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Aventures Marranes
Liste créée par Pecosa le 03/01/2017
53 livres. Thèmes et genres : littérature , marranes , judaisme , espagne , portugal

Les Marranes sont les juifs de la Péninsule Ibérique (Espagne et Portugal) convertis au catholicisme et qui continuaient à pratiquer le judaïsme en secret. On les appelait aussi nouveaux chrétiens ou crypto-juifs.

Essais et romans.



1. Histoire des Marranes
Cecil Roth
4.29★ (29)

1942 - L?Espagne, à l?apogée de sa gloire, achève la Reconquista, chasse les Arabes de la Péninsule, lance ses vaisseaux à la conquête de l?Amérique et expulse les Juifs, présents dans le pays depuis 1400 ans. Certains d?entre eux, convertis de force par l?Inquisition, vont continuer à pratiquer en secret leur religion. Les Espagnols les appelleront de façon méprisante marranos et ce nom leur restera. Avec le temps il prendra même une résonance romantique à l?image de leur histoire faite de clandestinité, dans l?Europe de la Renaissance, mais aussi dans le Nouveau Monde
2. L'aventure marrane : Judaïsme et modernité
Yirmiyahu Yovel
4.50★ (9)

La conversion forcée puis l?expulsion des juifs espagnols et portugais sont des événements tragiques de l?histoire européenne. En se fondant sur une considérable documentation, Y. Yovel revient d?abord sur l?histoire de ceux qu?il préfère désigner du nom de conversos : leurs origines dans l?Ibérie musulmane ; les raisons complexes de leur conversion forcée à la fin du XIVe siècle ; leur expulsion pour raison de « pureté du sang » à la fin du XVe ; leur « fortune » ultérieure en Europe.
3. Les Juifs d'Espagne : histoire d'une diaspora 1492-1992
Henry Méchoulan
4.00★ (6)

1492. L'Espagne conquérante lance ses caravelles à la découverte d'un Nouveau Monde cependant que, championne de l'Occident chrétien, elle achève la Reconquista sur les Maures et parachève le travail de l'Inquisition en chassant ses Juifs, présents dans le pays depuis 1 400 ans. Certains, que les Espagnols appelleront avec mépris " marranes ", sont convertis de force mais continuent de professer leur religion en secret. D'autres - la majorité - prennent les routes de l'exil et essaiment dans toute l'Europe : Bordeaux, Londres, Amsterdam, Gênes, Venise, Livourne, Istanbul et jusque dans le Nouveau Monde. Envers et contre tout, ils continueront à pratiquer leur religion. Intégrés au pays d'accueil, ils n'en resteront pas moins séfarades, n'oubliant ni l'Espagne, ni leur langue d'origine. Leur histoire, composite, est à l'image de leur diaspora. Les meilleurs spécialistes, universitaires et chercheurs de chaque pays concerné, apportent leur contribution, sous la direction d'Henry Méchoulan.
4. Histoire des juifs sépharades : De Tolède à Salonique
Esther Benbassa
L?histoire des Juifs dans la péninsule Ibérique sous les régimes musulman et chrétien figure dans les pages glorieuses de la coexistence et de l?épanouissement culturel au Moyen Âge en Europe. Les grandes figures philosophiques et littéraires, de Maïmonide à Ibn Gabirol, de Juda Halévi au kabbaliste Nahmanide, voient le jour dans ces terres bénies. En 1492, après l?édit d?expulsion, c?est la conversion ou l?exil, et la fin d?une présence multiséculaire. Les Sépharades se dispersent autour du bassin méditerranéen. Les marranes, surtout du Portugal, prennent aux siècles suivants le chemin du départ, et ils rejoignent les communautés déjà formées ou en créent d?autres, notamment à Amsterdam, patrie de Spinoza, et dans le Sud-Ouest de la France. Mais la majorité s?installe cependant en terre d?Islam. L?Orient se transforme ainsi en foyer culturel judéo-ibérique conscient de sa spécificité. Comme les Ashkénazes, les Sépharades ont dû faire face aux grands défis de l?histoire juive de ces derniers siècles. Décimés par le génocide, ils connurent également le déracinement des temps modernes, tout en conservant la mémoire de leur grandeur d?antan.
5. Histoire des juifs portugais
Carsten Lorenz Wilke
3.50★ (6)

En 1497, après une longue période de protection et de faste, les juifs portugais furent places face à une alternative cruelle : se convertir au christianisme, comme le voulait le roi dom Manuel, ou bien quitter secrètement le territoire du royaume. Cette date marque le début d'une histoire fascinante et double. D'un côté, l'histoire de la culture clandestine des marranes, sans cesse menacée par l'implacable et bureaucratique Inquisition, mais pourtant tenace, à tel point qu'on a pu en observer certaines survivances au XXe siècle dans des contrées reculées du pays. De l'autre, celle d'une diaspora éclatée aux quatre coins du monde, caractérisée par une homogénéité remarquable et cultivant une nostalgie étrange envers une patrie lointaine et irréversiblement disparue. L'avers et le revers d'une histoire confisquée, qui s'est prolongée durant plus de trois siècles, jusqu'à ce que la révolution libérale de 1820 permette à quelques petites communautés de revenir s'installer au Portugal. L'histoire des juifs portugais est celle d'un entêtement. Elle montre comment s'est construite et perpétuée l'identité d'une nation, en dépit des atteintes successives portées à sa religion, à son territoire, a sa langue et à ses traditions. Une nation dont les enfants se sont appelés Samuel Usque, Pedro Nunes. Baruch Spinoza, David Ricardo ou, plus près de nous, Pierre Mendès France et qui, avant l'émergence du nationalisme moderne, incarne l'une des plus étonnantes " victoires de l'histoire sur la géographie ". Ce livre, d'une lecture aisée, en donne pour la première fois un aperçu d'ensemble.
6. Marranes
Frédéric Brenner
4.00★ (2)

L?existence de la petite communauté marrane de Belmonte, village de la province de Beira, au nord-est du Portugal, ne relève pas de la curiosité ethnographique ou de la survivance de quelque lointain souvenir. Ces quelques dizaines de familles pratiquent la religion juive en secret, sans synagogue, sans livres ni rabbin. Depuis cinq siècles, depuis les persécutions catholiques et les baptêmes forcés des juifs, ceux qui allaient faire d?une insulte ? le mot « marrane » signifie porc en castillan ? leur titre de gloire et de victoire, maintiennent cette mémoire et la transmettent telle une flamme fragile et essentielle.
8. Histoire de l'antisémitisme, tome 2 : De Mahomet aux Marranes
Léon Poliakov
4.50★ (9)

