La capture du tigre par les oreilles

Voici un nouveau volume de la collection " Les petits polars" édités par le Monde.
Ces nouvelles (moins de cinquante pages) se lisent rapidement et malgré le fait qu'elles soient très inégales présentent toujours l'intérêt de la découverte d'un auteur.
Celle-ci m'a séduit : Elle est bien écrite, le style est rapide, descriptif et précis, sans s'attarder. On visualise bien la scène et l'on est immédiatement plongé dans l'action suivante.
De plus l'auteur s'est imposé une contrainte : Chaque phrase débute par une lettre de l'alphabet dans l'ordre (a,b,c,d,e....) et on recommence au chapitre suivant.

En ce qui concerne l'histoire, on assiste aux efforts d'un médiateur de métier pour apaiser une réunion de copropriétaires, puis pour négocier avec un patron de P.M.E. armé et barricadé....
Un sujet original, bien traité et amusant, avec un anti-héros "presque" sympathique et bien fatigué...

Florence Cestac qui illustre l'opuscule, a une vision de l'homme dans ces dessins sympa mais peu flatteuse. Les Apollons ne sont pas au rendez-vous. Il faut dire qu'elle est passée entre autre, de Lui à Métal hurlant et Charlie. Sérieuse formation !

Bref, c'est un bon numéro de cette collection à 2,5 €.

Le texte.... Exercice de style,
A amusant
B bluffant
C crispant
D déroutant
E énervant
F fatigant
..... Au début, ça amuse, mais ça devient vite beaucoup trop lourd et ça perd de son intérêt avec la suite
W wassingue ou wittgenstein ....
X xanthippe ou xerxès ....
Y yakusas ou youp ...
Z zarma ou zorglub .... Si vous préférez !
J'ai très vite été lassée, mais ce n'était qu'une petite nouvelle et il y avait ....
L'illustration .... de là vient l'humour, on mélange les lieux, l'esquimau qui attrape le tigre, le Jean Bernard qui attrape le crabe, un petit tour au théâtre de guignol....
À vous de voir si ce genre de spectacle vous amuse ?

« La capture du tigre par les oreilles » de Jean-Bernard Pouy, illustré par Florence Cestac, Les petits Polars du Monde, 2014

L'histoire d'un médiateur de la République, un peu surmené, qui intervient en urgence près de Lorient, pour raisonner un patron de PME retranché dans son bureau, après avoir criblé de chevrotines un délégué syndical.

Une nouvelle plaisante à lire tant au niveau du portrait du médiateur, un homme adepte des plaisirs simples, que de ses tentatives de négociation.
Une galerie de personnages truculents.
Des dialogues rondement menés.
Une tonalité caustique sous des dehors loufoques.

L'écriture est intéressante car très codifiée ; Jean-Bernard Pouy enchaîne des phrases qui débutent par les lettres de l'alphabet prises dans l'ordre, à la manière de l'Oulipo.
Le trait des illustrations de Florence Cestac est aussi acéré que le texte.

Une nouvelle drôle mais pas seulement.

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