité n'était pas spécifiquement humaine. "p500

" Décidément, plus j'avance, plus je découvre que tous les discours sont mus par cette même invisible idée: Hitler est l'autre.
Mon livre sera un piège tendu à cette idée. En montrant qu'Hitler aurait pu devenir autre qu'il ne fut, je ferai sentir à chaque lecteur qu'il pourrait devenir Hitler." p482

"Après l'expérience de ce livre,
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Est-on obligé de chérir ses enfants ? Beaucoup s'en dispensaient autour de moi; il leur suffisait de les élever, de les nourrir, de les mener à la puberté pour gagner l'estime de la communauté. Pourquoi aimer ?Aimer facilite-t-il la paternité ou la maternité ?

Première partie, Le lac- chap.1-p 48
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Quand un enfant vient au monde, une mère aussi vient au monde. Chaque naissance est une double naissance. 
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Partir, ce n’est pas chercher, c’est tout quitter, proches, voisins, habitudes, désirs, opinions, soi-même. Partir n’a d’autre but que de se livrer à l’inconnu, à l’imprévu, à l’infinité des possibles, voire même à l’impossible. Partir consiste à perdre ses repères, la maîtrise, l’illusion de savoir et à creuser en soi une disposition hospitalière qui permet à l’exceptionnel de surgir. Le véritable voyageur reste sans bagage et sans but.
page 102
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