Ce volume (Tome II de l?Histoire de l?antisémitisme), après avoir résumé l'histoire, si peu connue, des Juifs de l'Islam médiéval, dont la condition fut favorable dans son ensemble, traite des viciscitudes du glorieux judaïsme espagnol. Celui-ci bénificia, dans une Espagne elle-même fortement islamisée, d'une tolérance inconnue ailleurs au Moyen Âge et poussa, dans le sol ibérique, des racines profondes. «À la fois il fut l'Espagne et ne le fut pas.» (Amerigo Castro) D?où les dramatiques convulsions du corps social en son entier lorsque, La Reconquista une fois achevée, les rois catholiques entreprirent de christianiser complètement leur royaume, expulsèrent les Juifs et introduisirent l?Inquisition pour effacer jusqu?au souvenir du nom juif. Deux séries de faits retiennent alors l?attention de l?auteur: D?une part le développement en Espagne, à dater de la Renaissance, d?un antisémitisme qui n?est pas «théologique» comme ailleurs en Europe, mais «racial», c?est-à-dire n?épargnant pas le Juif converti et sa descendance, de génération en génération; d?où une obsession permanente de la «pureté du sang» qui a contribué à modeler la physionomie originale de l?Espagne contemporaine. D?autre part, la persistance en Espagne et hors d?Espagne, d?un judaïsme secret, conduisant à la formation d?une diaspora marrane, de souche castillane ou portugaise, qui se répandit dans tous les pays et joua un rôle culturel et économique de premier plan dans la formation du monde moderne. Deux cas particulier: celui des Morisques ou derniers musulmans d?Espagne et celui des Juifs italiens du Saint-Siège, projettent sur la fresque ainsi dessinée un éclairage supplémentaire.
10. Le livre des couleurs
Michel Larroche
4.33★ (12)

C'est en 1462 - et non en 1262 comme on le croyait jusqu'ici - qu'est confectionné Le Livre des couleurs (O livro de como se fazem as cores). Il a pour auteur un juif portugais, maître imprimeur, maître teinturier et, surtout, maître enlumineur : Abraao ben Judah ibn Hayyim, marrane exilé en Italie pour échapper aux persécutions de l'Inquisition. Son traité, rédigé en judéo-portugais et transcrit en caractères hébraïques, est d'une importance capitale pour l'histoire et la pratique de l'enluminure à la fin du Moyen Age. Mais il est aussi riche d'enseignements pour les enlumineurs d'aujourd'hui, comme Michel Larroche, qui offre ici une première traduction française de ce texte réédité, nouvellement daté et dûment annoté par un praticien de haut niveau.
11. Sefardica : Essais sur l'histoire des Juifs, des marranes et des nouveaux-chrétiens d'origine hispano-portugaise
Yosef Hayim Yerushalmi
4.00★ (5)

L?antisémitisme ibérique et la question de la survivance du peuple juif constituent les principaux ?ls directeurs de ces cinq essais sur les Juifs séfarades, les marranes et les nouveaux-chrétiens d?après l?expulsion des Juifs d?Espagne en 1492 et la conversion forcée au Portugal en 1497.
13. Mémoires marranes : Itinéraires dans le sertão du Nordeste brésilien
Nathan Wachtel
Une mémoire marrane encore vivante se perpétue obstinément au Brésil, plus de cinq cents ans après la conversion forcée, jusque dans les terres arides du Nordeste, dans le lointain et mythique sertão. Ce livre part à la recherche de traces des judaïsants d'autrefois, de vestiges d'un passé si ancien, si occulté, en cet autre bout du monde, en ces immenses déserts de broussailles et d'épines, prédestinés en quelque sorte à tous les exils. Entre mémoire et oubli, la condition marrane s'accompagne au fil du temps de représentations et réactions ambivalentes, tant positives que négatives, à l'égard de l'héritage juif : soit la foi du souvenir et la vénération des martyrs, soit le déni des ancêtres qui ont transmis à leurs descendants le stigmate de leur sang impur. C'est donc d'un double processus que se compose la mémoire marrane, de deux mouvements antithétiques (mais non exclusifs car ils peuvent fort bien coexister parmi les membres d'une même famille, voire chez le même individu) : d'un côté, fidélité persévérante malgré les bûchers, de l'autre, volonté de fusion et recherche de l'oubli (ce qui ne signifie pas disparition totale du champ de la mémoire). Or le Brésil, au cours de son histoire, a offert et offre des conditions particulièrement favorables à l'un comme à l'autre phénomène.
14. L'Inquisition espagnole, XVe-XIXe siècle
Bartolomé Bennassar
4.00★ (23)

Tortures, bûchers, sorcières et fanatisme sont les images que l'Inquisition espagnole (1479-1834) a laissées dans les consciences. Créée pour combattre les conversos ou les morisques, qui s'obstinaient à rester secrètement juifs ou musulmans, elle s'empara ensuite du peuple chrétien pour le modeler selon les idéaux définis et les règles édictées par le concile de Trente. Elle commença la chasse aux livres, aux clercs audacieux, aux étudiants vagabonds que l'Europe de la Renaissance avait produits en abondance. En même temps, elle mit à la disposition de l'Etat monarchique un peuple homogène, aux croyances et aux réflexes conformes. En luttant contre les minorités religieuses, l'Inquisition se mit en en réalité au service de l'Etat.
15. De paroles et de gestes : Constructions marranes en terre d'Inquisition
Natalia Muchnik
Natalia Muchnik utilise le cas marrane dans l?Espagne des XVIe-XVIIIe siècles pour interroger les manières de dire et de faire par lesquels une identité individuelle et collective se constitue. L'auteur montre que, face à la stigmatisation, les crypto-judaïsants ont développé une identité de groupe : l?individu prend sens dans une unité sociale soudée par une mémoire et des pratiques partagées. Si la répression inquisitoriale et la clandestinité sont fondamentales pour sa cohésion, la société marrane a ses propres dynamiques. Fragilisée par sa diversité interne, sa mobilité spatiale et la labilité de ses pratiques religieuses, elle a multiplié signes d?appartenance et discours identitaires. Les codes qui caractérisent cette société secrète, l?hostilité au catholicisme ou les mythes de l?origine, sont autant de signes que le crypto-judaïsant mobilise et adapte. Car plus que les rituels, c?est le processus de ritualisation extrême du quotidien qui forge la société marrane?; le sacré semble partout. L?ouvrage, tel un kaléidoscope, multiplie les points de vue sur les modes d?identification. Le marrane dispose ainsi de plusieurs identités potentielles qu?il alterne selon les situations et les interlocuteurs. Plutôt que d?un déchirement entre deux religions, ne témoigne-t-il pas de la fragmentation de soi et de l?impossibilité de dissocier l?individu des rôles qu?il tient?? Il témoigne en somme d?une pluralité inhérente à tout être humain et du caractère illusoire d?une identité homogène.
16. La logique des bûchers
Nathan Wachtel
4.00★ (8)

Avec l'invention d'une police rigoureuse et de pratiques rationnelles fondées sur l'administration logique de la preuve, les Tribunaux des Inquisitions ibériques ont contribué à l'émergence de la modernité en Occident. L'action inquisitoriale a pour but l'extirpation des hérésies (à l'origine principalement de l'hérésie judaïsante) et le salut de l'âme des inculpés eux-mêmes, à condition évidemment que ceux-ci se repentent sincèrement de leurs fautes et se confessent exhaustivement. Les archives des Tribunaux de l'Inquisition fournissent, du XVIe au XVIIIe siècle, une abondante documentation qui permet d'analyser les procédures appliquées au rassemblement et au recoupement des preuves de culpabilité (par l'espionnage, le mouchardage et la dénonciation bien plus que la torture), ainsi que les techniques d'investigation et d'interrogatoire qui, au long des procès, finissent par contraindre les accusés aux aveux les plus complets. En bref, la modernité à laquelle contribuent éminemment les Inquisitions n'est autre que celle des systèmes totalitaires qui atteignirent leur plein développement au cours du XXe siècle.
18. Entre Moïse et Jésus, Etudes marranes, XVe-XXIe siècle
Nathan Wachtel
4.00★ (4)

Juifs du secret, espagnols et portugais, convertis de force à la foi catholique à partir de la fin du XIVe siècle, les marranes ont marqué de leur empreinte l'histoire du Nouveau Monde. Parmi ceux qui, fuyant l'Europe, ont trouvé refuge en Amérique, parmi ces voyageurs incertains abordant plein d'espoir les côtes du Brésil ou du Pérou, il y eut des érudits et des hommes d'affaires, des médecins et des hommes de loi, des ouvriers et des artisans. En établissant des réseaux de solidarité transcontinentale, ils ont contribué à la création d'une économie ouvrant les voies à la modernité. A la fois juifs et chrétiens, ils ont développé des formes nouvelles de pratiques religieuses et de pensée conduisant à une vision du monde moins dogmatique, plus tolérante. Du martyr Francisco Maldonado de Silva au trafiquant d'esclaves Manuel Bautista Perez, du poète Pablo de Santa Maria au diplomate et historien Alfonso de Caratagena, voici retracés ces itinéraires singuliers aux prises avec l'Inquisition et la "logique des bûchers".
19. Une vie marrane : les pérégrinations de Juan de Prado dans l'Europe du XVIIe siècle
Natalia Muchnik
Retrace le parcours du médecin juif portugais Juan de Prado (1612-1669) qui vécut en Andalousie jusqu'en 1652 d'où, las des persécutions inquisitoriales, il s'exila pour Rome, puis Hambourg, et enfin Amsterdam. Ses pérégrinations permettent d'analyser un cheminement culturel spécifique, celui du nouveau chrétien devenu marrane puis nouveau juif.
20. Destins Marranes : L'identité juive en question
Daniel Lindenberg
4.00★ (2)

Au lendemain de l'expulsion des juifs d'Espagne, ceux-ci sont condamnés à la conversion forcée. Mais beaucoup d'entre eux restent secrètement fidèles au judaïsme : ce sont les marranes. Daniel Lindenberg montre dans cet essai, initialement paru sous le titre Figures d'Israël, que le marranisme a fourni la matrice des principales figures de l'émancipation juive, mais aussi européenne : l'universalisme, le messianisme et le rationalisme. Trois voies mises en place dans la seconde moitié du XVIIe siècle par trois hommes issus du milieu marrane. Menassé Ben Israël pense l'émancipation au sein des nations ; Sabbataï Tsvi inaugure en 1648 le grand mouvement de sécularisation du messianisme, qui va conduire au sionisme politique et à la création, en 1897, du mouvement ouvrier de langue yiddish, le Bund ; Baruch Spinoza, enfin, invente la figure de l'intellectuel juif sans attaches et héros de la Raison. L'auteur réfléchit sur les principes et les enjeux de ces voies d'émancipation, indispensables à l'intelligence de la question juive, comme à celle du statut de l'Etat d'Israël. Dans une postface inédite, il fait le point sur la nécessité de retrouver dans le marranisme une des sources de l'histoire européenne.
21. La Foi du souvenir : Labyrinthes marranes
Nathan Wachtel
4.17★ (8)

A travers la série de portraits marranes qu'il dresse, Nathan Wachtel retrace les itinéraires de ces juifs du secret, espagnols et portugais, convertis de force à la foi catholique à partir de la fin du XIVe siècle. Certains qui ont fui l'Europe pour chercher refuge en Amérique établissent des réseaux de solidarité transcontinentale et contribuent à la création d'une économie ouvrant les voies à la modernité. Sur le plan religieux, à la fois juifs et chrétiens, dedans dehors, les marranes développent des formes de pensée sceptique qui conduisent à la vision d'un monde moins dogmatique, plus complexe, plus relatif, plus tolérant: penser à Montaigne et à Spinoza. Du pauvre hère que fut juan Vicente au richissime trafiquant d'esclaves Manuel Bautista Perez, de l'érudit Francisco Maldonado de Silva à la « rustique » Theresa Paes de Jesus, l'auteur explore la condition marrane comme lieu des drames, des angoisses et des mutations de l'Occident moderne. Au scrupule de l'historien qui restitue le contenu des procès consignés dans les vieilles archives inquisitoriales, Wachtel allie le souci de l'anthropologue: au printemps 2000, il fait le lien entre le passé et le présent, rencontrant au Brésil des marranes contemporains. Faisant bon usage de l'anachronisme, et tout en soulignant les différences, Nathan Wachtel rapproche la péninsule Ibérique des XVe et XVIe siècles de l'Allemagne nazie du XXe. Dans les deux cas, c'est une « logique du sang » qui a mis un terme à la réussite des processus d'assimilation, rejetant les juifs hors de la communauté des vivants. Après La Vision des vaincus (1971) et Le Retour des ancêtres (1990), La Foi du souvenir est le dernier volet d'une trilogie dont le fil conducteur serait celui d'une « histoire souterraine » des Amériques, entre mémoire et oubli.
22. La synagogue vide. Les sources marranes du spinozisme
Gabriel Albiac
Personne, à son époque, n'a éveillé autant de crainte ni de haine que Baruch de Spinoza. Tyrannique séduction, pourtant. La terreur qu'il sut inspirer à ses contemporains l'a sauvé à jamais de l'oubli. Mais reposons-nous aujourd'hui la question : de quoi eut-on peur dans son oeuvre appliquée de moraliste pervers ? Je me demande si ce n'est pas de l'explication d'un fait historique : l'expérience marrane, l'expérience de la fin de toute religion du salut (qui suit immédiatement son apothéose). Je me demande si ceux qu'il fascina et terrorisa ainsi n'eurent pas peur avant tout de leur propre image, réfléchie par celui qui fit de son livre l'expression minutieuse de l'inconscient torturé de son peuple. Et telle est mon hypothèse : Spinoza comme cristallisation théorique d'une perte absolue d'identité, qui sape les fondements de toute conception traditionnelle du sujet. Le caractère imaginaire de toute identité subjective a précisément été vécu par la communauté dont Spinoza représente le sommet comme une expérience déchirante, au moment précis où elle finit par l'expulser. De la conjoncture historique de la liberté hollandaise et de la mémoire tragique du marranisme est née la révolution spinoziste, une des deux ou trois mutations vraiment radicales qu'ait connues l'histoire de la philosophie. Après l'ivresse messianique, le temps est venu du reflux anti-téléologique. La mystique de la délivrance cède la place à cette pratique patiente de la désespérance qu'est la philosophie.
23. Des Marranes à Spinoza
Israël Salvator Révah
Un ensemble de I. S. Révah (spécialiste du marranisme) sur les rapports entre le cryptojudaïsme des marranes et l?irréligion spinoziste, un aspect de la pensée européenne du XVIIe siècle. Ces textes ont été réunis par Henry Méchoulan, Pierre-François Moreau et Carsten Lorenz Wilke Baruch Spinoza, philosophe et figure du marranisme, à qui l?on attribue un rôle de pionnier dans la critique historique de la Bible et la mise à la raison de l?esprit religieux. Il avait été de la communauté juive d'Amsterdam, parce qu'il avait abandonné les pratiques de la religion et ne reparaissait plus à la synagogue. La réputation de Spinoza, adonné aux recherches philosophiques, s'étendit dans le monde entier grâce à ses deux ouvrages : le Traité théologico-politique et l'Éthique. En raison de sa conception, panthéiste, de Dieu et du monde, les chrétiens considéraient eux aussi Spinoza comme un grand hérétique.
25. L'élixir de l'immortalité
Gabi Gleichmann
3.00★ (8)

L’histoire débute en Espagne en 1140 quand un jeune homme, Baruch Spinoza, après avoir eu une vision de Moïse, va entreprendre un voyage initiatique qui le mènera jusqu’au Portugal, où il deviendra médecin du roi. Là, il conçoit l’élixir de l’immortalité. Le secret de sa fabrication sera transmis de génération en génération, de Baruch, à Simon, Amos, Shlomo, Israël, Chaïm, Moishe, Salman, le seul qui l’ingérera, vivra plus de 130 ans et incarnera la figure du Juif Errant. En l’espace de huit siècles, chaque détenteur du secret va connaître un incroyable destin et marquer l’histoire de l’Europe, en traversant l’Inquisition, la seconde guerre mondiale, l’holocauste, le communisme, en passant par le siècle des lumières et la révolution française. C’est toute l’histoire de l’Europe – petite et grande – qui passe en accéléré : un élixir composé d’anecdotes, récits en tout genre, parfois érotiques, contes, considérations religieuses ou métaphysiques, saga familiale : une valse des sentiments humains du plus abject au plus généreux, une folle farandole, un hymne à la vie. Le dernier des Spinoza a sauvé sa famille de l'oubli et transmis le seul vrai trésor que l’on doit transmettre : la mémoire et les souvenirs. Une promesse est une promesse.
26. L'hypothèse du Marrane
Marc Goldschmit
3.50★ (2)

Qu?y a-t-il de commun entre le personnage du Marchand de Venise de Shakespeare, Portia, le philosophe de la démocratie moderne, Spinoza, et le penseur de l?inconscient, Freud ? Ils inventent tous les trois une manière « marrane » d?être juif, en jouant la comédie de l?universalité pour laquelle ils cryptent ce qu?ils cherchent. Persécutés par l?inquisition, obligés de mimer la vie chrétienne, les Marranes portent en eux et au-delà un double jeu, une comédie judéo-chrétienne. Il ne s?agit pas pour eux d?une nouvelle religion, mais d?un secret et de nouvelles Lumières qui constituent peut-être un signe adressé aux temps à venir. La scène judéo-chrétienne, habitée par les Marranes, est comme l?inconscient de la démocratie européenne, elle a été enterré par l?histoire et on a tenté d?effacer les traces. Les Marranes déjouent le trait d?union judéo-chrétien, en rejouant les équivoques des épîtres de Saint Paul. Ils nous invitent à repenser et à subvertir le théâtre qui commande, depuis ces épîtres, la pensée politique (notamment celle du sacrifice et de la guerre) et à libérer une tout autre idée de la démocratie : une vie libérée de la politique religieuse et de la religion politique (qui se développent, aujourd?hui, sur l?économie abyssale de la dette, de la pauvreté et de la misère). Les Marranes nous obligent aussi à interroger la philosophie contemporaine qui oscille entre l?anamnèse et l?amnésie du théâtre judéo-chrétien de la pensée politique.
27. Les pirates juifs des Caraïbes
Edward Kritzler
3.80★ (28)

Ce livre retrace la fabuleuse histoire de ces Juifs expulsés d?Espagne et du Portugal qui, au XVIe siècle, parvinrent à s?embarquer avec les grands explorateurs pour gagner clandestinement le Nouveau Monde et y devenir ... pirates ! À bord de leurs navires, La Reine Esther ou Le Prophète Samuel, ces aventuriers, qui continuent de pratiquer leur judaïsme en secret, sèment la terreur parmi les galions espagnols. Continuellement persécutés, ils trouvent finalement refuge en Jamaïque, où Christophe Colomb et sa famille offrent asile aux Juifs poursuivis par l?Inquisition? Entre chasses au trésor, conquête des Amériques et récits d?espionnage, on découvrira dans ces pages une foule de personnages hauts en couleur, comme l?extraordinaire rabbin-pirate Samuel Palache, qui monte encore à l?abordage à 60 ans passés et fonde la première communauté juive d?Amsterdam. Ou les frères Moïse et ­Abraham Cohen Henriques, deux corsaires ­partis à la recherche de la mythique mine d?or de Colomb. On y croise aussi la flamboyante figure d?Antonio-Abraham Carjaval, l?agent secret de Cromwell ; ou encore Sinan, commandant de la flotte de Barberousse et ennemi juré de Charles-Quint.
28. Dona Gracia Nasi
Cecil Roth
4.00★ (14)

Siècle des découvertes, des horizons qui s'ouvrent, des épices importées d'Orient, des femmes célèbres, le XVIe siècle est aussi celui de l'intolérance et de l'Inquisition. Doña Gracia, grande dame de la Renaissance, issue d'une famille de marranes, dirige la " banque " Mendes, rivale de celle des Médicis, et doit quitter le Portugal. A Anvers elle fréquente la cour de Charles Quint. Jusqu'au jour où le danger devient trop pressant. Alors commence son périple : Lyon, Venise, Ferrare, et pour finir Istanbul, où Soliman le Magnifique l'accueille et la protège. De la Corne d'or, elle décrète l'embargo sur Ancône, port des Etats pontificaux. Pour la première fois dans l'histoire de la Renaissance, les Juifs se dressent face à la persécution, sous la bannière d'une femme...
29. Sangre Judía
Pere Bonnin
4.50★ (4)

Sangre judía ofrece las claves para entender el antijudaísmo que ha impregnado la historia política y social española. Su autor, Pere Bonnín, descendiente como muchos intelectuales ?aunque no lo sepan? de judíos conversos, explica en este libro singular en qué consiste la práctica del judaísmo para, luego, repasar la historia del antisemitismo cristiano desde los evangelios hasta la actualidad, en que tanto el Vaticano como la Monarquía española, que fue el brazo armado de la Iglesia católica, se han reconciliado con el judaísmo. El autor pertenece a una familia profundamente católica, que en mallorca lleva el apelativo de chueta (descendiente de judíos conversos condenados por la Inquisición). La discriminación sufrida por los chuetas durante el nacional-catolicismo le permite contar la historia deesde una perspectiva de quienes fueron perseguidos por mantener incólume su fe. Los judíos son, sin duda, la identidad colectiva más antigua de los territorios hispánicos, ya que el cristianismo se propagó a través de las sinagogas y los musulmanes llegaron muchos siglos más tarde, en parte, de mano de los judíos. Sin embargo, la historiografía oficial cristiana los presenta como extranjeros, que sólo mediante su conversión al cristianismo adquieren el derecho de ciudadanía, puesto constantemente en entredicho ante su presunta práctica secreta de la religión judaica. En la España reaccionaria, "judío" era sinónimo de "enemigo del Estado". La Constitución de 1978 terminó con la discriminación por causas religiosas. Sangre judía quiere mover a la reflexión y contribuir con ello a superar el odio que una falsa interpretación de la doctrina del rabino Jesús de Nazaret ha instigado durante dos mil años contra un colectivo cuyo único delito ha sido mantener viva la religión que practicó y enseñó Jesucristo y por la cual murió ejecutado por los representantes del Imperio Romano. El autor incluye al final del libro más de tres mil apellidos suspectos de ascendencia judía, sacados de los censos de las juderías y de las listas de condenados por la Inquisición. Algunos redomados antisemitas de hoy se sorprenderán de ver que pueden ser descendientes de judíos conversos.
30. Los apellidos judeoespañoles
Malka Gonzàlez Bayo
3.00★ (3)

Cada vez son más las personas en todo el mundo que se preguntan acerca de sus orígenes y sus posibles antepasados judíos; una de las formas de realizar ese ?rastreo? consiste en indagar en los apellidos del árbol genealógico en busca de vestigios hebreos. El presente libro recoge una serie de estudios realizados por diversos especialistas sobre la huella dejada por los judíos a través de los apellidos judeoespañoles. Al igual que otros de tema similar, se propone introducir la recuperación de los apellidos sefardíes, pero además quiere hacerlo desde la óptica de los Anusim. Un trabajo de Malka González Bayo, coordinadora del proyecto, sobre la ?memoria mutilada? y otro de Nurit G. Vidal sobre el despertar de los Anusim forman el cuerpo del libro. Un artículo sobre la judeofobia reflejada en los apellidos, a cargo de Gustavo Perednik, y un estudio sobre algunos apellidos catalanes con reminiscencias judías, realizado por Juli Peradejordi, concluyen el libro. A modo de apéndice, se ofrece una exhaustiva lista de apellidos de judíos sefardíes y de conversos.
31. Portrait de la gaillarde andalouse
Francisco Delicado
4.25★ (7)

Publié en 1529 à Venise, oublié presque aussitôt puis redécouvert _ par hasard _ au XIXe siècle, le Portrait de la Gaillarde andalouse est un livre provocateur, qui a longtemps été classé parmi les oeuvres " obscènes ". Satirique avec impudence, cynique avec jubilation, il décrit, en une série de dialogues perfidement appelés " chatteries ", les tribulations d'une prostituée andalouse dans la Rome de la Renaissance. C'est, pour Francisco Delicado, l'occasion de croquer tout ce que la Ville Eternelle recelait alors de frelaté: plus de cent quarante personnages, aux noms aussi savoureux que Blédor, Bouffette, Broutequeues, Courtépine, Opulente, Pissenlifère ou Menufretin, amis, ennemis, pratiques ou consoeurs de la Gaillarde, dont le Portrait, en recensant cette sorte de comédie humaine, apporte un dernier témoignage des dits du Moyen Age et prépare la venue du roman picaresque et son premier chef-d'oeuvre, le Lazarillo de Tormes, paru en 1554. Dans l'essai qu'il a consacré à la Gaillarde et qui sert de préface à la présente édition, Juan Goytisolo écrit: " Par la virulence de sa critique sociale, la vivacité et la fraîcheur de sa langue, l'extrême originalité de ses innovations techniques et la présence de l'auteur parmi ses personnages, à la manière de Vélasquez, cette oeuvre agressivement érotique en un siècle où la chasteté de l'expression écrite devenait peu à peu un trait de " caractère " immuable en Castille est pour le lecteur lucide et sans préjugé une source intarissable de surprise et d'admiration. " On sait peu de chose sur Francisco Delicado, sinon qu'il est l'auteur du Portrait de la Gaillarde andalouse et d'un traité sur la façon d'utiliser le bois des Indes pour soigner la syphilis. Sans doute est-il né vers 1480 dans le diocèse de Cordoue, d'une famille de Juifs convertis. Il rééditera plusieurs textes de sa prédilection, entre autres Amadis de Gaule (Venise, 1553) et la Célestine (en 1531 et 1534), renseignement précieux pour comprendre la filiation dont il se réclame dans le titre même de son oeuvre principale. Puis sa vie se dilue dans l'obscurité du passé: songes et caprices de l'histoire fondent sa vie et sa mort dans une même nostalgie d'ignorance.
32. 1492, les aventures de Juan Cabezón de Castille
Homero Aridjis
4.18★ (58)

Ce récit, un des plus ambitieux de ces derniers temps en langue espagnole, commence l'été 1391 avec le siège du quartier juif de Séville et s'achève avec le voyage de Christophe Colomb aux Indes en août 1492. Récit historique, fable, intrigue picaresque et fiction tissent la tapisserie serrée et haute en couleur du XVe siècle espagnol. Juan Cabezón, descendant de Juifs convertis, est le héros de cette histoire, qui est aussi une quête de son amour éperdu pour Isabel de la Vega. Celle-ci est condamnée à être brûlée vive par l'Inquisition. Nous racontant la persécution dont Cabezón est victime, le narrateur nous immerge dans la vie quotidienne de l'époque tout en nous conduisant dans un parcours inoubliable à travers les diverses villes moyenâgeuses de Madrid à Saragosse, en passant par Tolède et Avila. L'année décisive est 1492, quand les Rois Catholiques gagnent la guerre de Grenade contre les maures et signent l'expulsion des Juifs de toute l'Espagne, et que Christophe Colomb découvre le Nouveau Monde. La richesse des détails historiques alliée à l'imagination poétique d'Homero Aridjis font de ce livre une mosaïque de l'Espagne des trois religions, où se mêlent amour, autodafés, processions et pénitences, joies secrètes et terreurs publiques dans une fresque qui atteint les proportions de tout un exode. Une aventure qui ne cesse jamais de séduire.
33. Marrane !
Eduardo Manet
4.00★ (8)

Marrane : Juif d'Espagne et du Portugal qui, contraint de se convertir au catholicisme (1492), restait secrètement fidèle au judaïsme. Nombre de marranes s'exilèrent (Amsterdam, Londres, Bordeaux, etc) notamment au XVIè siècle, sous le règne de Philippe II d'Espagne. Quelques années plus tôt, en Andalousie, le même secret avait été révélé à sa mère par sa grand-mère, la Abuela, celle qui gardait la tradition sacrée. Jour après jour, elle enseigna à sa petite fille les notions essentielles de la religion juive, elle lui montra des photos où l'on voyait des objets de culte : le talit ou châle de prière, le téfilin, la mézouza... Et la signification des fêtes : pessa'h, la pâque juive, roch hachana, le nouvel an et yom kippur, le grand pardon. Elle lui raconta aussi qu'avant 1492, il fut une époque bénie où Maures, Juifs et Chrétiens vivaient côte à côte et se respectaient et qu'ils firent de l'Andalousie un monde de merveilles et d'érudition. Un médecin juif de Séville, un astronome chrétien de Cordoue et un riche marchand arabe de Grenade se retrouvaient alors tous les ans pour parler philosophie, religion, culture et poésie, en toute liberté. C'était l'époque d'El Andalous. Jusqu'au jour où le roi catholique décida de reconquérir cette région ... Cinq siècles après l'expulsion massive d'Espagne, cinq siècles après les conversions rapides pour ne pas périr dans les flammes, les Juifs Catholiques espagnols étaient encore aux yeux des autres, des porcs. Des Marranos. Laids et sales. Cochons. " Alors j'ai commencé à étudier l'époque d'El Andalous, car je voulais savoir ce qui était arrivé aux trois sages, mais je préférais l'histoire revue et corrigée par ma mère avec ses anachronismes, ses coups de théâtre, son style feuilleton radiophonique. " Eduardo Manet nous livre ici, selon ses propres termes : " Une fiction bien documentée et un document qui contient une bonne part de fiction "
34. La Senora
Catherine Clément
3.66★ (131)

Pourchassée par l'Inquisition, expulsée successivement de Lisbonne, Anvers, venise, Ferrare, le destin extraordinaire de la senora trace un sillon lumineux à travers toite l'Europe du XVI° siècle, et s'achève en apocthéose dans l'Empire ottoman. De son vrai nom Gracia Nasi, cette jeune et séduisante héritière d'une immense fortune, ennemie des Habsbourg, des papes et de la république de Venise, incarne aujourd'hui encore la fierté et la douleur des Marranes, ces juifs contraints à la converion, ces "Nouveaux Chrétiens", pour lesquels elle est devenue une figure de légende, et dont Catherine Clément restitue l'existence épique et romanesque. Au coeur de l'Occident déchiré par les haines religieuses et les conflits politiques, elle va organiser des réseaux destinés à la fuite des persécutés et des victimes de l'intolérance. avant dde payer chèrement la protection d'Istamboul, elle commandite la Bible de Ferrare, première Bible en judéo-espagnol, magnifique emblème qui lui sera dedié et la fera entrer dans l'histoire. La Senora et son neveu sont les héros de cette fresque flamboyante, où se mêlent péripéties amoureuses et querelles théologiennes, initiation à la puissance politique et grands événements de l'époque. Roman vrai, mais aussi conte, épopée, la Senora est encore une prière, un chant d'amour, un mémoriaL
35. Cacao
Michèle Kahn
4.08★ (70)

Comment a été découvert le xocoatl, "boisson des dieux" chez les Aztèques ? L'envoûtant Cacao nous entraîne sur la route du chocolat : du Mexique à Bayonne, en passant par Saint-Domingue. Lune, au c?ur brisé par la disparition en mer de son fiancé, tient les rênes des négoces de son grand-père David Alvarez, descendant de marranes réchappés de l'Inquisition espagnole. Mais un jour de 1761, les autorités de Bayonne défendent aux Juifs de tenir boutique et même de faire du chocolat. Piqués au vif, Lune et David décident de prouver à tous que leurs ancêtres ont été les premiers à apporter le secret du chocolat en Europe. C'est le début d'un voyage dans les méandres de l'Histoire de l'humanité et la généalogie des Alvarez, sur les traces des conquistadors espagnols, à travers les mers des Caraïbes et les souvenirs enfouis. L'exotisme et le mystère, alliés à une écriture vive, colorée, empreinte d'esprit et de fantaisie, enchantent l'imagination. Cacao, un récit aux attraits multiples, une fresque magistrale.
36. L'an prochain à Grenade
Gérard de Cortanze
3.19★ (98)

Grenade, 31 décembre 1066 : 5000 Juifs sont massacrés en une nuit par une foule musulmane en furie. Parmi les morts, Samuel Ibn Kaprun, chef des armées du vizir, premier ministre, receveur des impôts, pourvoyeur d'esclaves, grand poète et... Juif. Echappent à la tuerie, sa jeune fille Gâlâh et Halim, son amant musulman vite assassiné par les brigades intégristes. Mémoire vivante de son peuple, Gâlâh traverse les siècles. On la retrouve à Séville, à Lisbonne, à Oran, à Constantinople, à Venise, à Treblinka, à Sarajevo, à New-York, à Grenade à nouveau, bien des siècles plus tard, à Paris enfin, devant une école juive, un matin de septembre 2012, où l'attend un tueur prénommé Iblis, nom qui dans le Coran désigne le Diable. L'An prochain à Grenade est un roman d'amour, qui raconte l'idylle entre une jeune femme juive et un poète musulman. Un roman épique, où résonnent les guerres, les pogroms, les soulèvements populaires. Un roman littéraire, qui par son souffle, s'inscrit dans la lignée du Dernier des Justes et de la Mémoire d'Abraham. Un roman politique, car la nuit noire de 1066 résonne d'une façon étrangement actuelle. Un conte philosophique enfin, qui débouche sur une interrogation essentielle : pourquoi l'antisémitisme, pourquoi l'intolérance, pourquoi la haine ? Ce livre fort donne à lire une indispensable méditation sur l'extrême difficulté (impossibilité ?) à faire cohabiter les croyances religieuses, sur le désenchantement d'un monde où les mots de fraternité et de tolérance ont perdu tout sens. Quelle histoire, sinon celle subie par la jeune Gâlâh - mémoire vivante du peuple juif - résume à ce point la noirceur de l'humanité ?
37. Les aventures de l'infortuné marrane Juan de Figueras
Jean-Pierre Gattégno
3.85★ (28)

Espagne, XVIIe siècle. Juan, le narrateur, est fils de marranes, ces juifs contraints par l?Inquisition à se convertir au catholicisme et qui continuèrent à pratiquer le judaïsme en secret. Son père, un riche marchand de Séville, décide de l?envoyer en pension dans la lointaine Valence. Là, Juan découvre le vol, la traîtrise, le mensonge. Au bout d?un an, il s?enfuit et veut retourner chez ses parents à Séville. Le chemin sera plus long que prévu?
38. Le Roman de Nostradamus, tome 1 : Le Présage
Valerio Evangelisti
3.50★ (75)

Michel de Nostre-Dame étudie la pharmacie et la médecine à Montpellier. Il côtoie François Rabelais et Guillaume Rondelet. Ensemble, ils combattent le fléau d'une époque rongée par l'obscurantisme : la peste. Sa science des oracles est encore hésitante, mais elle fait déjà des merveilles. Le jeune homme a suivi l'enseignement d'Ulrich de Mayence, et sa bibliothèque regorge d'opuscules et de traités de magie. Michel avait prédit que, en ce jour de 1532, une "étoile chevelue" perlerait le ciel de sa traîne flamboyante. Cette nuit si particulière, Michel de Nostre-Dame est devenu Nostradamus.
39. Vers l'azur infini
Carme Riera
3.00★ (21)

"Les inquisiteurs ont redoublé de zèle. Ils feront des ravages, tu verras. Et ils pourraient bien déchaîner le feu, la fumée et le scandale". Il est temps de quitter l'île de Majorque. L'Inquisition est plus puissante que jamais, une lettre de délation circule... La communauté juive, convertie de force au catholicisme, doit fuir au plus vite pour enfin vivre sa foi au grand jour. Quand un capitaine accepte d'accueillir Gabriel Valls et les siens pour les emmener vers le port libre de Livourne, le vent refuse obstinément de se lever... Dieu les aurait-il abandonnés ? Un roman d'amour et de désespoir, de larmes et de bûchers, s'inspirant de faits réels. Eblouissant.
40. El manuscrito de piedra
Luis García Jambrina
3.20★ (8)

A finales del siglo XV, el converso Fernando de Rojas, estudiante de Leyes en la Universidad de Salamanca, deberá investigar el asesinato de un catedrático de Teología. Así comienza una compleja trama en la que se entremezclan la situación de los judíos y conversos, los conflictos políticos y religiosos, las pasiones desatadas y heterodoxas, el emergente Humanismo, la Salamanca oculta y subterránea y la Historia y la leyenda de una ciudad fascinante en una época de agitación y cambio; es el paso de la Edad Media al Renacimiento. El manuscrito de piedra es algo más que una novela histórica de intriga. Una novela apasionante narrada con gran viveza y agilidad y grandes dosis de inteligencia e ironía.
42. La judia mas hermosa
Fernando Garcia Calderon
4.00★ (3)

La historia de Susana de Susón,una judía sevillana en la convulsa España de los Reyes Católicos y en la intrigante Roma de los Borgia. Susana de Susón, la más hermosa hembra de la Sevilla del siglo XV, es hija del acaudalado judío converso don Diego. Tan inocente como extravertida, pronto se tropezará con la Inquisición. Saldrá adelante con ingenio y bravura, en una existencia repleta de andanzas que la llevarán desde su ciudad natal hasta la Roma finales de siglo, la del pontificado de Alejandro VI, el poderoso papa Borgia. En La judía más hermosa, Fernando García Calderón se apropia de una de las leyendas hispalenses más populares para dar vida a un personaje que escapa del oscurantismo y sumisiones del Medievo para ganarse, por derecho, el dominio de sus propios actos. Susana de Susón, la Susona cuyo recuerdo impregna el barrio sevillano de la Santa Cruz, es el Renacimiento hecho mujer.
43. Mon nom est Jamaica
José Manuel Fajardo
4.44★ (26)

Après la mort de sa femme et l?accident de la route qui emporte son fils de dix- huit ans, Santiago se met à parler une langue disparue et affirme s?appeler Jamaïca, nom mystérieux dont son amie Dana trouvera l?origine dans un texte du XVIIe siècle. Est-ce la douleur qui provoque cette folie ? Santiago est-il réellement fou ? Quel rapport entretiennent cette folie et ce document oublié ? De Paris à Grenade en passant par Israël, un voyage bouleversant et halluciné au c?ur de l?histoire des diasporas juives hispaniques depuis 1492. Des personnages soumis à la violence, à la perte, au deuil, et une plongée passionnante dans un épisode oublié de la conquête de l?Amérique dont le héros incarne l?histoire d?un peuple persécuté, d?une famille marquée par la tragédie et celle d?une folie lucide. L?auteur réalise la prouesse de recréer un passé ignoré tout en écrivant un roman d?aventures très contemporain ; de donner la parole à la folie pour analyser les relations familiales et amicales et aller au plus profond de la création littéraire.
44. Les imposteurs
José Manuel Fajardo
4.14★ (28)

La Havane, 1622. Deux jeunes hommes embarquent sur un galion : un mystérieux aventurier anglais et un jeune Juif converti qui cache ses origines. Sur le galion voyage aussi une femme? A la recherche de la liberté, ils vont devenir flibustiers et être confrontés aux limites de cette liberté et à la cruauté. Poussé par les vents de l'imposture, leur navire aborde un univers d'énigmes, de naufrages, d'enlèvements, d'amours, de chagrins d'amour, d'amitié. Hommage à Stevenson et à Conrad, un roman d'aventures brillant où tous les éléments romanesques se transforment avec légèreté en un monde d'idées et d'émotion.
45. L'homme aux yeux gris
Petru Dumitriu
4.20★ (140)

C'est à Venise que le héros de Petru Dumitriu, Archange, est immortalisé par le divin Titien. Il devient l'Homme aux yeux gris et son regard reflète le mystère amer de l'éternel errant sur les routes du monde. Son périple commence à Tolède, où ses parents, parce que juifs, sont condamnés au bûcher. Contraint à la fuite, il suit avec sa bien-aimée Juana une troupe de mercenaires à travers l'Europe du XVIe siècle, déchirée par les guerres, enfiévrée par les idées de la Réforme et tenaillée par l'Inquisition. De l'Espagne aux Flandres, Venise et ses masques mortels, Malte et ses galères, où il connaît le calvaire de la chiourme, les contrées étranges de l'Orient, les rudes neiges de la Moscovie, le royaume trouble du Danemark, Archange est de tous les combats, de toutes les passions. Tour à tour esclave et confident des grands, il mène ses mille vies exacerbées jusqu'au terme de son destin douloureux et solitaire d'apatride. L'amour, la haine, la trahison, l'amitié, la cruauté et la pitié, Archange et son auteur nous entraînent dans tous les transports de l'âme et les vertiges de l'Histoire. Un roman d'action et de méditation, une épopée haletante, portée par un extraordinaire souffle romanesque.
46. Le dernier chant
Eva Wiseman
3.55★ (40)

Grenade, Espagne, 1491. Isabel de Cardosa va avoir quinze ans. Fille d'un médecin très en vue à la cour royale, elle sera bientôt en âge de se marier et est promise à un avenir radieux. Ses parents ont d'ailleurs toujours voulu son bien. Or les voilà qui insistent soudain pour qu'elle se fiance avec Luis de Carrera, un jeune homme grossier, violent, voire cruel. Pour marquer cet engagement, ils commandent un bijou précieux : une alouette d'or dans une cage d'argent. Mais cette union suffirait-elle à protéger Isabel et assurer sa situation ? En Espagne à cette époque, l'Inquisition traque les Juifs et les conversos, qui se sont convertis récemment au christianisme. Sous la conduite de l'effroyable Torquemada, les officiers catholiques emprisonnent des gens, brûlent des livres, sèment la terreur. Isabel comprend que la cage risque de se refermer, sur elle et sur sa famille. Comment y échapper ?
47. Le Fantôme de Dona Gracia Mendes
Naomi Ragen
4.06★ (29)

Suzanne et Francesca Abraham sont les dernières descendantes d une grande famille sépharade. Pourtant, elles ne s intéressent aucunement à leurs racines juives. Lorsque leur grand-mère Catherine da Costa, une riche new-yorkaise, apprend qu elle va mourir, elle constate avec une profonde tristesse que les traditions de famille ne lui survivront pas. Son ancêtre de la Renaissance, Doña Gracia Mendes, lui apparaît alors. Délire de femme malade ou fantôme du passé ? Avec un regain d espoir, Catherine lance ses petites filles sur les traces d'un manuscrit écrit par Dõna Gracia dont les pages sont dispersées à travers l'Europe (Londres, Cordoue, Gibraltar, Venise...). Cette quête transportera les deux s?urs à l époque de l Inquisition, sur les pas d un des personnages historiques les plus fascinants du XVIe siècle. Leur vie en sera à jamais transformée. Du même auteur que Sotah (Prix Wizo 2010) et Fille de Jephté.
48. Incantation
Alice Hoffman
3.85★ (63)

Estrella et Catalina sont inséparables depuis leur tendre enfance. Elles se connaissent par coeur et sont persuadées que leur lien est indéfectible. Mais l'Espagne de l'Inquisition va faire tomber les masques et bouleverser leur vie à jamais. Alors qu'elles viennent de fêter leurs seize ans, le village est enflammé par les soldats. Les juifs sont pourchassés. Estrella découvre qu'elle n'est pas chrétienne, comme on le lui a toujours dit mais marrane, c'est-à-dire juive en secret. Sa famille a fait le choix de la conversion pour échapper à l'exil. Les arrestations se suc­cèdent et la peur grandit dans le petit village d'Encaleflora. Catalina voit son cousin, Andrés, qui lui était promis, tomber amoureux d'Estrella. Par vengeance, elle dénonce la famille d'Estrella dont le grand-père est lapidé, le frère battu à mort et la mère brûlée vive pour hérésie. Aidée d'Andrés, Estrella fuit jusqu'en Hollande avec sa grand-mère où elle espère pouvoir vivre pleinement son identité et préserver la mémoire du martyre de sa famille et de son peuple.
49. Le Médecin de Tolède
Matt Cohen
3.70★ (249)

Espagne, fin du XIVe siècle... Avram Espinosa Halevi, né d'un viol lors du saccage de Tolède, quitte son pays quand il comprend que sont pour jamais finis les temps d'harmonieuse tolérance qui voyaient depuis si longtemps, dans l'antique cité castillane, juifs et chrétiens vivre en belle entente. Lui-même exilé de partout (mi-chrétien, mi-juif), il décide de s'en retourner en l'heureuse ville de Montpellier où il a fait ses études de médecine... et où le fanatisme ne tardera pas à le rattraper par le collet. Une fresque médiévale formidablement documentée... qui s'adresse, par-delà l'écran de l'Histoire, aux hommes de toutes les époques - puisqu'il s'avère chaque jour un peu mieux que la haine de l'Autre est le ferment qui ruine le plus sûrement toute civilisation.
50. Le Dernier Juif
Noah Gordon
3.99★ (475)

"Il s'adressa au Tout-Puissant, non pas en l'implorant, mais en l'interpellant avec fureur : Quel est donc ce dessein divin qui conduit tant de mes frères à leur perte ? Et à quelle fin as-Tu fait de moi le dernier juif d'Espagne ?" 1492. L'Inquisition s'abat sur l'Espagne, décimant les juifs du royaume. L'un d'eux, Yonah, porte sur l'Histoire un regard lucide d'enfant meurtri, témoin de la disparition des siens. Cette épopée romanesque nous conduit des plaines arides de Castille à la "Montagne sacrée" de Grenade, du détroit de Gibraltar aux blancs sommets des Pyrénées. Fresque flamboyante, Le dernier juif est un passionnant voyage semé de rebondissements haletants et d'intrigues entrecroisées. Cette grande fable savamment orchestrée, hymne à l'amour et à la tolérance, dessine avec force le destin d'un héros pour incarner la mémoire de son peuple.
51. Le dernier kabbaliste de Lisbonne
Richard Zimler
3.58★ (136)

Quel est donc le secret que l'éminent Abraham Zarko emporte dans sa tombe ? Le cadavre de cet homme, grand kabbaliste de Lisbonne, vient tout juste d'être découvert dans une salle de prière clandestine. A ses côtés, une jeune inconnue. Détail d'importance, chacune des victimes a la gorge tranchée, selon le rituel ancestral du chochet, boucher fidèle à la tradition casher. C'est en s'immisçant dans les tréfonds de la capitale portugaise, en cet an de grâce 1506 happé par la famine, la sécheresse et l'Inquisition, que Bérékhia, neveu du défunt, tentera de trouver la réponse à l'insondable énigme. Se peut-il que les meurtres soient l'?uvre de juifs mystiques ? Et où a bien pu passer la précieuse Haggadah, livre saint sur lequel travaillait son oncle Zarko ?
52. La maison andalouse
Waciny Laredj
3.20★ (15)

À travers les vicissitudes d'un homme en lutte pour sauver sa maison convoitée par des promoteurs, et les détours de son histoire familiale qui remonte à l'inquisition espagnole, La Maison andalouse radiographie les maux de la société algérienne contemporaine, de ses origines au processus de dépossession de la mémoire à l'oeuvre aujourd'hui.
53. La rose de Saragosse
Raphaël Jerusalmy
3.60★ (211)

Au c?ur de l'Inquisition espagnole, la rencontre improbable entre un mercenaire à la solde du plus offrant et une poignée de grand-bourgeois convertis en danger. La Rose de Saragosse allume l'étincelle d'une rébellion qui passe par le trait vif de la caricature et le langage unique de la gravure. Aventure, séduction, mystère, un bref et riche roman comme une esquisse qui fait parler les silences. Où l'on retrouve le souffle et l'acuité de l'auteur de La Confrérie des chasseurs de livres et de Sauver Mozart.
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